Le sperme, reflet du microbiote intime de l’homme

Une nouvelle méthode d’analyse du sperme pourrait remplacer les techniques habituelles. Utilisées pour détecter les microorganismes qui colonisent ou infectent les voies génitales masculines, celles-ci sont jugées trop coûteuses pour certains laboratoires ou limitées.

Publié le 30 avril 2020
Mis à jour le 10 août 2023
Actu GP : Le sperme, reflet du microbiote intime de l’homme

A propos de cet article

Publié le 30 avril 2020
Mis à jour le 10 août 2023

S’il est de loin le plus connu car le plus important et le plus étudié, le microbiote intestinal n’est pas le seul réservoir microbien de notre organisme. Bactéries, virus, levures colonisent tous nos liquides même les plus intimes... Une équipe de chercheurs américains a entrepris d’identifier et d’analyser les microorganismes présents dans le sperme, à l’aide d’une technique normalement utilisée pour évaluer si les gènes sont fonctionnels. L’objectif : déterminer la capacité de cette approche à évaluer la diversité du microbiote au sein de l’éjaculat.

Moins riche mais plus diversifié que le microbiote vaginal

Chez les hommes, les microorganismes hébergés au niveau de leur appareil génital proviennent principalement d’un contact direct avec les femmes, lors d’un rapport sexuel. Escherichia coli, associée à une infection génitale ou à une contamination de l’urètre, est d’ailleurs la bactérie la plus fréquemment observée. S’il partage 85 % des espèces bactériennes avec le microbiote vaginal, le microbiote génital masculin s’avère toutefois moins riche mais plus diversifié.

Un échantillon infecté

Les chercheurs ont analysé le sperme de 85 hommes en couple avec des femmes. La technique utilisée par les chercheurs a permis d’identifier les principales bactéries colonisant l’appareil génital masculin. Seul un échantillon s’est distingué par une composition microbienne très différente, particulièrement riche en Streptococus agalactiae. Cette espèce bactérienne est responsable d’infections sexuelles aussi bien chez les hommes que chez les femmes ; elle peut conduire, chez ces dernières, à une fausse couche ou au décès du bébé à sa naissance. Son abondance semble difficilement explicable, si ce n’est par contamination via la compagne de ce volontaire.

Une technique de diagnostic efficace

Comparée à la méthode d’analyse utilisée habituellement pour analyser les microbiotes du corps, cette nouvelle méthode apparaît tout aussi efficace pour diagnostiquer une colonisation ou une contamination bactérienne du sperme, concluent les auteurs.

Old sources

Sources : 

Swanson GM, Moskovtsev S, Librach C, et al. What human sperm RNA-Seq tells us about the microbiome. J Assist Reprod Genet. 2020 Feb;37(2):359-368.

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