Revue de presse #1: Microbiote intestinal
Auteur : Dr Nguyễn Bá Mỹ Nhi
Directeur du centre OBGYN, Hôpital Tam Anh, Ho Chi Minh-Ville, Vietnam
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Composition du microbiote intestinal chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques
Le microbiote intestinal est de plus en plus considéré comme un système comparable à un organe invisible qui non seulement joue un rôle important dans le bien-être d’une femme, mais affecte également la physiopathologie de certains troubles tels que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). La connaissance des voies de métabolisation microbiennes pourrait permettre de mettre au jour des traitements efficaces.
Une récente méta-analyse incluant 948 femmes atteintes de SOPK issues de 14 études a exploré les relations entre le microbiote intestinal de femmes de différentes régions et présentant des niveaux de testostérone différents. Les principales conclusions ont révélé des compositions distinctes du microbiote intestinal chez les patientes atteintes de SOPK par rapport à leurs homologues en bonne santé, et un microbiote intestinal significativement différent entre les patientes atteintes de SOPK ayant des niveaux de testostérone plus élevés et celles ayant des niveaux de testostérone plus faibles. De même, les genres bactériens intestinaux différaient entre les patientes atteintes de SOPK issues de différentes régions. Les patientes européennes présentaient des taux élevés d’Alistipes, tandis que les patientes chinoises présentaient des taux élevés de Blautia et de Roseburia.
Ces constats corroborent les données probantes actuelles montrant que les patientes atteintes de SOPK présentent moins de types de bactéries différents et une communauté microbienne moins équilibrée que les femmes en bonne santé. Les données confirment également l’abondance chez les patientes atteintes de SOPK de genres bactériens spécifiques tels que Escherichia/ Shigella et Alistipes, associés à la résistance à l’insuline et à l’inflammation. Cette étude implique que le microbiote intestinal est lié à diverses perturbations métaboliques et hormonales associées au SOPK, ce qui est compatible avec des recherches antérieures. Élément important, ces travaux mettent en évidence des différences au niveau des taxons bactériens entre les femmes chinoises et européennes atteintes de SOPK, ce qui pourrait contribuer à l’élaboration de stratégies de traitement individualisées. D’autres recherches visant à déterminer les souches bactériennes associées au SOPK pourraient améliorer les thérapies microbiennes anti-SOPK et des études réalisées dans différentes régions géographiques favoriseraient la prise en charge du SOPK à l’échelle mondiale.
Pour conclure, la caractérisation du microbiote intestinal chez les patientes atteintes de SOPK de différents pays pourrait permettre au microbiote intestinal de faire office de biomarqueur pour distinguer les différents sous-types de SOPK et ainsi améliorer le diagnostic clinique et le traitement du SOPK.