Microbiotes : une prise de conscience qui progresse en France, mais encore trop peu d’actions concrètes pour les préserver
Les microbiotes - ces communautés microbiennes présentes dans l’intestin, sur la peau, dans la bouche, les poumons et le vagin - sont désormais reconnus comme des acteurs essentiels de notre santé : ils facilitent la digestion, stimulent notre système immunitaire et nous protègent des maladies infectieuses, entre autres.
En amont de la Journée mondiale du microbiome du 27 juin, le Biocodex Microbiota Institute a dévoilé lors d’une conférence de presse les résultats de la 3ème édition de son Observatoire International des Microbiotes, réalisé avec Ipsos auprès de 7 500 personnes dans 11 pays1, dont la France.
Cette enquête inédite met en lumière une meilleure compréhension des enjeux liés aux microbiotes… mais aussi un écart persistant entre connaissances et comportements. Cela a également été l’occasion de faire le point sur les premiers résultats du projet Le French Gut - le microbiote français, porté par INRAE et l’AP-HP, qui accélère la recherche en cartographiant le microbiote intestinal de 100 000 Français volontaires afin d’ouvrir la voie à une médecine plus préventive et personnalisée.
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A propos de cet article
Une meilleure connaissance des microbiotes, mais des comportements pour en prendre soin qui restent insuffisants
La connaissance des microbiotes progresse en France
Un tiers des Français déclarent savoir précisément ce qu’est le microbiote (32 %, +5 points par rapport à 2023), positionnant la France parmi les pays les plus sensibilisés. Le microbiote intestinal reste le plus connu (31 % ; +3 points par rapport à 2023), mais la connaissance progresse également pour les microbiotes vaginal (24 % ; +5 points par rapport à 2023 ), le microbiote oral (17 % ; +3 points par rapport à 2023) et cutané (14 % ; +2 points par rapport à 2023).
Les fonctions du microbiote sont également de mieux en mieux identifiées
80 % des répondants savent que l’alimentation influence son équilibre (+4 points vs. 2023), 78 % qu’un déséquilibre peut affecter la santé (+3 points vs. 2023), et 74 % qu’il joue un rôle dans l’immunité. Néanmoins, des zones d’ombre persistent : seuls 51 % savent que le microbiote intestinal transmet des informations essentielles au cerveau, plus de la moitié (57 %) savent qu’il n’existe pas uniquement dans l’intestin (+ 9 points par rapport à 2023), et un quart des personnes pensent à tort que le microbiote se limite aux bactéries (26 %).
L’écart entre connaissance et évolution des comportements reste préoccupant
Moins d’un Français sur deux (45 %) affirme avoir modifié ses habitudes pour préserver leurs microbiotes. Seuls 9 % des répondants déclarent avoir significativement changé leurs comportements pour les protéger. Seulement 28 % des Français pratiquent régulièrement une activité physique, un comportement moins adopté qu’au niveau global (32 %). Sur la consommation de probiotiques et prébiotiques, les Français apparaissent aussi en retrait. Un quart seulement consomme des probiotiques (25 %), une consommation largement inférieure aux résultats globaux (49 %). 18 % consomment des prébiotiques, un résultat là aussi en deçà de la moyenne globale (41 %).
L’Observatoire révèle un retard de la France dans l’accompagnement médical autour des microbiotes
Seuls 18 % des Français ont reçu l’ensemble des informations essentielles sur le microbiote de la part d’un professionnel de santé, soit un déficit de 11 points par rapport à la moyenne mondiale. Cette lacune est particulièrement préoccupante lors des prescriptions d’antibiotiques, moment pourtant crucial où l’impact sur le microbiote est majeur : seuls 31 % ont reçu des conseils pour limiter les conséquences négatives (vs. 38 % en moyenne pour les 11 pays), et 29 % ont été prévenus des risques pour l’équilibre microbien (vs. 39 % pour les 11 pays). Un manque d’information qui contraste avec les bonnes pratiques observées dans d’autres pays. Pourtant, les Français accordent une confiance exceptionnelle à leurs soignants : 96 % les considèrent comme la source d’information la plus fiable sur le microbiote (+4 points vs. 2024), un niveau de confiance supérieur à la moyenne (94 %). Cette confiance souligne le potentiel considérable et encore inexploité d’une sensibilisation médicale renforcée pour engendrer des comportements préventifs liés aux microbiotes.
Un enjeu de santé qui séduit – 47 % des français s’intéressent aux tests du microbiote
L’intérêt des Français pour ces approches se confirme : près d’un sur deux (47 %) se dit intéressé par un test du microbiote. Pour eux, ces tests représentent des outils précieux pour réaliser un bilan de santé (64 %), prévenir certaines pathologies (55 %) ou rééquilibrer leur microbiote (49 %).
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"Tester son microbiote suscite aujourd’hui un intérêt prometteur auprès des Français etccela témoigne là encore d’une prise de conscience croissante sur le sujet. La population française le perçoit comme un moyen efficace de faire un bilan de santé approfondi. Il faut y voir une volonté grandissante de mieux comprendre leur état de santé — en particulier intestinal — et de contribuer activement à l’avancement de la recherche médicale"
Par ailleurs, 46 % se déclarent prêts à faire don de leurs selles à la recherche scientifique. Un signal encourageant pour le projet Le French Gut – le microbiote français ! Avec plus de 25 000 échantillons de selles collectés à ce jour, il franchit un cap symbolique en atteignant un quart de son objectif. Après une phase pilote réussie en septembre 2022 et le lancement à grande échelle en décembre 2023, ce projet d’envergure porté par INRAE et l’AP-HP vise à mieux comprendre la diversité du microbiote intestinal des Français et ses liens avec l’alimentation, l’environnement, les modes de vie et les maladies chroniques, posant les bases d’une médecine plus prédictive, préventive et personnalisée
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"Rejoindre Le French Gut – le microbiote français, c’est participer à une recherche d’intérêt public pour mieux comprendre le rôle du microbiote dans les maladies chroniques, développer des outils de diagnostic précoce, identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et améliorer les soins. Ensemble, faisons progresser la science au service d’une médecine plus humaine, plus préventive et plus personnalisée."
Biocodex, première entreprise de santé à embarquer ses collaborateurs dans l’aventure le french gut
Biocodex, pionnier dans l’étude des microbiotes, a annoncé lors de cette conférence s’engager pleinement dans cette démarche scientifique d’intérêt public en invitant l’ensemble de ses 850 collaborateurs français à faire don de leurs selles pour faire avancer la recherche. Cette initiative illustre concrètement la mission du Groupe en faveur de l’avancement des connaissances sur le microbiote.
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"Il y a une vraie filiation entre la mission de Biocodex et celle du French Gut. Depuis plus de 70 ans, Biocodex
révolutionne la recherche sur le microbiote. Aujourd’hui, avec Le French Gut, nous avons une occasion unique de faire progresser la science en santé publique. Je suis particulièrement fier que Biocodex soit la première entreprise de santé à mobiliser ses collaborateurs pour le don de selles. J’invite chacun d’entre nous à franchir le pas : chaque échantillon compte, chaque don peut faire avancer la recherche."
1 Enquête menée en ligne auprès d’une population représentative de 18 ans et plus entre le 21 janvier et le 28 février 2025. 7 500 personnes dans 11 pays : Etats- Unis, Brésil, Mexique, France (1 000 interrogés), Portugal, Chine, Pologne, Finlande, Vietnam, Allemagne et Italie.