Le risque d’obésité infantile se lirait-il dans la flore intestinale ?

La composition du microbiote intestinal d’un enfant de 2 ans serait prédictive de son risque ultérieur d’obésité, selon une étude norvégienne qui ouvre des perspectives sur la prévention de ce trouble grandissant à travers le monde.

Publié le 15 janvier 2019
Mis à jour le 28 décembre 2021

A propos de cet article

Publié le 15 janvier 2019
Mis à jour le 28 décembre 2021

Si une mauvaise alimentation associée à un manque d’activité physique constitue, sans conteste, un facteur de risque de surpoids et d’obésité, le microbiote intestinal pourrait également jouer un rôle majeur : selon divers travaux, sa composition au cours des deux premières années de vie serait liée à l’évolution du poids sur la même période. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont examiné à 6 périodes différentes entre la naissance et l’âge de 2 ans le microbiote intestinal de 165 enfants norvégiens ainsi que l’IMC de leur mère au cours de la grossesse, puis ont mis en regard les résultats obtenus avec l (sidenote: Indice de Masse Corporelle.  Rapport du poids en kg sur le carré de la taille en m2 ) de ces mêmes enfants dix ans plus tard.

Un microbiote « obésogène » malgré un IMC « normal »

Chez les enfants de poids normal, l’IMC reste le même pendant toute l’enfance ; chez les jeunes obèses, il progresse sans cesse entre 2 et 12 ans. Pour autant, seule une infime minorité de ces enfants ont, à l’âge de 2 ans, un IMC laissant augurer une future obésité, soulignent les auteurs. En revanche, ces derniers ont observé une forte association entre la composition du microbiote à 2 ans et la valeur de l’IMC à 12 ans. D’après leurs calculs, l’influence de l’écosystème intestinal sur l’IMC dépasse largement celle des autres facteurs connus : mode d’accouchement, durée de l’allaitement exclusif, exposition aux antibiotiques ou divers facteurs maternels comme le tabagisme, l’IMC avant grossesse, le niveau d’éducation.

Identifier tôt pour mieux prévenir

Selon les auteurs, le fait de présenter un microbiote intestinal « obésogène » précèderait de plusieurs années la prise de poids et serait en grande partie déterminé par transmission directe (surpoids ou obésité maternelle, prise de poids excessive pendant la grossesse…).Ces découvertes permettent d’envisager de nouvelles stratégies de prévention de l’obésité infantile plus ciblées, fondées sur l’identification des enfants à haut risque avant l’âge de 2 ans, lorsque leur poids est encore dans les normes, suggèrent les auteurs.

Old sources

Sources :

Stanislawski MA, Dabelea D, Wagner BD, Iszatt N, Dahl C, Sontag MK, Knight R, Lozupone CA, Eggesbø M. Gut Microbiota in the First 2 Years of Life and the Association with Body Mass Index at Age 12 in a Norwegian Birth Cohort. MBio. 2018 Oct 23;9(5).

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