Additifs alimentaires : un impact sur le comportement ?

On les savait déjà mauvais pour la santé, mais les additifs alimentaires perturberaient également le microbiote intestinal et agiraient sur le comportement, d’après une nouvelle étude. Une hypothèse qui pourrait bien nous inciter à revoir nos habitudes alimentaires.

Publié le 16 avril 2019
Mis à jour le 27 décembre 2021

A propos de cet article

Publié le 16 avril 2019
Mis à jour le 27 décembre 2021

Impossible de les éviter tant ils envahissent les rayons de nos supermarchés ! Avec leurs noms de code barbares, les additifs alimentaires font le bonheur des industriels, qui en usent – voire abusent - pour améliorer la texture des aliments ou prolonger leur durée de consommation. Des études chez la souris ont pourtant montré leur nocivité : le carboxymethylcellulose (CMC) et le polysorbate-80 (P80) altèrent la composition du microbiote intestinal et entraînent une inflammation intestinale chronique faible mais qui favorise le développement de troubles métaboliques comme l’obésité et le diabète.

Différences entre mâles et femelles

Curieuse de savoir si ces deux émulsifiants couramment utilisés avaient également un impact sur le cerveau et sur le comportement des rongeurs, l’équipe américaine à l’origine de ces résultats a poursuivi ses travaux. Pendant 12 semaines, les chercheurs ont ajouté du CMC ou du P80 à l’eau potable donnée à des souriceaux, qu’ils ont soumis à divers tests biologiques, physiologiques et comportementaux. Et les résultats sont édifiants : non seulement ils ont confirmé ceux issus de la première étude, mais ils ont montré que mâles et femelles ne réagissaient pas de la même façon aux émulsifiants alimentaires. Si tous les rongeurs ont subi une désorganisation de la composition de leur microbiote intestinal, l’impact était différent selon le sexe.

Des mâles anxieux, des femelles moins sociables

La consommation d’émulsifiants s’est également traduite par des changements de comportement, également distincts selon les sexes. Tandis que les mâles ont manifesté des signes d’anxiété, les femelles ont adopté un comportement moins sociable. S’ils n’expliquent pas encore ces variations, les auteurs estiment que l’axe intestin-cerveau favoriserait la répercussion des perturbations du microbiote sur le comportement. Si elle était confirmée chez l’Homme, cette hypothèse expliquerait comment l’alimentation transformée peut être à l’origine de certains troubles psycho-comportementaux observés chez nos contemporains.

Old sources

Sources :

Holder MK, Peters NV, Whylings J et al. Dietary emulsifiers consumption alters anxiety-like and social related behaviors in mice in a sex-dependent manner. Scientific Reports. 2019 ; 9:172

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