Des bactéries intestinales croqueuses de cholestérol ?

Une récente étude révèle enfin le mécanisme d’action bénéfique de certaines bactéries intestinales sur le taux de cholestérol chez l’homme, proposant ainsi un nouveau rôle précieux du microbiote intestinal sur la santé.

Publié le 11 septembre 2020
Mis à jour le 28 décembre 2021

A propos de cet article

Publié le 11 septembre 2020
Mis à jour le 28 décembre 2021

L'hypercholestérolémie, c'est-à-dire un taux de cholestérol circulant élevé, est fortement associée au développement et à la progression des maladies cardiovasculaires, qui sont à l'origine d (sidenote: Source: Goldstein, J.L., and Brown, M.S. (2015). A century of cholesterol and coronaries: from plaques to genes to statins. Cell 161, 161–172. ) . Les médicaments tels que les statines sont des stratégies permettant d’abaisser le taux de cholestérol sanguin. Malheureusement, ces molécules n’agissent pas sur le cholestérol apporté par l’alimentation et peuvent avoir de nombreux effets secondaires. Et si une nouvelle piste pour la prise en charge de l’hypercholestérolémie se trouvait au fond de nos intestins ?

Mise à nu du mécanisme en jeu chez l’homme

Des chercheurs viennent d’identifier au sein du microbiote intestinal le mécanisme de dégradation du cholestérol dans l'intestin par certaines bactéries, diminuant ainsi son taux fécal et sanguin. L'idée que des bactéries intestinales peuvent dégrader le cholestérol n'est pas nouvelle car cette activité bactérienne était déjà bien connue depuis une centaine d’année. Mais le fonctionnement précis n’avait jamais pu être identifié chez l’homme, car la plupart des bactéries sont difficiles à cultiver dans des boîtes de pétri en laboratoire, rendant leur étude très compliquée.

L’acteur clé, le gène IsmA

A l’aide de multiples méthodes d’analyses, les chercheurs ont identifié au sein de ces bactéries le gène « IsmA » (le gène du métabolisme stéroïde intestinal A) qui serait impliqué dans la dégradation du cholestérol au niveau intestinal. Ainsi, les personnes porteuses de ce gène au sein de leur microbiote intestinal avaient des quantités réduites (55 à 75%) de cholestérol dans leurs selles vs les personnes non-porteuses. Le taux de cholestérol sanguin était également réduit chez les personnes porteuses.

Vers de nouvelles stratégies thérapeutiques ?

Ces nouvelles recherches prometteuses laissent imaginer de nouvelles stratégies ciblant le microbiote intestinal : en introduisant ces bactéries qui dégradent le cholestérol dans le microbiote intestinal ou en augmentant leur abondance à l’aide de prébiotiques, il pourrait être possible de lutter contre un taux de cholestérol sanguin élevé.

Old sources

Sources :

Kenny DJ, Plichta DR, Shungin D, et al. Cholesterol Metabolism by Uncultured Human Gut Bacteria Influences Host Cholesterol Level. Cell Host Microbe. 2020;S1931-3128(20)30295-X.

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