Bactéries, parasites : ennemis du microbiote intestinal
Les virus ne sont pas les seuls responsables de diarrhées : il existe d’autres entéropathogènes (germes infectant le tube digestif). Des bactéries comme les salmonelles et Escherichia coli, ou des organismes unicellulaires (protozoaires) comme Giardia lamblia, parviennent à coloniser le tube digestif, à désorganiser le microbiote intestinal et à entraîner des conséquences à court et à long termes13. Autres coupables : certains médicaments. C’est le cas des antibiotiques qui, en perturbant le microbiote, altèrent son fonctionnement et favorisent la colonisation par des pathogènes, dont le plus fréquent est Clostridium difficile.
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A propos de cet article
Pourquoi certaines personnes sont particulièrement sensibles quand d’autres résistent davantage ? « C’est une question de microbiote », répondent des chercheurs – dont les travaux soulignent l’impact des interactions entre les pathogènes envahisseurs et les micro-organismes hébergés par nos intestins.
Parcours du combattant
Afin de comprendre le processus infectieux des bactéries entéropathogènes, les chercheurs ont passé en revue les mécanismes déployés par l’organisme pour s’opposer à la colonisation du tube digestif par Salmonella Typhimurium14, une bactérie à l’origine d’intoxications alimentaires provoquant des diarrhées parfois sévères, mais de courte durée. Le premier entre en jeu au niveau de l’estomac, dont l’acidité détruit entre 95 et 99 % des bactéries ingérées via l’alimentation. Pour celles qui parviennent au gros intestin, la partie n’est pas gagnée : elles ne peuvent croître que si le niveau de résistance à la colonisation le permet. Or celui-ci dépend de la composition du microbiote intestinal, propre à chacun, qui dispose de divers moyens pour empêcher cette colonisation : sécrétion de composés bloquant la croissance et la virulence de l’envahisseur, entrée en compétition au niveau des sites de fixation, création d’un environnement pauvre en oxygène et défavorable à sa croissance...
Un combat redoutable
Et nos défenses n’ont pas dit leur dernier mot : la bactérie doit être en quantité suffisante pour déclencher une diarrhée, qui peut survenir entre 12 à 36h (parfois 72h suivant le nombre de bactéries ingérées) après Quand les bacteries et les parasites attaquent le microbiote intestinal franchissement de la barrière intestinale. D’après les modèles animaux, S. Typhimurium y parvient en sécrétant des substances toxiques, ce qui lui permet d’atteindre la muqueuse puis la sous-muqueuse. L’organisme réagit alors en expulsant les cellules intestinales infectées – ce qui divise par 100 le nombre de bactéries pathogènes dans les tissus – et déclenche une réponse inflammatoire massive qui affecte l’ennemi de deux manières : en réduisant la charge bactérienne dans l’organisme, mais aussi en servant de carburant aux bactéries restantes.
Des conséquences à long terme
Autre ennemi : Giardia lamblia. Ce protozoaire infecte l’homme via la consommation d’aliments ou d’eau contaminés. Si la fréquence des infections à Giardia ne dépasse pas 7 % de la population dans les pays développés, elle peut atteindre 30 % dans ceux en développement. Généralement, l’infection guérit en quelques semaines, mais elle peut parfois durer plusieurs mois et devenir chronique. Il n’existe pour l’heure aucun vaccin, et les traitements sont d’efficacité variable. Souvent asymptomatique, la giardiase peut provoquer diarrhées, crampes, nausées. Mais la gravité de la maladie repose surtout sur ses conséquences à long terme lorsqu’elle affecte les nourrissons : à l’âge de deux ans, ceux-ci accusent un retard de croissance important. Et certaines personnes développent parfois des syndromes post-infectieux plusieurs années après l’élimination du parasite, tels que le syndrome du côlon irritable ou de la fatigue chronique. D’après divers travaux, Giardia lamblia agirait en diminuant la réponse immunitaire et en provoquant une dysbiose.
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