2025: Ce que les femmes savent (et ignorent) de leur microbiote vaginal Observatoire International des Microbiotes
Pour la troisième année consécutive, l’Institut Biocodex Microbiota a confié à Ipsos la réalisation d’une vaste enquête internationale sur le microbiote : l’Observatoire International du Microbiote. Cette étude d’envergure a été menée par Ipsos auprès de 7 500 personnes réparties dans 11 pays : les États-Unis, le Brésil, le Mexique, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal, la Pologne, la Finlande, la Chine et le Vietnam.
Le microbiote vaginal joue un rôle essentiel dans la santé des femmes. Mais quelle est réellement la connaissance qu’elles en ont ? Quels comportements adoptent-elles pour le préserver ? Quelles informations leur sont transmises par les professionnels de santé ? La troisième vague de l’Observatoire révèle une meilleure sensibilisation et une connaissance croissante du microbiote vaginal, de son rôle et de ses fonctions. Cependant, certains aspects liés à son fonctionnement n’ont pas progressé depuis deux ans. La sensibilisation des professionnels de santé reste encore limitée. Il est désormais nécessaire de renforcer et d’élargir cette prise de conscience auprès de toutes les femmes.
1. Le microbiote vaginal : une connaissance qui progresse
La sensibilisation et la compréhension du microbiote vaginal continuent de progresser : une femme sur quatre (24 %) affirme désormais savoir précisément ce qu’est le microbiote vaginal, soit une augmentation de 5 points depuis 2023.
La tendance est encourageante : la reconnaissance du microbiote vaginal progresse. Néanmoins, la connaissance reste encore limitée. Près d’une femme sur deux (46 %) n’en a jamais entendu parler, même si ce chiffre a reculé de 8 points depuis 2023.
Certains éléments essentiels, en revanche, sont mieux identifiés et compris :
Une large majorité de femmes reconnaît que les antibiotiques peuvent perturber le microbiote vaginal
(+1 point vs. 2024)
Comprennent l’impact de la sécheresse vaginale ou de la déshydratation sur le microbiote
(Pas d'évolution depuis 2023)
66 % des femmes ont conscience du rôle essentiel du microbiote vaginal comme barrière protectrice contre les micro-organismes pathogènes.
(+1 point vs. 2023)

Les connaissances progressent dans certains domaines.
La prise de conscience que chaque femme possède un microbiote vaginal unique a nettement augmenté : 66 % des femmes en ont aujourd’hui conscience, soit une hausse de 9 points depuis 2023.
De même, 60 % des femmes comprennent que le microbiote vaginal change tout au long de la vie, ce qui représente également une progression de 9 points depuis 2023.
Cependant, d’importantes lacunes persistent, notamment en ce qui concerne les facteurs qui influencent le microbiote vaginal, sans réel progrès observé au cours des deux dernières années.
Seules 55 % des femmes savent que le tabagisme peut avoir un impact sur leur microbiote vaginal, un chiffre en légère baisse (-1 point depuis 2024). Elles ne sont que 45 % à connaître le lien entre le microbiote intestinal et le microbiote vaginal (+1 point depuis 2024).

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2. Passer de la prise de conscience à l’action
L’adoption de comportements destinés à protéger le microbiote vaginal offre un tableau contrasté. Si certaines habitudes positives sont largement répandues, d’autres restent moins fréquentes, et certaines pratiques pouvant nuire à la santé vaginale persistent.
Quelques comportements bénéfiques adoptés :
portent des sous-vêtements en coton
(+1 point vs. 2023)
10 % des femmes évitent l’automédication.
(+5 points vs. 2024)
des femmes utilisent des solutions lavantes sans savon
(-1 point vs. 2023)
Des pratiques pouvant affecter le microbiote vaginal perdurent :
- Les lavages vaginaux, en recul depuis deux ans, concernent encore plus d’un tiers des femmes (38 %, -4 points par rapport à 2023).
- Le fait de dormir avec ses sous-vêtements reste courant : 55 % des femmes le font (+3 points vs 2023).
- Plus d’une femme sur deux (54 %) se lave le corps plusieurs fois par jour, ce qui peut fragiliser le microbiote vaginal.

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3. Les femmes en quête de conseils auprès des professionnels de santé
Malgré le rôle essentiel du microbiote vaginal dans la santé des femmes, seule une minorité reçoit de la part de leurs professionnels de santé une information complète sur ce sujet.

Seules 37 % des femmes ont reçu des informations sur le microbiote vaginal, son rôle et ses fonctions (+1 point par rapport à 2023).

Un signe un peu plus encourageant : 42 % des femmes ont reçu des explications sur l’importance de préserver au mieux leur microbiote vaginal (+2 points par rapport à 2023).

Par ailleurs, 42 % des femmes déclarent que les professionnels de santé les informent sur les bons comportements à adopter pour préserver l’équilibre de leur microbiote vaginal (+1 point par rapport à 2023).
La demande de connaissances, en revanche, est sans équivoque
Une large majorité de femmes, 85 %, souhaitent recevoir davantage d’informations de la part de leurs professionnels de santé sur l’importance du microbiote vaginal et son impact sur la santé (+3 points par rapport à 2023). Cet intérêt croissant met en évidence un besoin crucial de renforcer l’éducation et la communication autour de ce sujet.
Il a été démontré que les conseils professionnels influencent positivement la sensibilisation au microbiote et l’adoption de bonnes pratiques. Les femmes ayant reçu des informations complètes et répétées de la part de professionnels de santé présentent une meilleure connaissance du sujet et adoptent des comportements plus favorables à leur santé.

Comment maintenir un microbiote sain ?
En savoir plusLes femmes ayant reçu des informations répétées et variées de la part des professionnels de santé sur le microbiote présentent une meilleure compréhension du terme “microbiote vaginal” :
- 56 % savent précisément ce qu’est le microbiote vaginal, contre seulement 24 % de l’ensemble des femmes.
- Elles sont également plus nombreuses à reconnaître son rôle essentiel dans la santé des femmes : 90 %, contre 78 % dans la population féminine globale.
Cette meilleure compréhension se traduit par l’adoption de pratiques plus saines :
Les femmes ayant bénéficié de conseils professionnels sont plus enclines à adopter des comportements favorables à la santé de leur microbiote vaginal :
- 64 % dorment sans sous-vêtements (contre 45 % en moyenne)
- 93 % choisissent des sous-vêtements en coton (contre 84 %)
- 80 % utilisent une solution lavante sans savon (contre 56 %)

4. L’âge : un facteur déterminant dans la connaissance du microbiote vaginal
Les résultats de cette année confirment que les femmes de 60 ans et plus restent les moins informées et sensibilisées au sujet du microbiote vaginal. Paradoxalement, elles adoptent néanmoins, sans toujours en avoir conscience, certaines pratiques bénéfiques pour leur microbiote.
des femmes âgées de 60 ans et plus savent précisément ce qu’est le microbiote vaginal
(contre 24 % de l’ensemble des femmes))
des femmes âgées de 60 ans et plus savent que le vagin est auto-nettoyant
(contre 58 % de l’ensemble des femmes)
sont conscientes que la vaginose bactérienne est liée à un déséquilibre du microbiote vaginal
(contre 44 % de l’ensemble des femmes)
Cependant, le tableau est plus nuancé : les femmes plus âgées présentent de meilleures connaissances sur certains points. Ainsi, 78 % savent que les antibiotiques peuvent altérer le microbiote vaginal (contre 72 % de l’ensemble des femmes), et 70 % sont conscientes que le microbiote vaginal joue un rôle de barrière protectrice contre les micro-organismes pathogènes (contre 66 % de l’ensemble des femmes).
Les femmes de 60 ans et plus se distinguent également par l’adoption de certaines pratiques favorisant l’équilibre du microbiote vaginal.
Trois femmes sur quatre évitent l’automédication
(contre 66 % de l’ensemble des femmes)
évitent les douches vaginales
(contre 62% de l'ensemble des femmes)
Mais seulement 2 sur 5 dorment sans sous-vêtements
(contre 45% de l'ensemble des femmes)
Il est à noter que ce groupe reçoit moins d’informations de la part des professionnels de santé : moins d’un tiers des femmes de 60 ans et plus ont reçu de la part d'un professionnel de santé des explications sur le microbiote vaginal, son rôle et ses fonctions (29 %, contre 37 % de l’ensemble des femmes).

Les changements du microbiote chez les femmes âgées
En savoir plusLes jeunes femmes et les jeunes mères sont mieux informées sur le microbiote vaginal. Elles présentent un niveau de sensibilisation et de connaissance plus élevé. Toutefois, elles n’adoptent pas nécessairement des comportements bénéfiques.
Parmi ces groupes, 62 % des femmes âgées de 25 à 34 ans et 68 % des jeunes mères savent ce qu’est le microbiote vaginal, contre 54 % de l’ensemble des femmes. Elles montrent également une meilleure compréhension de la santé vaginale : 66 % de chacune de ces catégories savent que le vagin est auto-nettoyant (contre 58 % en moyenne).

Elles sont aussi plus nombreuses à être conscientes que le mode d’accouchement peut influencer le microbiote intestinal du nouveau-né : 47 % des 25-34 ans et 56 % des jeunes mères le reconnaissent (contre 41 % de l’ensemble des femmes).
Cette sensibilisation accrue peut s’expliquer par des interactions plus fréquentes avec les professionnels de santé : 44 % des femmes de 25 à 34 ans et 57 % des jeunes mères ont reçu, de la part d’un professionnel de santé, des informations sur le rôle et les fonctions du microbiote vaginal, contre 37 % de l’ensemble des femmes.

En matière de pratiques bénéfiques, ces groupes sont davantage susceptibles de dormir sans sous-vêtements : 49 % des femmes de 25 à 34 ans et 57 % des jeunes mères le font, contre 45 % de l’ensemble des femmes.
Cependant, elles peinent à adopter certaines habitudes bénéfiques et sont davantage susceptibles de recourir à des pratiques potentiellement nuisibles : 42 % des 25-34 ans et 50 % des jeunes mères pratiquent le lavage vaginal (contre 38 % en moyenne). Par ailleurs, 40 % des 25-34 ans et 53 % des jeunes mères ont recours à l’automédication (contre 34 % en moyenne).
Méthodologie
Pour sa troisième édition, l’Observatoire International du Microbiote a interrogé 7 500 personnes dans 11 pays : la France, le Portugal, la Pologne, la Finlande, l’Italie, l’Allemagne, les États-Unis, le Brésil, le Mexique, la Chine et le Vietnam. Nouveauté cette année : l’Italie et l’Allemagne rejoignent l’étude.
L’enquête a été réalisée en ligne entre le 21 janvier et le 28 février 2025. Dans chaque pays, l’échantillon est représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon les critères suivants :
- sexe
- âge
- profession
- région
La représentativité a été assurée grâce à la méthode des quotas, la plus couramment utilisée pour obtenir un échantillon représentatif de la population étudiée. Les variables de quotas retenues pour chaque pays étaient : sexe, âge, région et catégorie socioprofessionnelle.
- au sein de chaque pays, afin de garantir la représentativité de la population interrogée ;
- au niveau global, de façon à ce que chaque pays pèse de manière équivalente dans l’analyse. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel Cosi (M.L.I., France, 1994), avec un niveau de signification de 95 %.
La population interrogée se composait de 48 % d’hommes et 52 % de femmes, avec un âge moyen de 47,3 ans. Au total, 7 500 individus ont répondu, dont 3 862 femmes, ce qui a permis une analyse détaillée par tranches d’âge :
- 18-24
- 25-34
- 35-44
- 45-59
- 60 et plus
Les évolutions d’une année sur l’autre ont été calculées à périmètre constant, c’est-à-dire uniquement sur les pays présents dans les deux premières éditions de l’enquête. Bien que des résultats existent pour les deux nouveaux pays inclus dans cette troisième édition (Allemagne et Italie), ils n’ont pas été pris en compte pour les comparaisons dans le temps.
Le questionnaire comprenait 16 questions portant sur :
- les données sociodémographiques
- le niveau de connaissance sur les microbiotes
- le niveau et les attentes d’information reçue de la part des professionnels de santé
- l’identification et l’adoption de comportements permettant de limiter les déséquilibres du microbiote
- le niveau de connaissance, d’information et de comportements spécifiques des femmes concernant le microbiote vulvo-vaginal
- des données de santé
La durée moyenne du questionnaire était de 10 minutes et les 7 500 répondants devaient le compléter intégralement pour être inclus dans l’enquête. Les termes utilisés pour parler du microbiote ont été traduits et adaptés en fonction des usages propres à chaque pays.
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