Microbiote sous pression : comment l’exposome favorise les maladies chroniques
Notre environnement influence profondément notre santé… en agissant sur nos microbiotes. Perturbateurs endocriniens, microplastiques, médicaments, aliments ultra-transformés : autant de composants de l’exposome qui fragilisent notre écosystème intestinal et favorisent les maladies chroniques.
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Sommaire
Chapitres
Troubles psychiatriques
Un certain nombre d’études indiquent que l’exposition du microbiote intestinal aux facteurs environnementaux a des conséquences sur la santé mentale :
- Le stress durant la grossesse, en perturbant le microbiote maternel, augmente le risque de troubles psychiatriques chez la progéniture 1;
- Le stress associé à une diminution de la biodiversité microbienne dans l’environnement, en perturbant la barrière intestinale, favoriserait l’inflammation systémique, dont on sait qu’elle intervient dans certains troubles psychiatriques, notamment la dépression 2;
- Le (sidenote: Régime méditerranéen Riche en fruits, légumes, céréales, oléagineux (noix) et poisson, pauvre en viande rouge, graisses saturées et produits laitiers. Lăcătușu CM, Grigorescu ED, Floria M, et al. The Mediterranean Diet: From an Environment-Driven Food Culture to an Emerging Medical Prescription. Int J Environ Res Public Health. 2019 Mar 15;16(6):942. ) , en augmentant les métabolites bactériens anti-inflammatoires et en diminuant ceux qui sont pro-inflammatoires, améliorerait la fonction cognitive et a montré un effet préventif sur la dépression. 3 4
Par ailleurs, un déséquilibre du microbiote peut exposer le cerveau à des perturbations via l’axe intestin-cerveau. Ainsi, une dysbiose intestinale serait en cause lors d’un premier épisode psychotique.
What role does the microbiota play in the gut-brain axis?
Asthme et maladies allergiques
Le nombre de personnes touchées par les maladies allergiques ne cesse d’augmenter dans le monde. Et cette flambée des allergies pourrait bien trouver son origine dans l’exposome.
De plus en plus d’études suggèrent en effet que l’exposition à des substances environnementales (pollution de l’air, détergents, microplastiques, nanoparticules, aliments transformés, émulsifiants…), mais également la chute de la biodiversité et la dégradation de l’environnement sont à l’origine de modifications favorables à ces troubles immunitaires :
- Perturbation des barrières épithéliales de la peau, des voies respiratoires et de l’intestin ;
- Modification de la composition en microorganismes du microbiote.
1 personne sur 4 C’est le nombre d’Européens souffrant d’allergies.
50 % des habitants des pays industrialisés seront touchés par l’allergie en 2050. ⁵
10 à 30 % de la population mondiale souffrent d’au moins une maladie allergique. ⁶
Au niveau intestinal, il a été démontré que certains facteurs d’exposition entraînent des lésions des barrières épithéliales engendrant une dysbiose et une augmentation de la perméabilité. Celle-ci serait à l’origine d’une perte des effets « immunomodulateurs » (protecteurs contre les allergies) des bactéries du microbiote. 7
Does an unbalanced microbiota at age one lead to allergies at age five?
Cancers et maladies de l’intestin
De plus en plus de cancers apparaissent chez les personnes jeunes et parmi eux, le cancer de l’intestin. Depuis trois décennies, celui-ci a augmenté d’environ 50 % chez les personnes de 25 à 49 ans aux États-Unis, au Canada, en Australie et dans plusieurs pays européens.
2,4 fois plus élevé C’est l’ampleur du risque de cancer du côlon chez les personnes nées en 1990 par rapport à celui de celles nées en 1950. ⁸
30 % C’est la part qu’occupent les aliments ultra-transformés dans l’apport calorique quotidien des Français (jusqu’à 60 % chez les Britanniques et les Américains). ⁹ ¹⁰
Des multiples facteurs environnementaux
Si le manque de fibres, la consommation de viande rouge en excès et d’aliments transformés et l’exposition aux polluants sont pointés du doigt, le soupçon pèse sur de multiples autres facteurs environnementaux : aliments, boissons, médicaments, polluants atmosphériques, produits chimiques… dont les effets individuels sur nos cellules et notre microbiote commencent à être connus. 8
Idem pour les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), dont les incidences les plus importantes sont retrouvées dans les pays les plus industrialisés comme l’Europe du Nord-Ouest et aux États-Unis, et qui sont d’autant plus fréquentes que le développement socio-économique s’accroit.
Si les causes des MICI restent mal identifiées, on sait qu’un dysbiose jouerait un rôle important. 11
Selon une équipe de chercheurs français, il existe de plus en plus de preuves que les aliments ultra-transformés (AUT), notamment les additifs alimentaires, sont en cause dans les MICI, le cancer colorectal et le syndrome de l’intestin irritable. On sait notamment que les émulsifiants, les édulcorants, les colorants, les microplastiques et les nanoparticules impactent le microbiote intestinal, la perméabilité intestinale et l’inflammation intestinale, ce qui pourrait avoir des conséquences non négligeables sur le risque de maladies intestinales. 12
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De la naissance à la mort, un exposome avec des conséquences différentes sur notre santé
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4. Fond G. Bien manger pour ne plus déprimer, Odile Jacob, 2022.