Encéphalopathie hépatique : la greffe fécale par voie orale bien tolérée

Un essai clinique de phase 1 montre la bonne tolérance de la transplantation de microbiote fécal, administrée sous forme de gélules, à des patients atteints de cirrhose et susceptibles de développer une encéphalopathie hépatique.

Le microbiote intestinal Quand le microbiote bactérien intestinal signe la cirrhose Dépression : vers une confirmation du dialogue intestin-cerveau ? Les deux visages des antibiotiques : sauveurs de vie, perturbateurs de microbiotes
Photo : Hepatic encephalopathy: oral fecal microbiota transplant shows good tolerability

 

Complication de l’insuffisance hépatique, l’encéphalopathie hépatique (EH) se manifeste par des troubles cognitifs plus ou moins graves, parfois irréversibles. Cette pathologie est liée à une dérégulation de l’axe intestin-foie-cerveau : une dysbiose intestinale est en effet observée dans la maladie et participe à l’inflammation systémique. Les traitements actuels, qui associent un prébiotique (le lactulose) à un antibiotique (la rifaximine) se révèlent inefficaces chez certains patients. C’est pourquoi une équipe américaine travaille au développement de stratégies alternatives.

Lavement vs. prise orale

En 2017, l’équipe avait testé la transplantation de microbiote fécal (TMF) administrée sous forme de lavement et conclu à ses effets bénéfiques : diminution du nombre d’épisodes d’EH, couplée à une amélioration des fonctions cognitives et du microbiote intestinal. Dans un nouvel essai clinique de phase 1, l’équipe vient d’évaluer la tolérance et les effets de la TMF sous une forme d’administration moins invasive attendue des patients : des gélules. Randomisés dans le groupe expérimental ou témoin, 20 patients atteints de cirrhose avec des antécédents d’EH (au moins 2 épisodes dans l’année précédente) ont ainsi reçu, en aveugle, 15 gélules TMF (donneur unique) ou un placebo, puis ont été suivis pendant 5 mois.

Un traitement bien toléré

Résultats ? Les gélules TMF se sont révélées bien tolérées par les patients, et sans effets indésirables. Ni le nombre d’épisodes d’EH, ni le nombre d’infections survenues pendant l’étude ne différaient entre les groupes. En revanche, une amélioration du score de performance obtenu à un test cognitif (sur deux tests réalisés) a été observée chez les patients du groupe TMF.

Microbiote : vers un retour à l’équilibre ?

Une augmentation de la diversité du microbiote au niveau de la muqueuse duodénale a également été mise en évidence dans le groupe TMF, ainsi qu’une augmentation des populations de Ruminococcaceae et de Bifidobacteriaceae et d’une diminution des Streptococcaceae et Veillonellaceae. Or ces deux dernières familles seraient associées à la progression de la cirrhose, quand les deux premières sont plutôt bénéfiques. En outre, cette amélioration du microbiote s’accompagnait d’une augmentation de l’expression de protéines participant à la fonction de barrière intestinale et de l’AMP (peptide antimicrobien), ainsi que d’une diminution de deux marqueurs de l’inflammation : l’expression de l’IL-6 dans le duodénum et le taux circulant de LBP (Lipopolysaccharide Binding Protein). Un espoir thérapeutique à confirmer.

 

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Fausses couches à répétition : un lien avec le microbiote vaginal ?

Les femmes victimes de fausses couches récurrentes et inexpliquées présentent un déséquilibre bactérien au niveau de leur microbiote vaginal, selon une petite étude chinoise qui ouvre - enfin - des perspectives pour prévenir ce douloureux trouble de la grossesse.

Le microbiote vaginal L'alimentation
Actu GP : Fausses couches à répétition : un lien avec le microbiote vaginal ?

Entre 1 et 2 % des femmes sont victimes de fausses couches récidivantes (au moins trois survenues successivement avant 12 semaines de grossesse). Dans l’immense majorité des cas, on en ignore la cause mais on soupçonne qu’un déséquilibre du microbiote vaginal (appelé « dysbiose »), déjà reconnu comme facteur de risque d’accouchement prématuré et de petit poids de naissance, pourrait être impliqué. À l’inverse, une flore vaginale saine, dominée par les lactobacilles, protège des infections uro-génitales (vaginoses bactériennes, mycoses, infections urinaires ou sexuellement transmissibles), causes potentielles de fausses couches.

Une baisse des lactobacilles

Pour tester cette hypothèse, des chercheurs ont étudié deux groupes de 10 femmes, les unes victimes de fausses-couches à répétition, les autres, des volontaires épargnées par ce problème de grossesse. Ils ont procédé à des prélèvements vaginaux qu’ils ont analysés, et les résultats montrent une différence notable dans la composition de leur microbiote : comparé aux femmes « témoins », celui des patientes était enrichi en trois genres bactériens. Les auteurs ont également observé des différences dans l’expression de certaines voies fonctionnelles des cellules (métabolisme des vitamines, mobilité cellulaire...), mais non significatives ; elles interpellent néanmoins et méritent d’être explorées plus avant, estiment-ils.

Dysbiose vaginale : cause ou conséquence ?

En poursuivant leurs analyses, les chercheurs ont constaté qu’une fausse couche provoquait une importante altération de la composition du microbiote vaginal. Et que des déséquilibres au sein de cet écosystème pouvaient, à leur tour, favoriser le risque de fausse couche. Bien qu’ils n’aient pas réussi à déterminer si la dysbiose vaginale est une cause ou une conséquence d’interruption spontanée de grossesse, les chercheurs chinois suggèrent néanmoins de restaurer l’équilibre bactérien des femmes à risque par une meilleure hygiène de vie ou à l’aide de probiotiques.

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Sources :

Zhang F, Zhang T,  Yingying M et al. Alteration of vaginal microbiota in patients with unexplained recurrent miscarriage. Exp Ther Med. 2019 May;17(5):3307-3316. 

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Autisme : un protocole de greffe fécale aux résultats prometteurs

Chez des enfants autistes, un protocole combiné intensif reposant sur une transplantation de microbiote fécal a réduit significativement et à long terme les troubles gastro-intestinaux et comportementaux associés à la maladie. Des résultats encourageants à confirmer.

Le microbiote intestinal Autisme : variation du microbiote intestinal et sévérité des troubles, un lien ? Autisme : découverte d’un nouveau lien avec le microbiote intestinal Antibiotiques et microbiote intestinal : quels impacts sur le long terme ?

 

L'observation d’une dysbiose intestinale et de désordres gastro-intestinaux est fréquente chez les enfants souffrant de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Sur la base de ce constat, des chercheurs américains avaient précédemment testé un protocole thérapeutique de transplantation de microbiote fécal (TMF) sur 18 enfants autistes âgés de 7 à 17 ans. Dans une nouvelle étude, ils révèlent l’évolution des symptômes des participants deux ans après.

Protocole intensif, résultats pérennes

Baptisé Microbial Transfer Therapy (MTT), le protocole consistait à faire se succéder deux semaines de traitement par vancomycine, un lavement intestinal, deux jours de TMF puis 7 à 8 semaines de TMF doublées d’un traitement anti-acide par oméprazole. À l’issue de ce premier essai de 18 semaines, les symptômes gastro-intestinaux étaient améliorés à 80 % et les symptômes autistiques légèrement moins importants(difficultés de communication, comportements répétitifs…). Ces bons résultats ont perduré deux ans plus tard : les troubles gastro-intestinaux étaient diminués de 58 % comparativement au début de l’étude. Mesurée par un professionnel, la sévérité de la maladie a nettement diminué : 83 % des enfants étaient considérés comme « autistes sévères » en début d’étude, contre 17 % à deux ans, 39% se situant dans la catégorie « léger à modéré », les 44 % restants étant passés en deçà des critères diagnostiques.

Implantation d’un microbiote plus sain

L’analyse des selles de 16 des 18 participants a par ailleurs montré que, chez la plupart des enfants, la diversité bactérienne était plus élevée à deux ans qu’après les 18 semaines de l’essai initial – signe que le protocole avait instauré un environnement microbien plus sain, favorable à l'amélioration des symptômes gastro-intestinaux et comportementaux. Plus précisément, les abondances relatives des Bifidobacteria et Prevotella étaient multipliées respectivement par cinq et par 84. Une observation importante, puisque les Prevotella (fréquemment déficitaires chez les patients autistes) sont un genre bactérien producteur de butyrate, un acide gras à chaîne courte favorable à la muqueuse intestinale. La prudence reste toutefois de rigueur : au cours des deux ans de suivi, des changements sont intervenus chez 12 des 18 enfants (médicaments, alimentation, compléments alimentaires…) et l’effet de l'oméprazole pourrait expliquer à lui seul l’amélioration des symptômes liés à une acidité gastrique, rappellent les chercheurs. Un essai randomisé en double aveugle mené sur une plus large cohorte serait nécessaire pour valider les espoirs portés par ce nouveau protocole.

 

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Actualités Psychiatrie Pédiatrie Gastroentérologie

Avant 1 an, les antibiotiques vraiment pas automatiques !

Les enfants exposés précocement aux antibiotiques auraient un plus grand risque de développer la maladie cœliaque, une maladie de l’intestin déclenchée par l’absorption de gluten, selon une vaste étude menée au Danemark et en Norvège.

Le microbiote intestinal Diarrhée associée aux antibiotiques Maladie coeliaque

La maladie cœliaque est une maladie digestive auto-immune, provoquée par l’ingestion de gluten, une protéine présente dans certaines céréales. Si une prédisposition génétique est indispensable au développement de cette affection auto-immune (liée à une suractivité du système immunitaire), distincte de l’intolérance au gluten, d’autres facteurs interviennent. Les antibiotiques, parce qu’ils déséquilibrent le microbiote intestinal (impliqué dans la maturation du système immunitaire), sont régulièrement pointés du doigt.

Si vous vous intéressez aux effets des antibiotiques sur votre santé et votre microbiote, ou si vous souhaitez en savoir plus sur la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW), nous vous recommandons de consulter cette page dédiée:

Antibiotiques : quels impacts sur le microbiote et notre santé ?

En savoir plus

Une analyse titanesque

Une équipe scandinave a analysé les données issues des registres des naissances au Danemark (1995-2012) et en Norvège (2004-2012), ainsi que les prescriptions médicales d’antibiotiques chez les moins de 2 ans. Au total, plus d’1,7 million d’enfants, dont 3 346 atteints de maladie cœliaque, ont ainsi participé à l’étude ! Les chercheurs ont par ailleurs examiné divers paramètres maternels (âge au moment de la grossesse, durée de l’allaitement, tabagisme maternel, indice de masse corporelle avant la grossesse...). Enfin, ils ont demandé aux mères les maladies qu’avaient subies leur enfant entre 0 et 18 mois, et consulté les registres d’admission à l’hôpital des nourrissons de moins d’un an pour infection.

Plus d’antibiotiques = plus de risques !

Les analyses montrent une association positive entre l’exposition aux antibiotiques au cours de la première année de vie et le risque de maladie cœliaque dans les deux groupes. Cette relation est proportionnelle et augmente avec la quantité d’antibiotiques ingérés. Mais elle n’est liée ni au type d’antibiotique utilisé, ni à l’âge du bébé au moment du traitement. Les résultats excluent également tout lien avec d’autres maladies - qu’elles soient auto-immunes ou non - et avec l’allaitement.Reste à savoir s’il s’agit d’un effet indépendant ou d’une interaction avec d’autres facteurs de risque comme les infections, concluent les auteurs, qui invitent à poursuivre les travaux.

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L'antibiothérapie est associée à une augmentation de la susceptibilité à plusieurs maladies chroniques comme l'obésité, le diabète, le syndrome de l'intestin irritable, le cancer colorectal, l'asthme ou la dermatite atopique. Durant les 2 ans après la naissance, il est d'autant plus dangereux d'utiliser des antibiotiques puisqu'il s'agit de la période de développement de notre microbiote intestinal et système immunitaire.

Qu'est-ce que la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens ?

Depuis 2015, l’OMS organise chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW), qui a pour but de mieux faire connaître le phénomène mondial de résistance aux antimicrobiens.

La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les parasites et les champignons évoluent et résistent aux effets des médicaments. En raison de cette pharmacorésistance, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent plus difficiles, voire impossibles à traiter, ce qui augmente le risque de propagation des maladies, de pathologie grave et de décès.

Organisée du 18 au 24 novembre, cette campagne invite le grand public, les professionnels de santé et les décideurs politiques à faire un usage raisonné des antibiotiques, des antiviraux, des antifongiques et des antiparasitaires afin de prévenir le développement accru de la résistance aux antimicrobiens. 

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Actualités

Spondylarthrite ankylosante : le microbiote fongique également en cause

Une étude menée auprès de patients souffrant de spondylarthrite ankylosante suggère que le microbiote fongique intestinal et les relations entre les bactéries et champignons du tube digestif pourraient jouer un rôle essentiel dans la pathologie.

Le microbiote intestinal Syndrome de l’intestin irritable : le rôle de Brachyspira dévoilé Rôle du microbiote dans la communication intestin cerveau
Photo : Ankylosing spondylitis: the role of fungal microbiota

 

Spondylarthrite ankylosante (SA) et dysbiose intestinale semblent liées : plus de 70 % des patients SA souffrent d’inflammation intestinale subclinique avec, pour 5 à 10 % d’entre eux, une forme sévère pouvant évoluer jusqu’à une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Si le microbiote intestinal bactérien de ces patients a déjà été analysé, aucune étude ne s’était encore penchée sur leur microbiote fongique (ou mycobiote). C’est désormais chose faite : une étude chinoise a caractérisé les microbiotes intestinaux bactériens et fongiques intestinaux de 22 patients SA et 16 témoins sains.

Une double dysbiose : microbiote et mycobiote

Les résultats montrent un triplement de l’abondance des protéobactéries et une diminution significative des Bacteroidetes chez les malades. En sus de la dysbiose bactérienne des patients SA, cette étude met en évidence une dysbiose encore plus forte du mycobiote, caractérisée par une diminution significative de la diversité fongique : l’embranchement des Ascomycota, en particulier la classe des Dothideomycetes, accentue sa prédominance, tandis que celui des Basidiomycota diminue largement, en raison notamment de la disparition des Agaricales.

Impact des traitements

Les auteurs notent en outre que le traitement par immunosuppresseurs semble accentuer le déséquilibre du mycobiote : la diversité fongique diminue plus fortement chez les 8 patients traités avec de l’étanercept (inhibiteurs du TNFα) que chez les 5 patients SA sans traitement. En revanche, le traitement par AINS n’entraîne pas de changement significatif chez les 9 patients SA traités. Enfin, une corrélation positive forte a été trouvée entre la protéine C-réactive (CRP), marqueur des poussées inflammatoires, et le microbiote fongique. Une modification du microbiote fongique (mais pas bactérien) des patients SA a également été associée au degré d’activité de la maladie et à l’intensité des dommages radiographiques, suggérant un rôle du mycobiome dans le développement de la SA. On observe chez les patients SA, et notamment ceux sans traitement, une modification du nombre et de l’intensité des interactions entre champignons et bactéries, qui pourraient impliquer le processus inflammatoire. Des interactions d’ailleurs affectées par les traitements par AINS ou immunosuppresseurs.

 

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Actualités Rhumatologie Gastroentérologie

Au japon, le microbiote se partage dans le bain !

Très ancrée au pays du soleil levant, la pratique du bain en famille est une habitude culturelle singulière. Elle favoriserait les échanges bactériens entre membres de la maisonnée et participerait à l’élaboration d’un « microbiote familial » aux nombreux points communs.

Le microbiote intestinal L'alimentation
Actu GP : Au japon, le microbiote se partage dans le bain !

 

Alimentation, contact avec les microbes maternels (vaginaux, cutanés…) lors de l’accouchement et durant les premiers instants de vie… : les facteurs environnementaux jouent un rôle essentiel dans la constitution du microbiote intestinal dès la naissance, puis dans sa composition tout au long de la vie. Et certains ont de quoi surprendre…

Au Japon, on prend son bain en famille !

Parmi eux, le partage de bactéries au sein du foyer familial : chaque maison abrite son propre écosystème bactérien, principalement façonné par les personnes qui y vivent. Pompon au Japon, où prendre un bain en famille est une pratique courante qui n’est pas exclusivement liée à l’hygiène : il s’agit avant tout d’un rituel de relaxation qui sert à renforcer les liens entre générations. Selon la tradition, parents et enfants prennent leur bain en même temps ou les uns à la suite des autres après s’être savonnés et rincés. On y entre donc propre et l’eau, presque exempte de bactéries au départ, sert à tous les participants ; elle se charge successivement d’une partie de leurs bactéries intestinales – en particulier de bifidobactéries, plus abondantes chez les Japonais.

Échanges de bactéries

Certaines bactéries ne résistent ni à la chaleur de l’eau ni à une immersion prolongée d’une heure ou plus. Mais les résultats des analyses menées auprès de 5 foyers nippons - soit 21 personnes au total – ont révélé que 10 % environ des germes identifiés dans l’eau du bain et dans les microbiotes intestinaux des participants étaient communs. Elément complémentaire : la composition du microbiote intestinal des membres d’une même famille est d’autant plus proche que le bain est pris simultanément. Au même titre que la transmission de bactéries de la mère à son enfant, l’eau du bain commun est un vecteur environnemental et bidirectionnel de colonisation de la flore intestinale, concluent les chercheurs.

 

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Odamaki T, Bottacini F, Mitsuyama E et al. Impact of a bathing tradition on shared gut microbe among Japanese families. Nature. Scientific Reports (2019) 9:4380 

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Cancer du pancréas : le microbiome kystique suspecté

Selon une étude suédoise, la multiplication de bactéries d’origine buccale dans les lésions kystiques pancréatiques pourrait être prédictive d’une évolution cancéreuse. Le potentiel inflammatoire du microbiome pancréatique est évoqué.

Le microbiote intestinal Cancer du pancreas : le liquide duodenal, un miroir du risque ? Cancer du pancréas : le rôle majeur des bactéries de la tumeur Cancer du pancreas : le liquide duodenal, un miroir du risque ?

Grâce aux progrès de l’imagerie, des lésions kystiques néoplasiques du pancréas sont de plus en plus souvent détectées. Parmi elles, les tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pancréas (TIPMP), qui peuvent évoluer en cancer pancréatique, sont les plus communes. Or le microbiote pancréatique pourrait être impliqué de plusieurs manières dans l’évolution de ces lésions : les tissus cancéreux du pancréas sont plus riches en bactéries ; les bactéries de l’espèce Fusobacterium sont associées à un mauvais pronostic ; les bactéries intratumorales métaboliseraient la gemcitabine, réduisant les effets thérapeutiques de cet anti-cancéreux.

Caractériser le microbiome kystique

Une étude rétrospective avait déjà tenté de caractériser les microbiomes de différents kystes, mais sans résultats significatifs, peut-être en raison d’une méthodologie ayant pu induire des contaminations (prélèvement via la bouche et l’œsophage). Pour lever le doute, une étude prospective vient d’être menée, basée sur des échantillons de liquide kystique et de plasma recueillis durant les résections pancréatiques de 105 patients à l’hôpital Karolinska, en Suède. A posteriori, 21 cas non-TIPMP, 57 TIPMP et 27 TIPMP cancéreuses ont été diagnostiqués.

Plus de bactéries et d’inflammation

Les résultats montrent une quantité d’ADN bactérien supérieure et une concentration en IL-1β (interleukine pro-inflammatoire) plus élevée dans le liquide kystique des patients diagnostiqués comme porteurs d’une TIPMP (cancéreuse ou non), comparativement aux non-porteurs. Cette corrélation n’est pas retrouvée dans le plasma, ce qui suggère un phénomène local limité au kyste. Malgré une forte variabilité individuelle de la composition du microbiote intrakystique, l’étude souligne la co-occurrence et l’enrichissement des kystes en certaines bactéries de la cavité buccale, notamment Fusobacterium nucleatum et Granulicatella adiacens. Enfin, l’histoire clinique souligne une présence élevée d’ADN bactérien intrakystique associée, entre autres, à des lésions endoscopiques antérieures liées à des procédures invasives. En revanche, cette élévation était indépendante de l'utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et d’antibiotiques.

Perspectives de prise en charge

Si ces résultats demandent encore à être approfondis, ils suggèrent le rôle de certaines bactéries buccales dans l’évolution des kystes précurseurs du cancer du pancréas. Bien qu’il soit prématuré d’imaginer un test prédictif du cancer pancréatique basé sur l’ADN bactérien intrakystique, les auteurs soulignent la possibilité d’utiliser, à terme, le microbiome pancréatique dans la prise en charge des patients. Parmi les pistes à investiguer : l’intérêt des antibiotiques ou l’impact des procédures invasives.

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Actualités Oncologie Gastroentérologie

Microbiote infantile : les inconvénients de la césarienne réduits par l’allaitement ?

Si la césarienne perturbe la structure et la composition du microbiote intestinal du bébé, l’allaitement maternel exclusif permettrait de le restaurer partiellement, suggèrent des chercheurs chinois dans une étude publiée dans la revue Frontiers in Microbiology.

Le microbiote intestinal L'alimentation
Actu GP : Microbiote infantile : les inconvénients de la césarienne réduits par l’allaitement ?

La césarienne, l’alimentation au lait maternisé et la prise d’antibiotiques sont régulièrement associés à des risques accrus d’obésité, d’allergie ou encore de diabète. Leur point commun ? Tous trois perturberaient la colonisation bactérienne du tube digestif initiée à la naissance. On ignore toutefois l’impact individuel et combiné de chacun de ces paramètres sur la structure et la composition du microbiote intestinal. Pour y remédier, des chercheurs ont analysé la flore bactérienne de 120 bébés âgés de 6 semaines, regroupés selon le mode d’accouchement maternel, le type d’allaitement (exclusif ou mixte sein/lait maternisé) et leur exposition éventuelle aux antibiotiques depuis leur naissance.

Des bifidobactéries en berne

Comparé à celui des bébés nés par voie basse, le microbiote intestinal des nourrissons nés par césarienne avait nettement moins de bifidobactéries (garantes de bonne santé intestinale et immunitaire), mais davantage de 2 types de bactéries potentiellement nuisibles. Celui des bébés allaités au sein était, en revanche, sensiblement le même que celui des bébés alternant sein et biberon. Mais en combinant ces deux variables, les chercheurs ont observé que seuls les enfants nés par césarienne étaient impactés par le type d’allaitement. Et si le microbiote de ces bébés était modifié par le lait maternel ? En testant cette hypothèse, les chercheurs ont constaté que le microbiote des nourrissons nés par césarienne et nourris au sein était très proche de celui des bébés nés par voie basse. L’exposition aux antibiotiques, en revanche, n’a eu aucun impact sur la flore, probablement en raison de la courte durée des traitements et de leur faible dosage, estiment les auteurs.

Césarienne + lait maternel = microbiote sain

Cette étude apporte de nouveaux éléments sur un sujet controversé, puisque seul le mode d’accouchement semble avoir des répercussions sur la structure et la composition du microbiote intestinal du nourrisson ; elle montre par ailleurs qu’en cas de césarienne, la flore peut être en partie restaurée par un allaitement exclusif, dévoilant ainsi de nouveaux bienfaits à cette pratique fortement recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé.

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Sources :

Liu Y, Qin S, Song Y et al. The Perturbation of Infant Gut Microbiota Caused by Cesarean Delivery Is Partially Restored by Exclusive Breastfeeding. Front. Microbiol. 10:598.

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Greffe fécale et infection récidivante à Clostridium difficile : des bactériophages essentiels chez les donneurs

La diversité et l’abondance relative en bactériophages des donneurs aurait un impact sur la réussite des greffes fécales chez les patients souffrant d'infections à Clostridium difficile récidivantes, selon les résultats d'une étude canadienne.

Le microbiote intestinal Le microbiote vaginal Le métabolome pour diagnostiquer l’infection à <em>C. difficile<em> ? Antibiotiques et microbiote intestinal : quels impacts sur le long terme ?
Actu PRO : Greffe fécale et infection récidivante à Clostridium difficile : des bactériophages essentiels chez les donneurs

 

Malgré les bons résultats des transplantations de microbiote fécal (TMF) en première ligne de traitement des infections récidivantes à C. difficile (rCDI), 8 à 50 % des patients peuvent rechuter. De récents travaux ont mis en évidence l'influence potentielle des bactériophages, virus prédateurs de bactéries au sein du microbiote intestinal, sur la réussite des greffes fécales. Une équipe canadienne a donc étudié l’impact des populations de bactériophages des patients et des donneurs dans le cadre de rCDI traitées par TMF réalisée sous coloscopie.

Impact de la TMF sur les bactériophages

Sans surprise, les 19 receveurs de cet essai avaient un microbiote intestinal bactérien moins diversifié comparativement à celui des 7 donneurs. La diversité de leurs bactériophages était en revanche plus élevée que celle des donneurs et des 96 individus contrôles, potentiellement en raison de l'administration de vancomycine pendant les 24 heures précédant la greffe, qui permettrait l’induction des phages. Or la TMF, efficace dès la première administration pour 12 des patients, a eu pour effet de réduire cette diversité accrue. Pour les 7 patients recevant une seconde TMF, la diversité en bactériophages ne s’est vue réduite qu’au second essai.

L'importance du profil des donneurs

Sur le plan bactérien, le profil des receveurs s’est rapproché de celui des donneurs après une greffe fructueuse : hausse des Bacteroidetes et Firmicutes, réduction des Proteobacteria, jusque-là dominantes (principalement des espèces appartenant aux genres Klebsiella et Escherichia). Toutefois, aucune différence notable n’a été observée entre les patients répondeurs à la première greffe et les autres. En revanche, les bactériophages des donneurs semblaient corrélés à l’issue positive ou non de la greffe : une plus grande diversité ainsi qu’une abondance relative diminuées étaient associées à une TMF réussie. Toutefois, avant de faire de la composition en bactériophages chez les donneurs un critère pronostique des TMF dans le traitement des rCDI, les chercheurs en appellent à l’approfondissement des méthodes d’études de ce pan de la flore intestinale encore largement méconnu, ces résultats n’étant sans doute « que la pointe de l’iceberg », supposent-ils.

 

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La peau de grenouille, nouvelle arme contre les mycoses ?

Des bactéries isolées à partir de la peau de grenouilles panaméennes pourraient constituer une nouvelle arme contre l’aspergillose, une mycose due aux champignons du genre Aspergillus. Chez l’homme, elle cause des infections respiratoires parfois graves, de plus en plus résistantes aux traitements – dits « antifongiques » - classiques.

Le microbiote cutané L'alimentation

 

Comment certaines espèces de grenouilles ont-elles résisté à l’épidémie de chytridiomycose, une infection fongique (due à un champignon) qui a décimé la plupart des amphibiens à travers le monde ? Serait-ce grâce à la présence, au sein de leur microbiote cutané, de bactéries capables de lutter contre le champignon Batrachochytrium dendrobatidis, responsable de la maladie ?

Une piste contre l’aspergillose ?

Pour en avoir le cœur net, des chercheurs ont isolé plusieurs centaines de souches bactériennes colonisant la peau de 7 espèces de grenouilles vivant au Panama, une région du globe particulièrement affectée par l’épidémie. Puis ils ont voulu savoir si la bactérie B. dendrobatidis permettait de stopper le développement du champignon et ont cherché en même temps à savoir si elle pouvait bloquer la croissance d’Aspergillus fumigatus, un champignon à l’origine de plus de 80 % des aspergilloses humaines. Le but : envisager des alternatives thérapeutiques aux mécanismes d’action différents de ceux des antifongiques usuels.

Sauver sa peau... grâce à sa peau !

Et c’est Pseudomonas cichorii, une bactérie présente sur la peau des grenouilles, qui remporte la palme de l’antifongique le plus puissant grâce à la production de deux composés actifs, dont l’un a montré en laboratoire sa forte capacité à stopper la croissance des champignons pathogènes (B. dendrobatidis et A. fumigatus). Reste à confirmer cette découverte chez un organisme vivant afin de prouver qu’elle empêche bien le développement des maladies qui en résultent. Les grenouilles panaméennes auraient donc échappé à une extinction massive perpétrée par un champignon tueur grâce à leur peau ! Et les bactéries cutanées responsables de leur survie pourraient bien servir à la fabrication de nouveaux médicaments naturels contre les aspergilloses humaines.

 

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Sources :

Martin HC, Ibáñez R, Nothias LF, et al. Viscosin-like lipopeptides from frog skin bacteria inhibit Aspergillus fumigatus and Batrachochytrium dendrobatidis detected by imaging mass spectrometry and molecular networking. Scientific Reports 2019 Feb 28;9(1):3019.

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