Sucres rapides : des perturbateurs bactériens dans nos intestins

Des chercheurs dévoilent un nouvel effet néfaste du glucose et du fructose sur la présence d’une bactérie réputée bénéfique de notre flore intestinale. Un argument supplémentaire en faveur de la réduction des sucres ajoutés dans notre alimentation.

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Pas plus de 10 % de la ration énergétique quotidienne : c'est le maximum de sucres dits « libres » recommandés par l'OMS chez l'adulte comme chez l’enfant. Il s’agit du glucose, du fructose et du saccharose (le sucre blanc) présents naturellement dans le miel, les sirops, les jus et concentrés de fruit et sucre de table, mais aussi dans nombre d'aliments transformés en tant qu’additifs. Or en l'absence de fibres, présentes dans les fruits entiers et les légumes notamment, ces sucres rapides font rapidement augmenter le taux de sucre dans le sang et favorisent le risque d'obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires.

Une bactérie « empêchée »

Et leurs effets iraient au-delà de leur seule absorption au niveau du petit intestin. Des chercheurs américains ont découvert que le glucose et le fructose, deux sucres particulièrement présents dans l’alimentation occidentale, pouvaient perturber la croissance d'une bactérie retrouvée en abondance dans la flore intestinale de personnes au poids équilibré et en bonne santé : Bacteroides thetaiotaomicron, ainsi nommée car certains de ses composants ressemblent aux lettres grecques « theta » « iota » et « omicron ». Le fructose et le glucose sont ainsi capables d'inactiver la fabrication d'une protéine fabriquée par B. thetaiotaomicron et qui favorise la bonne implantation de la bactérie au sein du microbiote intestinal.

Une action directe sur les gènes

Réalisée in vitro et chez la souris, cette étude confirme donc ce que d’autres avaient postulé : glucose et fructose peuvent atteindre le côlon, siège principal de la flore intestinale. Le fait nouveau réside ici dans la façon dont ils pourraient y déséquilibrer le microbiote : non pas en servant de source d'énergie pour certaines bactéries néfastes, mais en altérant directement certains gènes bactériens, comme ici chez B. thetaiotaomicron. De quoi apporter de l’eau - déjà bien sucrée - au moulin de la nocivité des sucres ajoutés pour la santé, et confirmer l'importance d'un apport suffisant et régulier en fibres pour en atténuer les effets.

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GE Townsend, Dietary sugar silences a colonization factor in a mammalian gut symbiont, Proc Natl Acad Sci U S A. 2019 Jan 2;116(1):233-238

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Bactéries restauratrices : futures alliées du patrimoine ?

Une équipe italienne détaille le travail de sape de certaines bactéries et champignons à l’œuvre sur une toile baroque du XVIIe siècle. Elle a également identifié trois espèces bactériennes susceptibles de s’opposer à de telles détériorations. 

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En matière d’art, biodégradable rime rarement avec durable. La détérioration des œuvres artistiques et des édifices par les micro-organismes est une menace redoutée par les conservateurs du patrimoine du monde entier. C’est le cas à Ferrare dans l'Eglise de Santa Mario in Vado où l’ (sidenote: Le couronnement de la vierge ) , toile de 1620 du peintre italien Carlo Bononi, a souffert des affres du temps, des éléments (un tremblement de terre en 2012)… et des microbes.

Un cocktail idéal

Des chercheurs de Ferrare ont apporté leur pierre à l’édifice : pour restaurer de cette toile, ils ont analysé la vie microbienne qui s’était développée sur l’œuvre. En prélevant des échantillons sur la peinture – initialement au plafond et désormais posée au sol dans une niche de l'église – l’équipe italienne a pu observer deux types de bactéries : des Staphylococcus au recto, la partie la plus altérée, et des Bacillus au verso. Car cette peinture typique du XVIIe siècle est recouverte de pigments naturels, dont certains font le délice de ces bactéries, en particulier la laque rouge, la terre rouge et la terre jaune. Associés à des conditions idéales de température, d’humidité, et de luminosité, le cocktail était parfait pour assurer la croissance de ces bactéries "peinturovores".

À chaque zone ses champignons

Chaleur et forte humidité font aussi le lit des champignons : les scientifiques ont décelé dans d’autres zones, plus sombres, des moisissures Aspergillus et Penicillium, ces deux espèces étant également retrouvées dans les musées et bibliothèques abritant des peintures et des supports papier. Les régions plus claires (rosées ou bleu ciel tirant sur le jaune) abritaient quant à elles des Cladosporium spp. tandis que la partie de l’œuvre au contact du sol était le siège de levures Alternaria.

Soigner le mal par le mal / Des bactéries sauveuses

Identifier les agresseurs est une chose, trouver des sauveteurs en est une autre, bien meilleure. Cette même équipe italienne y est parvenu : elle a découvert que trois espèces de Bacillus pouvaient empêcher la croissance et les effets néfastes de micro-organismes friands de couleurs. Elles seraient donc toutes désignées comme alliées restauratrices de peintures et œuvres artistiques soumises aux attaques microbiennes. À condition seulement de s’assurer qu’elles-mêmes n’altèrent en rien lesdites œuvres. (Art)work in progress donc.

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E caselli et al, Characterization of biodegradation in a 17th century easel painting and potential for a biological approach, PLoS One. 2018 Dec 5;13(12):e0207630

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Une antibiothérapie prophylactique péri-partum appauvrit le lait maternel en Bifidobacterium

Un traitement antibiotique péri-partum à visée préventive modifie la composition bactérienne du lait maternel. Les concentrations en Bifidobacterium, bactéries bénéfiques au développement du nouveau-né, sont notamment réduites les jours suivant l’accouchement.

Le microbiote intestinal Microbiote, allaitement et puberté précoce La transplantation fécale pour restaurer le microbiote des bébés nés par césarienne ? Microbiote infantile : le mode d’allaitement maternel compte
Actu PRO : Une antibiothérapie prophylactique péri-partum appauvrit le lait maternel en Bifidobacterium

Les prophylaxies antibiotiques sont indispensables pour réduire les risques d’infection péri-partum, à l’origine de 10 % des décès maternels et associées à celui d’environ 1 million de nouveau-nés par an, selon l’ (sidenote: WHO recommendations for prevention and treatment of maternal peripartum infections- 2015 ) . Ces antibiothérapies s’accompagnent toutefois d’effets indésirables, dont des altérations des microbiotes de la mère, susceptibles d’impacter la colonisation précoce de l’enfant. Un contexte qui a mené une équipe brésilienne à étudier les variations de populations bactériennes du lait maternel, en se focalisant sur les Bifidobacterium. Les principales représentantes du genre (B breve, B. adolescentis, B. bifidum, B. longum, et B. dentium pour le lait maternel) sont en effet connues pour leur action bénéfique chez l’homme, notamment via la production d’acide gras à chaîne courte.

Appauvrissement significatif en Bifidobacterium à 7 jours

Les chercheurs ont comparé des échantillons de lait de 55 femmes ayant accouché par voie basse : 21 traitées préventivement par antibiotique à spectre large (céfazoline, pénicilline ou clindamycine) et 34 naïves de tout traitement. La concentration bactérienne totale ainsi qu’une numération spécifique des Bifidobacterium a été réalisée par PCR quantitatives dans les prélèvements réalisés à j + 7±3 et j + 30±4. Les analyses ne font pas ressortir de différences notables du nombre total de bactéries selon le bras de l’étude. Un constat qui pourrait s’expliquer par un « repeuplement » par les bactéries non sensibles aux antibiotiques employés. Une réduction significative du nombre de Bifidobacterium est en revanche observée dans le lait des femmes sous traitement préventif. Marquée à j + 7±3, cette dysbiose se résorbe avec le temps et n’est plus perceptible à un mois.

Acclamés comme l'une des avancées majeures de la médecine du XXème siècle, les antibiotiques ont sauvé des millions de vies. Mais ils ont aussi un impact sur notre microbiote en provoquant des dysbioses. Examinons de plus près ce rôle ambivalent.

Le rôle ambivalent des antibiotiques

En détruisant les bactéries responsables des infections ils impactent aussi le …

Correction progressive de la dysbiose : hypothèses

Les chercheurs avancent une possible recolonisation à partir du microbiote intestinal, par l’intermédiaire d’une voie endogène entéro-mammaire impliquant les cellules dendritiques maternelles capables de capturer les bactéries commensales dans le lumen. Autre hypothèse : les oligosaccharides présents dans le lait maternel agiraient comme substrats et favoriseraient la multiplication des Bifidobacterium. Seule certitude : en cas d’allaitement, une antibiothérapie prophylactique péri-partum amoindrit l’apport en bactéries bénéfiques à l’enfant. Un premier constat qui appelle à préciser l’impact de ce déficit temporaire sur la constitution du microbiote intestinal du nourrisson et le développement des fonctions corrélées, en particulier immunitaires et inflammatoires.

Qu'est-ce que la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens ?

Depuis 2015, l'OMS organise chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) dont l'objectif est de sensibiliser sur le phénomène mondial de la résistance aux antimicrobiens.

Cette campagne, qui se tiendra du 18 au 24 novembre, encourage le grand public, les professionnels de santé et les décideurs à faire un bon usage des antimicrobiens afin d'éviter l'apparition de résistance.

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Le microbiote intestinal, miroir de notre thyroïde ?

Notre microbiote intestinal reflèterait l’état de santé de notre thyroïde, selon une étude chinoise, qui met en évidence un lien entre sa composition et le risque de nodule et de cancer thyroïdiens. Un premier pas vers la mise au point de probiotiques potentiellement utiles ?

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Actu GP : Le microbiote intestinal, miroir de notre thyroïde ?

 

Les maladies de la thyroïde sont en constante progression, surtout chez les femmes. Estrogènes, indice de masse corporelle, radioactivité, origine ethnique ou encore consommation élevée d’iode… les facteurs de risque sont nombreux. Les individus qui en souffrent présentent un déséquilibre des hormones thyroïdiennes, tant au niveau de leur taux dans le sang que de leur fonctionnement ; or ces hormones peuvent influencer la composition du microbiote intestinal. A l’inverse, ce dernier peut intervenir dans les échanges de messages hormonaux entre l’intestin et le cerveau. De précédents travaux ont d’ailleurs établi un lien entre le microbiote intestinal d’une part, et certaines maladies thyroïdiennes auto-immunes ( (sidenote: Thyroïdite d’Hashimoto et maladie de Basedow Deux maladies auto-immunes dues à l’attaque de la glande thyroïde par le système immunitaire, qui la considère étrangère à l’organisme. La thyroïdite d’Hashimoto est caractérisée par une hypothyroïdie ; la maladie de Basedow par une hyperthyroïdie. ) ) d’autre part. Quid des nodules et les cancers thyroïdiens ?

Des malades au microbiote plus riche

Pour le vérifier, une équipe chinoise a analysé et comparé la composition des selles de 74 personnes : 20 souffraient d’un cancer de la thyroïde, 18 présentaient des nodules et 36 étaient en parfaite santé. Les résultats montrent une plus grande richesse bactérienne intestinale chez les individus affectés par une maladie thyroïdienne par rapport à ceux des personnes indemnes. Les malades hébergeaient par ailleurs moins de Lactobacillus, impliqués dans la conservation du sélénium dans l’organisme, un oligo-élément indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde, et de Butyricimonas, producteur de substance ayant des effets bénéfiques sur le tractus intestinal. D’autres bactéries étaient, en revanche, plus abondantes : Neisseria et Streptococcus en cas de nodules, auxquelles il faut ajouter Clostridium en cas de cancer. Ces espèces joueraient un rôle dans le fonctionnement de la thyroïde et le développement de ses troubles, suggèrent les auteurs.

Des marqueurs bactériens utiles

Ces derniers ont également observé un lien entre l’abondance de certaines espèces bactériennes et les taux de TSH (thyréostimuline) et de T3 (triiodothyronine), deux hormones qui signent la présence éventuelle de troubles thyroïdiens. Néanmoins, impossible encore d’expliquer si les désordres thyroïdiens observés entraînent un microbiote spécifique, ou si certaines espèces bactériennes déclencheraient ces pathologies. Autant de découvertes qui pourraient faciliter le diagnostic des nodules et des cancers thyroïdiens et conduire au développement de probiotiques utiles à leur traitement, espèrent-ils.

 

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Zhang J et al. Dysbiosis of the gut microbiome is associated with thyroid cancer and thyroid nodules and correlated with clinical index of thyroid function. Endocrine 2019 Jun;64(3):564-574.

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Rectocolite hémorragique : un protocole de transplantation fécale novateur

La préservation des germes anaérobies dans les transplantations fécales pourrait permettre un traitement moins intensif mais aussi efficace que les méthodes habituelles chez les patients atteints de rectocolite hémorragique.

Le microbiote intestinal Microbiote intestinal : pas encore « adulte » à 5 ans ? Rôle du microbiote dans la communication intestin cerveau Maladie de parkinson : les antibiotiques, et le microbiote, impliqués
Photo : Ulcerative colitis: an innovative fecal transplant protocol

L’implication du microbiote digestif dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (Crohn et rectocolite hémorragique (RCH)) a été démontrée, mais la transplantation de microbiote fécal (TMF) est encore en cours d’évaluation. Il semble exister un effet donneur important, avec de meilleurs résultats si le microbiote administré est plus diversifié. Dans ce contexte, des chercheurs australiens ont mis au point une technique innovante.

Des germes anaérobies préservés, un protocole allégé

Les scientifiques ont émis l’hypothèse que les germes anaérobies pouvaient participer à l’effet thérapeutique des transplantations fécales dans le traitement de la RCH. Ils ont donc développé une technique de préparation permettant de préserver ces espèces, majoritairement détruites par les méthodes habituelles réalisées en présence d’oxygène. Leur protocole d’administration était moins intensif que ceux proposés précédemment : une dose (provenant d’un mélange de plusieurs donneurs) reçue par coloscopie, suivie de deux doses administrées par lavements dans un intervalle de 7 jours, contre une coloscopie puis 5 lavements par semaine pendant 8 semaines pour l’étude de référence*.

Un protocole efficace sur la dépendance aux corticoïdes

73 patients ayant une RCH active de gravité faible à modérée ont été inclus dans cet essai. Les participants, en plus de leur traitement de fond, étaient traités par prednisolone (à des doses inférieures à 25mg/jour). Le critère principal était un sevrage complet des corticoïdes à la huitième semaine, où une nouvelle coloscopie était réalisée parallèlement à une évaluation clinique. Dans le groupe ayant reçu les TMF de donneurs (dTMF), le taux de rémission était de 32 %, contre 9 % dans le groupe témoin ayant reçu des TMF autologues (aTMF). La réduction moyenne du score de Mayo** total était de 3,5 points dans le groupe dTMF (4 patients étaient revenus à un score de Mayo total de 0), contre 1,2 point dans le groupe aTMF. À noter également : l’augmentation de l’abondance de deux espèces anaérobies (Anaerofilum pentosovorans et Bacteroides coprophilus)était fortement associée à une amélioration de la pathologie dans le groupe dTMF. Cette étude conforte l’intérêt de la TMF dans le traitement de la RCH, et la méthode de préparation anaérobie pourrait, à efficacité égale, alléger le protocole thérapeutique autant que le quotidien des patients.

* Paramsothy et al., Multidonor intensive faecal microbiota transplantation for active ulcerative colitis: a randomised placebo-controlled trial.Lancet 2017

**https://www.igibdscores.it/en/info-mayo-full.html

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Maladie du foie gras : qu’apporte la farine complète ?

La farine de blé complet pourrait-elle limiter le risque de stéatose hépatique non alcoolique, cette maladie du « foie gras » due à une alimentation trop riche en graisses ?

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Actu GP : Maladie du foie gras : qu’apporte la farine complète ?

(sidenote: Le syndrome métabolique Association de plusieurs anomalies métaboliques : pression artérielle élevée, tour de taille élevé, triglycérides et glucose sanguins augmentés associés à un faible taux de « bon » cholestérol dans le sang Alberti KG, Zimmet P, Shaw J. The metabolic syndrome--a new worldwide definition. Lancet. 2005 ; 366 (9491) : 1059-62. ) se manifeste par l’accumulation de graisses (triglycérides) dans le foie. Un symptôme qui expose à un risque de stéatose hépatique non alcoolique (ou NASH), mais pas seulement : l’ensemble du système digestif peut être altéré, ce qui provoque une élévation des facteurs de risque cardio-métabolique (maladies cardiovasculaires et diabète de type 2), dont la résistance à l’insuline. Troquer la farine raffinée (blanche) contre de la farine de blé complet, plus riche en fibres, minéraux et vitamines, aiderait-il à limiter ces risques ? Des études tendent à le prouver. Mais les mécanismes sous-jacents restent mal compris, illustrant la complexité des relations entre les organes impliqués dans le métabolisme – en particulier les intestins, le tissu adipeux et le foie.

Farine complète vs. farine blanche

Pour évaluer l’intérêt de la farine de blé complet au niveau du système digestif (dont le foie, le tissu adipeux et le microbiote), des chercheurs néerlandais ont comparé ses effets à ceux de la farine blanche chez 50 adultes en surpoids et dont le taux de cholestérol total était légèrement trop élevé. 12 semaines plus tard, les résultats montrent que le raffinage du blé ne modifie pas les taux sanguins de graisses (lipidémie) ni de sucres (glycémie), pas plus que la masse de graisse abdominale sous-cutanée ou profonde. En revanche, le taux de triglycérides dans le foie augmente de près de 50 %, faisant grimper de 33 à 44 % la proportion de participants atteints d’une NASH dans le groupe « farine blanche ». À l’inverse, ce taux a diminué dans le groupe « farine complète » de 35 à 25 %. Les chercheurs ont également constaté une baisse de la diversité bactérienne et un changement de composition du microbiote intestinal dans le groupe s’alimentant avec de la farine blanche, sans que ceux-ci ne soient toutefois prédictifs des changements observés au niveau du foie.

Traitement de la NASH ?

Pour les scientifiques, ces résultats tendent à monter l’intérêt des produits à base de blé complet comme piste préventive et thérapeutique de la stéatose hépatique. Ses effets protecteurs à l’égard des maladies métaboliques seraient dus aux bienfaits sur le foie de certains composés chimiques naturellement présents dans le blé complet, ou à la fermentation des fibres par les bactéries de la flore intestinale – ce qui conforterait l’hypothèse d’une communication bidirectionnelle entre le foie et les intestins, concluent-ils.

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Schutte S et al. A 12-wk whole-grain wheat intervention protects against hepatic fat: the Graandioos study, a randomized trial in overweight subjects. Am J Clin Nutr 2018;108:1264–1274

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Lésions médullaires et troubles colorectaux : l'impact du microbiote intestinal

Les troubles digestifs fonctionnels dont souffrent les personnes atteintes de lésions chroniques de la moelle épinière suite à un traumatisme pourraient être liés à des perturbations du microbiote intestinal et corrélés aux biomarqueurs sériques, selon une étude chinoise.

Le microbiote intestinal Insuffisance rénale : l’impact du microbiote intestinal Maladie rénale chronique : une signature intestinale de la sévérité Greffe rénale : la dysbiose préopératoire, facteur de diabète ?
Photo : Spinal cord injuries and colorectal disorders: impact of the gut microbiota

Les troubles colorectaux consécutifs aux lésions chroniques de la moelle épinière affectent de façon majeure la qualité de vie de nombreux patient paraplégiques et tétraplégiques. Les perturbations du système nerveux autonome peuvent occasionner des troubles digestifs (inconfort, ballonnements, flatulences), mêler constipation chronique et incontinence fécale et nécessiter le recours à des médicaments ou techniques laxatives avec ou sans assistance. A tel point que chez certains patients, le désir d’améliorer ce dysfonctionnement intestinal neurologique surpasse celui de remédier à l’incontinence urinaire ou aux dysfonctionnements sexuels, voire même à la perte de la marche.

Des profils bactériens liés au handicap

Une équipe chinoise a analysé les selles de 43 hommes atteints de lésions médullaires traumatiques chroniques (23 paraplégiques, 20 tétraplégiques) et 23 hommes sans lésion. Le microbiote intestinal des participants handicapés différait de celui des contrôles : il était moins diversifié et plus abondant, notamment en Bacteroides, Blautia, Lachnoclostridium et Escherichia-Shigella. Par ailleurs, les profils bactériens présentaient des variations entre paraplégiques - plus riches par exemple en Acidaminococcaceae, Blautia, Porphyromonadaceae, et Lachnoclostridium - et tétraplégiques – plus abondants en Bacteroidaceae et Bacteroides - par rapport aux contrôles. Une proportion réduite en Alistipes semblerait être également associée à un allongement du temps de défécation chez les patients tétraplégiques.

Lipides sanguins et glycémie impactés

Pour compléter leurs observations, les chercheurs ont étudié les corrélations entre ces variations de populations bactériennes et certains facteurs environnementaux tels l’âge, l’IMC, et différents marqueurs sériques (CRP, glucose, enzymes hépatiques, lipides sanguins, urémie et acide urique, créatinine etc.). Les bactéries appartenant aux Bacteroides, plus nombreuses chez les tétraplégiques, étaient liées à de faibles taux de HDL, probablement en raison d'un manque d’activité physique. A l'inverse, les bactéries appartenant au genre Dialister, plus élevées chez les sujets sains, étaient négativement corrélés aux lipides sanguins (LDL, TG et cholestérol total). De fort taux sanguins de ces facteurs seraient donc signe d’aggravation des troubles colorectaux. Aux Megamonas correspondait une glycémie moins élevée, mais également un allongement du temps de défécation et une majoration des ballonnements, sans doute par fermentation des glucides non digérés mais fermentés par ces mêmes bactéries dans le côlon. Des Prevotella en faible proportion étaient elles aussi reliées à une glycémie plus faible (donc à un rôle bénéfique), même si d’autres études font mention d’effets pro-inflammatoires. Ces travaux mériteront d’être complétés par d’autres outils analytiques (analyse des communautés bactériennes plus précise, mesure de la sérotonine…), l’inclusion de femmes dans les cohortes, et l’étude de l’impact de l’immobilité en elle-même, potentiellement vectrice de dysbioses.

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Donner du fromage à vos enfants pour prévenir leurs allergies ?

Une étude européenne démontre que les enfants qui mangent du fromage dès l’âge d’un an et demi sont moins enclins que les autres à développer des allergies au cours de leurs six premières années de vie.

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Actu GP : Donner du fromage à vos enfants pour prévenir leurs allergies ?

Bleu d’Auvergne, camembert, comté ou chèvre frais… Pour prévenir l’apparition d’allergies alimentaires et dermatologiques, l’assiette des enfants devrait faire la part belle aux fromages, et ce dès le plus jeune âge. C’est en tout cas ce que suggère une étude dirigée par l’Institut national de recherche en agronomie (Inra) et le CHU de Besançon, qui établit un lien pour la première fois entre la consommation précoce de fromage et le moindre risque de maladies allergiques dans l’enfance. Une conclusion sûrement très bien accueillie au pays du fromage, publiée dans la revue scientifique Allergy.

Diversifier les fromages

Près de 1000 enfants vivant à la campagne dans 5 pays européens différents ont été suivis depuis leur naissance, et leurs parents interrogés sur les habitudes alimentaires de la famille, leur mode de vie et l’état de santé des petits participants. Résultats : les enfants qui consomment fréquemment du fromage et/ou en grande quantité à partir de 18 mois développent moins d’allergies alimentaires et d’eczéma (ou dermatite atopique) que les autres au cours des six premières années de vie. Des bénéfices qui seraient accrus par la variété des fromages consommés. En revanche, l’étude ne met pas en évidence d’effet protecteur contre la rhinite allergique ou l’asthme.

Un microbiote plus riche

Les chercheurs supposent que cet effet protecteur est lié aux différents micro-organismes (bactéries, levures et moisissures) présents dans les fromages. Une diversité microbienne qui influencerait positivement la composition du microbiote intestinal humain en complément d’une alimentation variée et équilibrée durant la première année de vie (légumes, fruits, yaourts, lait cru...). « Grâce à sa riche composition microbienne, le fromage pourrait modifier la flore intestinale et stimuler sa diversification », expliquent-ils, en rappelant que de nombreuses études ont déjà démontré qu’un microbiote perturbé et appauvri fait le lit des allergies. Pour mieux comprendre l’impact du fromage sur le microbiote, les scientifiques envisagent d’analyser de près la flore intestinale des amoureux du fromage.

Sources :

Nicklaus S, Divaret‐Chauveau A, Chardon ML et al. Pasture Study Group. The protective effect of cheese consumption at 18 months on allergic diseases in the first 6 years. Allergy. 2019 Apr;74(4):788-798

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