Xpeer: Le microbiote dans la santé intime de la femme tout au long de la vie

Gynécologues, sages-femmes, pharmaciens. Formez-vous gratuitement sur «  Le microbiote dans la santé intime de la femme tout au long de la vie », un cours de formation médicale continue par le professeur Alessandra Graziottin. 

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Synopsis du cours

Ce cours accrédité vise à éduquer les gynécologues, les sages-femmes et les pharmaciens sur l'importance du microbiote, en particulier du microbiote vaginal, pour la santé intime. Sous la direction d'un expert renommé, le Dr Graziottin, les participants acquerront tout au long du cours une compréhension globale de l'impact du microbiote sur la santé intime tout au long de la vie. Nous aborderons d'abord les connaissances de base sur le microbiome intestinal avant de nous pencher sur le microbiote vaginal à différents stades de la vie, y compris la possibilité d'un placenta stérile, le microbiote néonatal et les changements au cours de la petite enfance, de la puberté, des années de fertilité et de la ménopause. Ne manquez pas les recommandations pratiques, les idées fausses les plus courantes et le résumé des points clés qui vous apporteront les connaissances et les compétences nécessaires dans votre pratique clinique.

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Cette activité bénéficie du soutien financier sans restriction de Biocodex.

Qui est Alessandra Graziottin?

Alessandra Graziottin est une gynécologue, oncologue, sexologue et psychothérapeute italienne. Elle est directrice du Centre de gynécologie et de sexologie médicale de l'hôpital San Raffaele Resnati de Milan.

  • En 2008, elle a créé la Fondation Alessandra Graziottin pour le traitement de la douleur chez les femmes Onlus, dont elle est la présidente.
  • Elle est actuellement professeur consultant au Master avancé en andrologie et médecine sexuelle de l'université de Florence.
  • Elle a également été professeur consultant au master avancé en sexologie clinique de l'université de Pise et professeur au master de médecine sexuelle pour les étudiants en psychologie de l'université de Venise et de l'université salésienne (UPS) de Rome.

Gynécologue de renom, elle a publié 22 livres scientifiques et 7 livres de vulgarisation (en tant qu'auteur, coauteur ou éditeur), plus de 90 chapitres de livres scientifiques, 8 manuels éducatifs pour les femmes et plus de 400 articles scientifiques sur divers aspects de la gynécologie et de la sexologie médicale.

Déclaration de conflit d'intérêts : L'auteur déclare avoir reçu des honoraires de stellas, Fagron, Mammowave, Mylan, Named, Techdow, Uriach ; avoir participé en tant qu'orateur à des bureaux sponsorisés par Astellas, Biofemme, Bromatech, Lolipharma, Named, Techdow, Uriach ; et avoir fait partie de conseils consultatifs d'Astellas, Mylan, Techdow, Uriach.

A propos d'Xpeer


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Article Gynécologie

Les bactéries intestinales convertissent les hormones du stress en progestatifs : l’étonnant rôle de l’hydrogène

Une équipe de chercheurs vient de découvrir que des bactéries intestinales peuvent transformer les hormones du stress en hormones progestatives, le tout grâce au gaz hydrogène ! Cette découverte inattendue pourrait nous conduire à repenser notre conception de la santé intestinale, de la grossesse, voire du bien-être mental.

Une équipe de chercheurs vient de faire une découverte révolutionnaire : certaines bactéries intestinales transformeraient les hormones liées au stress en hormones progestatives, à l’aide d’hydrogène. Cette étude, menée par Megan McCurry 1 et son équipe, montre comment certains microbes intestinaux, notamment Gordonibacter pamelaeae et Eggerthella lenta, métabolisent les glucocorticoïdes – les hormones produites par l’organisme en réponse au stress – en progestatifs, lesquels jouent un rôle crucial dans la grossesse et le fonctionnement cérébral. Ces résultats, publiés dans la revue Cell, ouvrent de nouvelles perspectives qui nous permettent de mieux comprendre l’influence du microbiote intestinal sur la santé des femmes, en particulier au cours de la grossesse.

Le rôle inattendu de l’hydrogène

L’une des découvertes les plus surprenantes de cette étude est le rôle que joue le gaz hydrogène dans le métabolisme des bactéries intestinales. Traditionnellement considéré comme un sous-produit de la digestion, l’hydrogène s’avère aujourd’hui être un facteur clé capable de renforcer la capacité des bactéries à transformer les glucocorticoïdes en progestatifs. L’étude montre que la production d’hydrogène par certaines bactéries intestinales telles que E. coli crée un environnement propice à la transformation des hormones stéroïdiennes. Lorsque ces bactéries sont cultivées ensemble, elles produisent nettement plus d’hydrogène, ce qui facilite le processus de conversion.

La découverte du rôle de l’hydrogène dans des transformations hormonales aussi importantes dévoile un aspect entièrement nouveau de la fonction du microbiote intestinal. Jusqu’à présent, l’on pensait que la fonction de l’hydrogène dans le métabolisme intestinal se limitait principalement à la production de gaz et à la fermentation, mais cette étude met en lumière son influence critique dans le métabolisme secondaire, et notamment le traitement des hormones stéroïdiennes.

Production de progestatifs bactériens : un lien possible avec la grossesse et la santé mentale

L’étude révèle également que la conversion par les bactéries intestinales des hormones du stress en progestatifs revêt une importance physiologique, notamment au cours de la grossesse. En effet, l'étude montre que les taux de progestatifs bactériens sont significativement plus élevés dans les selles des femmes enceintes que dans celles des autres femmes. L'un de ces progestatifs, l’alloprégnanolone, est déjà autorisé par la FDA pour le traitement de la dépression post-partum, ce qui en dit long sur l’impact potentiel de ce processus bactérien sur la santé mentale de la mère.

Les taux de progestérone observés dans les selles de femmes enceintes se sont révélés plus élevés que chez les autres femmes, avec une différence de deux ordres de grandeur.

Ce lien entre la production hormonale bactérienne et la grossesse est crucial, car les progestatifs ne régulent pas seulement la grossesse, mais agissent également comme des neurostéroïdes qui affectent les fonctions cérébrales. L’étude suggère que ces transformations bactériennes influenceraient non seulement l’issue de la grossesse, mais aussi certains troubles post-partum tels que la dépression et l’anxiété.

Les microbes intestinaux : de nouveaux acteurs endocriniens ?

Au-delà de la grossesse, les implications de ces observations s’étendent à des domaines beaucoup plus larges de la santé. Si les bactéries intestinales sont capables de transformer les hormones du stress en molécules bioactives qui affectent le cerveau et l’appareil reproducteur, cela ouvre de nouvelles perspectives fascinantes pour notre compréhension de l’impact de la santé intestinale sur la régulation hormonale globale. Cette découverte indique que le microbiote intestinal agit pratiquement comme un organe endocrinien supplémentaire, capable d’influencer l’équilibre hormonal et la santé mentale.

La reconnaissance du rôle du microbiote dans la régulation hormonale pourrait ouvrir la voie à des traitements innovants ciblant les bactéries intestinales. À l’avenir, les thérapies microbiennes pourraient aider à prendre en charge les patientes atteintes de maladies liées à des déséquilibres hormonaux, telles que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les troubles de l’humeur, voire certains problèmes de fertilité.

Conclusion

En résumé, cette étude montre que les bactéries intestinales, avec l’aide de l’hydrogène, sont capables de convertir les hormones liées au stress en hormones de grossesse, produisant ainsi des effets potentiels considérables sur la santé des femmes. Ces observations ne modifient pas seulement notre compréhension du microbiote intestinal, mais ouvrent également la voie à de nouvelles interventions cliniques pour les maladies d’origine hormonale.

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Actualités Gastroentérologie

Microbiote du nourrisson : papa, à vous de jouer !

Les femmes ne cessent de le répéter : les pères ont un énorme rôle à jouer auprès de leur enfant. La science 1 vient de montrer que cela concerne aussi le microbiote des bouts de choux : si les mamans leur transmettent une partie de leur flore au cours de l’accouchement, les papas leur donnent l’autre moitié. Un transfert d’autant plus important lorsque l’enfant est né par césarienne, et que la flore maternelle fait défaut.

Le microbiote intestinal Le microbiote ORL Le microbiote vaginal Asthme et microbiote Les probiotiques Obésité

C’est un des revers de la médaille de la césarienne : faute de naître par voie basse, le bébé n’a pas le temps de goûter (au sens premier du terme !) aux bactéries vaginales et fécales de sa maman. Si ce « repas » semble peu appétissant de prime abord, il n’en est pas moins primordial au développement de l’enfant et de son microbiote ! On pense même que le nombre accru de maladies auto-immunes, d’asthme et obésité chez les enfants nés par césarienne chez les enfants nés par césarienne trouverait là son origine : privés de ce festin de rois, les nouveau-nés extraits du ventre de leur mère « d’un coup de scalpel » n’auraient pas reçu toutes les bonnes bactéries nécessaires à leur développement immunitaire et neurologique. Un problème de taille quand on sait qu’un enfant sur 4 nait par césarienne. 

La solution : les papas !

La recherche a donc cherché des solutions, y compris via un transfert de flore vaginale de la mère à l’enfant : dans les deux minutes qui suivent la naissance, la bouche, le visage et le corps de l’enfant sont tamponnés avec une gaze préalablement placée dans le vagin maternel. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

1/4 Les accouchements par césarienne représentent actuellement plus d'un quart des naissances dans le monde. ¹

60% des femmes ne savent pas que le mode d’accouchement pourrait avoir un impact sur le microbiote intestinal des nouveaux nés. ²

Heureusement, des travaux publiés mi-2024 laissent entrevoir une solution bien plus simple : les papas ! En effet, si la mère est dans les premiers jours de l’enfant, sa première pourvoyeuse de flore intestinale , le père (et tous les proches !) participe également. Et ce, de plus en plus au fil des mois.

Au premier anniversaire de l’enfant, la contribution des papas est même devenue équivalente à celle des mamans ! Avec un avantage de taille : alors que les dons bactériens maternels dépendent du mode d’accouchement, le père représente une source stable. Autre bénéfice, les bactéries paternelles et maternelles se révèlent différentes : deux sources complémentaires pour construite un solide microbiote au nouveau-né !

Transfert de microbiote fécal et probiotiques

Les travaux de cette équipe ne s’arrêtent pas là : ils proposent deux petits coups de pouce supplémentaires à la flore intestinale des nouveau-nés. Exit les gazes imprégnées du microbiote vaginal des mères : un transfert de flore fécale maternelle semblerait bien plus efficace pour qu’un enfant né par césarienne se construise très rapidement une flore intestinale en pleine forme, capable de résister aux assauts des pathogènes.

Et comme la nature est bien faite, ce sont surtout des bactéries capables de dégrader les sucres du lait maternel qui s’installent. Autant de souches qui pourraient être développés dans de futurs probiotiques pour booster la flore de ces tout jeunes bébés.

Le microbiote intestinal : l'allié de notre système immunitaire

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Dengue et Zika : protéger le moustique pour protéger l’homme

Inoculer la bactérie Rosenbergiella-YN46 dans le système digestif des moustiques : une stratégie de biocontrôle réaliste et durable pour réduire la transmission et la prévalence des flavivirus dans la nature ?

Zika, Dengue, virus du Nil occidental, virus de la fièvre jaune : les flavivirus transmis par les moustiques provoquent des infections virales humaines potentiellement fatales. La situation s’avère d’autant plus préoccupante que le changement climatique et des phénomènes comme El Niño favorisent ces (sidenote: Maladie vectorielle Maladie où un agent pathogène est transmis à un hôte (l’homme ou l’animal) par la piqûre d'un vecteur qui peut être de différente nature (moustiques, mouches, tiques, puces, etc.).  Les maladies vectorielles représentent environ 17 % de l'ensemble des maladies infectieuses dans le monde et l'OMS estime que 80 % de la population mondiale vit à risque d'au moins une maladie vectorielle.  Approfondir https://www.pasteur.fr/fr/innovation/toute-actualite/actualites-innovation/comb… ) ,… et que les campagnes de démoustication ou de biocontrôle des populations montrent pour le moment des effets limités.

Quid d’opter pour une toute autre stratégie ? À savoir, modifier le microbiote de l'intestin des moustiques pour prévenir leur propre infection et donc la transmission du virus à des mammifères dont l’Homme.

Multiplié par 10

De 2000 à 2019, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) 1 a établi que le nombre de cas de Dengue signalés dans le monde avaient été multiplié par 10, passant de 500 000 à 5,2 millions.

Après un léger recul durant la pandémie de COVID-19, une recrudescence des cas de Dengue a été observée dans le monde en 2023.

Une bactérie pour protéger le moustique… et l’homme

Dans cette étude, les chercheurs chinois 2 ont isolé 55 bactéries vivant dans le système digestif de moustiques femelles Aedes albopictus, principal vecteur de la Dengue, à partir d’insectes capturés dans le sud du Yunnan. Parmi les bactéries identifiées : Rosenbergiella YN46 (ainsi baptisée car identifiée dans le Yunnan) dont l'inoculation à la dose de 1,6 x 10 CFU protège A. albopictus des flavivirus, et ce de manière persistante.

Comment cette bactérie intestinale, présente dans le nectar des fleurs, peut-elle permettre aux moustiques A. albopictus et Aedes aegypti de résister à l'infection par les virus de la Dengue et Zika ? En sécrétant une glucose déshydrogénase qui convertit le glucose en acide gluconique et acidifie par conséquent rapidement la lumière intestinale du moustique (pH < 6,5 après un repas de sang). Or, cet environnement acide modifie de manière irréversible l’enveloppe protéique des virions de flavivirus ce qui empêche leur entrée dans les cellules épithéliales intestinales du moustique.

390 millions Avec jusqu’à 390 millions d’infections chaque année, le virus de la Dengue est le Flavivirus transmis par le moustique le plus courant dans le monde. ²

223 000 Le virus Zika a été responsable de plus de 223 000 cas confirmés dans les îles du Pacifique et en Amérique entre 2015 et 2017.²

Une stratégie efficace à grande échelle ?

Mais le travail des chercheurs ne s’est pas arrêté là. Constatant une prévalence variable de la Dengue dans le Yunnan, ils ont voulu vérifier si ce phénomène allait de pair avec une présence inégale de la bactérie. Et effectivement, la prévalence de Rosenbergiella YN46 dans le microbiote intestinal des insectes variait largement d’une préfecture à l’autre : elle s’avère davantage présente dans les systèmes digestifs des moustiques des préfectures de Wenshan (91,7 %) et Pu’er (52,9 %) où ne sont rapportés que quelques cas isolés de Dengue ; à l’inverse, elle est rare chez les moustiques des préfectures de Xishuangbanna (6,7 %) et de Lincang (0 %), où la Dengue est endémique. 

Des expériences complémentaires sous abris laissent espérer un possible (sidenote: biocontrôle Le biocontrôle est un moyen efficace et respectueux de l'environnement permettant de réduire ou d'atténuer les ravageurs et leurs effets grâce à l'utilisation d'ennemis naturels. Approfondir https://www.sciencedirect.com/journal/biological-control )  : de l’eau sucrée additionnée de la bactérie suffit à contaminer les insectes et la bactérie se transmet efficacement de manière (sidenote: Transmission transstadiale Le vecteur (ici, le moustique) conserve un agent (ici, le flavivirus) dans son organisme lors du passage d'un stade de développement à un autre (ici, du passage du stade de larve aquatique à l’adulte ailé). Approfondir Źródło ) et au fil des générations de moustiques.

Dès lors, l’introduction de la bactérie Rosenbergiella YN46 dans l’habitat aquatique des larves ou l’importation d’adultes déjà porteurs de la bactérie pourrait réduire la transmission de la Dengue dans les zones endémiques.

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Actualités Gastroentérologie Médecine générale Dermatologie

Ménopause : le déséquilibre du microbiote vaginal favoriserait l’inflammation

Une étude menée sur des femmes ménopausées suggère qu’il pourrait être un jour possible, en modulant le microbiote vaginal, de réduire l’inflammation de la muqueuse vaginale. À la clé : une possible diminution des risques d’infection et de cancer du col de l’utérus.

Le microbiote vaginal

À la ménopause, le microbiote vaginal pourrait jouer un rôle clé dans la santé gynécologique des femmes. 

En temps normal, certaines bactéries lactiques appelées Lactobacillus, présentes en abondance dans la flore vaginale, acidifient le milieu vaginal, contribuant ainsi à l’équilibre du microbiote.

45 à 55 ans c’est l’âge auquel la transition de la ménopause démarre chez la majorité des femmes ¹

87 % des femmes présentent au moins 1 symptôme en plus de l’arrêt des règles ²

20 à 25 % souffrent de troubles sévères affectant la qualité de vie ²

Comment la ménopause modifie le microbiote vaginal 

Lors de la préménopause (la période qui précède la disparition définitive des règles, lire encadré), la chute du taux d’œstrogène entraîne une diminution de la teneur des cellules de la muqueuse en glycogène qui est la nourriture préférée des Lactobacillus.

Moins bien nourries, ces dernières vont devenir moins abondantes et perdre leur position dominante au sein de la flore, ce qui peut entraîner des déséquilibres du microbiote vaginal ( (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) ). La diminution des hormones sexuelles est également associée à une augmentation néfaste de la diversité microbienne. 

55% des femmes savent que de l’enfance à la ménopause, le microbiote vaginal d’une femme ne reste pas le même.

Problème : plusieurs travaux ont montré que la perte de dominance des Lactobacillus et l’augmentation de la diversité bactérienne sont associées à l’inflammation de la muqueuse vaginale. Or, qui dit inflammation, dit augmentation du risque d’infection, notamment d’IST (infection sexuellement transmissible), mais aussi de lésion précancéreuse du col de l’utérus.

Si le lien entre modifications du microbiote vaginal et inflammation a été mis en évidence chez les femmes préménopausées, aucune étude n’avait jusqu’à ce jour été menée pour savoir s’il persistait lors de la postménopause.

Ménopause, préménopause, postménopause ou périménopause : comment s’y retrouver ?

La transition ménopausique, caractérisée par la baisse progressive des hormones sexuelles féminines, se déroule sur plusieurs années.

  • La préménopause (ou périménopause) est la période charnière avant la ménopause. Elle précède l’arrêt des règles, lorsqu’apparaissent les fameux symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles du sommeil…). Elle dure en moyenne 4 ans (de 2 à 8 ans).
  • La ménopause correspond à l’arrêt définitif des menstruations. Elle intervient généralement entre 45 et 55 ans.
  • La postménopause est la période qui suit la ménopause. Elle intervient environ un an après la ménopause.

Moduler le microbiote vaginal pour préserver la santé ?

Afin de documenter ce sujet, une équipe de chercheurs américains a utilisé les données concernant 119 femmes post-ménopausées (61 ans en moyenne) qui avaient participé à un essai clinique comparant les effets, sur la flore vaginale, des œstrogènes à ceux d’une crème hydratante. 

Ils ont analysé, dans les fluides vaginaux des volontaires, d’une part les populations bactériennes, d’autre part les marqueurs de l’inflammation (cytokines), afin de savoir si ces deux paramètres étaient liés. 3

Résultats : les femmes dont le microbiote vaginal est le plus diversifié ou le plus appauvri en Lactobacillus sont celles qui présentent les concentrations les plus élevées de cytokines. Ces deux caractéristiques du microbiote vaginal sont donc associées à l’inflammation, comme chez les femmes préménopausées.

Le microbiote vaginal

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Si ces résultats sont intéressants, c’est qu’ils suggèrent qu’il pourrait être un jour possible, en modulant le microbiote vaginal des femmes après la ménopause, de limiter l’inflammation de la muqueuse vaginale, et donc d’agir de manière préventive pour préserver leur santé.

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM), c’est quoi ?

Ce terme, qui remplace depuis 2014 celui d’« atrophie vulvovaginale » ou le trop restrictif « sécheresse vaginale », décrit certains symptômes de la ménopause liés à la baisse du taux d’œstrogènes survenant à la ménopause 4 :

  • Symptômes génitaux : sécheresse, brûlure et irritation ;
  • Symptômes sexuels : manque de lubrification, gêne et douleur ;
  • Symptômes urinaires : « urgences », infections récurrentes des voies urinaires, douleur, gêne et sensation de brûlure lorsque l’on urine (dysurie).

Selon une méta-analyse publiée en 2022 5, le SGUM toucherait :

  • plus de la moitié des femmes postménopausées (55,1 %) ;
  • un tiers des femmes périménopausées (31,9 %) ;
  • une femme préménopausée sur 5 (19,2 %).
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Un lien entre douleurs post-opératoires, cancer du sein et microbiote intestinal ?

C’est une première : une équipe a identifié des bactéries intestinales associées à la présence ou à l'absence de douleur post-chirurgicale persistante plusieurs mois après une chirurgie du cancer du sein.

Le microbiote intestinal Les probiotiques Prébiotiques : l'essentiel pour comprendre

En chirurgie, on parle de douleur post-chirurgicale persistante (ou PPSP) lorsque la douleur reste significative au moins 3 mois après l’intervention.

Un mal qui touche des millions de patients dans le monde et face auquel la science reste encore assez désarmée, même si l’on sait que certains facteurs y prédisposent (type de chirurgie, intensité de la douleur avant l’opération, attitude du patient face à la douleur, facteurs génétiques).

Néanmoins, une nouvelle piste se dessine, à laquelle on n’aurait pas forcément pensé de prime abord : celle du microbiote… intestinal, avec, en filigrane, le fameux (sidenote: Axe intestin- cerveau Réseau de communication bidirectionnel entre l'intestin et le cerveau, qui permet à l’intestin et au cerveau de communiquer via trois voies différentes : 
1. la voie neuronale, principalement par le nerf vague et le système nerveux entérique,
2. la voie endocrinienne en secrétant des hormones, telles que le cortisol, l’adrénaline ou la sérotonine
3. la voie immunitaire, via la modulation des cytokines
)
.

Ainsi, manipuler avant une opération le microbiote intestinal à l'aide de probiotiques ou de prébiotiques pourraient réduire l'incidence de la PSPP. C’est en tout cas ce qu’avait suggéré une étude préliminaire montrant que certaines bactéries du tube digestif sont associées à la douleur après une chirurgie pour une fracture du poignet. Et ce que semble confirmer une étude irlandaise 1 qui porte cette fois sur des femmes opérées pour un cancer du sein.

2,3 millions En 2022, 2,3 millions de femmes ont été diagnostiquées avec un cancer du sein dans le monde, et 670 000 décès ont été recensés ²

1ère cause de cancer Dans 157 pays sur 185, le cancer du sein était la première cause de cancer chez les femmes ²

Environ 99 % des cancers du sein surviennent chez les femmes, contre 0,5 à 1 % chez les hommes ²

Des bactéries intestinales associées à la présence ou à l'absence de douleur 

Trois mois après leur opération, la moitié des femmes témoignait de douleurs persistantes, tandis que l’autre moitié ne souffrait pas particulièrement. Une différence qui était liée à la diversité de leur microbiote intestinal : les patientes signalant une douleur sévère 1 heure et 3 mois après l’opération possédaient une flore intestinale moins diversifiée, comparativement à celles des femmes souffrant peu.

Mais surtout, certaines bactéries semblaient associées à la présence ou à l'absence de douleur post-chirurgicale persistante à la suite des interventions subies pour un cancer du sein : les femmes qui n'ont pas signalé de douleur 3 mois après l'opération abritaient dans leurs intestins davantage de bactéries connues pour leur effets bénéfiques (Bifidobacterium longum et Faecalibacterium prausnitzii), tandis que les femmes souffrant de PSPP hébergeaient davantage de Megamonas hypermegale, Bacteroides pectinophilus, Ruminococcus bromii et Roseburia hominis.

La découverte est de taille ! Pour autant, attention : il ne s’agit que de d’association et en aucun cas de liens de causalité. A ce stade, on ne peut pas encore dire que telle ou telle bactérie induit ou réduit la douleur…

Microbiote et cancer du sein

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Douleurs postopératoires : une question de microbiote intestinal?

Alors que des travaux antérieurs avaient lié la diversité et la composition du microbiote intestinal à des douleurs postopératoires après une chirurgie du poignet, une équipe identifie pour la première fois des bactéries associées à la présence ou à l'absence de douleur post-chirurgicale persistante à la suite d'une chirurgie du cancer du sein.

La douleur post-chirurgicale persistante (ou (sidenote: Douleur post-chirurgicale persistante (PPSP) Douleur qui se poursuit après une opération chirurgicale sous une forme significative pendant au moins trois mois, et qui n'est pas liée à des affections douloureuses préexistantes. ) ) est aussi commune que sous-estimée : elle touche des millions de patients dans le monde. Au rang des facteurs de prédisposition : le type de chirurgie. Par exemple, dans le cas du cancer du sein, 80 % des femmes dont la chirurgie comprend la clairance axillaire des ganglions lymphatiques souffrent de PPSP.

De précédents travaux avaient impliqué le microbiote intestinal dans la douleur post-opératoire. Les mécanismes restaient néanmoins flous : une dysbiose intestinale pourrait induire un déséquilibre dans la production de métabolites microbiens, et jouer un rôle dans le développement de la PPSP via l’ (sidenote: Axe intestin- cerveau Réseau de communication bidirectionnel entre l'intestin et le cerveau, qui permet à l’intestin et au cerveau de communiquer via trois voies différentes : 
1. la voie neuronale, principalement par le nerf vague et le système nerveux entérique,
2. la voie endocrinienne en secrétant des hormones, telles que le cortisol, l’adrénaline ou la sérotonine
3. la voie immunitaire, via la modulation des cytokines
)
.

Pour en savoir plus, des chercheurs irlandais de l’université de Cork 1 ont mené une étude observationnelle prospective sur des patientes adultes subissant une intervention chirurgicale pour la prise en charge du cancer du sein (hors clairance axillaire ou chirurgie de reconstruction, très douloureuses). Leur objectif : déterminer si la composition du microbiote intestinal était associée à l'incidence et à l'ampleur du PPSP dans cette cohorte de patientes.

2,3 millions En 2022, 2,3 millions de femmes ont été diagnostiquées avec un cancer du sein dans le monde, et 670 000 décès ont été recensés ²

1ère cause de cancer Dans 157 pays sur 185, le cancer du sein était la première cause de cancer chez les femmes ²

Environ 99 % des cancers du sein surviennent chez les femmes, contre 0,5 à 1 % chez les hommes ²

Une moindre diversité alpha

12 semaines après l’opération, 21 patientes (51,2 %) ne rapportaient pas de douleur et 20 autres (48,8 %) témoignaient de douleurs persistantes. Une différence qui semblait liée à la diversité de leur microbiote intestinal : une moindre (sidenote: Diversité alpha Nombre d'espèces coexistant dans un milieu donné. ) (3 mesures : richesse, indice de Shannon et Indice de Simpson) était observée chez les patientes signalant une douleur sévère 1 heure après l’opération et 12 semaines après, comparé à celles évoquant une douleur légère. En revanche, aucune différence n’était notée du côté de la (sidenote: Diversité beta Taux de variation en composition d’espèces, calculé en comparant le nombre de taxons uniques dans chaque écosystème.  ) .

Des bactéries associées à la présence ou à l'absence de douleur 

Mais surtout, l’équipe met en avant de fortes différences dans la composition du microbiote intestinal selon la douleur, avec des présences accrues de :

  • Bifidobacterium longum et Faecalibacterium prausnitzii chez les femmes qui n'ont signalé aucune douleur 12 semaines après l'opération,
  • Megamonas hypermegale, Bacteroides pectinophilus, Ruminococcus bromii et Roseburia hominis chez les femmes souffrant de PPSP.

Ces résultats semblent conforter ceux de précédentes études : diminution de l'abondance relative de Faecalibacterium prausnitzii chez les patients atteints de fibromyalgie ; réduction de la douleur par l'administration de Bifidobacterium longum dans un modèle de rat souffrant d’arthrite. Une exception néanmoins : Roseburia hominis réduisait l'hypersensivité viscérale chez le rat alors qu’elle était associée à la présence de PPSP dans cette étude.

Si ces relations entre microbiote et PPSP sont une première, les auteurs adressent une mise en garde : il ne s’agit que de corrélations et en aucun cas de liens de causalité.

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Actualités Gynécologie Gastroentérologie Médecine générale

Des bactéries du microbiote intestinal capables de réduire le cholestérol ?

Selon une nouvelle étude, le microbiote influencerait les paramètres de la santé cardiovasculaire de multiples façons. Certaines bactéries capables de métaboliser le cholestérol pourraient avoir un impact bénéfique non négligeable sur le risque cardiaque. 

Le microbiote intestinal pourrait être un jour une cible thérapeutique de choix pour lutter contre les maladies cardiovasculaires. C’est ce que suggère une étude menée par des chercheurs américains du Massachusetts General Hospital. 1

Ceux-ci viennent de mettre en évidence qu’il existe de très nombreuses associations entre les bactéries de l’intestin et les paramètres métabolique de la santé cardiovasculaire. Les liens les plus forts concerneraient certaines bactéries capables de métaboliser le cholestérol. 

Facteurs de risque cardiovasculaire : l’âge microbien pourrait changer la donne

L’« âge microbien » est un paramètre calculé sur la base de la modifications, associées à l’âge, de certaines espèces bactériennes du microbiote intestinal (une cinquantaine en tout). Selon une étude publiée dans Nature Medicine 2, avoir un faible âge microbien malgré son âge pourrait protéger des maladies cardiovasculaires. Chez des personnes de plus de 60 ans présentant des facteurs importants de risques cardiovasculaires (obésité, hyperglycémie…), un faible âge microbien diminue le risque de maladies cardiovasculaires, alors qu’un âge microbien élevé l’augmente, ceci indépendamment du sexe de l’âge, des facteurs alimentaires ou du mode de vie. Il semble ainsi que l’âge microbien contrebalance le risque cardiovasculaire associé aux dysfonctionnements métaboliques. Ceci est une nouvelle preuve de l’implication du microbiote dans la santé cardiovasculaire. 

Des données approfondies sur les relations entre le microbiote et le métabolisme de l’hôte

Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont dressé le profil complet de l’environnement intestinal de plus de 1400 individus de la Framingham Health Study. Ils ont procédé au séquençage métagénomique (analyse des génomes de l’ensemble des microorganismes intestinaux) mais aussi métabolomique (analyse de l’ensemble des métabolites) des selles de l’ensemble des volontaires.

Ils ont ensuite cherché à savoir s’il existait des corrélations entre les données des microbiotes et les paramètres de santé des volontaires (triglycérides, cholestérol, protéine C-réactive, glycémie, hémoglobine glyquée, pression artérielle…). 

Résultats

Il existe plus de 16 000 associations entre les microorganismes intestinaux et les paramètres métaboliques. Parmi les plus fortes, les scientifiques ont identifié une relation négative entre les espèces bactériennes d’Oscillibacter et le cholestérol fécal et plasmatique. Les volontaires qui présentaient une abondance de ces bactéries dans leur microbiote avaient des niveaux plus faibles de cholestérol.

Des bactéries outillées pour dégrader le cholestérol 

En cultivant trois isolats in vitro, ils ont démontré que les Oscillibacter étaient capables d’absorber le cholestérol et de le transformer en cholesténone, en glucoside de cholestérol et en hydroxycholestérol, des métabolites susceptibles d’être décomposés par d’autres bactéries et finalement excrétées par l’organisme. 

Par ailleurs, il apparaissait que la présence concomitante, dans le microbiote des volontaires, d’Oscillibacter et d’Eubacterium coprostanoligenes (des bactéries porteuses d’un gène appelé ismA impliqué dans le métabolisme du cholestérol), était associée à une diminution plus marquée du taux de cholestérol sanguin. Selon les chercheurs, les deux types bactériens pourraient avoir un effet synergique positif sur le taux de cholestérol.

Un vaste champ de recherches en perspective

L’intérêt de cette étude par rapports aux précédents travaux, c’est qu’elle permet d’avoir une compréhension plus complète et plus fine des voies métaboliques par lesquelles les bactéries agissent sur l’organisme. 

Elle pose également les bases pour de prochaines études ciblant la manière dont les modifications du microbiote contribuent aux maladies cardiovasculaires, notamment la façon dont différentes communautés bactériennes interagissent entre elles pour affecter la santé.

À la clé

Une meilleure compréhension de l'écologie intestinale qui pourrait permettre un jour d’élaborer des stratégies thérapeutiques innovantes ciblant une ou de plusieurs bactéries de l’intestin.

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Actualités Gastroentérologie Médecine générale

Infections urinaires : vers des stratégies alternatives diététiques et probiotiques ?

Dans la prise en charge des infections urinaires, des stratégies préventives, reposant sur l’équilibre alimentaire voire le recours à des probiotiques, pourraient représenter des pistes alternatives à la prise en charge curative via des antibiotiques. Car ces derniers, certes efficaces à court terme, font le lit de dysbioses, de nouvelles infections et de résistances.

Le microbiote intestinal Le microbiote urinaire Cystite et microbiota

Plus de 80 % des infections urinaires sont causées par des (sidenote: Escherichia coli uropathogènes E. coli souvent dotées de gènes supplémentaires (comparées aux E. coli commensales) qui dopent leur virulence (flagelle, toxines, polysaccharides de surface …) ) . Ces bactéries intestinales peuvent migrer depuis l’anus, coloniser l'urètre puis remonter dans la vessie. D’ailleurs, de précédents travaux ont montré, chez les femmes souffrant d’infections urinaires, une abondance accrue d'E. coli dans leur système digestif et des similitudes entre les espèces intestinales et celles colonisant les voies urinaires. 

50 à 60% des femmes adultes auront au moins une infection urinaire au cours de leur vie ²

près de 10 % des femmes ménopausées indiquent avoir eu une infection urinaire au cours de l'année précédente ²

Afin d’évaluer la dysbiose et les autres facteurs de risque potentiels chez les femmes ayant des antécédents de cystite, des chercheurs ont enrôlé 753 femmes volontaires âgées de 18 à 45 ans, diagnostiquées avec une infection urinaire au cours des cinq dernières années et par ailleurs en bonne santé.

Prévalence

  • Les infections des voies urinaires sont parmi les maladies bactériennes les plus fréquentes, touchant 150 millions de personnes dans le monde chaque année. 1 
     
  • À l'exception d'un pic chez les jeunes femmes âgées de 14 à 24 ans, la prévalence des infections urinaires augmente avec l'âge. La prévalence chez les femmes de plus de 65 ans est d'environ 20 %, contre environ 11 % dans l'ensemble de la population. 2

Opter pour une alimentation plus saine

Pratiquement les ¾ des femmes étudiées (71 %) présentait une dysbiose intestinale, qui se révélait associée non seulement à la r (sidenote: Infection récurrente des voies urinaires Une infection récurrente des voies urinaires correspond à la survenue de ⩾2 épisodes symptomatiques en 6 mois ou ⩾3 épisodes symptomatiques en 12 mois. ) , mais aussi à la présence de multirésistances aux antibiotiques dans leur flore.

Autre particularité de la population étudiée : son alimentation, qu’il s’agisse des boissons (moins d’1 L d’eau par jour, consommation de jus sucrés…), de l’assiette (produits salés surreprésentés, régimes hypercaloriques riches en sucres ajoutés et en graisses saturées…), ou des compléments alimentaires pour éviter les infections urinaires.

Pour les chercheurs, ces observations soutiennent le lien entre le régime alimentaire et la composition du microbiote intestinal. Ils rappellent à ce propos de précédents travaux selon lesquels seuls 12 % de la variation structurelle du microbiote intestinal peuvent être attribués à des changements génétiques, alors que 57 % peuvent s'expliquer par des changements alimentaires. 

Le microbiote comme nouvelle stratégie thérapeutique

Même si le traitement standard pour les infections urinaires repose sur l'utilisation d'antibiotiques, ils perturbent à long terme le microbiote intestinal (dysbiose) et favorisent les micro-organismes multirésistants. D’où l’importance, selon les auteurs, de choix thérapeutiques alternatifs et complémentaires.

Conclusion

Et les chercheurs de rappeler les effets bénéfiques des probiotiques, en particulier Lactobacillus spp. qui réduit l'adhérence, la croissance et la colonisation des bactéries uropathogènes comme E. coli : L. salivarius à libération entérique, parvient à atteindre les microbiotes urinaire et vaginal, qu’il protège ; un probiotique composé de deux souches de Lactobacilles et d'extraits de canneberge, réduit significativement le nombre d'infections urinaires récurrentes chez les jeunes femmes préménopausées par rapport à un produit placebo. Avec un avantage de taille par rapport aux antibiotiques : l'administration de lactobacilles ne favorise pas l’apparition de résistances.

Que sont exactement les probiotiques ?

En savoir plus

Académie du Microbiote Urogénital

Biocodex Microbiota Institute est un partenaire institutionnel de l'Académie du microbiote urogénital (AMUR). L'AMUR a été fondée pour enrichir les connaissances sur le microbiote et développer des approches novatrices visant à prévenir et traiter les troubles de la sphère urogénitale.

Pour en savoir plus sur le microbiote urogénital visitez AMUR 

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Actualités

Observatoire international des microbiotes : focus santé femmes 2024

Seule une femme sur cinq déclare savoir exactement ce qu’est le « microbiote vaginal »
Le microbiote vaginal est essentiel pour la santé des femmes. Mais à quel point est-il connu par les femmes ? Quels sont les comportements qu’elles adoptent pour le préserver ? Quelles informations leur transmettent leurs professionnels de santé ? Comment les connaissances et attitudes concernant le microbiote vaginal ont-elles évolué par rapport à l’année dernière ? 

Vaginal microbiota

Pour la deuxième année consécutive, le Biocodex Microbiota Institute a confié à Ipsos la réalisation d’une grande enquête internationale sur le microbiote :

L’Observatoire International des Microbiotes. L’enquête a été menée par Ipsos auprès de 7 500 personnes, dans 11 pays (France, Espagne, Portugal, Pologne, Finlande, Maroc, Etats-Unis, Brésil, Mexique, Chine et Vietnam). Dans chaque pays, l’échantillon interrogé est représentatif de la population du pays âgée de 18 ans et plus en termes de sexe, d’âge, de profession, de région. L’enquête a été réalisée par Internet, du 26 janvier au 26 février 2024. 

La deuxième vague de cette étude met de nouveau en avant un déficit de connaissances des femmes sur le microbiote vaginal, celui-ci restant largement méconnu. Cependant, elle souligne également que les connaissances et les comportements s'améliorent cette année grâce à une sensibilisation croissante de la part des professionnels de santé. Cette sensibilisation doit maintenant se renforcer et s’étendre à toutes les femmes, en particulier aux plus âgées.

Le microbiote vaginal reste encore méconnu même si les connaissances progressent timidement cette année

  • Cette année encore, seulement une femme sur cinq déclare savoir exactement ce qu’est le « microbiote vaginal » (22%, +2 points vs 2023, contre 20% hommes et femmes confondus). La notoriété du terme progresse par rapport à l’année dernière, mais reste faible : ce sont toujours près de la moitié des femmes qui n’en ont jamais entendu parler (48%, -5 points vs 2023, contre 51% hommes et femmes confondus).
     
  • Les femmes sont plus familières du terme « flore vaginale », même si la connaissance du terme reste superficielle : seule une femme sur deux sait précisément ce que c’est (53% contre 42% hommes et femmes confondus).
     
  • Quelques bonnes connaissances sur certaines caractéristiques du microbiote vaginal : près de 7 femmes sur 10 savent que les antibiotiques peuvent altérer le microbiote vaginal (69%) et que la sécheresse/déshydratation vaginale a des conséquences sur le microbiote vaginal (69%).
     
  • Des connaissances encore trop faibles mais qui s’améliorent par rapport à l’année dernière : 55% des femmes savent que de l’enfance à la ménopause, le microbiote vaginal d’une femme ne reste pas le même (+6 points vs 2023), et 44% savent que la vaginose bactérienne est associée à un déséquilibre du microbiote vaginal (+8 points vs 2023).
     
  • Cependant, les connaissances restent très limitées sur de nombreux aspects du microbiote vaginal : seule 1 femme sur 2 sait que le tabac a des conséquences sur le microbiote vaginal (55%) et 3 femmes sur 10 savent que le microbiote vaginal est équilibré lorsque sa diversité bactérienne est faible (30% ; +2 points vs 2023)

Cette année, les femmes sont de plus en plus nombreuses à adopter des comportements visant à préserver le microbiote vaginal, même si certaines mauvaises pratiques persistent

  • L’adoption de comportements visant à protéger le microbiote vaginal est contrastée : alors que les femmes sont très nombreuses à porter des sous-vêtements en coton (86%, +2 points vs 2023), les autres comportements bénéfiques sont moins largement adoptés. Ainsi, près de 2 femmes sur 3 évitent de pratiquer l’automédication (63%), et 3 sur 5 utilisent une solution nettoyante sans savon (61%, +3 points vs 2023).
     
  • Certains comportements nocifs au microbiote vaginal restent ancrés dans les pratiques : malgré une diminution par rapport à l’année dernière, ce sont toujours plus de 2 femmes sur 5 qui prennent des douches vaginales (42%, -3 points vs 2023),et 53% qui dorment avec des sous-vêtements (+1 point vs 2023).

Une sensibilisation accrue des professionnels de santé, qui doit s’accentuer pour répondre aux demandes des femmes

  • La sensibilisation faite par les professionnels de santé sur le microbiote vaginal progresse cette année : 43% des femmes ont reçu des explications sur ce qu’est le microbiote vaginal (+7 points vs 2023). Près de la moitié des femmes ont été sensibilisées à l’importance de préserver autant que possible leur microbiote vaginal (+8 points vs 2023). Une proportion similaire indique qu’un professionnel de santé leur a déjà expliqué les bons comportements à adopter pour préserver le plus possible leur microbiote vaginal (48%, +7 points vs 2023). Même si ces progrès sont notables, ils ne concernent qu’une minorité de femmes, illustrant des résultats perfectibles sur les informations transmises par les professionnels de santé concernant le microbiote vaginal.
     
  • D’autant plus que les femmes réclament largement cette sensibilisation. 88% d’entre elles aimeraient être plus informées sur l’importance du microbiote vaginal et son impact sur la santé (+2 points vs 2023).

2024: Ce que les femmes savent (et ignorent) de leur microbiote vaginal

Découvrez les résultats de 2024 sur la santé des femmes

L’âge, un facteur déterminant concernant le microbiote vaginal : les 60 ans et plus moins sensibilisées, contrairement aux 25-34 ans et aux jeunes mamans

Cette année encore, les femmes âgées de 60 ans et plus restent les moins informées et les moins sensibilisées sur le microbiote vaginal, alors même qu’elles sont plus exposées à des problèmes de santé.

  • Seulement 41% des 60 ans et plus savent ce qu’est le microbiote vaginal, contre 52% parmi l’ensemble des femmes.
     
  • Elles manquent aussi de connaissances sur le rôle et les fonctions du microbiote vaginal : moins de la moitié des femmes âgées de 60 ans et plus (49%) savent que le vagin est auto-nettoyant (vs 56% parmi l’ensemble des femmes), et seules 39% savent que la vaginose bactérienne est associée à un déséquilibre du microbiote vaginal (vs 44% parmi l’ensemble des femmes).
     
  • Malgré ces lacunes, les femmes de 60 ans et plus se démarquent sur l’adoption de certains comportements visant à préserver l’équilibre du microbiote vaginal. Elles sont ainsi 3 sur 4 à éviter de s’appuyer sur l’automédication (76%, vs 63% parmi l’ensemble des femmes) et 67% à éviter de prendre des douches vaginales (vs 58% parmi l’ensemble des femmes). Elles sont cependant moins nombreuses à utiliser une solution nettoyante sans savon (56%, vs 61% parmi l’ensemble des femmes) et à dormir sans sous-vêtements (43%, vs 47% parmi l’ensemble des femmes).
     
  • Une population moins sensibilisée par les professionnels de santé : seulement un tiers des femmes âgées de 60 ans et plus se sont vu expliquer ce qu’est le microbiote vaginal par un professionnel de santé (32%, vs 43% parmi l’ensemble des femmes).

Les femmes âgées de 25 à 34 ans et les mères d’enfants de moins de 3 ans apparaissent plus informées et sensibilisées au microbiote vaginal.

  • 62% des 25-34 ans et 60% des mères d’enfants de moins de 3 ans savent ce qu’est le microbiote vaginal (vs 52% parmi l’ensemble des femmes).
     
  • Des meilleures connaissances sur le microbiote vaginal : 69% des 25-34 ans et 67% des mères savent que chaque femme a un microbiote vaginal unique (vs 64% parmi l’ensemble des femmes). Elles sont aussi plus nombreuses à savoir que le vagin est auto-nettoyant : 61% des 25-34 ans et 60% des mères le savent (vs 56% parmi l’ensemble des femmes).
     
  • Elles sont plus nombreuses à avoir adopté certains comportements bénéfiques pour leur microbiote vaginal : 2 sur 3 utilisent une solution nettoyante sans savon (67% des 25-34 ans et 71% des mères d’enfants de moins de 3 ans, vs 61% parmi l’ensemble des femmes), et 54% dorment sans sous-vêtements (vs 47% parmi l’ensemble des femmes).
     
  • 54% des 25-34 ans et 55% des mères d’enfants de moins de 3 ans ont reçu des informations de la part d’un professionnel de santé sur ce qu’est le microbiote vaginal (vs 43% parmi l’ensemble des femmes).

L’Observatoire international des microbiotes a également révélé des contrastes frappants entre les pays sur le plan des connaissances, des comportements et des informations fournies par les professionnels de santé. Tous les résultats sont accessibles sur le site Web du Biocodex Microbiota Institute.

L’Observatoire International des Microbiotes: qu'est-ce que c'est ?

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À propos du Biocodex Microbiota Institute

Le Biocodex Microbiota Institute est un carrefour international de connaissances dédié aux microbiotes humains. Disponible en 7 langues, l’Institut s’adresse à la fois aux professionnels de santé et au grand public pour les sensibiliser sur le rôle capital que joue cet organe sur notre santé. La mission première du Biocodex Microbiota Institute est de nature éducative : promouvoir l’importance du microbiote pour tous.

Contacts

Contact presse Biocodex Microbiota Institute

Olivier VALCKE
Olivier Valcke, Relations publiques et responsable éditorial 
+33 6 43 61 32 58
o.valcke@biocodex.com


Contact presse Ipsos

Etienne Mercier
Etienne Mercier, Directeur du pôle Opinion et Santé – Ipsos 
+33 6 23 05 05 17
etienne.mercier@ipsos.com

 

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