From the intestines to the skin, discover how the different microbiotas work and what associated disorders are. This ecosystem can become unbalanced, thus generating various disorders.
Different parts of the human body (intestines, skin...) are home to living microorganisms (bacteria, fungi, viruses...) called microbiota, which are beneficial to our health when they are properly balanced.
Find out more about the day-to-day best practices to prevent microbiota unbalances (also known as "dysbioses"). Diet, probiotics, symbiotics: you have the power to modulate your microbiotas!
Vous le savez sans doute déjà, un microbiote intestinal équilibré, c’est bon pour la santé. D'ailleurs, son rôle ne se limite pas à l’intestin.Découvrez tous les impacts que le microbiote intestinal peut avoir !
De la puberté à la ménopause, en passant par les grossesses et l'accouchement, la vie des femmes est jalonnée de grands évènements au cours desquels leurs microbiotes jouent un rôle majeur.
Microbiote cutané, microbiote ORL, microbiote pulmonaire ou encore urinaire... Quels sont les rôles des micro-organismes, véritables partenaires de notre santé tout au long de notre vie ?
« Les cris de mon nouveau-né ? Le son le plus déchirant qu’il m’ait été donné d’entendre»1, confessent de nombreux parents dans l’incapacité d’apaiser les pleurs inexpliqués de leur bébé et qui arrivent démunis dans le cabinet de leur pédiatre. Les symptômes sont souvent difficiles à identifier et peuvent représenter une épreuve pour les parents… Encore faut-il savoir les reconnaître… et les comprendre ! Et si la clé se trouvait dans le microbiote intestinal de votre nourrisson ?
La colique infantile se caractérise par des pleurs excessifs de cause inconnue chez des nourrissons qui sont par ailleurs en bonne santé. Les potentielles causes de ces coliques seraient à chercher dans les désordres gastro-intestinaux2 (immaturité du tractus gastro intestinal, allergie ou intolérance au lait de vache, reflux des bébés3) mais d’autres causes, sans rapport avec le système gastro-intestinal3 sont aussi étudiées comme le stress parental4 ou encore le tabagisme maternel2.
Les coliques des bébés sont monnaie courante mais leurs symptômes, à commencer par les pleurs continus de l’enfant, peuvent être une source d’inquiétude pour les parents.
Le saviez-vous ?
Le mot « colique » vient du grec “κoλικóς,kolikos” en référence au colon. Cependant, en dépit d’années de recherche, la cause demeure toujours inconnue et rien ne permet d’affirmer avec certitude que les intestins (et donc le colon) du nourrisson sont en cause5.
Quels sont les symptômes de la colique du nourrisson ?
L’enfant pleure beaucoup, il est inconsolable, il grimace et peut avoir le visage rouge. Il garde les poings serrés et peut avoir des gaz5. Pour diagnostiquer la colique du nourrisson, les pédiatres ont longtemps utilisé la « règle des 3 », introduite en 19546. Ces critères ont depuis été adaptés, et une association internationale a fourni une nouvelle définition avec les critères suivants : « périodes récurrentes et prolongées d’agitation, pleurs ou irritabilité du nourrisson, signalés par les parents, qui surviennent sans cause évidente et ne peuvent pas être prévenus ou résolus par les soignants, sans retard de croissance du nourrisson, de fièvre ou de mauvaise santé »7.
Et le microbiote intestinal du nourrisson dans tout ça ?
Un lien entre les coliques du nourrisson et le microbiote intestinal – appelé également flore intestinale – a récemment été établi8. Des études scientifiques ont en effet révélé que le microbiote intestinal des nourrissons concernés différait de celui des autres bébés9 :
A la place, leur microbiote semble être colonisé par d’autres espèces (Escherichia coli5, Klebsielles ou d’autres potentiellement pathogènes5).
Ce déséquilibre du microbiote intestinal, qu’on appelle « (sidenote:
Dysbiose
La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien.
Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.) », semble fortement associé aux coliques : une des hypothèses est que l’altération de la composition du microbiote intestinal modifierait la motilité intestinale (la manière dont se déplace les aliments dans l’appareil digestif), engendrant un excès de production de gaz5.
Inflammation intestinale : suivez la calprotectine !
C’est une protéine (la calprotectine), qui permet d’ identifier une inflammation intestinale. On la retrouve en grande quantité chez les nourrissons souffrant de colique. Elle est associée à une diversité réduite du microbiote intestinal9.
Soulager les bébés… et les parents ?
La consultation de votre médecin reste le tout premier moyen de diagnostiquer une colique du nourrisson et de rassurer les parents. Il n’existe pas de traitement à proprement parler10 contre les coliques mais des pratiques quotidiennes simples peuvent permettre de faire disparaître les symptômes. Parmi celles-ci, l’allaitement, le portage ou encore l’équilibrage du microbiote intestinal de l’enfant notamment à travers les probiotiques5. Cette piste semble d’ailleurs prometteuse puisque l’apport en « bonnes » bactéries pourraient réduire l’inflammation intestinale6 et aider à réduire la durée journalière des pleurs après quelques mois d’utilisation11. Les probiotiques peuvent être également utilisés en prévention pour maintenir un bon équilibre intestinal5.
Cet article est issu de sources scientifiques validées mais ne se substitue pas à un avis médical. En cas de symptômes, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste ou le pédiatre de vos enfants.
Pathologie gynécologique la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer, la vaginose bactérienne affecte entre 23% à 29% des femmes à travers le monde1. Avec cette pathologie, c’est quitte ou double : elle peut passer totalement inaperçue… ou altérer considérablement la vie des femmes. Bien que la cause demeure encore inconnue à ce jour, la piste du déséquilibre du microbiote vaginal semble se confirmer2.
La vaginose bactérienne est une pathologie pernicieuse et difficilement décelable. Le saviez-vous ? 50% des femmes sont asymptomatiques, d’autres souffrent d’irritations locales ou de pertes malodorantes3.
En pratique, un médecin utilise le score d’Amsel4 pour diagnostiquer une vaginose bactérienne. Cette méthode est basée sur la présence d’au moins 3 des critères suivants :
Un écoulement vaginal mince et homogène ;
Un pH vaginal qui est supérieur à 4,5 ;
Une odeur d’amine (qui correspond en fait à une odeur de poisson) après un test spécifique réalisé sur le frottis vaginal ;
Des pertes vaginales repérées suite à un examen microscopique : présence de cellules du tissu vaginal auxquelles adhèrent de très nombreuses bactéries.
De nombreux facteurs de risques sont associés à cette infection : l’âge, le cycle menstruel, la grossesse, les antécédents sexuels, mais aussi les douches vaginales et le tabagisme3. La (sidenote:
Dysbiose
La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien.
Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.) vaginale induite par un traitement antibiotique pourrait également participer au développement ultérieur d’une vaginose bactérienne, ce qui constitue un réel cercle vicieux, étant donné qu’ils peuvent être utilisé pour traiter l’infection3.
Enfin, les femmes souffrant de vaginose bactérienne ont une plus forte probabilité de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST) : l’herpès, le papillomavirus, le SIDA, et aussi des infections bactériennes5,6.
50%
des femmes sont asymptomatiques, d’autres souffrent d’irritations locales ou de pertes malodorantes
En cas de vaginose bactérienne, cette flore microbienne est remplacée par une flore polymicrobienne composée de plusieurs bactéries (Gardnerella, Atopobium, Prevotella, Mobiluncus...)2. Ceci entraine une augmentation du pH du microbiote vaginal (qui normalement est très acide), principalement attribuée à la diminution de la flore prédominante en Lactobacillus9. Mais n’est pas si simple ! La seule présence de certaines espèces de cette flore polymicrobienne ne semble pas provoquer d’infection, c’est-à-dire qu’une femme ne va pas forcément déclarer de symptômes si elle est porteuse dans son vagin de l’espèce Atopobium, ou Prevotella… En effet, l’espèce Gardenerella vaginalis est présente chez 90 % des sujets symptomatiques et 45 % des sujets sains4. Cette bactérie a longtemps été considérée comme l’agent pathogène principal de la vaginose bactérienne, avant que de nouvelles voies de recherche mettent en évidence que le vagin pouvait être colonisé par cette bactérie sans déclencher l’infection10. La recherche continue afin de pouvoir identifier plus précisément les causes de cette infection qui restent toujours à déterminer3.
35%
Seule une femme sur trois sait que la vaginose bactérienne découle d’un déséquilibre du microbiote vaginal
69%
Près de 7 femmes sur 10 savent que les antibiotiques peuvent altérer le microbiote vaginal.
Vaginose bactérienne : comment l’éviter ?
Le traitement est seulement préconisé pour les femmes qui présentent des symptômes. Les dernières recommandations médicales visent à prescrire des antibiotiques par voie orale ou vaginale2. Toutefois, si ceux-ci peuvent permettre d’alléger les symptômes, il est malheureusement très fréquent que les patientes rechutent11.
Il existe cependant plusieurs moyens de réduire vos chances d’avoir une vaginose ! Evitez certains facteurs de risques comme les douches vaginales, le tabagisme3... Et, pour restaurer l’équilibre du microbiote vaginal, l’administration de probiotiques par voie vaginale ou orale12,13, peut être conseillé dans le traitement ou la prévention des rechutes de cette pathologie.
Cet article est issu de sources scientifiques validées. En cas de symptômes, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste ou votre gynécologue.
70 à 75% des femmes souffrent d’un épisode de candidose vaginale au moins une fois au cours de leur vie1. Démangeaisons et pertes vaginales anormales… Les symptômes peuvent être particulièrement gênants au quotidien. Et si cette infection était favorisée par le déséquilibre de votre microbiote vaginal2?
La candidose vaginale est une infection de la vulve et du vagin provoquée par un champignon de type levure : Candida albicans dans la majorité des cas3. Cette infection est considérée comme la seconde pathologie infectieuse vaginale la plus commune après la vaginose bactérienne1. Il est important de consulter un médecin pour confirmer le diagnostic car ses symptômes ne sont pas très spécifiques ; les manifestations cliniques les plus courantes pour cette infection sont des écoulements vaginaux anormaux (leucorrhées), des démangeaisons génitales, une sensation de brûlure accompagnée de douleurs ou d'irritations vaginales qui peuvent mener à une (sidenote:
Dyspareunie
Douleur génitale récurrente ou persistante éprouvée lors d'un rapport sexuel.
) ou une (sidenote:
Dysurie
terme utilisé pour décrire une miction (action d’uriner) douloureuse, souvent décrit par le patient comme une sensation de brûlure, de picotement ou de démangeaison
)1.
42%
Moins d’une femme sur deux indique que son médecin lui a déjà expliqué comment préserver l’équilibre de son microbiote vaginal ou a été sensibilisée à l’importance de préserver autant que possible l’équilibre de son microbiote vaginal
Au cours des différents épisodes de la vie d’une femme, l’écosystème vaginal évolue6. Cette évolution est normale et est influencée par le cycle menstruel, la puberté et la ménopause, l’activité sexuelle, la contraception, l’hygiène intime, les grossesses7,8,9.
Lorsque l’écosystème vaginal est déséquilibré (par un traitement antibiotique, les douches vaginales, le stress, le tabagisme…)2,6 c’est ce qu’on appelle une (sidenote:
Dysbiose
La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien.
Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.) : les Lactobacillus ne sont plus prédominants, et certaines (sidenote:
Infection opportuniste
Infection provoquée par un microorganisme normalement non pathogène, mais qui peut le devenir lorsque son hôte se déséquilibre (plusieurs facteurs peuvent entrainer un déséquilibre : un affaiblissement du système immunitaire, une maladie, l’âge, certains médicaments…).
) peuvent proliférer. C’est ce qu’il se passe en cas de candidose : les Candida – qui sont des levures normalement présentes dans le vagin et les intestins5 – vont se développer d’une manière anormale et devenir (sidenote:
Pathogène
Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie.
Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6.) sous des conditions particulières. Par exemple, on estime qu’après un traitement antibiotique, 10 à 30% des femmes vont souffrir de candidose vulvo-vaginale10.
10 à 30%
des femmes vont souffrir de candidose vulvo-vaginale après un traitement antibiotique
D’autres facteurs de risques existent et peuvent augmenter le risque de déclencher une infection: la prise de corticostéroïdes, la grossesse, les pathologies entrainant une diminution des réponses immunitaires, un diabète mal équilibré, mais aussi la contraception orale, le port d’un dispositif intra-utérin… De nombreux facteurs ont été identifiés sans que les mécanismes en soient totalement élucidés.
Antifongiques et probiotiques
Le traitement classique de la candidose vaginale est un traitement antifongique, en administration locale ou orale11. Néanmoins, des rechutes peuvent survenir et de nouvelles voies thérapeutiques sont en cours d’évaluation11. Des travaux récents suggèrent que des probiotiques pris par voie orale ou en application locale (gélules ou ovules) pourraient rééquilibrer le microbiote vaginal et réduire la fréquence des rechutes d’infections à Candida12,13.
Pour réduire les risques d’infection, il est recommandé de suivre certaines pratiques d'hygiène intime14. Des gestes à adopter au quotidien pour soin de votre microbiote vaginal.
Cet article est issu de sources scientifiques validées. En cas de symptômes, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste ou votre gynécologue.
Avis aux globe-trotters et voyageurs victimes de la redoutable “tourista” ! Cette infection le plus souvent bénigne qui perturbe le microbiote intestinal1 s’appelle en réalité diarrhée du voyageur. Très fréquente, elle se manifesterait chez 10 à 40 % des touristes2 effectuant un voyage de 2 semaines, selon le pays visité et les caractéristiques du voyageur. Dans les voyages en régions tropicales ou sub tropicales, elle affecte jusqu’à 60% des voyageurs3 ! Différente sur bien des aspects de la gastro-entérite, elles entrainent toutes les deux des diarrhées2.
Contrairement aux idées reçues, la diarrhée du voyageur n'est pas liée à des aliments exotiques mal digérés par des estomacs peu habitués. Il s'agit d'une véritable infection, pouvant être causée par une bactérie (Escherichia coli, Salmonella, Shigella, Campylobacter), c’est le cas le plus fréquent2. Parfois il s’agit d’un parasite (giardia, cryptosporidium…), ou d’un virus (norovirus, rotavirus)2. Le pathogène responsable de la diarrhée n’est retrouvé que chez 40 à 60% des voyageurs avec symptômes4. Les principaux vecteurs des germes en cause sont les aliments souillés (en particulier les crudités, les viandes ou poissons insuffisamment cuits, les fruits non pelés…), ainsi que l'eau contaminée5. Elle risque aussi de se transmettre par le contact avec d’autres personnes lorsque les règles d’hygiène ne sont pas respectées5.
40 à 60%
Le pathogène responsable de la diarrhée n’est retrouvé que chez 40 à 60% des voyageurs avec symptômes
Et le microbiote dans tout ça ?
L’un des rôles du microbiote intestinal est de prévenir et limiter l’invasion des pathogènes intestinaux6. Si la « tourista » est fréquente, elle n'est pas pour autant sans conséquences. En effet, la diarrhée (peu importe le pathogène) perturbe au moins temporairement l'équilibre du microbiote intestinal, entrainant ainsi une (sidenote:
Dysbiose
La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien.
Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.)1. Ce déséquilibre pourrait avoir des conséquences à long terme, en augmentant notamment le risque de développer un syndrome de l'intestin irritable post infectieux7 qui se manifesterait chez 3% à 17% des patients2. Très récemment, une équipe de recherche a mis en évidence que des voyageurs suédois étaient plus susceptibles de contracter une infection bactérienne à Campylobacter durant leur voyage si leur microbiote intestinal était moins riche en microorganismes, comparativement à des individus ne s’infectant pas durant leur voyage8. Une autre équipe de recherche a montré que l’occurrence de la diarrhée durant le voyage était associée à une plus forte proportion dans leurs intestins d’une bactérie spécifique (Prevotella copri) avant et au retour de voyage9. La composition du microbiote intestinal des voyageurs permettrait-elle de connaitre le risque de déclencher une diarrhée durant le voyage ? Les études étant encore très peu nombreuses, ceci reste à confirmer !
Quels sont les symptômes de la diarrhée du voyageur ?
Les symptômes et la durée varient selon la cause4 (bactérie, parasite ou virus) et durent en moyenne entre 4 et 5 jours sans traitement2. Aux multiples selles non moulées ou liquides (au moins 3 par jour)5, s’ajoute au moins un des symptômes suivants : fièvre, nausées, vomissements, crampes abdominales et un besoin pressant d’aller aux toilettes2. Le risque majeur est la déshydratation provoquée par les fréquentes selles liquides. Les personnes à risques sont plus susceptibles d’être hospitalisées (enfants, personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques affaiblissant le système immunitaire2).
Définition de la diarrhée du voyageur10
Légère
Diarrhée tolérable, peu contraignante, qui n’interfère pas avec les activités prévues.
Modérée
Diarrhée contraignante, ou qui interfère avec les activités planifiées.
Sévère
Diarrhée invalidante entrainant une incapacité totale de réaliser les activités prévues. La dysenterie, c’est-à-dire une diarrhée accompagnée de sang et/ou mucus est considérée comme une diarrhée sévère.
Persistante
Diarrhée qui dure plus de 2 semaines.
Comment prévenir et soigner la diarrhée du voyageur ?
La prévention de la diarrhée du voyageur repose essentiellement sur des mesures d'hygiène : lavage fréquent des mains et précautions alimentaires5. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien avant de voyager. La réhydratation constitue la base du traitement de la diarrhée du voyageur5 : eau propre (eau en bouteille…), tisanes, à boire souvent et en petites quantités. Tout apport légèrement sucré et/ou salé est recommandé (les aliments solides ne sont pas contre indiqués)4. Dans certains cas, des antidiarrhéiques peuvent être recommandés10. Ils permettent de réduire le risque de déshydratation. Les antibiotiques peuvent être également nécessaires dans certains cas. Néanmoins, ils peuvent entrainer une réduction de la diversité du microbiote intestinal, qui perd ainsi tout son pouvoir de barrière contre les espèces (sidenote:
Pathogène
Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie.
Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6.), et entrainer la sélection des bactéries résistantes aux antibiotiques11. C’est pour cela qu’ils ne sont recommandés qu’aux cas de diarrhées sévères et certains cas de diarrhées modérées10, sous contrôle d’un médecin. Les probiotiques pourraient être utiles à visée préventive12, et pour limiter l'importance et la durée des symptômes13,14.
Cet article est issu de sources scientifiques validées mais ne se substitue pas à un avis médical. En cas de symptômes, consultez votre médecin généraliste.
5 World Health Organization. 2017. Diarrhoeal disease. World Health Organization, Geneva, Switzerland. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs330/en/. Accessed 28 October 2017.
Une étude menée dans six pays européens a permis de mettre en évidence des marqueurs du microbiote intestinal prédictifs de diarrhées associées aux antibiotiques et d’infection à Clostridioides difficile.
La dysbiose engendrée par la prise d’antibiotiques peut conduire à une infection par Clostridioides difficile. Ce pathogène est associé à une morbidité et une mortalité importante, ainsi que des coûts de santé considérables au niveau mondial. L'identification de marqueurs de cette infection pourrait contribuer à orienter le traitement et à réduire le poids de l’infection.
Plus de 1000 patients recrutés issus de 34 hôpitaux européens
Dans cette étude multicentrique, observationnelle et prospective, le microbiote intestinal de patients hospitalisés âgés de plus de 50 ans a été analysé (séquençage de l'ARNr 16S combiné à une technique d’oligotyping pour identifier C. difficile) le jour précédent l’antibiothérapie dans le but d'identifier des marqueurs microbiens prédictifs de diarrhée associée aux antibiotiques (DAA) et d’infection à C. difficile (ICD). Une analyse longitudinale a également été réalisée pour évaluer l’impact de (sidenote:
Penicilline + inhibiteur de bêta-lactamase, autres classes de béta lactamines, Fluoroquinolones
) sur le microbiote intestinal.
Marqueurs prédictifs d’ICD
135 patients ont déclaré une diarrhée dans les 90 jours suivant le traitement, dont 15 ICD. Les chercheurs ont constaté que la diversité du microbiote à J1, avant toute antibiothérapie, était réduite chez les patients ayant développé une ICD, par rapport à ceux ayant développé une DAA ou par rapport aux patients non diarrhéiques. La composition de leur microbiote intestinal était également différente : une plus forte abondance d’Enterococcus et une réduction de Blautia, Ruminococcus, Porphyromonas, Bifidobacteria, Odoribacter, Prevotella et Ezakiella spp. étaient observées par rapport aux patients non-ICD. Ruminococcus, Ezakiella et Odoribacter spp ., 5 jours avant le développement d’une ICD dans cette cohorte. Ces marqueurs prédictifs ont été comparés à ceux d’une cohorte canadienne de patients âgés développant une ICD. D’une manière identique, la diversité intestinale était réduite, on observait une augmentation d’Enterococcus et une diminution de Ruminococcus, Ezakiella et Odoribacter spp. 5 jours avant le développement de l’infection.
Dysbiose intestinale antibiotique dépendant
Les auteurs ont également trouvé que les antibiotiques induisaient une dysbiose intestinale classe dépendante 6 jours après l’initiation du traitement. Le microbiote intestinal des patients sous béta lactamines (autre classe que la pénicilline) était le plus déséquilibré. Toutes les béta lactamines (associées ou non à un inhibiteur de béta lactamase) augmentaient l’abondance d’Enterococcus, Le traitement par pénicilline associée à une béta lactamase était également associé à une réduction des bactéries de la famille des Clostridiales Incertae Sedis XI, connue pour être associée à une baisse du risque d’ICD. Les autres classes de béta-lactamines induisaient une réduction des bactéries appartenant aux Lachnospiraceae, comprenant des espèces productrices de butyrate, connues pour leurs effets bénéfiques sur la santé. Collectivement, toutes les classes d'antibiotiques étudiées ont considérablement modifié la composition du microbiote intestinal, et sont bien documentées en tant qu'antibiotiques à haut risque de développer une ICD.
Les hormones des contraceptifs féminins malmènent-ils nos microbiotes ? Tout dépend de la flore répond la science : le microbiote vaginal, dominé par les lactobacilles, semble protégé, à la différence du microbiote intestinal qui serait légèrement perturbé.
Toute femme le sait : les fluctuations hormonales du cycle menstruel influent, entre autres, sur la flore vaginale et le transit intestinal. Dès lors, les contraceptifs féminins, et notamment ceux qui jouent sur les hormones, pourraient-ils modifier, en bien ou en mal, la dynamique des microbiotes vaginaux et intestinaux ?
Les contraceptifs oraux dorlotent la flore vaginale…
Le microbiote vaginal possède une particularité qui le rend assez unique : sa bonne santé repose sur une diversité faible, avec une prédominance de bactéries en forme de bâtonnet, les lactobacilles., Alors que les autres microbiotes (comme le microbiote intestinal) sont jugés équilibrés lorsqu’ils sont à l’inverse très diversifiés. Cette suprématie des lactobacilles protège le vagin contre les infections en libérant entre autres de l’acide lactique qui freine la prolifération des microorganismes pathogènes. Cependant, il arrive que cette flore dominante en lactobacilles soit déséquilibrée ( (sidenote:
Dysbiose
La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien.
Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.)) et soit remplacée par d’autres types de bactéries : ceci peut engendrer une vaginose bactérienne. Or, les contraceptifs hormonaux (oraux ou vaginaux) semblent réduire le risque de contracter cette affection1. Comment ? En dorlotant les lactobacilles ! En effet, les œstrogènes apportés par ces contraceptifs induisent le dépôt sur les parois vaginales d’importantes quantités de glycogène, l’aliment favori des lactobacilles, qui vont ainsi se multiplier et produire davantage d'acide lactique. Quid des autres moyens de contraception ? Les études sont encore limitées mais l’anneau vaginal ne semble pas provoquer de modification substantielle de la flore vaginale, tout comme les stérilets (en cuivre ou hormonés) qui paraissent sans effet1.
… mais perturberaient légèrement le microbiote intestinal
A l’inverse du microbiote vaginal, une flore intestinale en bonne santé se doit d’être diversifiée. Or, la pilule maintient artificiellement des niveaux constants d'œstrogènes et de progestérone circulants, ce qui semble perturber le microbiote intestinal. Ainsi, au regard d’une récent étude menée auprès de 16 femmes pré-ménopausées en bonne santé2, ces contraceptifs oraux semblent induire une légère diminution de la richesse du microbiote intestinal et une modification de l’abondance de plusieurs genres bactériens. En revanche, impossible de savoir pour l’heure si les hormones de la pilule interagissent directement avec les bactéries intestinales ou indirectement, en affectant d'autres processus physiologiques qui auraient eux-mêmes un effet sur les bactéries intestinales. Quoi qu’il en soit, ces premiers résultats soulignent que la pilule pourrait avoir des répercussions sur la santé des femmes. D’où la nécessité d’y regarder de plus près afin d’avoir une vision plus complète de l’impact de ces médicaments sur le microbiote intestinal.
Bien avant l'avènement de la génétique, des techniques d’analyse plus classiques révélaient déjà que les communautés bactériennes intestinales étaient différentes chez les enfants souffrant de malnutrition sévère. Et si rétablir les bonnes bactéries intestinales pouvaient agir sur la croissance de ces enfants ?
Retards de croissance, séquelles à long terme sur le métabolisme, l'immunité et le développement cognitif… la malnutrition des enfants reste un problème de santé mondial, avec des solutions thérapeutiques et alimentaire qui demeurent aujourd’hui incomplètes voire insuffisantes. Les chercheurs se sont aussi rendu compte que le microbiote intestinal de ces enfants présente des défauts de maturation, avec des communautés microbiennes qui semblent être moins développées que celles d’enfant en bonne santé. Se concentrer sur le microbiote intestinal pour agir sur la croissance, tel est l’objectif de cette étude qui sort des sentiers battus et qui s’attèle à comparer un complément alimentaire ciblant le microbiote intestinal (MDCF-2) à un complément alimentaire prêt à l'emploi existant (RUSF) sur l'amélioration de la croissance de 118 enfants bangladais souffrant de malnutrition.
Des enfants qui grandissent et prennent du poids plus vite
Bien que le RUSF soit plus calorique, les enfants ayant reçu du MDCF-2 ont montré une prise de poids plus importante et ont grandi plus vite. De plus, les enfants ayant reçu du MDCF-2 présentaient des niveaux plus élevés de protéines associées à la croissance osseuse et au développement neurologique. Autre résultat encourageant : 21 types de bactéries positivement liées à des changements dans la croissance ont été relevées.
Un espoir pour des millions d’enfants ?
Aujourd’hui, plus de 30 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent encore de malnutrition à travers le monde. Cette étude suggère qu’une croissance saine des enfants est inexorablement liée au développement optimal de leurs communautés intestinales après la naissance. Des études à plus grand échelle et dans des zones géographiques plus variées devraient permettre de confirmer les avantages d’une thérapie nutritionnelle ciblant le microbiote intestinal par rapport aux stratégies classiques. La confirmation de ces promesses thérapeutiques marquerait un succès important dans la lutte contre les conséquences de la malnutrition infantile.
Une nouvelle étude, publiée dans The New England Journal of Medicine, démontre au cours d’un essai clinique randomisé qu’un complément alimentaire thérapeutique conçu pour rétablir le microbiote intestinal d’enfants souffrant de malnutrition est meilleur que la thérapie standard pour maintenir leur croissance.
Plus de 30 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent de (sidenote:
malnutrition aiguë modérée (MAM)
Définie par l'Organisation mondiale de la santé comme un rapport poids/taille inférieur de deux à trois écarts types à la médiane de la cohorte d'âge
) (MAM) dans le monde. Principale caractéristique de ce fléau planétaire : les enfants atteints présentent un microbiote intestinal (MI) immature. Lors d’un (sidenote:
Raman AS, Gehrig JL, Venkatesh S, et al. A sparse covarying unit that describes healthy and impaired human gut microbiota development. Science. 2019;365(6449):eaau4735.
), les auteurs de cette étude ont défini un prototype de complétement alimentaire (MDCF-2) qui permettait de rétablir le MI d’enfants âgés de 12 à 18 mois souffrant de MAM. Cette nouvelle étude vise à confirmer l’efficacité du MDCF-2 sur des enfants atteints de MAM lors d’un essai plus vaste et mené sur une plus longue période.
Une étude interventionnelle menée auprès de 123 enfants bangladais
Pour cet essai contrôlé randomisé, 123 enfants bangladais (12 à 18 mois) souffrant de MAM ont reçu soit une supplémentation de MDCF-2 (204 kcal par dose quotidienne de 50 g), soit un complément alimentaire prêt à l'emploi existant (RUSF, 247 kcal par dose quotidienne de 50 g) deux fois par jour pendant 3 mois, suivis d’une surveillance d’un mois. En parallèle, l’équipe de recherche a réalisé un suivi hebdomadaire du poids, de la taille, et du tour de bras ainsi que des prélèvements réguliers d’échantillons de sang et d’échantillons fécaux.
Une croissance plus rapide, une prise de poids plus importante
Sur les 118 enfants qui ont terminé l'étude (59 dans chaque groupe), ceux du groupe MDCF-2 avaient une croissance plus rapide que ceux du groupe RUSF. Pour les enfants du groupe MDCF-2, la variation hebdomadaire moyenne de l’indice poids-pour-taille était de 0,021, contre 0,010 pour le groupe RUSF. Concernant celui du poids-pour-âge, la variation hebdomadaire moyenne était de 0,017 dans le groupe MDCF-2 et de 0,010 dans le groupe RUSF. Les variations des indicateurs tour de bras et l’indice taille-pour-âge étaient quant à elles similaires dans les deux groupes.
Des marqueurs sanguins et intestinaux identifiés
Après une supplémentation en MDCF-2, 714 protéines étaient significativement modifiées, contre 82 protéines dans le groupe RUSF. Alors que certaines d’entre elles étaient associées au développement des systèmes musculo-squelettique et nerveux (P<0,001), 70 étaient également corrélées à l’indice poids-pour-taille. D'autre part, les marqueurs pro-inflammatoires, accentués par la malnutrition au début de l'étude, ont été réduits dans une plus large mesure par la supplémentation en MDCF-2. Concernant le microbiote, la supplémentation en MDCF-2 a permis d’augmenter significativement 21 taxa bactériens positivement associés à l’indice poids-pour- taille (P<0,001) et a l'inverse, de réduire deux taxa bactériens (Escherichia coli et une espèce de Bifidobacterium) négativement associées à l’indice poids-pour-taille (P<0,001).
Cette étude dresse le constat suivant : un apport calorique et nutritionnel adéquat est insuffisant pour remédier aux conséquences de la malnutrition à long terme. Pour les auteurs, il faut d’abord s’assurer d’une maturation optimale du MI. Afin d’évaluer l’efficacité de cette nouvelle approche thérapeutique, des essais de plus grande envergure devront être réalisés dans différentes régions géographiques et sur des âges pédiatriques plus variés.
Des légumes et/ou un verre de jus de betterave : rien de tel pour favoriser des bactéries buccales bénéfiques à la santé vasculaire et aux fonctions cognitives ! Vous reprendrez bien un petit verre ?
On connaissait leur apport nutritionnel, leur bienfait sur la digestion, l’hydratation, leur vertu anti-stress… Mais la source des bienfaits des légumes semble intarissable avec une nouvelle découverte : l’association gagnante des nitrates sur nos bactéries buccales. En effet, comme de nombreux autres légumes, la betterave est riche en nitrate inorganique qui est transformé par les bactéries de notre bouche en nitrite puis oxyde nitrique (NO). Or, cet oxyde est non seulement bénéfique pour la santé de nos artères mais aussi pour celle de nos cellules grises. Seul hic : l’âge avançant, ce NO est moins bien fabriqué. Et si pour contrebalancer le poids des ans, on s’octroyait un verre de jus de betterave enrichi en nitrate ?
10 jours de jus de betterave enrichi en nitrate pour un microbiote oral au top de sa forme !
Les effets de cette supplémentation s’avèrent rapides : selon une étude, 10 jours de jus ont suffi à considérablement modifier le microbiote oral d’une trentaine d’Islandais de 70 à 80 ans. La consommation du jus enrichi en nitrate a ainsi influé quelques groupes de leurs bactéries buccales. Plus précisément, certaines bactéries associées à l'inflammation (groupe des Prevotella et Veillonella) ont été réduites, de même que la redoutée Clostridium difficile qui peut infecter l'intestin et provoquer des diarrhées. A l’inverse, d’autres bactéries sont devenues relativement plus abondantes, par exemple un groupe contenant Neisseria et Haemophilus, deux bactéries associées à la santé parodontale, à un âge plus jeune, à un IMC plus faible et au fait de ne pas fumer.
Tension en baisse, attention en hausse, moral au beau fixe
La supplémentation en nitrates, via le jus de betterave, réduit la pression artérielle moyenne des participants. Or, une pression artérielle élevée est un facteur de risque de déclin cognitif. Dans cette étude, cette réduction de pression artérielle va de pair avec l’augmentation de certaines bactéries (Streptococcus et Rothia), dont la présence augmente après absorption du jus. De plus, le jus de betterave enrichi en nitrates s’avère également bénéfique à la santé cognitive. Reste que cette étude a été menée auprès de seniors actifs et en bonne santé, avec une pression artérielle généralement bonne. Cet effet bénéfique pourra-t-il être reproduit dans d'autres groupes d'âge et chez les personnes en moins bonne santé ? Dans l’attente, il reste conseillé de mettre un maximum de légumes au menu de ses prochains repas… et dans ses smoothies !