Microbiote intestinal et métabolisme des médicaments

Synthèse

Par le Pr. Emily P. Balskus
Département de Chimie et de Biologie chimique, Université de Harvard, Cambridge, États-Unis

Le microbiote intestinal transforme les structures chimiques des substances ingérées, y compris les médicaments à petites molécules administrés par voie orale. Ce métabolisme, qui peut considérablement varier d’un patient à l’autre, a un impact à la fois positif et négatif sur l’efficacité des médicaments et il peut également influer sur leur toxicité. Son rôle potentiel dans la variabilité interindividuelle de la réponse aux médicaments est de plus en plus reconnu depuis ces 10 dernières années. Nous allons ici étudier ce phénomène en nous concentrant en particulier sur les récentes avancées réalisées et sur leur impact potentiel futur sur la prise en charge des patients et la découverte des médicaments.

Les milliers de milliards de micro-organismes qui peuplent l’intestin humain possèdent un nombre de gènes bien plus important que le génome de l’hôte. Beaucoup de ces gènes codent pour des catalyseurs protéiques (enzymes) qui permettent aux micro-organismes intestinaux d’opérer un large éventail de réactions chimiques venant enrichir la chimie associée au corps humain. L’une des caractéristiques principales du métabolisme microbien intestinal est sa variabilité : à l’image de la composition du microbiote, les capacités métaboliques de cette communauté diffèrent selon les individus. À mesure que se poursuit le travail d’identification des liens entre le microbiote intestinal et la santé, il devient de plus en plus important de caractériser les transformations métaboliques microbiennes au niveau moléculaire.

L’une des propriétés majeures du microbiote intestinal est sa capacité à modifier chimiquement les structures des médicaments à petites molécules [1]. Les médicaments administrés par voie orale peuvent rencontrer les micro-organismes intestinaux soit avant d’être absorbés dans l’intestin grêle, soit dans le côlon si leur biodisponibilité orale est faible. Les médicaments administrés par voie orale ou injectés, ou leurs métabolites, entrent également en contact avec le microbiote s’ils sont excrétés par voie biliaire dans l’intestin. Dans la mesure où l’activité pharmacologique d’un médicament est directement liée à sa structure chimique, le métabolisme microbien peut avoir un effet important sur son action.

Effets de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal

Le métabolisme microbien intestinal produit plusieurs conséquences en aval sur l’action et l’efficacité des médicaments (Figure 1). Comme le montrent les exemples des médicaments azoïques, la métabolisation de « promédicaments » (précurseurs inactifs) par des micro-organismes pourrait être nécessaire pour générer l’agent pharmacologique actif. La connaissance de ce phénomène est à l’origine de la conception de nouvelles stratégies basées sur les activités métaboliques microbiennes visant à libérer les médicaments de manière ciblée dans le côlon. La métabolisation assurée par le microbiote intestinal peut également avoir des effets négatifs sur l’activité des médicaments en perturbant les interactions avec les cibles prévues chez l’hôte. Prenons l’exemple de la digoxine, une molécule naturelle utilisée pour traiter certaines affections cardiaques. Chez 5 à 10 % des patients, le microbiote intestinal réduit le cycle lactone αβ-insaturé de la digoxine pour donner la dihydrodigoxine. Cette modification subtile opérée par la bactérie intestinale Eggerthella lenta réduit fortement l’affinité de liaison de la digoxine pour sa cible (la Na+/K+ ATPase) et entraîne donc une perte d’efficacité [2]. Un autre exemple est celui du principal médicament utilisé pour traiter la maladie de Parkinson, la L-dopa. La métabolisation de la L-dopa en dopamine par des enzymes de l’hôte au niveau du cerveau est essentielle pour le soulagement des symptômes. La métabolisation de la L-dopa par le microbiote intestinal produit également de la dopamine [3,4]. Étant donné que la dopamine générée au niveau périphérique ne peut pas franchir la barrière hémato-encéphalique, cette activité pourrait réduire la quantité de L-dopa atteignant le cerveau.

Pour finir, en plus de réduire l’activité, les modifications chimiques opérées par les micro-organismes intestinaux peuvent également produire une toxicité non voulue. Par exemple, le métabolisme microbien intestinal a été impliqué dans la létalité associée à la co-administration du médicament antiviral sorivudine et d’agents chimiothérapeutiques de type fluoropyrimidine. Il s’est avéré que le mécanisme en cause était la métabolisation, par le microbiote intestinal, de la sorivudine en bromovinyluracile. Ce métabolite inhibe en effet une enzyme clé de l’hôte impliquée dans la détoxification du 5-fluorouracile, ce qui augmente sa concentration à des niveaux létaux.

 

Les études de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal ont débuté il y a plus de 80 ans quand on a découvert que l’antibiotique Prontosil, une molécule azoïque inactive vis-à-vis des isolats bactériens mais montrant une efficacité in vivo, subissait une réduction sous l’action du microbiote intestinal pour donner l’agent actif sulfanilamide.
D’autres exemples ont été découverts depuis, souvent en lien avec l’observation d’une variabilité au niveau de l’efficacité ou de la toxicité chez les patients. Pourtant, malgré ces découvertes, ces activités ne sont généralement toujours pas prises en compte dans le développement ou l’administration des médicaments.

Image
Schéma sur l’influence du microbiote intestinal dans l’activation, l’inactivation et la transformation de médicaments.
Legend

Effets du microbiote intestinal sur le métabolisme des médicaments : certaines bactéries intestinales peuvent activer ou inactiver des substances pharmaceutiques comme la digoxine, le prontosil ou l’irinotécan. Ces transformations modulent l’efficacité et la toxicité des traitements, illustrant le rôle central du microbiote dans la pharmacocinétique.

Une caractéristique importante de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal est sa variabilité entre les patients, dont l’origine est la variabilité du microbiote intestinal. Même si certaines activités métaboliques sont retrouvées dans de nombreux micro-organismes, d’autres sont assurées par un petit sous-groupe peu abondant de la communauté intestinale. Le métabolisme peut varier entre des souches de la même espèce, et des bactéries même étroitement liées peuvent présenter des différences importantes au niveau de leur génome. Il n’est donc peut-être pas surprenant que la composition de la communauté soit souvent un mauvais facteur prédictif du métabolisme et que le métabolisme de certains médicaments puisse être rapide chez certaines personnes et absent chez d’autres. Cette variabilité a probablement des conséquences importantes mais incomplètement comprises pour les patients prenant différents médicaments à petites molécules.

Compréhension du métabolisme des médicaments au niveau moléculaire

Afin de bien comprendre la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal, il faut établir des liens entre les activités individuelles et les micro-organismes, les gènes et les enzymes. L’identification des micro-organismes métabolisant des médicaments spécifiques est typiquement nécessaire pour permettre de réaliser les études des mécanismes en aval. Pour ce faire, on peut cribler les isolats microbiens intestinaux disponibles ou isoler les micro-organismes métabolisateurs directement dans des échantillons de microbiote intestinal complexe. Il faut ensuite relier les transformations d’intérêt aux gènes et aux enzymes. Cette étape est cruciale pour étudier le métabolisme dans des communautés intestinales complexes car les gènes codant pour les enzymes métaboliques permettent de détecter et de prédire les activités individuelles dans les génomes microbiens et les données de séquençage du microbiome. Le lien entre le métabolisme des médicaments et les gènes microbiens peut être établi de différentes manières, notamment par l’analyse rationnelle des génomes à la recherche d’enzymes possédant les capacités catalytiques requises, l’utilisation du séquençage de l’ARN pour identifier les gènes dont l’expression est spécifiquement augmentée en réponse à un médicament, et l’utilisation de la génomique comparative pour associer les gènes à des capacités métaboliques.

 

Identification de nouvelles activités métaboliques

En 2019, environ 60 exemples de métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal avaient été rapportés. Deux récentes études ont utilisé des approches issues du criblage à haut débit et de l’expérimentation pour réaliser des recherches à grande échelle sur la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal, et ont ainsi fortement élargi l’éventail des transformations connues. Goodman et son équipe ont criblé 76 isolats bactériens intestinaux humains pour analyser leur capacité à métaboliser 271 médicaments à petites molécules et ils ont constaté que les deux tiers des médicaments étaient modifiés par au moins un micro-organisme [8]. Le groupe de Donia a réalisé un criblage analogue sur 575 médicaments en utilisant un échantillon de microbiote intestinal de patient ex vivo et il a découvert 45 nouvelles transformations [6]. Ces travaux suggèrent que les médicaments susceptibles d’être ainsi métabolisés pourraient être plus nombreux que ceux précédemment identifiés. Toutefois, la grande majorité de ces activités nouvellement rapportées n’ont pas encore été confirmées in vivo, donc on ne connaît pas leur signification pour les patients.

La chimie de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal, qui a tendance à être réductrice et hydrolytique, est souvent distincte de celle des transformations
de l’hôte, qui impliquent une oxydation des médicaments et une conjugaison avec des métabolites plus polaires pour faciliter l’excrétion. Le métabolisme microbien a souvent des effets inverses sur la disponibilité des médicaments en prolongeant leur circulation dans l’organisme. Cependant, les transformations induites par le microbiote n’ont pas besoin d’être différentes pour avoir un impact sur l’action des médicaments. En effet, de récentes études réalisées avec l’antiviral brivudine suggèrent que ces activités pourraient affecter la pharmacocinétique du médicament même quand elles sont identiques au métabolisme de l’hôte [5].

Manipulation de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal

Une fois que l’on sait que le microbiote intestinal transforme un médicament à petites molécules, la prochaine étape logique est de chercher à savoir comment cette activité peut être contrôlée, à la fois pour évaluer les conséquences du métabolisme sur l’action du médicament et pour améliorer le traitement du patient si ce métabolisme s’avère nocif. Différentes méthodes ont été utilisées à cette fin. Grâce aux modèles animaux gnotobiotiques (animaux axéniques colonisés de manière contrôlée avec un microbiote défini), on peut comparer des communautés contenant des souches intestinales métabolisant les médicaments ou des mutants de délétion dépourvus d’activités spécifiques. L’utilité de cette approche a été parfaitement illustrée par les études du laboratoire de Goodman sur la brivudine [5].

Cependant, la manipulation génétique est difficile dans les communautés microbiennes complexes natives et des approches alternatives sont donc évaluées. Une stratégie potentielle consiste à utiliser les connaissances en matière de physiologie bactérienne intestinale pour guider la manipulation de l’environnement intestinal via des interventions alimentaires. Pour la digoxine par exemple, Turnbaugh et son équipe ont observé que la présence de L-arginine diminue la métabolisation de la molécule par E. lenta [2]. Ils ont ensuite montré que l’administration d’aliments riches en protéines à des souris gnotobiotiques colonisées avec E. lenta réduisait l’inactivation de cette molécule in vivo.

Une autre stratégie très intéressante consiste à identifier des petites molécules qui inhibent l’activité d’enzymes microbiennes intestinales métabolisant les médicaments, comme l’a montré le laboratoire de Redinbo dans ses études sur le métabolisme de l’irinotécan. L’irinotécan est un promédicament qui est métabolisé par les cellules de l’hôte en SN-38, inhibiteur actif des topo-isomérases. Le SN-38 est métabolisé par l’hôte par glucuronoconjugaison, produisant un conjugué inactif (SN-38G). Ce métabolite est excrété dans l’intestin où le glucuronide est éliminé par les enzymes bactériennes intestinales β-glucuronidases (GUS). Cette réactivation produit une toxicité dose-limitante au niveau du tube digestif. Le groupe de Redinbo a utilisé le criblage à haut débit pour identifier des inhibiteurs sélectifs des enzymes bactériennes intestinales GUS, et il a montré que ceux-ci empêchaient la survenue des effets indésirables sévères causés par l’irinotécan dans un modèle murin [9]. Des travaux ultérieurs ont révélé que ces molécules augmentaient l’efficacité de l’irinotécan en limitant sa toxicité [10]. Ces travaux ont fourni une preuve très intéressante du concept du ciblage thérapeutique du métabolisme bactérien intestinal et sont à l’origine d’autres initiatives pour découvrir des inhibiteurs.

On estime que 70 % des microorganismes intestinaux n’ont pas encore été cultivés et il est donc difficile de caractériser leurs activités. Donia et son équipe ont utilisé la métagénomique fonctionnelle, qui consiste introduire dans un hôte hétérologue de l’ADN isolé directement dans un microbiote complexe, afin d’identifier une enzyme bactérienne intestinale métabolisant l’hydrocortisone [6]. Des enzymes métabolisant le cholestérol ont aussi été découvertes récemment dans des bactéries intestinales non cultivées en corrélant la présence de gênes microbiens dans les microbiomes aux données métabolomiques [7]. Ces deux stratégies pourraient être utiles pour étudier la métabolisation des médicaments par des microorganismes
non cultivés.

Les prochaines étapes

Le développement d’inhibiteurs de GUS comme candidats thérapeutiques est une illustration de la manière dont la compréhension des mécanismes moléculaires de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal pourrait bénéficier aux patients. Un autre domaine qui pourrait être transformé par ces connaissances est la médecine de précision. En effet, en comprenant comment des traitements spécifiques sont métabolisés par les micro- organismes intestinaux, les médecins pourraient un jour utiliser les données de séquençage du microbiome ou des tests diagnostiques basés sur le microbiote pour décider si, et de quelle manière, il convient de prescrire des médicaments particuliers.

La reconnaissance croissante du rôle de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal pourrait également influer sur le processus-même de découverte des médicaments. En raison de leurs associations passées avec des toxicités et des effets indésirables, de nombreux groupes fonctionnels dont on sait qu’ils sont transformés par les bactéries intestinales sont typiquement évités par les chimistes médicinaux. On pourrait imaginer découvrir de nouvelles transformations inattendues dans les premières phases du développement des médicaments, en criblant des micro-organismes intestinaux individuels ou des communautés complexes de patients à des fins de détermination du métabolisme ex vivo, de la même manière que l’on teste typiquement les candidats-médicaments afin d’analyser leur métabolisation par les enzymes de l’hôte. Les différences entre les modèles animaux et les êtres humains en termes de composition et de fonctions du microbiote intestinal devraient être prises en compte dans les études précliniques et cliniques. Enfin, il pourrait être opportun d’intégrer dans les essais cliniques le recueil d’échantillons de microbiote et leur analyse en termes de métabolisme du médicament. La mise en corrélation du métabolisme avec les différences au niveau de la toxicité ou de l’efficacité pourrait aider à interpréter les résultats de ces essais et à définir les populations de patients cibles.

 

Conclusion

En résumé, ces 10 dernières années ont été le témoin d’avancées considérables dans la compréhension des mécanismes moléculaires de la métabolisation des médicaments par le microbiote intestinal et de ses conséquences sur l’efficacité des médicaments. Des travaux supplémentaires pour explorer ce domaine de recherche passionnant pourraient permettre de faire avancer la médecine de précision et la découverte des médicaments.

Quand les bactéries du microbiote intestinal stockent les médicaments

Quand les bactéries du microbiote intestinal stockent les médicaments
Références

1 Koppel N, Maini Rekdal V, Balskus EP. Chemical transformation of xenobiotics by the human gut microbiota. Science 2017 ; 356 : eaag2770.

2 Haiser HJ, Gootenberg DB, Chatman K, et al. Predicting and manipulating cardiac drug inactivation by the human gut bacterium Eggerthella lentaScience 2013 ; 341 : 295-8.

3 Maini Rekdal V, Bess EN, Bisanz JE, et al. Discovery and inhibition of an interspecies gut bacterial pathway for Levodopa metabolism. Science 2019 ; 364 : eaau6323.

4 Van Kessel SP, Frye AK, El-Gendy AO, et al. Gut bacterial tyrosine decarboxylases restrict levels of levodopa in the treatment of Parkinson’s disease. Nat Commun 2019 ; 10 : 310.

5 Zimmermann M, Zimmermann-Kogadeeva M, Wegmann R, et al. Separating host and microbiome contributions to drug pharmacokinetics and toxicity. Science 2019 ; 363 : eaat9931.

6 Javdan B, Lopez JG, Chankhamjon P, et al. Personalized mapping of drug metabolism by the human gut microbiome. Cell 2020 ; 181 : 1661-9.

7 Kenny DJ, Plichta D, Shungin D, et al. Cholesterol metabolism by uncultured human gut bacteria influences host cholesterol level Cell Host Microbe 2020 ; 28 : 245–257.

8 Zimmermann M, Zimmermann-Kogadeeva M, Wegmann R, et al. Mapping human microbiome drug metabolism by gut bacteria and their genes. Nature 2019 ; 570 : 462-7.

9 Wallace BD, Wang H, Lane KT, et al. Alleviating cancer drug toxicity by inhibiting a bacterial enzyme. Science 2010 ; 330 : 831-5.

10 Bhatt AP, Pellock SJ, Biernat KA, et al. Targeted inhibition of gut bacterial b-glucuronidase activity enhances anticancer drug efficacy. Proc Natl Acad Sci USA 2020 ; 117 : 7374-81.

Summary
Off
Sidebar
Off
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Article

Covid-19 & Microbiote Intestinal

Synthèse

Par le Pr. Tao Zuo
Institut de recherche en gastroentérologie de SYSU, Institut de gastroentérologie du Guangdong, sixième hôpital affilié de l’Université Sun Yat-Sen, Guangzhou, Chine

Covid 19 coronavirus illustration.

Le microbiote intestinal, avec ses fractions bactériennes, fongiques et virales, colonise les intestins humains et régule l’immunité de l’hôte contre l’invasion d’agents pathogènes. La composition largement hétérogène du microbiote intestinal (MI) entre les personnes pourrait influencer les réponses immunitaires de l’hôte à l’infection au SARS-CoV-2, conduisant à des symptômes et des issues différents de la Covid-19. Par ailleurs, même si l’infection au SARS-CoV-2 provoque principalement des symptômes respiratoires, elle dérègle profondément l’immunité systémique de l’hôte et affecte le système gastro-intestinal avec des conséquences à court comme à long terme sur le microbiote intestinal. Nous passons ici en revue les preuves actuelles sur l’impact de la Covid-19 sur le MI humain ainsi que les associations entre la composition du GM et la sévérité de la Covid-19.

La Covid-19 est une maladie respiratoire provoquée par un nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) qui touche encore des dizaines de millions de personnes aujourd’hui dans le monde. Même si la majorité des patients Covid-19 présentent des symptômes respiratoires, près de 20 % d’entre eux ont des symptômes gastro-intestinaux, notamment des diarrhées [1], suggérant que le tube digestif est un site extrapulmonaire d’expression de la maladie et d’infection au SARS-CoV-2. De plus, la Covid- 19 présente un large éventail de sévérité de la maladie, allant de formes asymptomatiques à des formes légères, des formes sévères et jusqu’à des formes critiques associées à une insuffisance respiratoire voire au décès [2].

Le tractus gastrointestinal est le plus vaste organe immunitaire chez l’être humain, jouant un rôle essentiel dans la défense de l’hôte contre les infections pathogènes. Des milliers de milliards de micro-organismes vivent dans l’intestin humain et le colonisent – des bactéries, des champignons, des virus et d’autres formes de vie, collectivement appelés microbiote – régulant l’immunité de l’hôte. Il est donc de la plus haute importance de comprendre si le microbiote intestinal module la sensibilité de l’hôte à l’infection au SARS-CoV-2 et la sévérité de celle-ci ainsi que l’impact de l’infection au SARS-CoV-2 sur le GM de l’hôte et ses effets en aval à long terme sur la santé humaine.

Microbiote bactérien intestinal et COVID-19

Les patients Covid-19 présentent des altérations importantes du microbiote bactérien intestinal comparativement aux personnes en bonne santé, caractérisées par une déplétion des commensaux bénéfiques et un enrichissement en agents pathogènes opportunistes dans l’intestin (Figure 1) [3]. La déplétion des symbiotes intestinaux a persisté y compris après la résolution de la Covid-19. L’abondance initiale (lors de l’hospitalisation du patient) des bactéries Coprobacillus, Clostridium ramosum et Clostridium hathewayi a montré une corrélation positive avec la sévérité de la Covid 19, tandis qu’une corrélation inverse entre l’abondance de Faecalibacterium prausnitzii (connue pour être une bactérie anti-inflammatoire) et la sévérité de la maladie a été observée. Le SARS-CoV-2 utilise le récepteur de l’enzyme 2 de conversion de l’angiotensine (ACE2) pour pénétrer chez l’hôte et ce récepteur est fortement exprimé à la fois dans les voies respiratoires et dans les voies digestives [4]. L’ACE2 joue un rôle important pour contrôler l’inflammation intestinale et l’écologie microbienne intestinale [5]. Quatre espèces BacteroidesB. dorei, B. thetaiotaomicron, B. massiliensis et B. ovatus, ont été rapportées comme étant inversement associées à l’expression de l’ACE2 dans l’intestin murin [6]. Il est intéressant de noter que leur abondance respective dans le microbiome fécal a également montré une corrélation inverse avec la charge virale du SARS-CoV-2 dans les matières fécales chez les patients Covid- 19 au cours de l’évolution de la maladie. Ces observations suggèrent que le MI bactérien humain est affecté par la Covid-19 et pourrait calibrer les défenses de l’hôte contre l’infection au SARS-CoV-2.

Microbiome fongique et COVID-19

Le tractus gastro-intestinal abrite également un grand nombre de champignons, collectivement connus sous le nom de mycobiome (microbiome fongique), qui ont été impliqués dans l’assemblage du MI et le développement immunitaire [7]. Les patients atteints de la Covid-19 présentaient également une altération du mycobiome intestinal, caractérisée par un enrichissement en Candida albicans et des configurations du mycobiome hautement hétérogènes (Figure 1) [8]. La diversité du mycobiome fécal chez les patients atteints de la Covid-19 lors de leur sortie de l’hôpital était 2,5 fois plus élevée que chez les personnes en bonne santé. Les agents pathogènes fongiques opportunistes, Candida albicansC. auris et Aspergillus flavus, étaient fortement présents dans les fèces des patients Covid-19 au cours de l’évolution de la maladie. Deux agents pathogènes fongiques associés à des symptômes respiratoires, A. flavus et A. niger, ont été détectés dans les échantillons fécaux d’un sous-ensemble de patients atteints de la Covid-19, y compris après la résolution de la maladie. Un mycobiome intestinal instable et une dysbiose prolongée ont persisté chez environ 30 % des patients atteints de la Covid-19.

Image

Virome intestinal et COVID-19

Grâce au séquençage aléatoire de l’ARN viral, une signature d’infection virale intestinale active a été retrouvée chez 47 % des patients atteints de la Covid-19, y compris en l’absence de symptômes gastro-intestinaux et après élimination respiratoire du SARS-CoV-2 [9], suggérant une infection « quiescente » au SARS-CoV-2 dans le tractus gastro-intestinal et un risque potentiel de transmission féco-orale. Les patients avec une telle activité gastro-intestinale du SARS-CoV-2 avaient un MI ayant une composition et des fonctions anormales, avec notamment une abondance élevée d’agents pathogènes opportunistes et une capacité renforcée de biosynthèse des nucléotides et des acides aminés et de métabolisme des glucides (glycolyse) [9].

Le tractus gastro-intestinal humain abrite également en abondance des virus et des phages collectivement connus sous le nom de virome intestinal. Les patients Covid-19 avaient une sous-représentation du virus de la marbrure légère du piment (virus à ARN) et de multiples lignées de bactériophages (virus à ADN) ainsi qu’un enrichissement en virus à ADN eucaryotes issus de l’environnement dans les échantillons fécaux comparativement aux patients non-Covid-19 (Figure 1) [10]. Le virome fécal dans l’infection au SARS-CoV-2 montrait une augmentation de la capacité de codage des gènes associés au stress, à l’inflammation et à la virulence. Initialement (lors de l’hospitalisation du patient), l’abondance fécale du virus à ARN, le virus des taches chlorotiques du piment et de multiples espèces de bactériophages étaient inversement corrélés à la sévérité de la Covid-19. Ces virus étaient également inversement associés aux taux sanguins de protéines pro-inflammatoires, de globules blancs et de neutrophiles, indiquant que les virus intestinaux pourraient adapter la réponse immunitaire de l’hôte à l’infection au SARSCoV- 2. Parmi les espèces de virus à ADN associées à la sévérité de la Covid-19, 40 % ont montré une corrélation inverse avec l’âge, ce qui pourrait étayer l’observation selon laquelle les sujets âgés présentent un risque plus élevé de développer une forme plus sévère de la Covid-19.

Conclusion

En résumé, l’ensemble des preuves disponibles suggère que le MI humain (microbiote bactérien, mycobiome et virome) est altéré dans la Covid-19. Ce dérèglement persiste, y compris après la résolution de la maladie, ce qui fait potentiellement peser une menace à long terme pour la santé de l’hôte. La composition du microbiote intestinal est associée à la réponse immunitaire de l’hôte à l’infection au SARS-CoV-2 et à la sévérité de la Covid-19. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer les effets à long terme de la Covid-19 et pour améliorer le MI et l’immunité de l’hôte face à cette pandémie virale sans précédent.

Références

1 Liang W, Feng Z, Rao S, et al. Diarrhoea may be underestimated: a missing link in 2019 novel coronavirus. Gut 2020; 69: 1141-3.

2 Onder G, Rezza G, Brusaferro S. Case-fatality rate and characteristics of patients dying in relation to Covid-19 in Italy. Jama 2020; 323: 1775-6.

3 Zuo T, Zhang F, Lui GCY, et al. Alterations in gut microbiota of patients with Covid-19 during time of hospitalization. Gastroenterology 2020; 159: 944-55.

4 Sungnak W, Huang N, Bécavin C, et al. SARS-CoV-2 entry factors are highly expressed in nasal epithelial cells together with innate immune genes. Nat Med 2020; 26: 681-7.

5 Hashimoto T, Perlot T, Rehman A, et al. ACE2 links amino acid malnutrition to microbial ecology and intestinal inflammation. Nature 2012; 487; 477-81.

6 Geva-Zatorsky N, Sefik E, Kua L, et al. Mining the human gut microbiota for immunomodulatory organisms. Cell 2017; 168: 928-43.

7 van Tilburg Bernardes E, Kuchařová Pettersen V, Gutierrez MW, et al. Intestinal fungi are causally implicated in microbiome assembly and immune development in mice. Nature Communications 2020; 11: 2577.

8 Zuo T, Zhan H, Zhang F, et al. Alterations in fecal fungal microbiome of patients with Covid-19 during time of hospitalization until discharge. Gastroenterology 2020; 159: 1302-10.

9 Zuo T, Liu Q, Zhang F, et al. Depicting SARS-CoV-2 faecal viral activity in association with gut microbiota composition in patients with COVID-19. Gut 2020; 70: 276-84.

10 Zo T, Liu Q, Zhang F. Temporal landscape of human gut RNA and DNA virome in SARS-CoV-2 infection and severity. Microbiome. 2021 Apr 14;9(1):91.

Summary
Off
Sidebar
Off
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Article

Le microbiote intestinal

Pourquoi le microbiote intestinal est-il si important pour la santé ?
Notre intestin est peuplé de trillions1 de bactéries qui exercent des pouvoirs fascinants sur le corps humain. Essayons de mieux comprendre comment fonctionne le microbiote intestinal et pourquoi il faut en prendre soin !

The Gut microbiota

Qu’est-ce que le microbiote intestinal humain exactement ?

Vous avez sans doute déjà entendu parler de la « flore intestinale ». Eh bien, son nom scientifique est « microbiote intestinal ». Quelle est la définition du microbiote intestinal ? Il est composé de trillions1 de (sidenote: Micro-organismes Organismes vivants qui sont trop petits pour être vus à l'œil nu. Ils incluent les bactéries, les virus, les champignons, les archées, les protozoaires, etc… et sont communément appelés "microbes". What is microbiology? Microbiology Society.   ) qui peuplent notre intestin, tels que des bactéries, des virus, des champignons (y compris des levures) et même des parasites.

Signalons en passant que les mots « microbiote » et « microbiome » sont souvent utilisés indistinctement alors qu’ils n’ont pas tout à fait le même sens. En effet, le microbiote se rapporte aux micro-organismes individuels et répond à la question « qui est là ? », tandis que le terme « microbiome » s’applique à leur génome, à “ce qu’il y a dedans”2 et répond plutôt à la question « que font-ils ? » ou « quelle est leur fonction ? ».

Chacun de nous possède un microbiote unique, un peu comme une empreinte digitale1. À la naissance, les micro-organismes d’origine fécale et vaginale transmis par la mère au cours de l’accouchement par voie basse, ou les micro-organismes de l’environnement en cas de césarienne3, induisent le démarrage de la colonisation du microbiote intestinal4. Celui-ci met environ trois ans à se former, à se diversifier et à se stabiliser5. À l’âge adulte6, sa composition reste relativement stable jusqu’à la vieillesse, lorsqu’il il subit une profonde transformation dont il ressort quelque peu appauvri7.

100 000 100 000 milliards de « bonnes » bactéries peuplent nos intestins

2ème le microbiote intestinal est souvent considéré comme le deuxième cerveau

Pourquoi le microbiote intestinal est-il important pour la santé ?

Le microbiote intestinal peut être considéré comme un organe fonctionnel du corps humain. Pourquoi faut-il prendre soin de son microbiote ? Il travaille en étroite collaboration avec les intestins et exerce quatre fonctions principales :

 

Il favorise la digestion

en contribuant à l’absorption des nutriments (sucres, acides aminés, vitamines…) par les cellules intestinales ou à la fermentation d’une petite partie des aliments. Ces processus de fermentation produisent du gaz et de nombreux métabolites, y compris des acides gras à chaîne courte qui représentent un véritable carburant pour les cellules du côlon8.

Il joue un rôle important dans la maturation de l’appareil digestif

en participant activement à la production de mucus gastro-intestinal, à l’irrigation des cellules intestinales et à l’activité enzymatique de la muqueuse9.

Il fonctionne comme une barrière

contre les pathogènes et les toxines10. De surcroît, certaines bactéries libèrent des molécules antimicrobiennes agissant contre les bactéries (sidenote: pathogènes Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. ) , tandis que d’autres stimulent la production de mucus afin de protéger les cellules intestinales contre les attaques et empêcher les effets nocifs sur l’organisme11.

Il joue un rôle défensif

dans le développement du système immunitaire. Les bactéries de la flore intestinale sont impliquées dans la maturation et l’activation des cellules du système immunitaire intestinal, qui nous protège contre les attaques de pathogènes tels que les bactéries et les virus. L’intestin constitue le principal réservoir de cellules immunitaires de l’organisme. De son côté, le système immunitaire exerce une influence sur la composition et la diversité du microbiote12

Quels sont les facteurs qui ont un impact sur le microbiote intestinal ?

La composition du microbiote intestinal se caractérise par sa grande diversité (nombre d’espèces différentes présentes chez un individu donné) et par son abondance (quantité totale de microbes présents). Lorsque cette composition est perturbée, l’équilibre est rompu et une (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) apparaît,13 qui peut être associée à différentes maladies.

De nombreux facteurs peuvent exercer un impact sur la diversité et la composition du microbiote intestinal. Parmi ces facteurs, citons les suivants :

 

Des facteurs individuels, tels que :

  • L’âge 6
  • La génétique 13 
  • Certaines maladies et blessures 13 

Des facteurs environnementaux, tels que:

  • L’utilisation de médicaments : antibiotiques, anti-inflammatoires, etc. 8 
  • Les infections (gastro-entérite virale…) 13
  • Le mode de vie : une alimentation déséquilibrée (riche en graisses, par exemple), ou des modifications du régime alimentaire, le stress, le tabagisme, l’abus d’alcool, etc. 13

Quelles sont les maladies pouvant être associées à un déséquilibre du microbiote intestinal ?

La dysbiose, cause ou conséquence de ces maladies ? À ce jour, les études scientifiques n’ont toujours pas permis de répondre à cette question avec certitude. 

Examinons de plus près certains des troubles associés à une dysbiose intestinale :

  • Les coliques du nourrisson14 touchent entre 20 et 25 % des bébés âgés de 1 à 4 mois.    

  • La diarrhée post-antibiotiques se manifeste chez 5 à 35 % des patients prenant des antibiotiques15.

  • La diarrhée du voyageur est une infection due à la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Le syndrome de l’intestin irritable (SII) affecte entre 3 et 17 % des patients ayant contracté cette infection16.

  • La gastro-entérite est généralement bénigne et d’origine virale, mais elle est tout de même responsable du décès de plus de 200 000 enfants par an dans le monde17.

  • L’obésité est une maladie chronique fréquente, grave et coûteuse qui, en 2016, touchait 13 % de la population adulte mondiale (11 % des hommes et 15 % des femmes18).

  • Le SII est l’un des troubles fonctionnels du système digestif les plus courants et se caractérise par des douleurs abdominales et des modifications des habitudes défécatoires de l’hôte (constipation, diarrhée ou une alternance entre les deux). Sa prévalence peut varier considérablement entre les différents pays19.

  • La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire de l’intestin dans laquelle l’inflammation peut atteindre tous les niveaux du tube digestif, depuis la bouche jusqu’à l’anus. Des études récentes ont démontré que le microbiote intestinal joue un rôle important dans l’étiopathogénie de cette maladie20.

  • Le cancer de l’estomac21 et le cancer colorectal22 sont deux cancers gastro-intestinaux associés à une dysbiose intestinale.

Mais le rôle du microbiote intestinal humain ne se limite pas à l’intestin et des études récentes ont montré que son action s’étendrait bien au-delà du tube digestif. En effet, le microbiote intestinal a été associé à plusieurs maladies extraintestinales telles que l’acné23, certaines allergies24, l’obésité25, les troubles anxieux26, les troubles du spectre autistique26…Et ce n’est pas tout ! Le microbiote intestinal serait également associé à certaines pathologies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer27 ou celle de Parkinson28. D’ailleurs, il existe un système de communication bidirectionnel entre l’intestin et le cerveau, qui a été baptisé « axe intestin-cerveau ». C’est pourquoi l’intestin est parfois appelé le deuxième cerveau.

Comment prendre soin de son microbiote ?

Vous connaissez désormais le rôle central que joue le microbiote intestinal dans la santé humaine. Dans ces conditions, comment prendriez-vous soin de votre propre microbiote ? Comment renforcer son microbiote intestinal ? De nombreuses études scientifiques se sont demandé comment éviter toute perturbation de sa composition et comment en préserver l’équilibre le mieux possible 29. Hélas, la réponse n’est pas aussi simple qu’elle ne le paraît : il ne suffit pas d’apporter des bactéries ou des levures bénéfiques pour peupler le microbiote existant ou remplacer les micro-organismes nocifs. En réalité, l’idée est plutôt d’exercer une influence sur le microbiote pour l’aider à fonctionner correctement et améliorer ainsi la santé de l’hôte 30.

Il y a plusieurs façons d’exercer une influence positive sur l’équilibre et la diversité du microbiote intestinal :

Alimentation : la diversité et la qualité de ce que nous mangeons contribuent à l’équilibre de notre microbiote intestinal 31,32. Par ailleurs, une alimentation déséquilibrée peut affecter la composition de notre microbiote intestinal et provoquer certaines maladies 33. Il est donc important de savoir quels types d’aliments exercent des effets bénéfiques ou nocifs afin de garder des intestins en pleine forme ! 34

Probiotiques : les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, s’ils sont administrés en quantités appropriées, bénéficient à la santé de l’hôte 35,36.

Prébiotiques : les prébiotiques sont des fibres alimentaires spécifiques non digestibles qui ont des effets favorables sur la santé. Ils sont utilisés de manière sélective par les micro-organismes bénéfiques du microbiote de l’hôte 37,38. Certains aliments sont particulièrement riches en prébiotiques, c’est pourquoi il est si important de faire attention à notre alimentation. Les produits spécifiques associant des probiotiques et des prébiotiques sont appelés symbiotiques 39.

Transplantation : comme les autres organes, le microbiote intestinal peut être greffé sur un autre individu afin d’essayer de rétablir l’équilibre de son écosystème microbien intestinal 32. Pour le moment, cette approche thérapeutique, connue sous le nom de transplantation de microbiote fécal (TMF), n’est autorisée que pour le traitement des infections récurrentes à Clostridioides difficile 32, mais elle fait l’objet de recherches intensives qui tentent d’évaluer ses effets sur d’autres pathologies spécifiques comme la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, le syndrome de l’intestin irritable ou les maladies métaboliques 32

Oh ! une dernière chose...

Maintenant que vous êtes incollable sur le microbiote intestinal, vous devriez également savoir que l’on retrouve des micro-organismes dans toutes les parties du corps : la peau40, l’appareil urinaire41, le vagin42, la bouche43, les oreilles44, les poumons45. Comme dans le cas des intestins, les micro-organismes qui y habitent jouent un rôle crucial dans le fonctionnement de ces organes et, plus généralement, dans la protection de notre santé. Pour en savoir plus, consultez cette page.

Vous êtes professeur de SVT?

Expliquez le microbiote à vos élèves grâce aux outils du Biocodex Microbiota Institute :

Et bien entendu, tout le contenu de notre site internet, dédié à la compréhension et à la connaissance des microbiotes.

Toutes les informations contenues dans cet article proviennent de sources scientifiques autorisées. Veuillez noter qu’elles ne sont pas exhaustives. Voici la liste des études dont nous avons extrait toutes ces informations.

L'Observatoire International des Microbiotes

Découvrir les résultats 2023
BMI 21.10
Sources

1 Ley RE, Peterson DA, Gordon JI. Ecological and evolutionary forces shaping microbial diversity in the human intestine. Cell. 2006 Feb 24;124(4):837-48.

2 Ursell LK, Metcalf JL, Parfrey LW, et al. Defining the human microbiome. Nutr Rev. 2012;70 Suppl 1(Suppl 1):S38-S44.

3 Callaway E. C-section babies are missing key microbes [published online ahead of print, 2019 Sep 18]. Nature. 2019;10.1038/d41586-019-02807-x. 

4 Sandall J, Tribe RM, Avery L, et al. Short-term and long-term effects of caesarean section on the health of women and children. Lancet. 2018;392(10155):1349-1357.

5 Bäckhed F, Roswall J, Peng Y, et al. Dynamics and Stabilization of the Human Gut Microbiome during the First Year of Life. Cell Host Microbe. 2015;17(5):690-703.

6 Yatsunenko T, Rey FE, Manary MJ, et al. Human gut microbiome viewed across age and geography. Nature. 2012 May 9;486(7402):222-7.

7 Ragonnaud E, Biragyn A. Gut microbiota as the key controllers of "healthy" aging of elderly people. Immun Ageing. 2021 Jan 5;18(1):2. 

8 Jandhyala SM, Talukdar R, Subramanyam C, et al. Role of the normal gut microbiota. World J Gastroenterol. 2015 Aug 7;21(29):8787-803.

9 Tomas J, Wrzosek L, Bouznad N, B, et al. Primocolonization is associated with colonic epithelial maturation during conventionalization. FASEB J. 2013 Feb;27(2):645-55.

10 Caballero S, Pamer EG. Microbiota-mediated inflammation and antimicrobial defense in the intestine. Annu Rev Immunol. 2015;33:227-56.

11 Sokol H. Microbiota and barrier effect. In: Marteau P, Dore J, eds. Gut Microbiota: A Full-Fledged Organ. Paris: John Libby Eurotext; 2017:65-71.

12 Brandtzaeg P. Role of the Intestinal Immune System in Health. In:  Baumgart, Daniel C, eds. Crohn's Disease and Ulcerative Colitis: From Epidemiology and Immunobiology to a Rational Diagnostic and Therapeutic Approach. Springer International Publishing; 2017

13 Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.

14 Perceval C, Szajewska H, Indrio F, et al. Prophylactic use of probiotics for gastrointestinal disorders in children. Lancet Child Adolesc Health. 2019 Sep;3(9):655-662.

15 McFarland LV. Antibiotic-associated Diarrhea: Epidemiology, Trends and Treatment. Future Microbiol. 2008 Oct;3(5):563-78.

16 Steffen R, Hill DR, DuPont HL. Traveler's diarrhea: a clinical review. JAMA. 2015 Jan 6;313(1):71-80. 

17 Stuempfig ND, Seroy J. Viral Gastroenteritis. In: StatPearls. Treasure Island (FL): StatPearls

18 WHO. Fact sheets on obesity and overweight June 2021

19 Oka P, Parr H, Barberio B, et al. Global prevalence of irritable bowel syndrome according to Rome III or IV criteria: a systematic review and meta-analysis. Lancet Gastroenterol Hepatol. 2020 Oct;5(10):908-917. 

20 Aldars-García L, Marin AC, Chaparro M, et al. The Interplay between Immune System and Microbiota in Inflammatory Bowel Disease: A Narrative Review. Int J Mol Sci. 2021 Mar 17;22(6):3076.

21 Nasr R, Shamseddine A, Mukherji D, et al. The Crosstalk between Microbiome and Immune Response in Gastric Cancer. Int J Mol Sci. 2020 Sep 9;21(18):6586. 

22 Ranjbar M, Salehi R, Haghjooy Javanmard S, et al. The dysbiosis signature of Fusobacterium nucleatum in colorectal cancer-cause or consequences? A systematic review. Cancer Cell Int. 2021;21(1):194. 

23 Dreno B, Dagnelie MA, Khammari A, et al. The Skin Microbiome: A New Actor in Inflammatory Acne. Am J Clin Dermatol. 2020 Sep;21(Suppl 1):18-24.

24 Houghteling PD, Walker WA. From Birth to "Immunohealth," Allergies and Enterocolitis. J Clin Gastroenterol. 2015 Nov-Dec;49 Suppl 1(0 1):S7-S12

25 Ley RE, Turnbaugh PJ, Klein S, et al. Microbial ecology: human gut microbes associated with obesity. Nature. 2006 Dec 21;444(7122):1022-3. 

26 Maiuolo J, Gliozzi M, Musolino V, et al. The Contribution of Gut Microbiota-Brain Axis in the Development of Brain Disorders. Front Neurosci. 2021 Mar 23;15:616883. 

27 Qian XH, Song XX, Liu XL, et al. Inflammatory pathways in Alzheimer's disease mediated by gut microbiota. Ageing Res Rev. 2021 Mar 9;68:101317.

28 Lorente-Picón M, Laguna A. New Avenues for Parkinson's Disease Therapeutics: Disease-Modifying Strategies Based on the Gut Microbiota. Biomolecules. 2021 Mar 15;11(3):433. 

29 ILSI Europe, 2013 Probiotics, Prebiotics and the Gut Microbiota. ILSI Europe Concise Monograph. 2013:1-32.

30 Quigley EMM. Prebiotics and Probiotics in Digestive Health. Clin Gastroenterol Hepatol. 2019;17(2):333-344.

31 Tap J, Furet JP, Bensaada M, et al. Gut microbiota richness promotes its stability upon increased dietary fibre intake in healthy adults. Environ Microbiol. 2015 Dec;17(12):4954-64. 

32 Quigley EMM, Gajula P. Recent advances in modulating the microbiome. F1000Res. 2020;9:F1000 Faculty Rev-46. Published 2020 Jan 27.

33 Zmora N, Suez J, Elinav E. You are what you eat: diet, health and the gut microbiota. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2019 Jan;16(1):35-56

34 Wilson AS, Koller KR, Ramaboli MC, et al. Diet and the Human Gut Microbiome: An International Review. Dig Dis Sci. 2020;65(3):723-740. 

35 FAO/OMS, Joint Food and Agriculture Organization of the United Nations/ World Health Organization. Working Group. Report on drafting  guidelines for the evaluation of probiotics in food, 2002.

36 Hill C, Guarner F, Reid G, et al. Expert consensus document. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics consensus statement on the scope and appropriate use of the term probiotic. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2014;11(8):506-514.

37 Gibson GR, Roberfroid MB. Dietary modulation of the human colonic microbiota: introducing the concept of prebiotics .J Nutr, 1995; 125:1401-12.

38 Gibson GR, Hutkins R, Sanders ME, et al. Expert consensus document: The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on the definition and scope of prebiotics. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2017;14(8):491-502.

39 Markowiak P, Śliżewska K. Effects of Probiotics, Prebiotics, and Synbiotics on Human Health. Nutrients. 2017;9(9):1021.

40 Bay L, Barnes CJ, Fritz BG, et al. Universal Dermal Microbiome in Human Skin. mBio. 2020;11(1):e02945-19. 

41 Neugent ML, Hulyalkar NV, Nguyen VH, et al. Advances in Understanding the Human Urinary Microbiome and Its Potential Role in Urinary Tract Infection. mBio. 2020 Apr 28;11(2):e00218-20.

42 Greenbaum S, Greenbaum G, Moran-Gilad J, et al. Ecological dynamics of the vaginal microbiome in relation to health and disease. Am J Obstet Gynecol. 2019 Apr;220(4):324-335.

43 Radaic A, Kapila YL. The oralome and its dysbiosis: New insights into oral microbiome-host interactions. Comput Struct Biotechnol J. 2021 Feb 27;19:1335-1360.

44 Xu Q, Gill S, Xu L, et al. Comparative Analysis of Microbiome in Nasopharynx and Middle Ear in Young Children With Acute Otitis Media. Front Genet. 2019;10:1176.

45 Mathieu E, Escribano-Vazquez U, Descamps D, et al. Paradigms of Lung Microbiota Functions in Health and Disease, Particularly, in Asthma. Front Physiol. 2018 Aug 21;9:1168.

 

Summary
On
Sidebar
Off
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Microbiote

Diarrhée associée aux antibiotiques

Les antibiotiques constituent un outil puissant dans la lutte contre les infections bactériennes. Si les traitements semblent parfois se dérouler sans effets secondaires évidents à court terme, le déséquilibre  du microbiote intestinal qu’ils entraînent chez les patients peuvent provoquent des diarrhées chez  jusqu'à 35% des patients1-3. Cette diarrhée associée aux antibiotiques peut parfois cacher une infection  intestinale grave3.

Le microbiote intestinal Les probiotiques
Antibiotic-associated diarrhea

Comment les antibiotiques déséquilibrent-ils la flore intestinale ? 

Les antibiotiques, s'ils éradiquent les (sidenote: Pathogène Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie. Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. ) responsables de votre infection, peuvent  également détruire certaines bactéries bénéfiques au sein de votre microbiote, provoquant  systématiquement un déséquilibre plus ou moins important au sein de cet écosystème. Ce phénomène, connu sous le terme de (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) , serait à l'origine de la diarrhée associée aux antibiotiques, le  microbiote intestinal étant alors moins apte à remplir ses fonctions protectrices. Celle-ci peut toucher jusqu’à 35% des patients1-3 et chez les enfants, ce pourcentage peut atteindre jusqu'à 80%1.

Image
antibiotique FR

De plus, le microbiote intestinal, malgré un certain degré de résilience (c’est-à-dire que sa composition  revient à une composition proche de celle qu’il avait avant le déséquilibre induit par les antibiotiques),  peut parfois ne pas se restaurer complètement4,5. Des recherches récentes ont montré que les antibiotiques peuvent altérer la diversité et l'abondance des bactéries, et ce déséquilibre peut être  prolongé (généralement 8 à 12 semaines après l'arrêt du traitement)1,6.

Image
Les antibiotiques sont connus pour détruire les pathogènes mais peu savent qu'ils peuvent aussi éliminer certaines bactéries bénéfiques, dites commensales, de notre microbiote

Dans la plupart des cas, une diarrhée sans autre symptôme  

La principale conséquence à court terme d’un traitement antibiotique est la modification du transit intestinal chez certains patients, qui se traduit le plus souvent par une diarrhée. Celle-ci est définie par  l’émission d’au moins trois selles très molles à liquides, dans les 24 heures suivant le début d’un  traitement antibiotique, ou jusqu’à 2 mois après son arrêt7-9L'incidence de la diarrhée associée aux  antibiotiques dépend de plusieurs facteurs (âge, contexte, type d'antibiotique, etc.). Dans la grande  majorité des cas, la diarrhée est d'origine fonctionnelle, c’est-à-dire associée au déséquilibre du  microbiote intestinal, et elle est généralement d'intensité légère à modérée1. Les antibiotiques présentant le spectre le plus large d'activité antimicrobienne (c’est-à-dire qu’ils auront une action sur un  très grand nombre de bactéries) sont associés à des taux plus élevés d’apparition de diarrhée3

Les antibiotiques sauvent des vies ! Saviez-vous qu’ils ont aussi un impact sur votre microbiote ? Saviez-vous que l’usage abusif ou excessif des antibiotiques peut engendrer une résistance aux antimicrobiens ? Connaissez-vous la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) ? Découvrez toutes les informations sur cette page dédiée :

Antibiotiques : quels impacts sur le microbiote et notre santé ?

En savoir plus

Cependant, dans 10 à 20% des cas, la diarrhée résulte d'une infection par Clostridioides difficile (C.  difficile): une bactérie qui peut devenir pathogène sous l’influence de certains facteurs, comme une prise d’antibiotiques par exemple, mais également un âge supérieur à 65 ans ou encore certaines pathologies associées3. La colonisation de cette bactérie dans le microbiote intestinal déclenche une  réaction inflammatoire, avec des conséquences cliniques allant d’une diarrhée modérée à des  symptômes beaucoup plus graves, voire la mort3.

L'arrêt des antibiotiques, le traitement le plus efficace ? 

La prise en charge de la diarrhée associée aux antibiotiques dépend des symptômes et de l’agent  pathogène (C. difficile par exemple)10. Dans le cas d’une diarrhée légère à modérée, le traitement repose  sur l'arrêt de l’antibiotique en cause (ou le remplacement par un antibiotique moins à risque de  provoquer une diarrhée), afin de permettre au microbiote de se restaurer et au patient de se  réhydrater10.

De nombreuses études ont montré l’intérêt des probiotiques pour permettre la reconstitution du microbiote intestinal : certains probiotiques ont une efficacité démontrée pour prévenir et traiter la diarrhée associée aux antibiotiques6, 11-12
D’autres ont montré que leur prise pendant un traitement antibiotique réduit le risque de première infection à C. difficile ainsi que les infections récurrentes13-15. Enfin, la transplantation de microbiote fécal qui consiste à implanter par voie naturelle un microbiote  sain chez un individu malade pour restaurer son écosystème microbien, est limitée pour l'instant aux cas  d'infections les plus graves : elle est uniquement indiquée dans le traitement des rechutes des infections  à la bactérie pathogène C. difficile16,17.

Cet article est issu de sources scientifiques validées mais ne se substitue pas à un avis médical. En cas de symptômes, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste ou le pédiatre de vos enfants.

Qu'est-ce que la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens ?

Depuis 2015, l’OMS organise chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW), qui a pour but de mieux faire connaître le phénomène mondial de résistance aux antimicrobiens.

La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les parasites et les champignons évoluent et résistent aux effets des médicaments. En raison de cette pharmacorésistance, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent plus difficiles, voire impossibles à traiter, ce qui augmente le risque de propagation des maladies, de pathologie grave et de décès.

Organisée du 18 au 24 novembre, cette campagne invite le grand public, les professionnels de santé et les décideurs politiques à faire un usage raisonné des antibiotiques, des antiviraux, des antifongiques et des antiparasitaires afin de prévenir le développement accru de la résistance aux antimicrobiens. "

Sources

1 McFarland LV, Ozen M, Dinleyici EC et al. Comparison of pediatric and adult antibiotic-associated diarrhea and Clostridium difficile infections. World J Gastroenterol. 2016;22(11):3078-3104.

2  Bartlett JG. Clinical practice. Antibiotic-associated diarrhea. N Engl J Med 2002;346:334-9.

3  Theriot CM, Young VB. Interactions Between the Gastrointestinal Microbiome and Clostridium difficile. Annu Rev Microbiol. 2015;69:445-461.

4 Dethlefsen L, Relman DA. Incomplete recovery and individualized responses of the human distal gut microbiota to repeated antibiotic perturbation. Proc Natl Acad Sci U S A. 2011;108 Suppl 1(Suppl 1):4554-4561.

5  Francino MP. Antibiotics and the Human Gut Microbiome: Dysbioses and Accumulation of Resistances. Front Microbiol. 2016;6:1543.

6 Kabbani TA, Pallav K, Dowd SE et al. Prospective randomized controlled study on the effects of Saccharomyces boulardii CNCM I-745 and amoxicillin-clavulanate or the combination on the gut microbiota of healthy volunteers. Gut Microbes. 2017;8(1):17-32.

7 Wiström J, Norrby SR, Myhre EB, et al. Frequency of antibiotic-associated diarrhoea in 2462 antibiotic-treated hospitalized patients: a prospective study. J Antimicrob Chemother. 2001 Jan;47(1):43-50. 

8 McFarland LV. Epidemiology, risk factors and treatments for antibiotic-associated diarrhea. Dig Dis. 1998 Sep-Oct;16(5):292-307. 

9 Bartlett JG, Chang TW, Gurwith M, et al. Antibiotic-associated pseudomembranous colitis due to toxin-producing clostridia. N Engl J Med. 1978 Mar 9;298(10):531-4. 

10 Barbut F, Meynard JL. Managing antibiotic associated diarrhoea. BMJ. 2002 Jun 8;324(7350):1345-6. 

11 Szajewska H, Kołodziej M. Systematic review with meta-analysis: Saccharomyces boulardii in the prevention of antibiotic-associated diarrhoea. Aliment Pharmacol Ther. 2015 Oct;42(7):793-801. 

12 Hempel S, Newberry SJ, Maher AR, et al. Probiotics for the prevention and treatment of antibiotic-associated diarrhea: a systematic review and meta-analysis. JAMA. 2012 May 9;307(18):1959-69. 

13 McFarland LV, Surawicz CM, Greenberg RN, et al. A randomized placebo-controlled trial of Saccharomyces boulardii in combination with standard antibiotics for Clostridium difficile disease. JAMA. 1994 Jun 22-29;271(24):1913-8. 

14 Kotowska M, Albrecht P, Szajewska H. Saccharomyces boulardii in the prevention of antibiotic-associated diarrhoea in children: a randomized double-blind placebo-controlled trial. Aliment Pharmacol Ther. 2005 Mar 1;21(5):583-90. 

15 McFarland LV. Probiotics for the Primary and Secondary Prevention of C. difficile Infections: A Meta-analysis and Systematic Review. Antibiotics (Basel). 2015 Apr 13;4(2):160-78. 

16 Surawicz CM, Brandt LJ, Binion DG, et al. Guidelines for diagnosis, treatment, and prevention of Clostridium difficile infections. Am J Gastroenterol. 2013 Apr;108(4):478-98; quiz 499.

17 Li YT, Cai HF, Wang ZH, et al. Systematic review with meta-analysis: long-term outcomes of faecal microbiota transplantation for Clostridium difficile infection. Aliment Pharmacol Ther. 2016 Feb;43(4):445-57.

BMI-21.28
Summary
Off
Sidebar
Off
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Maladie

Gastroentérite infectieuse

Enfants, adolescents, adultes… difficile de passer au moins une fois dans sa vie à côté d’une gastroentérite. Celle-ci représente la 2ème cause de mortalité dans le monde1. Rassurez-vous, la gastroentérite infectieuse peut être évitée via des mesures d’hygiènes. Elle est cependant de mieux en mieux traitée2. De plus, en agissant sur la restauration de votre microbiote intestinal, l’importance et la durée des symptômes pourraient être limitées3.

Le microbiote intestinal Les troubles fonctionnels intestinaux : un ensemble défini en lien avec le microbiote intestinal Pr. Olivier Goulet : Troubles gastro-intestinaux infantiles, agir est une nécessité Diarrhée du voyageur
Gastroentérites-bandeau-article-1

Qu’est-ce que la gastroentérite infectieuse ? Quel est le lien avec le microbiote intestinal ?

La gastroentérite est une maladie diarrhéique, avec des symptômes souvent impressionnants qui disparaissent rapidement dans la plupart des cas4. Un déséquilibre du microbiote intestinal est observé chez les patients atteints5. Celui-ci peut persister après la résolution de l’infection, et être associée à un risque accru de développer des troubles chroniques6.

Le saviez-vous ?

Le mot « gastroentérite » vient du mot grec gastron, qui signifie « estomac », et enteron, qui signifie « intestin grêle ». Ce terme signifie qu’il s’agit d’une inflammation de l’estomac et de l’intestin grêle7.

Généralement bénigne dans les pays occidentaux, la gastroentérite infectieuse est une des principales causes de mortalité dans les pays en voie de développement, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans4, où elle est un problème majeur de santé public puisqu’elle représente 10% des causes de décès chez les enfants1. Le plus fort taux de mortalité se trouve dans les pays en voie de développement8 où l’hospitalisation est souvent9 liée aux cas graves de déshydratation qu’elle engendre. Sa cause ? L’ingestion d'un microorganisme (sidenote: Pathogène Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie. Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. )  : – un virus -c’est le cas le plus fréquent-, il s’agira alors d’une gastroentérite virale.

Le rotavirus est d’ailleurs l’un des principaux virus responsables des gastroentérites virales dans le monde et des diarrhées mortelles chez les enfants dans les pays en voie de développement, ceci malgré la disponibilité d’un vaccin10. D’autres virus peuvent bien sûr être responsables (norovirus, adénovirus...)4. Mais la gastroentérite peut être aussi provoquée par une bactérie (gastroentérite bactérienne) ou un parasite, particulièrement lors d’un voyage7. Néanmoins, il s’avère que le pathogène est rarement confirmé11.

La contamination se fait via des aliments ou de l’eau contaminés, ou directement par un contact physique d’un individu à un autre aggravé par de faibles mesures d’hygiènes6. Les données faisant état de l’association entre le microbiote intestinal et la gastroentérite sont encore très limitées. Néanmoins, on observe un déséquilibre intestinal ( (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) ) chez les patients pendant l’infection, quelle qu’en soit la cause5,12,13. Des études rapportent que les enfants souffrant de gastroentérite virale sévère et compliquée, et particulièrement ceux infectés par le rotavirus, ont une diversité réduite au sein de leur microbiote intestinal comparativement aux enfants sains14. Enfin, d’autres études suggèrent que les modifications du microbiote intestinal peuvent persister sur le long terme et pourraient avoir des conséquences néfastes sur la santé, en favorisant notamment le développement d’un syndrome de l’intestin irritable15. Mais les données actuelles sur la contribution du microbiote intestinal dans le développement, les complications et l’évolution de la maladie nécessitent de plus amples investigations.

Des symptômes parfois impressionnants mais qui ne durent pas longtemps

En plus des diarrhées (définie par au moins 3 émissions de selles molles ou liquides dans une journée6), d’autres symptômes peuvent apparaître comme des nausées, des vomissements, des crampes abdominales, de la fièvre ou encore de l’anorexie16. Les symptômes de la gastroentérite virale durent généralement moins d’une semaine, en s’améliorant le plus souvent au bout de 1 à 3 jours4. Une attention particulière doit être portée aux enfants, personnes âgées et immunodéprimées, qui sont plus à risque de souffrir de déshydratation4. Dans certains cas, le médecin peut être amené à vous prescrire des examens complémentaires (analyse des selles, bilan sanguin etc..) pour écarter d'autres pathologies4.

Les antibiotiques souvent inutiles, voire contre-productifs 

Quelle que soit la cause de la gastroentérite infectieuse, le traitement est symptomatique4. En cas de diarrhée, la réhydratation constitue le principal traitement6. Loin d'être indispensable, le traitement antibiotique ne se justifie que si la cause bactérienne de la diarrhée est établie11. Lorsque l’origine est essentiellement virale, les antibiotiques pourraient même s'avérer contre-productifs11 ! A l'inverse, la prise de probiotiques, qui ont pour objectif de restaurer le microbiote intestinal, pourrait limiter l'importance et la durée des symptômes7,17.

Cet article est issu de sources scientifiques validées mais ne se substitue pas à un avis médical. En cas de symptômes, consultez votre médecin généraliste ou le pédiatre de vos enfants.

BMI 21.19
Sources

1 Rivera-Dominguez G, Ward R. Pediatric Gastroenteritis. 2021 Apr 9. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021 Jan–. 

2 World Health Organization. 2017. Diarrhoeal disease. World Health Organization, Geneva, Switzerland. 

3 Allen SJ, Martinez EG, Gregorio GV, et al. Probiotics for treating acute infectious diarrhoea. Cochrane Database Syst Rev. 2010 Nov 10;2010(11):CD003048. 

4 Stuempfig ND, Seroy J, Labat-Butler JR. Viral Gastroenteritis (Nursing). 2020 Nov 19. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021 Jan–. 

5 Castaño-Rodríguez N, Underwood AP, Merif J, et al. Gut Microbiome Analysis Identifies Potential Etiological Factors in Acute Gastroenteritis. Infect Immun. 2018 Jun 21;86(7):e00060-18. 

6 Kamdar K, Khakpour S, Chen J, et al. Genetic and Metabolic Signals during Acute Enteric Bacterial Infection Alter the Microbiota and Drive Progression to Chronic Inflammatory Disease. Cell Host Microbe. 2016 Jan 13;19(1):21-31. 

7 Sattar SBA, Singh S. Bacterial Gastroenteritis. 2020 Aug 11. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021 Jan–.

 8 O'Ryan G M, Ashkenazi-Hoffnung L, O'Ryan-Soriano MA, et al. Management of acute infectious diarrhea for children living in resource-limited settings. Expert Rev Anti Infect Ther. 2014 May;12(5):621-32.

9 Pieścik-Lech M, Shamir R, Guarino A, et al. Review article: the management of acute gastroenteritis in children. Aliment Pharmacol Ther. 2013 Feb;37(3):289-303. 

10 World Health Organization. Immunization, Vaccines and Biologicals - Rotavirus 

11 Kim YJ, Park KH, Park DA, et al. Guideline for the Antibiotic Use in Acute Gastroenteritis. Infect Chemother. 2019 Jun;51(2):217-243. 

12 Taco-Masias AA, Fernandez-Aristi AR, Cornejo-Tapia A, et al. Gut microbiota in hospitalized children with acute infective gastroenteritis caused by virus or bacteria in a regional Peruvian hospital. PeerJ. 2020 Nov 3;8:e9964. 

13 Mathew S, Smatti MK, Al Ansari K, et al. Mixed Viral-Bacterial Infections and Their Effects on Gut Microbiota and Clinical Illnesses in Children. Sci Rep. 2019 Jan 29;9(1):865.

14 Chen SY, Tsai CN, Lee YS, et al. Intestinal microbiome in children with severe and complicated acute viral gastroenteritis. Sci Rep. 2017 Apr 11;7:46130. 

15 Beatty JK, Bhargava A, Buret AG. Post-infectious irritable bowel syndrome: mechanistic insights into chronic disturbances following enteric infection. World J Gastroenterol. 2014 Apr 14;20(14):3976-85. 

16 Dalby-Payne JR, Elliott EJ. Gastroenteritis in children. BMJ Clin Evid. 2011 Jul 26;2011:0314.

17 Dinleyici EC, Eren M, Ozen M, et al. Effectiveness and safety of Saccharomyces boulardii for acute infectious diarrhea. Expert Opin Biol Ther. 2012 Apr;12(4):395-410.

Summary
Off
Sidebar
On
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Maladie

Le microbiote ORL

Le microbiote ORL (oreille, nez, gorge) est constitué de trois flores bactériennes distinctes : le microbiote oral, le microbiote auriculaire, et le microbiote nasopharyngé.
Diverses maladies peuvent résulter de leur déséquilibre.

ENT microbiota

Le terme ORL englobe trois parties du corps : Oto pour les oreilles, Rhino pour le nez et Laryngo pour la bouche et la gorge.

  • Le microbiote oral fait cohabiter plus de 700 espèces bactériennes, qui contribuent à la bonne santé de la bouche (dents, gencives, langue...), et, plus globalement, de l'organisme. Une rupture de cet équilibre (dysbiose), due à une mauvaise hygiène buccale, une baisse de l'immunité ou d'origine génétique, peut provoquer des infections locales (caries, parodontites...), susceptibles de migrer et de provoquer des maladies plus graves, comme les maladies cardiovasculaires. L'hygiène et les soins buccodentaires restent le moyen de prévention le plus efficace.
  • Au niveau du conduit auditif externe, la composition du microbiote auriculaire est voisine de celle de la peau. Des travaux récents ont mis en évidence la présence inoffensive d'Alloiococcus otitis et Corynebacterium otitidis, deux espèces bactériennes jusqu'alors associées exclusivement à des infections de l'oreille moyenne. Cette découverte suggèrerait que le conduit auditif externe servirait de réservoir infectieux pour l'oreille moyenne.
  • Bien que proche du microbiote oral, le microbiote nasopharyngé, qui tapisse les voies nasales et le pharynx, est composé de germes très différents.

L'analyse de la sphère ORL et de son microbiote pourrait servir à diagnostiquer à un stade précoce diverses maladies apparues en cas de (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) et participer au développement d'une médecine personnalisée, à base de probiotiques.

L'Observatoire International des Microbiotes

Découvrir les résultats 2023
Summary
Off
Sidebar
Off
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Microbiote

Le microbiote pulmonaire

Pourquoi le microbiote pulmonaire est-il si important pour la santé ?
Pendant longtemps les chercheurs pensaient qu’un poumon sain était un poumon stérile1. Faux ! La richesse du microbiote pulmonaire est devenue une réalité médicale il y a seulement une dizaine d’années2. Et depuis, il peine à livrer ses secrets…

Pulmonary Tract Microbiota

Qu’est-ce que le microbiote pulmonaire ?

A la différence de son grand frère le microbiote intestinal, le microbiote pulmonaire n’a été étudié que très récemment. Ce retard s’explique en partie par la difficulté à obtenir des échantillons et à accéder à l’organe, deux opérations qui nécessitent souvent une méthode invasive3. De plus, le risque de contamination par les bactéries des voies respiratoires supérieures constitue un réel enjeu4. La première mise en évidence d’une flore pulmonaire remonte à 20105, et depuis, très peu d’études ont été réalisées pour décrypter le rôle des communautés de microorganismes y résidant3

Néanmoins, nous pouvons résumer les connaissances sur la composition du microbiote pulmonaire en trois points :

  • Une faible densité bactérienne5
  • Une forte biodiversité. Chez les individus sains, les bactéries dominantes au niveau du poumon appartiennent aux genres Prevotella, Veillonella, Streptococcus, Neisseria, Fusobacterium et Haemophilus5. Son équilibre repose sur le rythme de respiration, entre les inspirations et les expirations6.
  • Une grande abondance de bactéries dites « anaérobies », c’est-à-dire se développant en l’absence d’oxygène7. Il s’agit des espèces bactériennes appartenant aux genres Fusobacterium, Porphyromonas, Prevotella et Veillonella7.

De plus, les bactéries ne sont pas les seuls (sidenote: Micro-organismes Organismes vivants qui sont trop petits pour être vus à l'œil nu. Ils incluent les bactéries, les virus, les champignons, les archées, les protozoaires, etc… et sont communément appelés "microbes". What is microbiology? Microbiology Society.   ) qui se développent au niveau du microbiote pulmonaire d’individus sains ! Des champignons (espèces appartenant aux genres Eremothecium, Systenostrema et Malassezia et à la famille Davidiellaceae) ainsi que des virus (espèces appartenant à la famille Anelloviridae, ainsi qu’un grand nombre de (sidenote: Bactériophage Virus qui infecte les bactéries Scitable by Nature education_2014. Bacteriophage definition ) ) y résideraient également2. Plus récemment, des découvertes ont mis en évidence la présence d’ (sidenote: Archées Type de microorganismes (différents des bactéries), que l’on retrouve dans tous les environnements, et également des milieux extrêmes. Archaea. Microbiology Society ) au niveau pulmonaire8. Finalement, bien que ces micro-organismes prennent pleinement part au microbiote pulmonaire, un nombre limité de données sont actuellement disponibles.

Pourquoi le microbiote pulmonaire est-il un acteur majeur de notre santé ?

Le microbiote pulmonaire a un rôle clef pour le maintien de l’équilibre de la fonction pulmonaire. 4 grandes fonctions lui sont attribuées :

  • Il fonctionne comme une barrière contre les pathogènes, et aide à résister contre les infections respiratoires9, exactement de la même manière que le microbiote intestinal
  • Il joue un rôle défensif en participant activement à la stimulation de (sidenote: Immunité innée et adaptative Le corps humain assure sa protection grâce à 2 types de mécanismes de défense : l’immunité innée et l’immunité adaptative. L’immunité innée est la première ligne de défense contre les agents infectieux, c’est une réaction immédiate. Tandis que l’immunité adaptative intervient plus tardivement, mais procure une protection durable. Janeway CA Jr, Travers P, Walport M, et al. Immunobiology: The Immune System in Health and Disease. 5th edition. New York: Garland Science; 2001. Principles of innate and adaptive immunity. ) en cas d’infections10,11
  • Il intervient dans la maturation du système immunitaire pulmonaire, afin de permettre entre autres une tolérance aux allergènes12
  • Il influence la morphologie des poumons, plus précisément le nombre d’alvéoles pulmonaire, d’après des travaux menés chez la souris13

Quelles sont les maladies associées à un déséquilibre du microbiote pulmonaire ?

Lorsque la composition du microbiote pulmonaire est déséquilibrée chez certains patients, une (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) 14 apparaît, pouvant être associée à différentes maladies. À ce jour, les études scientifiques n’ont toujours pas permis de déterminer si la dysbiose est la cause ou la conséquence de ces maladies.
 

Examinons de plus près certains des troubles associés à une dysbiose pulmonaire :

  • les infections respiratoires hivernales, telles que le rhume, la grippe (le plus souvent d’origine virale) où l’on observe un déséquilibre de l’immunité pulmonaire, ainsi qu’une dysbiose pulmonaire et intestinale15
  • l’asthme16 : une maladie chronique du système respiratoire qui touche plus de 260 millions de personnes dans le monde17. Un déséquilibre du microbiote pulmonaire16, mais également intestinal18 et nasal19 est associé à cette pathologie
  • la mucoviscidose, une maladie génétique rare qui touche principalement les voies respiratoires et le système digestif20
  • la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entraînant une gêne respiratoire16

L'axe intestins-poumons

Ces pathologies mettent en évidence la communication bidirectionnelle entre les intestins et les poumons, on parle alors d’« axe intestins-poumons »15. Le microbiote intestinal participe aux réponses immunologiques pulmonaires, et les pathologies pulmonaires peuvent également influer sur la composition du microbiote intestinal15. En effet, de nombreuses pathologies respiratoires sont souvent accompagnées de troubles gastro-intestinaux21, et, dans l’autre sens, la dysbiose intestinale est souvent associée à des pathologies pulmonaires16. L’implication de cet axe dans les pathologies pulmonaires constitue un domaine très prometteur22.

Comment prendre soin de son microbiote pulmonaire ?

Vous connaissez désormais le rôle important que joue le microbiote pulmonaire et l’axe intestin-poumon sur votre santé. Les chercheurs l’ont bien saisi et travaillent actuellement sur des études et des stratégies visant à prévenir ou guérir les infections pulmonaires23,24.

Concernant la prévention des infections respiratoires hivernales, l’association de probiotiques avec des prébiotiques a montré des résultats encourageants25. Chez le nourrisson, certains probiotiques permettraient de prévenir les infections hivernales dès les premiers mois de vie26. Enfin, quelques études réalisées chez des étudiants ont montré l’intérêt des probiotiques en traitement, pour diminuer significativement la durée des symptômes27,28.

Toutes les informations contenues dans cet article sont issues de sources scientifiques autorisées. N’oubliez pas que ces informations ne sont pas exhaustives. Retrouvez ici la liste des études d’où ces informations ont été extraites.

L'Observatoire International des Microbiotes

Découvrir les résultats 2023
Sources

Hufnagl K, Pali-Schöll I, Roth-Walter F, et al. Dysbiosis of the gut and lung microbiome has a role in asthma. Semin Immunopathol. 2020;42(1):75-93.

Barcik W, Boutin RCT, Sokolowska M, et al. The Role of Lung and Gut Microbiota in the Pathology of Asthma. Immunity. 2020;52(2):241-255.

Huffnagle GB, Dickson RP, Lukacs NW. The respiratory tract microbiome and lung inflammation: a two-way street. Mucosal Immunol. 2017 Mar;10(2):299-306.

Dickson RP, Erb-Downward JR, Freeman CM, et al. Bacterial Topography of the Healthy Human Lower Respiratory Tract. mBio. 2017 Feb 14;8(1):e02287-16.

Hilty M, Burke C, Pedro H, et al. Disordered microbial communities in asthmatic airways. PLoS One. 2010 Jan 5;5(1):e8578.

Mathieu E, Escribano-Vazquez U, Descamps D, et al. Paradigms of Lung Microbiota Functions in Health and Disease, Particularly, in Asthma. Front Physiol. 2018 Aug 21;9:1168.v

Lamoureux C, Guilloux CA, Beauruelle C, et al. Anaerobes in cystic fibrosis patients' airways. Crit Rev Microbiol. 2019 Feb;45(1):103-117. 

Koskinen K, Pausan MR, Perras AK, et al. First Insights into the Diverse Human Archaeome: Specific Detection of Archaea in the Gastrointestinal Tract, Lung, and Nose and on Skin. mBio. 2017 Nov 14;8(6):e00824-17.

Brown RL, Sequeira RP, Clarke TB. The microbiota protects against respiratory infection via GM-CSF signaling. Nat Commun. 2017 Nov 15;8(1):1512.

10 Karmarkar D, Rock KL. Microbiota signalling through MyD88 is necessary for a systemic neutrophilic inflammatory response. Immunology. 2013 Dec;140(4):483-92.

11 Pichon M, Lina B, Josset L. Impact of the Respiratory Microbiome on Host Responses to Respiratory Viral Infection. Vaccines (Basel). 2017 Nov 3;5(4):40.

12 Gollwitzer ES, Saglani S, Trompette A, et al. Lung microbiota promotes tolerance to allergens in neonates via PD-L1. Nat Med. 2014 Jun;20(6):642-7.

13 Yun Y, Srinivas G, Kuenzel S, et al. Environmentally determined differences in the murine lung microbiota and their relation to alveolar architecture. PLoS One. 2014 Dec 3;9(12):e113466.

14 Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.

15 Dumas A, Bernard L, Poquet Y, et al. The role of the lung microbiota and the gut-lung axis in respiratory infectious diseases. Cell Microbiol. 2018 Dec;20(12):e12966.

16 Budden KF, Shukla SD, Rehman SF, et al. Functional effects of the microbiota in chronic respiratory disease. Lancet Respir Med. 2019 Oct;7(10):907-920.

17 World Health Organization. 2021. Asthma. World Health Organization, Geneva, Switzerland. https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/asthm

18 Abrahamsson TR, Jakobsson HE, Andersson AF, et al. Low gut microbiota diversity in early infancy precedes asthma at school age. Clin Exp Allergy. 2014 Jun;44(6):842-50.

19 Kang HM, Kang JH. Effects of nasopharyngeal microbiota in respiratory infections and allergies. Clin Exp Pediatr. 2021 Apr 15.

20 Hardouin P, Chiron R, Marchandin H, et al. Metaproteomics to Decipher CF Host-Microbiota Interactions: Overview, Challenges and Future Perspectives. Genes (Basel). 2021 Jun 9;12(6):892.

21 Sencio V, Machado MG, Trottein F. The lung-gut axis during viral respiratory infections: the impact of gut dysbiosis on secondary disease outcomes. Mucosal Immunol. 2021 Mar;14(2):296-304.

22 Budden KF, Gellatly SL, Wood DL, et al. Emerging pathogenic links between microbiota and the gut-lung axis. Nat Rev Microbiol. 2017 Jan;15(1):55-63.

23 Park MK, Ngo V, Kwon YM, et al. Lactobacillus plantarum DK119 as a probiotic confers protection against influenza virus by modulating innate immunity. PLoS One. 2013 Oct 4;8(10):e75368.

24 Belkacem N, Serafini N, Wheeler R, et al. Lactobacillus paracasei feeding improves immune control of influenza infection in mice. PLoS One. 2017 Sep 20;12(9):e0184976.

25 Pregliasco F, Anselmi G, Fonte L, et al. A new chance of preventing winter diseases by the administration of synbiotic formulations. J Clin Gastroenterol. 2008 Sep;42 Suppl 3 Pt 2:S224-33.

26 Rautava S, Salminen S, Isolauri E. Specific probiotics in reducing the risk of acute infections in infancy--a randomised, double-blind, placebo-controlled study. Br J Nutr. 2009 Jun;101(11):1722-6.

27 Smith TJ, Rigassio-Radler D, Denmark R, et al. Effect of Lactobacillus rhamnosus LGG® and Bifidobacterium animalis ssp. lactis BB-12® on health-related quality of life in college students affected by upper respiratory infections. Br J Nutr. 2013 Jun;109(11):1999-2007.

28 Wang Y, Li X, Ge T, et al. Probiotics for prevention and treatment of respiratory tract infections in children: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Medicine (Baltimore). 2016 Aug;95(31):e4509.

BMI-21.41
Summary
Off
Sidebar
Off
Migrated content
Désactivé
Updated content
Désactivé
Hide image
Off
Microbiote

Les probiotiques

Les probiotiques : c’est quoi au juste ?
Il a fallu attendre le 21e siècle pour qu’ils aient leur définition « officielle ». Pourtant, la consommation de ces micro-organismes bienfaisants remonte à la nuit des temps.

Probiotiques : quels apports ? Dr. Markus Egert : Probiotiques, une option thérapeutique complémentaire Prébiotiques : l'essentiel pour comprendre
Probiotics

Le saviez-vous ? Nos ancêtres consommaient les ancêtres des probiotiques d’aujourd’hui !1 Dès le Néolithique, ils ont constaté que la fermentation de certains aliments avait des vertus insoupçonnées. Lait, blé ou légumes devenaient plus faciles à conserver, plus savoureux, plus digestes… et meilleurs pour la santé1,2.

A l’aube de l’Antiquité, il y a au moins 5000 ans, les Egyptiens, les Romains et les Hindous appréciaient déjà le lait fermenté2. Quant aux anciens Turcs, ils le considéraient comme un élixir de vie. Est-ce le secret de leur force légendaire ? Trois siècles avant notre ère, les ouvriers chinois construisant la Grande Muraille mangeaient du chou fermenté pour leur bien-être2. De son côté, le célèbre Hippocrate, « père de la médecine » conseillait du fromage aux athlètes olympiques1. Même pour les soldats du terrible Genghis Khan, le lait fermenté était source de force et vigueur pour remporter les batailles !3 Ce n’est qu’à partir du début du 20ème siècle, notamment suite aux travaux de Louis Pasteur, qu’on a découvert que ces vertus provenaient de micro-organismes bénéfiques1.

C’est quoi un probiotique ?

Les probiotiques sont « des micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates, confèrent un bénéfice pour la santé de l'hôte » !4.5. Besoin de sous-titres pour cette version originale d’experts ?

Des micro-organismes…

Comme des bactéries ou des levures.

vivants…

En pleine forme pour agir : des micro-organismes morts ne sont pas probiotiques !

qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates…

Ni trop, ni trop peu pour agir efficacement et sans danger.

confèrent un bénéfice pour la santé de l'hôte.

Dans ce cas, les probiotiques ont un effet positif sur la santé de celui ou celle qui les prend6.

Un probiotique, ce n’est pas…

  • … un antibiotique, au contraire ! Le terme « probiotique » (pour la vie) a justement été proposé par des chercheurs dans les années 60 pour s’opposer à « antibiotique » (contre la vie)1.
  •  un microbiote, qui décrit tous micro-organismes présents dans un environnement donné -comme les intestins. Le microbiome, c’est tout simplement le génome (tous les gènes) de l’ensemble de ces micro-organismes7!
  • … un prébiotique, des fibres alimentaires non digestibles particulières qui nourrissent » spécifiquement les bonnes bactéries du microbiote et ainsi, apportent un bénéfice pour la santé8. Quand ils sont ajoutés à des probiotiques dans des produits spécifiques, on les appelle des symbiotiques9.
  • … un aliment fermenté, qui est un aliment élaboré avec des micro-organismes vivants choisis et grâce à certaines transformations enzymatiques : yaourt, fromage, choucroute… Même s’il a des vertus pour la santé, un aliment fermenté n’est pas forcément probiotique10.
  • … une transplantation de microbiote fécal (TMF), un traitement consistant à soigner le microbiote d’une personne malade en lui transplantant celui d’un donneur en bonne santé. La TMF est aujourd’hui uniquement utilisée en d’infection intestinale récidivante par une bactérie appelée « Clostridioides difficile »11.

Qui sont les micro-organismes probiotiques ?

Familièrement appelés « microbes » ou encore « germes », les micro-organismes sont de des êtres vivants « microscopique » c’est-à-dire qu’il est impossible de les voir à l’œil nu12. Souvent, ils n’ont qu’une seule cellule !

Parmi eux, on compte les bactéries, qui vivent partout dans notre environnement : dans la terre, dans l’eau, et même sur et dans notre corps !12,13 On trouve également les champignons microscopiques : levures (de la levure de boulanger Saccharomyces aux Candida responsables de mycoses) ou moisissures (comme Penicillium, qui donne le « bleu » du Roquefort mais aussi la pénicilline, ce célèbre antibiotique)12,14,15,16. Les virus sont aussi des micro-organismes mais, incapables de survivre sans infecter une cellule, ils ne sont pas toujours considérés comme des « êtres vivants »12,17. Il y a aussi les amibes, les microalgues…18,19 Ce petit monde est gigantesque : il y a un déjà milliard de bactéries dans une petite cuillérée de terre ! Rassurez-vous : plus de 99% d’entre elles sont inoffensives pour nous12,20.


Les micro-organismes les plus utilisés comme probiotiques sont :

Tous sont désignés par un nom latin précis

  1. Avec d’abord leur genre, par exemple Lactobacillus,​​​​​
     
  2. Ensuite leur espèce au sein de ce genre, ce qui donne par exemple Lactobacillus « acidophilus »,
     
  3. Et enfin, leur souche au sein de cette espèce, sous forme d’une suite de lettres et/ou de chiffres qui tel un code-barres indique et identifie précisément le microorganisme. La souche distingue les particularités génétiques de chaque espèce de micro-organisme. C’est elle qui rend chaque probiotique unique !21

Par exemple Lactobacillus acidophilus XYZ123.​​​​​​​

Vous en perdez votre latin ?

Pensez à une salade de fruits avec prunes, cerises, pêches et nectarines. Tous viennent du même genre d’arbre, le Prunus ! L’espèce Prunus avium donne par exemple des cerises et Prunus persica donne des pêches - dont il existe encore des centaines de variétés : jaunes, blanches, lisses ou duveteuses, rondes ou plates !22.

Comment sont choisis les probiotiques ?

Trouver les « heureux élus » parmi les milliards d’espèces de micro-organismes : dure tâche pour les chercheurs ! C’est peut-être pour saluer leurs efforts que les espèces probiotiques portent souvent leur nom : Saccharomyces boulardii a ainsi été isolé par Henri Boulard23 et Lactobacillus reuterii (dont le nouveau nom est Limosilactobacillus reuteri24) par Gerhard Reuter25.

Qu’elles proviennent du lait, des fruits ou du corps humain, les espèces de micro-organismes potentiellement bénéfiques sont étudiées sous toutes les coutures de façon à trouver les souches les plus intéressantes.

  • Première étape, on les identifie, suivant les caractéristiques de leur génome. Les microorganismes sont classés. On leur attribue un nom avec un numéro de souche4,26.
  • Deuxième étape, on réduit peu à peu les candidats potentiels en fonction de leurs propriétés bénéfiques comme des actions anti-pathogènes, anti-cholestérol ou encore régulateur du transit intestinal4,26
  • Troisième étape, on vérifie leur innocuité, c’est-à-dire qu’ils sont sans danger pour la santé ; les chercheurs regardent alors s’ils n’ont pas gènes de résistances aux antibiotiques, de toxine ou ne provoquent pas d’effets indésirables mais aussi si les candidats probiotiques sont capables de survivre dans certaines conditions extrêmes comme le milieu intestinal (température, pH, acides biliaires…)4,26.
  • Quatrième étape, et non des moindres, on valide l’efficacité du probiotique chez l’homme on parle alors d’« essais cliniques » qui devront suivre les recommandations précises des autorités de santé (locales/nationales). C’est à ce stade que le microorganisme testé peut être qualifiées de probiotique4,26.
  • Dernière étape, on s’assure que le probiotique est vivant et à la dose efficace tout au long de la durée vie du produit. Les probiotiques sont ensuite déposés dans une « banque internationale de souches microbiennes »4,27.

A quoi servent les probiotiques ?

Notre organisme compte plusieurs microbiotes. Le plus important se trouve dans les intestins (c’est la « flore intestinale »), mais il y a aussi un microbiote de la peau, du vagin, de la bouche, des voies respiratoires28,29… Dans ces microbiotes, des milliards de micro-organismes travaillent en harmonie28,30. La plupart sont inoffensifs ou bénéfiques à la santé31. Certains sont potentiellement pathogènes, autrement dit pourraient provoquer des maladies, mais leur développement est freiné par les micro-organismes « amies »32. Pour différentes raisons, comme une alimentation pas assez saine, un stress, une maladie ou une prise d’antibiotiques, l’équilibre du microbiote peut se rompre : on parle de « (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) »28,30. La composition du microbiote est altéré, il s’appauvrit, les micro-organismes bénéfiques sont moins abondants, et les pathogènes en profite pour coloniser l’espace et se multiplier33

En venant « en renfort » dans le microbiote, les probiotiques peuvent aider celui-ci à maintenir ou retrouver son équilibre, agir sur notre système de défense immunitaire en diminuant l’inflammation, nous protéger en s’attaquant aux (sidenote: Pathogène Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie. Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. ) ou leurs toxines. Et ainsi, à prévenir ou corriger les troubles et maladies liés à une dysbiose34,35,36. Cependant, selon les souches, les probiotiques ont des modes d’action différents, un effet bénéfique spécifique ne pourra pas être extrapolable d’une souche à une autre37.

Pourquoi prendre des probiotiques ?

Quel bénéfice ? Qu’est-ce que cela m’apporte ?

Les bénéfices des probiotiques sur notre santé sont nombreux. Cependant, suivant l’efficacité que chacune des souches de probiotique a démontré dans des études sur l’homme, ils ont prouvé leur intérêt dans des situations bien précises5,38 :

  • Troubles de l’appareil digestif comme les diarrhées dues aux antibiotiques39, les diarrhées à C. difficile40, les gastro-enterites41, les diarrhées du voyageur (ou « touristas »)42, troubles fonctionnels intestinaux (ou « intestin irritable »)43,44, les troubles de la digestion du lactose21, les maladies inflammatoires des intestins (MICI)45…,
  • Infections respiratoires hivernales46,
  • Maladies cutanées47,
  • Infections urinaires48,
  • Infections vaginales49.

Comment sont fabriqués les probiotiques ?

La fabrication des probiotiques exige la maîtrise d'un procédé technique délicat et des contrôles stricts répétés à chaque étape de la chaîne de production. Elle doit en effet garantir au consommateur un produit fini répondant à toutes les normes de qualité et de sécurité. Les micro-organismes probiotiques doivent rester vivants, en nombre suffisant et stable jusqu'à la fin de la durée de conservation du produit, être correctement dosés pour le bénéfice annoncé et être exempts de contaminants5,6,51

Cette infographie est une représentation simplifiée et non exhaustive d’un processus de sélection puis de fabrication de probiotiques avec des exemples théoriques de point de contrôle.

Les différentes étapes de fabrication6,52:

Ce processus par étape est un exemple simplifié et non exhaustif de fabrication de probiotiques.

Mise en culture

Le micro-organisme sélectionné est mis en culture avec des substances nutritives stérilisées afin qu’il se multiplie.

Fermentation industrielle

Cette première culture est transférée dans des (sidenote: Fermenteur Appareil ou cuve dans lequel sont multipliés des micro-organismes selon des conditions de culture contrôlées. Mustafa MG, Khan MGM, Nguyen D, et al. (2018)  Omics Technologies and Bio-engineering: Volume 2: Towards Improving Quality of Life, , pp. 233-249. ) successifs (de taille moyenne, puis plus grands) pour une production industrielle. Les conditions de croissance et l’absence de (sidenote: Contaminant Substance indésirable, impureté (micro-organismes pathogènes, résidus…) Motarjemi Y, Moy GG, & Todd EC (2014). Encyclopedia of food safety. ) doivent être étroitement contrôlées.

Centrifugation

Après leur multiplication, les micro-organismes sont séparés de leur milieu de culture par centrifugation ou filtration.

Lyophilisation

La pâte obtenue contenant les microorganismes va ensuite subir une congélation rapide puis une déshydratation pour en extraire l'eau, c’est la lyophilisation qui va permettre d’évaporer au moins 96%53 de l’humidité restante. Ainsi les micro-organismes se conservent mieux tout en restant vivants.

Transformation en poudre et mélange

Ce « gâteau sec » obtenu après lyophilisation est broyé en fine poudre pour être mélangé (suivant le process de production du fabricant) à des (sidenote: Excipient Substance ajoutée à un principe actif pour améliorer l'aspect, le goût, la conservation d’un médicament, ou encore pour faciliter sa mise en forme ou son administration. Cha J, Gilmor T, Lane P, Ranweiler JS. Ch.12 Stability Studies (2011) in Handbook of Modern Pharmaceutical Analysis. Separation Science and Technology, 10 (C), pp. 459-505. ) .

Conditionnement

La poudre est ensuite conditionnée dans son format définitif (gélules, sachets, ampoules...). Le choix et la qualité du format utilisé doit permettre d’augmenter la stabilité du produit. Ils sont enfin emballés dans leur contenant final ou boite.

Stockage

Les probiotiques empaquetés sont stockés dans des environnements contrôlés (température, humidité…).

Distribution des lots

Ils sont enfin livrés sur leur point de vente, par exemple en pharmacie.

A chaque étape de la production - voire même plusieurs fois au cours d’une même étape - des contrôles doivent être réalisés sur les échantillons pour vérifier que le produit est conforme, c’est-à-dire que la qualité et la pureté sont optimales6. Il est nécessaire que les micro-organismes soient toujours vivants et sans danger pour leur consommation6. Pour que les consommateurs puissent avoir le maximum de confiance dans la qualité de leurs produits, certains laboratoires ont recours, en plus de leurs propres contrôles, à des organismes extérieurs et indépendants qui vérifient que l’ensemble des processus de fabrication et de contrôle qualité sont conformes à la réglementation et aux bonnes pratiques27.

Pas si simple de faire son choix parmi les nombreux probiotiques existants, comme vous l’avez vu, tous les probiotiques ne sont pas identiques. Et aucun d’entre eux, souche ou combinaison de souches probiotiques, n'aura en même temps tous les effets bénéfiques décrits ici50. Demandez conseil a votre médecin ou votre pharmacien, il vous recommandera les produits dont vous avez besoin en fonction de votre état de santé.

L'Observatoire International des Microbiotes

Découvrir les résultats 2023

Que nous réserve la science ?

Depuis plusieurs années, la recherche sur le microbiote humain et les probiotiques est en pleine effervescence. Stimulée par les progrès technologiques de la biologie, elle nous apporte de nouvelles connaissances scientifiques, parfois surprenantes, sur les interactions fines et complexes au sein des écosystèmes microbiens. Probiotiques de précision, micro-ARN, consortia de probiotiques, postbiotiques…  La recherche ouvre la voie à des propositions inédites et prometteuses pouvant répondre, aujourd’hui et demain, aux besoins de santé de chacun d’entre nous.  

La science nous a déjà livré quelques-uns des secrets de l’action des probiotiques sur notre santé. On sait aujourd’hui que l’effet bénéfique d’un probiotique est à la fois dépendant de la souche et de certaines caractéristiques de l’individu qui le consomme comme son âge, son alimentation, son état de santé, ses traitements médicamenteux mais aussi son microbiote 54. Cet effet peut donc varier entre les personnes 55. Ces dernières années, des avancées scientifiques majeures ont été réalisées dans la compréhension des interactions entre les microbiotes et le corps humain. Elles suggèrent que la modulation de ces écosystèmes microbiens pourrait apporter des solutions nouvelles à de grands enjeux de nutrition et de santé 56.

Alors comment faire en sorte que les probiotiques de demain soient à la fois plus efficaces, plus ciblés et mieux adaptés au microbiote de chacun ? De nombreuses équipes scientifiques se sont déjà engagées dans ce vaste champ de recherche. Leurs armes pour le défricher :

  • Les disciplines « -omics » de la biologie d’aujourd’hui.

(sidenote: Génomique Etude de l’ensemble des gènes d’un être vivant (génome), y compris les interactions entre les gènes et avec leur environnement. https://www.genome.gov/about-genomics/fact-sheets/A-Brief-Guide-to-Genomics   ) , (sidenote: Transcriptomique Etude de toutes les molécules d'ARN dans une cellule. L'ARN est copié à partir de morceaux d'ADN et contient des informations pour fabriquer des protéines et remplir d'autres fonctions importantes dans la cellule. La transcriptomique est utilisée pour en savoir plus sur la façon dont les gènes sont activés (leur régulation, leur expression) dans différents types de cellules. https://www.cancer.gov/publications/dictionaries/cancer-terms/def/transcriptomics https://www.nature.com/subjects/transcriptomics ) , (sidenote: Protéomique Etude des protéines présentes dans une cellule, un tissu ou un organisme (protéome) ou de la structure et du fonctionnement d’une protéine. https://academic.oup.com/chromsci/article/55/2/182/2333796 ) , (sidenote: Métabolomique Etude de l’ensemble des métabolites, substances générées par les processus biologiques au cours du métabolisme, elle permet d’en obtenir l’empreinte chimique spécifique. Clish CB. Metabolomics: an emerging but powerful tool for precision medicine. Cold Spring Harb Mol Case Stud. 2015;1(1):a000588.   ) , 56…. Ensemble, ces disciplines couvrent l’ensemble des processus et des échanges cellulaires impliqués dans le fonctionnement d’un système de l’organisme, comme le microbiome humain. Quant à la (sidenote: Bioinformatique Analyse des données biologiques par ordinateur Cunningham M, Azcarate-Peril MA, Barnard A et al. Shaping the Future of Probiotics and Prebiotics. Trends Microbiol. 2021;29(8):667-685 ) , elle permet de traiter les énormes volumes de données que ces nouveaux outils génèrent.

 

  • L’identification des organismes clés du microbiote :

Les connaissances scientifiques apportées par ces nouvelles méthodes permettent aux chercheurs de comprendre beaucoup plus finement l’organisation du microbiote : comment il fonctionne, comment les microorganismes interagissent entre eux et avec l’individu qui les héberge 56… L’objectif ? Identifier les microorganismes clés pour son équilibre. Les chercheurs peuvent ainsi isoler des souches spécifiques et ciblées selon leurs bénéfices potentiels sur le microbiote et la santé. Ils peuvent aussi observer le mode d’action de ces futurs probiotiques au cœur de leurs cellules, leurs interactions avec le microbiote et la réponse de l’hôte 54,57.

Les probiotiques « de nouvelle génération » 

Ces nouvelles approches scientifiques et technologiques ont permis l’émergence de probiotiques dits (sidenote: Probiotiques « de nouvelle génération » Microorganismes vivants identifiés sur la base d’analyses comparatives du microbiote et qui lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, sont bénéfiques à la santé de l’hôte. Martín R, Langella P. Emerging Health Concepts in the Probiotics Field: Streamlining the Definitions. Front Microbiol. 2019;10:1047. ) . Parmi les plus récemment identifiés figurent Roseburia intestinalis, Faecalibacterium prausnitzii, Akkermansia muciniphila…  Issues de ces espèces importantes pour le microbiote humain, ces souches agiraient sur des processus physiologiques (métabolisme, immunité) qui ne seraient pas forcément atteints par les probiotiques classiques 56, mais aussi sur certains mécanismes pathologiques précis intervenant par exemple dans les cancers, l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, inflammatoires, auto-immunes, la douleur… 56,58,59,60 . Elles pourraient ainsi entrer dans le cadre des (sidenote: Produit ou agent biotherapeutique Produit biologique contenant des organismes vivants, comme des bactéries, et destiné à prévenir ou traiter des troubles ou maladies (les vaccins n'entrent pas dans cette catégorie). Rouanet A, Bolca S, Bru A, et al. Live Biotherapeutic Products, A Road Map for Safety Assessment. Front Med (Lausanne). 2020;7:237. ) , c’est-à-dire des médicaments contenant des organismes vivants. Les probiotiques de nouvelle génération sont en premier lieu des souches jamais utilisées auparavant. Mais il peut également s’agir de probiotiques connus mais qui seront génétiquement modifiés pour produire des molécules spécifiques d’intérêt comme des acides gras à chaîne courte (AGCC), pour augmenter leur survie dans le tube digestif ou encore pour améliorer leur métabolisme, leur propriétés immunomodulatrices, leur capacité à combattre certains pathogènes, etc... 60

 

Des probiotiques de précision pour une médecine personnalisée 

L’ère des « probiotiques de précision » est donc déjà en marche. Et prenant l’avantage sur la variabilité de la réponse de l’hôte, celle des probiotiques personnalisés s’annonce ! En effet, le concept de médecine personnalisée reposant sur la prise en compte des spécificités de chaque patient pour vaincre la maladie, les probiotiques « nouvelle génération » peuvent naturellement s’intégrer dans cette approche par leurs capacités à moduler le microbiote de l’hôte en fonction de ses caractéristiques. 54

Les chercheurs imaginent aujourd’hui des moyens d’analyser le microbiote intestinal de toute personne pouvant bénéficier d’un probiotique afin de déterminer préalablement le plus adapté. La mise au point de dispositifs miniaturisés à ingérer avec prélèvement d’un échantillon de la flore afin de le caractériser est déjà envisagée. Les scientifiques estiment également que grâce à la démocratisation médicale du séquençage à haut débit, chacun d’entre nous pourrait bientôt disposer du génome de son microbiote et ainsi obtenir des recommandations « sur-mesure » pour rester en bonne santé grâce à la nutrition, aux probiotiques ou aux prébiotiques. 54

 

Des applications nouvelles de santé publique

Les probiotiques sont aujourd’hui explorés pour répondre à des enjeux de santé publique, en particulier pour des situations où les options thérapeutiques classiques deviennent insuffisantes. Par exemple, face à l’augmentation inquiétante des antibiorésistances dans le monde, des probiotiques aux activités antimicrobiennes ou immunomodulatrices sont étudiés en tant qu’alternative aux antibiotiques. Le potentiel thérapeutique des probiotiques dans d’autres problèmes de santé importants comme l’obésité, les maladies du foie, les problèmes de la fertilité, l’excès de cholestérol ou les troubles de l’humeur, est également testé 56 Enfin, les probiotiques contribueraient à améliorer la prise en charge des cancers : par exemple, certaines souches semblent optimiser les traitements (et/ou réduire leur toxicité) des cancers du côlon, des poumons, des reins… 60,62 .     

 

Zoom sur un acteur révélé par la transcriptomique : les microARNs

Découverts dans les années 90, les microARNs intéressent vivement les chercheurs : ces régulateurs fins de l’expression des gènes participent à de nombreux processus cellulaires. Leurs dysfonctionnements engendrant de nombreuses maladies, y compris des cancers 63 , ils sont aujourd’hui explorés en tant que cibles thérapeutiques 64 . Les microARNs régulent également les interactions entre les cellules de l’organisme et les microorganismes du microbiote. Or les probiotiques apparaissent capables de modifier leur expression, par exemple lorsque celle-ci est associée à une inflammation intestinale. La possibilité d’agir sur les microARNs par des probiotiques afin d’équilibrer le microbiote et de traiter certaines pathologies, notamment digestives, est très prometteuse 65 .

Un pouvoir probiotique décuplé : les consortia

Les probiotiques changent aussi de visage : les scientifiques les expérimentent en groupe… ou en morceaux ! En effet, l’équilibre du microbiote dépend des interactions entre ses microorganismes et plusieurs espèces peuvent être anormalement sous-représentées en cas de dysbiose. Inspirés par les succès de la (sidenote: Transplantation fécale Cette approche thérapeutique consiste à introduire les selles d’une personne saine dans le tube digestif d'un patient afin de reconstituer sa flore intestinale. Pour le moment, elle n’est autorisée que pour le traitement des infections récurrentes à Clostridioides difficile. Quigley EMM, Gajula P. Recent advances in modulating the microbiome. F1000Res. 2020;9:F1000 Faculty Rev-46. ) qui intègre tout un écosystème bactérien, des chercheurs testent donc actuellement des consortia de probiotiques : des formulations de plusieurs souches agissant en « réseau » et en synergie 56 pour un effet thérapeutique défini 66 .

Avez-vous déjà entendu parler des postbiotiques ?

Des post bio…quoi ? Des postbiotiques ! 67 Ce ne sont pas des microorganismes entiers vivants comme doivent l’être les probiotiques, mais des fragments microbiens, des souches inactivées (la cellule est morte et ne se multiplie plus) ou des métabolites bactériens (protéines, enzymes…) capables d’apporter des bénéfices à l’hôte. Avantageux par leur facilité de production et de conservation, ils montreraient certains effets similaires, voire supérieurs, à leurs homologues probiotiques 56,68 . Des études doivent être menées pour confirmer ces premiers résultats encourageants.

Bactériophages : des virus tueurs de bactéries …

 

Mais ce n’est pas tout : les recherches sur les traitements par les phages, des virus attaquant spécifiquement certaines bactéries pathogènes du microbiote, reprennent après des décennies de mise en sommeil. De récents travaux suggèrent que les phages pourraient entrer dans l’arsenal thérapeutique des infections multirésistantes. Ils pourraient aussi contribuer à la correction de dysbioses associées à certaines maladies ou encore servir de « moyen de transport » pour des médicaments ciblés. Là aussi, des travaux scientifiques et des essais cliniques sont nécessaires avant que la phagothérapie puisse faire partie de nouvelles options efficaces et sûres pour la médecine de demain 69 .

Partez à la découverte des microbiotes !

Image
Youtube video on Probiotics page

Recommandé par notre communauté

"C'est tout à fait vrai" - Commentaire traduit de Farida Persaud (Repris de My health, my microbiota)

"Merci pour ces informations si importantes !" - Commentaire traduit de Sylvie Lalonde (Repris de My health, my microbiota)

Sources

Gasbarrini G, Bonvicini F, Gramenzi A. Probiotics History. J Clin Gastroenterol. 2016;50 Suppl 2, Proceedings from the 8th Probiotics, Prebiotics & New Foods for Microbiota and Human Health meeting held in Rome, Italy on September 13-15, 2015:S116-S119.

Gogineni VK, Morrow LE, Gregory PJ et al “Probiotics: History and Evolution”. 2013 J Anc Dis Prev Rem 1:2, 107.

Butel, M-J. “Probiotics, gut microbiota and health.” Medecine et maladies infectieuses vol. 44,1 (2014): 1-8.

4 FAO/OMS, Joint Food and Agriculture Organization of the United Nations/ World Health Organization. Working Group. Report on drafting  guidelines for the evaluation of probiotics in food, 2002.

Hill C, Guarner F, Reid G, et al. Expert consensus document. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics consensus statement on the scope and appropriate use of the term probiotic. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2014;11(8):506-514.

Fenster K, Freeburg B, Hollard C, et al. The Production and Delivery of Probiotics: A Review of a Practical Approach. Microorganisms. 2019;7(3):83. Published 2019 Mar 17.

7 Ursell LK, Metcalf JL, Parfrey LW, et al. Defining the human microbiome. Nutr Rev. 2012;70 Suppl 1(Suppl 1):S38-S44.

8 Gibson GR, Hutkins R, Sanders ME, et al. Expert consensus document: The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on the definition and scope of prebiotics. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2017;14(8):491-502.

Swanson KS, Gibson GR, Hutkins R, et al. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on the definition and scope of synbiotics. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2020;17(11):687-701. 

10 Marco ML, Sanders ME, Gänzle M, et al. The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on fermented foods. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2021;18(3):196-208.

11 Zallot, Camille : Transplantation de microbiote fécal et pathologies digestives, La Lettre de l'Hépato-gastroentérologue, Vol. XXI -n° 1, janvier-février 2018.

12 InformedHealth.org [Internet]. Cologne, Germany: Institute for Quality and Efficiency in Health Care (IQWiG); 2006-. What are microbes? 2010 Oct 6 [Updated 2019 Aug 29]. 

13 Site Web Microbiology Society : Bacteria (accédé le 05/06/21).

14 Site Web Microbiology Society : Fungi (accédé le 05/06/21).

15 Guarner F, World Gastroenterology Organisation Global Guidelines : Probiotiques et prébiotiques, février 2017 :

16 Ropars J, Caron T, Lo YC, et al. “La domestication des champignons Penicillium du fromage” [The domestication of Penicillium cheese fungi]. Comptes rendus biologies vol. 343,2 155-176. 9 Oct. 2020.

17 Site Web Microbiology Society : Viruses (accédé le 05/06/21).

18 Site Web Microbiology Society : Algae (accédé le 05/06/21).

19 Site Web Microbiology Society : Protozoa (accédé le 05/06/21).

20 “Microbiology by numbers.” Nature reviews. Microbiology vol. 9,9 (2011): 628.

21 ILSI Europe, 2013 Probiotics, Prebiotics and the Gut Microbiota. ILSI Europe Concise Monograph. 2013:1-32

22 https://jardinage.lemonde.fr/dossier-212-cerisier-prunus-cerasus.htm

23 McFarland LV. Systematic review and meta-analysis of Saccharomyces boulardii in adult patients. World J Gastroenterol. 2010;16(18):2202-2222.

24 Zheng J, Wittouck S, Salvetti E, et al. A taxonomic note on the genus Lactobacillus: Description of 23 novel genera, emended description of the genus Lactobacillus Beijerinck 1901, and union of Lactobacillaceae and LeuconostocaceaeInt J Syst Evol Microbiol. 2020;70(4):2782-2858.

25 Britton RA. Lactobacillus reuteri. 2017 inThe Microbiota in Gastrointestinal Pathophysiology: Implications for Human Health, Prebiotics, Probiotics and Dysbiosis, 89–97.  Edited by:MH. Floch, YRingel and WA Walker

26 Quigley EMM. Prebiotics and Probiotics in Digestive Health. Clin Gastroenterol Hepatol. 2019;17(2):333-344.

27 Jackson SA, Schoeni JL, Vegge C, et al. Improving End-User Trust in the Quality of Commercial Probiotic Products. Front Microbiol. 2019;10:739.

28 Site Web Inserm : Microbiote intestinal (flore intestinale) (MAJ 01/02/16, accédé le 06/06/21).

29 Beck JM, Young VB, Huffnagle GB. The microbiome of the lung. Transl Res. 2012;160(4):258-266.

30 INRA : Microbiote : la révolution intestinale, Dossier de Presse SIA 2017 (publié le accédé le 14/06/21)

31 Normal Microbiota and Host Relationships. 3 Jan. 2021

32 McFarland LV. “Normal flora: diversity and functions”. Microb Ecol Health Dis 2000;12:193–207

33 Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.

34 Francino M P. Antibiotics and the Human Gut Microbiome: Dysbioses and Accumulation of Resistances. Frontiers in microbiology vol. 6 1543. 12 Jan. 2016.

35 Karl JP, Hatch AM, Arcidiacono SM, et al. Effects of Psychological, Environmental and Physical Stressors on the Gut Microbiota. Front Microbiol. 2018;9:2013. Published 2018 Sep 11.

36 McFarland LV. Use of probiotics to correct dysbiosis of normal microbiota following disease or disruptive events: a systematic review. BMJ Open. 2014;4(8):e005047.

37 McFarland LV, Evans CT, Goldstein EJC. “Strain-Specificity and Disease-Specificity of Probiotic Efficacy: A Systematic Review and Meta-Analysis”. Front Med (Lausanne). 2018;5:124.

38 Williams NT. Probiotics. Am J Health Syst Pharm. 2010;67(6):449-458.

39 Szajewska H, Canani RB, Guarino A, et al. Probiotics for the Prevention of Antibiotic-Associated Diarrhea in Children. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2016;62(3):495-506.

40 McFarland LV, Surawicz CM, Greenberg RN, et al. A randomized placebo-controlled trial of Saccharomyces boulardii in combination with standard antibiotics for Clostridium difficile disease [published correction appears in JAMA 1994 Aug 17;272(7):518]. JAMA. 1994;271(24):1913-1918.

41 Guarino A, Ashkenazi S, Gendrel D, et al. European Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition/European Society for Pediatric Infectious Diseases evidence-based guidelines for the management of acute gastroenteritis in children in Europe: update 2014. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2014;59(1):132-152.

42 McFarland LV. Meta-analysis of probiotics for the prevention of traveler's diarrhea. Travel Med Infect Dis. 2007;5(2):97-105.

43 Brenner DM, Chey WD. Bifidobacterium infantis 35624: a novel probiotic for the treatment of irritable bowel syndrome. Rev Gastroenterol Disord. 2009;9(1):7-15

44 McKenzie YA, Thompson J, Gulia P, et al. (IBS Dietetic Guideline Review Group on behalf of Gastroenterology Specialist Group of the British Dietetic Association). British Dietetic Association systematic review of systematic reviews and evidence-based practice guidelines for the use of probiotics in the management of irritable bowel syndrome in adults (2016 update). J Hum Nutr Diet. 2016;29(5):576-592.

45 Bejaoui M, Sokol H, Marteau P. Targeting the Microbiome in Inflammatory Bowel Disease: Critical Evaluation of Current Concepts and Moving to New Horizons. Dig Dis. 2015;33 Suppl 1:105-112.

46 Smith TJ, Rigassio-Radler D, Denmark R, et al. Effect of Lactobacillus rhamnosus LGG® and Bifidobacterium animalis ssp. lactis BB-12® on health-related quality of life in college students affected by upper respiratory infections. Br J Nutr. 2013;109(11):1999-2007.

47 Li L, Han Z, Niu X, et al. Probiotic Supplementation for Prevention of Atopic Dermatitis in Infants and Children: A Systematic Review and Meta-analysis. Am J Clin Dermatol. 2019;20(3):367-377.

48 Beerepoot MA, Geerlings SE, van Haarst EP, et al. Nonantibiotic prophylaxis for recurrent urinary tract infections: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. J Urol. 2013;190(6):1981-1989.

49 Borges S, Barbosa J, Teixeira P. Gynecological Health and Probiotics. 2016. In book Probiotics, Prebiotics, and Synbiotics (pp.741-752)

50 Video ISAPP : Probiotics : How to choose a probiotic?

BMI-23.38
Summary
On
Sidebar
Off
Migrated content
Activé
Updated content
Désactivé
Old content type
modulation_du_microbiote
Hide image
Off
Solution

L’essentiel de ce qu’il faut lire sur les microbiotes

Homepage HCPs - World IBS Awareness Month

  Une formation accréditante sur le microbiote

La recherche sur le microbiote avance à grand pas. Profitez de formations accréditantes pour vous former et parfaire votre connaissance sur les microbiotes.

Découvrez

  Des infographies à partager avec vos patients

Téléchargez des supports graphiques inédits pour expliquer à vos patients le rôle du microbiote dans leur santé au quotidien.

Découvrez

Un magazine expert "HCP"

Lisez notre HCP Magazine avec des contenus exclusifs rédigés par les plus grands experts du microbiote.

HCP Magazine
  • Informez-vous sur le microbiote
  • Approfondissez vos connaissances
  • Transmettez-les à vos patients
Tout ce que vous devez savoir sur la dysbiose

L'Institut relaie et consolide les dernières études scientifiques importantes sur le microbiote.

Toute l'information sur les microbiotes Fil d'actualités A l'affiche Votre carrefour de connaissances dédié aux microbiotes
Title
Optimisez votre pratique avec nos outils sur le microbiote !
Subtitle
Nos outils indispensables pour positionner les microbiotes au cœur de votre pratique et améliorer la prise en charge de vos patients.