Microbiote en été : quels effets sur votre santé ?

Si “été” rime avec “farniente”, votre microbiote, lui, ne prend pas de vacances et pourrait même jouer un rôle majeur au moment où vous prenez vos congés. 
Quels sont les effets (bénéfiques et négatifs) du soleil sur votre santé ? Curieux de savoir pourquoi vous vous faites davantage piquer par les moustiques que votre voisin ? Pourquoi transpire-t-on sous l’effet de la chaleur ?

Trouvez toutes les réponses à vos questions dans notre sélection d’articles spéciale « microbiote et été » ci-dessous.

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(Repris de My health, my microbiota)

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Prédire le risque d’entérocolite nécrosante grâce au virome intestinal

Une convergence des communautés virales de l’intestin chez les enfants prématurés développant une entérocolite nécrosante dix jours avant l’apparition de la maladie laisse entrevoir la possibilité d’identifier précocement les sujets à risque.

L'entérocolite nécrosante (ECN) est une complication nécro-inflammatoire grave et soudaine chez les enfants prématurés. De précédentes études suggèrent une implication du microbiote intestinal dans sa survenue, tandis que d’autres pointent une possible implication de certains virus. Or, le virome intestinal des enfants prématurés restait jusque-là mal connu.
D’où les travaux d’une équipe américaine qui a suivi la mise en place du virome des prématurés au fil du temps afin d’identifier les facteurs pouvant influencer le développement de l’ECN.

Une convergence des viromes 10 jours avant la maladie

Dans cette étude longitudinale métagénomique, les viromes intestinaux de 23 enfants prématurés ont été analysés par séquençage nouvelle génération. Et ce, durant leurs 11 premières semaines de vie, soit entre 25 et 36 semaines d’ (sidenote: Âge post-menstruel âge correspondant au nombre de semaines de gestation à la naissance plus l'âge postnatal. ) . Neuf de ces enfants ont développé une ECN à un âge post-menstruel médian d’environ 31 semaines ; quatre n’y ont pas survécu. 

2 à 7 % des nourrissons L’entérocolite nécrosante concerne 2 à 7 % des nourrissons nés à moins de 32 semaines de gestation dans les pays développés...

22 à 38 % ...avec une mortalité allant de 22 à 38 %.

Les résultats montrent que le virome intestinal des enfants prématurés présente une forte variation inter et intra-individuelle dans le temps. Ce constat est identique que les enfants aient ou non développé une ECN. En revanche, résultat particulièrement intéressant : les viromes intestinaux des enfants ayant développé une ECN ont commencé à converger en termes de (sidenote: Diversité β Une mesure indiquant la diversité des espèces entre les échantillons, elle permet d’évaluer la variabilité de la diversité du microbiote entre les sujets. Hamady M, Lozupone C, Knight R. Fast UniFrac: facilitating high-throughput phylogenetic analyses of microbial communities including analysis of pyrosequencing and PhyloChip data. ISME J. 2010;4:17-27. https://www.nature.com/articles/ismej20099 ) 10 jours avant l’apparition de la maladie. Une convergence qui s’est traduite par un enrichissement en virus spécifiques et la perte d'autres virus.
Côté bactéries, la diversité bêta bactérienne chez ces enfants était quant à elle stable au cours des 25 jours précédant l’ECN. Cependant, sur cette période, l'abondance des Gammaproteobacteria, Bacilli, Enterococcaceae, Enterobacteriaceae et Veillonellaceae différait entre les échantillons des cas versus les contrôles.

Repérer les enfants à risque

Il existe donc des signatures virales associées à des interactions virus-bactéries spécifiques apparaissant une dizaine de jours avant la survenue de l’ECN. De quoi suggérer l’implication du virome intestinal chez les enfants prématurés dans la pathogénèse de cette complication. La géographie étant un facteur pouvant influencer le microbiome et le virome, ces résultats obtenus au sein d’un seul hôpital aux États-Unis seront à confirmer sur d’autres populations. Ils laissent toutefois entrevoir la possibilité de repérer précocement les enfants présentant un risque accru de développer une ECN.

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Bactéries urinaires et cancer de la prostate : vers un nouvel outil de pronostic ?

Des bactéries présentes au niveau de la prostate et dans l’urine, dont certaines inconnues jusqu’alors, sont associées à un risque plus élevé de cancer agressif de la prostate, révèle une récente étude1. Elles pourraient donc servir de marqueurs pronostiques de la maladie pour la mise au point de tests urinaires, plus simples et moins invasifs que les biopsies. 

Le microbiote urinaire Prostatite et microbiote
Bactéries urinaires et cancer de la prostate : vers un nouvel outil pronostic ?

Deuxième cancer le plus répandu chez l’homme à travers le monde, le cancer de la prostate est également le cinquième cancer le plus meurtrier avec plus de 375 000 décès en 20202. Son évolution, souvent lente, reste cependant très variable d’un patient à l’autre. Le degré d’agressivité (ou « grade ») de la tumeur joue donc un grand rôle dans la décision de traitement.

5ème Le cancer de la prostate est également le cinquième cancer le plus meurtrier...

375 000 ... avec plus de 375 000 décès en 2020.

Celui-ci peut d’ailleurs être différé au profit d’une surveillance si le cancer semble peu progresser. Pour déterminer ce grade et suivre son évolution, les médecins doivent recourir à des biopsies qui sont des examens invasifs. De nouveaux moyens de détecter les formes agressives de cancer de la prostate, idéalement par des analyses d’urine, sont donc très attendus.

Le microbiote de l'urine et de la prostate passés à la loupe

On sait déjà que des bactéries sont impliquées dans plusieurs types de cancer. De récentes études ont également montré que le cancer de la prostate était associé à un profil microbien particulier de l’urine. Enfin, une récente publication suggère que le microbiote intestinal pourrait être utilisé comme marqueur de progression de ce cancer.

Des chercheurs anglais ont donc analysé plus de 600 échantillons d’urine, de sécrétions et de tissu prostatique d’hommes répartis selon leur risque de progression de la maladie.
L’objectif était double :

  • étudier le microbiote urinaire et prostatique des sujets
  • et voir si les bactéries qui les composent étaient liées à l’agressivité de la tumeur chez les patients atteints. 

Le microbiote urinaire

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Bactéries inconnues au bataillon : de nouvelles armes contre le cancer de la prostate ? 

Les chercheurs ont non seulement pu montrer une association entre la présence de bactéries dans les urines et un risque plus élevé de cancer de la prostate, mais aussi identifié pour la première fois quatre bactéries jusque-là inconnues. De plus, cinq genres bactériens spécifiques, dont trois incluent ces nouvelles venues, étaient associés à un risque multiplié par 2,6 de progression rapide de la maladie. Ils pourraient donc servir de marqueurs pronostic potentiel d’évolution du cancer de la prostate.

Mais les auteurs restent prudents :

De nouvelles recherches doivent déterminer si ces bactéries jouent un rôle dans l’évolution de la maladie, voire son apparition. Si tel est le cas, un autre espoir est permis : éradiquer ces (sidenote: Pathogène Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie. Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. ) par des antibiotiques pour prévenir le cancer de la prostate.

Sources

1. Hurst R, Meader E, Gihawi A et al. : Microbiomes of Urine and the Prostate are Linked to Human Prostate Cancer Risk Groups, European Urology Oncology, April 2022, in press

2. Wang L, Lu B, He M, et al. Prostate Cancer Incidence and Mortality: Global Status and Temporal Trends in 89 Countries From 2000 to 2019. Front Public Health. 2022 Feb 16;10:811044

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Syndrome Coronarien Aigu (SCA) : le microbiote intestinal au cœur du risque ?

C’est une toute nouvelle approche dans la prédiction, voire le traitement, de patients atteints de maladies cardiométaboliques que suggère cette étude : se focaliser sur les métabolites appauvris plutôt que sur ceux enrichis, s’interroger sur un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à celui prédit.

Acute coronary syndrome (ACS): is the gut microbiota at the heart of the matter?

Les progrès en matière de prévention, de diagnostic et de traitement n’y changent rien : la coronaropathie demeure une cause majeure de morbidité et de mortalité dans le monde. La maladie est un processus physiologique complexe impliquant plusieurs facteurs risques interagissant entre eux. Parmi ces multiples facteurs, plusieurs métabolites circulants dérivés du microbiote intestinal sont aujourd’hui reconnus comme associés aux maladies cardiovasculaires. D’où cette étude sur la nature multifactorielle de la maladie coronarienne, se penchant spécifiquement sur le microbiote intestinal et les métabolites sériques de 199 patients israéliens atteints de Syndrome Coronarien Aigu (SCA).

Quand l’absence de métabolites signe la maladie

Les patients atteints de SCA présentaient des signatures microbiennes intestinales (une vingtaine de bactéries appauvries ou enrichies) et métabolomiques (des centaines de métabolites perturbés) différentes des 970 témoins. Certaines dysbioses intestinales avaient déjà été observées : appauvrissement relatif en (sidenote: Bactéries productrices de butyrate Clostridium, Anaerostipes hadrus, Streptococcus thermophilus et Blautia ) , enrichissement en Odoribacter splanchnicus et Escherichia Coli. Mais les chercheurs notent également une moindre présence d'une espèce bactérienne jusque-là inconnue de la famille des Clostridiaceae : SGB 4712. Une déplétion qu’ils retrouvent dans une cohorte géographiquement distincte (MetaCardis, Europe du Nord), confirmant la robustesse de leur observation. Or la présence de SGB 4712 s’avère négativement associée à des métabolites cardiotoxiques et positivement liée d’autres protecteurs. Ainsi, SGB 4712 pourrait jouer un rôle protecteur dans le développement de la maladie coronarienne, via un ensemble de métabolites sanguins circulants. Soit de potentielles nouvelles cibles thérapeutiques.

Le rôle protecteur du microbiote dans la maladie coronarienne

Second résultat : les signatures métaboliques observées chez les patients atteints de SCA étaient spécifiques à chaque patient.

  • Chez ces patients, la déplétion de certaines bactéries était avant tout liée au microbiote et à l'alimentation qui agiraient à un stade précoce des coronopathies via une déficience en métabolites protecteurs (syndrome métabolique).
  • A la différence des (sidenote: Facteurs de risques traditionnels des maladies cardiovasculaires l'âge, le sexe, les données anthropométriques, la tension artérielle, le tabagisme et le diabète. ) et de la génétique qui interviendraient à un stade ultérieur dans la SCA et les accidents cardiovasculaires.

Selon les auteurs, le microbiote pourrait ainsi jouer un rôle protecteur dans la maladie coronarienne, permettant à des profils cliniques similaires de suivre une trajectoire pathologique différente. 

Prédire via l’IMC

Enfin, un modèle prédictif de l'indice de masse corporelle (IMC) reposant sur la métabolomique de la cohorte non-ACS, a pronostiqué un IMC plus élevé que la réalité lorsqu'il a été appliqué aux patients ACS. De quoi suggérer que le schéma métabolome-IMC est perturbé chez les patients atteints de SCA… et qu’une surestimation de l’IMC via ce modèle pourrait refléter une athérosclérose plus étendue.

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Cancer du pancréas : bientôt un diagnostic précoce via le microbiote fécal ?

11ème cancer le plus fréquent dans le monde1, le cancer du pancréas est particulièrement redouté du fait de son très faible taux de survie (9% à 5 ans)1. En cause, un manque de marqueurs de diagnostic précoce de la maladie. Heureusement, la recherche progresse et le microbiote fécal pourrait être vecteur d’espoir dans ce domaine.

Le microbiote intestinal La transplantation fécale
Cancer du pancréas : bientôt un diagnostic précoce via le microbiote fécal ?

Une équipe de chercheurs s’est récemment intéressée au lien entre microbiotes fécaux et salivaires et développement d’un adénocarcinome canalaire pancréatique (AP), forme la plus courante du cancer du pancréas.

9% C’est le taux de survie à 5 ans du cancer du pancréas

Leur but :

Identifier des signatures microbiennes issues du microbiote (intestinal ou salivaire) caractéristiques cancer, pouvant être utilisées pour sa détection précoce.

Pour ce faire, 2 cohortes de patients (136 patients espagnols, et 76 patients allemands) ont été recrutés et leurs échantillons de salive, de selles ainsi que des tissus du pancréas (tumoraux ou sains) ont été prélevés afin de réaliser des analyses sur les espèces bactériennes qui les composent.

Le microbiote fécal, nouvel allié de la détection du cancer du pancréas ?

Si les analyses salivaires n’ont pas apporté beaucoup d’informations, l’analyse du microbiote fécal s’est quant à elle révélée particulièrement instructive et… porteuse d’espoir. En effet, 27 espèces bactériennes spécifiques de la maladie ont été identifiées et ont conduit à la construction d’un modèle statistique pour l’identification des patients atteints de cancer du pancréas, quel que soit le degré de gravité de leur maladie. La précision de la détection était encore plus grande en associant ce modèle avec l’utilisation d’un marqueur déjà existant et utilisé dans le cadre du cancer du pancréas (antigène carbohydrate CA 19-9) mais peu sensible et peu spécifique.).

Le microbiote intestinal

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Les chercheurs ont ensuite confirmé leur modèle de détection sur la seconde cohorte de 76 patients allemands, ainsi que sur 5792 patients de 18 pays différents souffrant de pathologies variées (AP, obésité, diabète, cancer colorectal…) : dans les 2 cas, les signatures du microbiote intestinal spécifiques de l’AP sont détectées avec précision. 

Des résultats porteurs d’espoir

Ces résultats sont très encourageants, et pourraient permettre de détecter le cancer du pancréas plus tôt et avec plus de précision, grâce à des méthodes de diagnostic s’appuyant conjointement sur l’analyse des selles des patients et sur les biomarqueurs déjà existants. En ouvrant la voie à de nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement, cette avancée scientifique va dans le sens d’un meilleur pronostic vital pour les patients.

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Postménopause : l'action bénéfique de l'estradiol sur le microbiote vaginal

Chez les femmes ménopausées, le traitement des symptômes génito-urinaires par de l’estradiol vaginal semble modifier positivement le micro-environnement vaginal. Avec de possibles effets bénéfiques sur le microbiote, bien plus efficaces qu’un simple traitement des symptômes.

Photo: Postménopause : l'action bénéfique de l'estradiol sur le microbiote vaginal

29% Seule 1 femme sur 4 âgée de 60 ans et plus indique que son médecin l’a sensibilisée à la question du microbiote vaginal et de son rôle (contre 35 % toutes catégories confondues)

Sécheresse vaginale, douleurs, démangeaisons : la période de postménopause peut rimer avec des symptômes génito-urinaires. Pour les soulager, de l'estradiol vaginal ou une crème hydratante sont souvent prescrits, même si l'impact de ces traitements sur le microenvironnement vaginal est mal compris.

Une étude comparative

En 2016-2017, 302 femmes post-ménopausées (âge moyen : 64 ans) souffrant d'un inconfort vulvo-vaginal modérée à sévère avaient participé à l'essai clinique multicentrique randomisé en double aveugle MsFLASH Vaginal Health Trial.

Objectif :

Comparer à 12 semaines l’effet d'un comprimé d'œstradiol vaginal de 0,01 mg (+ un gel placebo) ou d'un gel hydratant vaginal (+ un comprimé placebo) par rapport à un double placebo. Si, de manière surprenante, aucune différence significative dans la réduction des symptômes ressentis n’était alors observée, davantage de participantes du groupe œstrogène avaient un pH vaginal inférieur à 5 et plus de 5 % de cellules superficielles sur l'IMV (indice de maturation vaginale) que le groupe placebo à 12 semaines.

Fallait-il voir dans ces changements un effet bénéfique sur l’environnement vaginal allant au-delà de l'amélioration des seuls symptômes ? C’est ce que les chercheurs ont tenté de savoir via l’analyse post-hoc d’un sous-groupe de 144 patientes post-ménopausées.

Vers un microbiote vaginal plus sain ?

Après 12 semaines, le microbiote vaginal de 80 % des femmes du groupe estradiol était dominé par des communautés de Lactobacillus et de Bifidobacterium, contre seulement 36 % dans le groupe crème hydratante et 26 % dans le groupe placebo.

Autre changement observé chez les femmes du groupe œstradiol : une évolution de la composition des métabolites du fluide vaginal (changements significatifs pour plus d’1 métabolite sur 2 parmi les 171 testés), dont une augmentation du lactate, contribuant très certainement à la baisse accrue du pH dans ce groupe.

L'effet de l'œstradiol s’est avéré plus marqué chez les femmes présentant initialement un microbiote vaginal très diversifié (réputé moins sain), un pH élevé et un IMV faible. L'œstradiol pourrait donc stimuler l'activité métabolique des bactéries bénéfiques productrices d'acide lactique, tels que les lactobacilles et les bifidobactéries.

Plusieurs enseignements

  • L'utilisation de comprimés vaginaux d'estradiol semble entraîner des modifications profondes des microbiote et métabolome vaginaux.
  • Tandis que les bénéfices de l'hydratant à faible pH et du double placebo (effet lubrifiant) se limitent aux seuls symptômes : ils ne montrent pas d'impact significatif sur le microbiote vaginal ou le métabolome, malgré la baisse du pH vaginal qu’ils induisent.
  • Enfin, l’étude montre qu'une même baisse du pH consécutives à 2 types de traitements différents ne reflète pas nécessairement le même effet biologique sous-jacent, et que réduire le pH vaginal ne suffit pas à modifier le microbiote vaginal chez les femmes ménopausées. De quoi relativiser, selon les auteurs, l’intérêt des gels à pH équilibré.
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Cancer du pancréas : un diagnostic précoce non invasif grâce au microbiote fécal ?

Responsable d’un taux de mortalité particulièrement élevé (lié à un diagnostic tardif et des options thérapeutiques limitées) malgré un faible taux d’incidence, le cancer du pancréas est l’un des cancers les plus difficilement diagnosticables. Et si le microbiote permettait de changer la donne ?

Cancer du pancréas : un diagnostic précoce non invasif grâce au microbiote fécal ?

C’est en tout cas ce que suggèrent les travaux d’une équipe germano-hispanique publiés en 2022 dans la revue Gut. Partant du constat que des altérations des microbiotes oraux, fécaux et pancréatiques étaient associées à un risque augmenté d’adénocarcinome canalaire pancréatique (AP), les chercheurs ont souhaité explorer le potentiel des microbiotes salivaires et fécaux comme outils diagnostiques de la maladie. En effet, à date il n’existe qu’un marqueur du AP validé par la (sidenote: Food and Drug Administration Service de pharmacovigilance du gouvernement américain ) (mais peu sensible et spécifique) : l’antigène carbohydrate 19-9 (CA 19-9).

Des biomarqueurs diagnostic identifiés via 2 cohortes

En vue d’évaluer le potentiel des microbiotes salivaire & fécal comme potentiels biomarqueurs de diagnostic d’AP, les chercheurs ont effectué une analyse métagénomique (séquençage de l’ARNr 16S et shotgun), sur des échantillons fécaux et de salive provenant de 2 cohortes :

  • La première, (cohorte de prédiction), regroupe 136 patients espagnols répartis en 3 groupes (57 patients AP dont le traitement n’a pas débuté, 29 patients atteints de pancréatite chronique, 50 individus contrôle)
  • La seconde cohorte (validation) composée de 76 patients allemands (32 patients AP, 32 individus contrôle).

Enfin, la spécificité du modèle a été validée sur 5792 profils métagénomiques intestinaux issus de 25 bases de données publiques.

Le microbiote fécal : une meilleure performance de diagnostic

Le microbiote fécal s’avère plus performant que le microbiote salivaire pour identifier avec précision (AUROC= 0,84) les patients atteints d’AP en se basant sur un set de 27 espèces, et ceci, indépendamment de la phase de la maladie (cohorte espagnole de prédiction). La précision augmente (AUROC=0,94) lorsque l’on combine les analyses métagénomiques fécales à celle du marqueur sérique CA 19-9. Ces deux modèles ont été validés sur la cohorte indépendante allemande (0,83 AUROC) ainsi que sur des profils métagénomiques intestinaux provenant de 5792 patients de 18 pays différents et souffrant de pathologies variées (AP, obésité, diabète, cancer colorectal…) : dans les 2 cas, les signatures métagénomiques fécales spécifiques de l’AP sont détectés avec précision. Enfin, certaines espèces du modèle sont aussi retrouvées dans la tumeur pancréatique et les tissus non tumoraux.

Vers de nouvelles méthodes de diagnostic ?

Les résultats de cette étude sont porteurs d’espoir pour le diagnostic précoce du cancer du pancréas. Ils pourraient en effet conduire au développement d’une méthode de détection robuste, non invasive, spécifique de ce type de cancer, de bas coût et efficace dès les premiers stades de la maladie. Au-delà du diagnostic, les chercheurs supposent que ces bactéries spécifiques de l’AP ouvrent la voie à de nouvelles possibilités pour la prévention et l’intervention thérapeutique sur ce type de cancer.

Recommandé par notre communauté

"Très bien"  -@TuCao50982078 (De Biocodex Microbiota Institute sur X)

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Actualités Oncologie Gastroentérologie

Un régime méditerranéen, bon pour le corps, bon pour le cœur

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès dans le monde. Face à cette alerte rouge, mettons plus de « vert » dans nos menus ! Notre microbiote se charge de transformer les aliments d’origine végétale en bienfaits pour nos artères : tel est le principal enseignement d’une étude israélienne1 parue en dans Genome Medicine

Le microbiote intestinal L'alimentation Obésité Diabète de type 2
Un régime méditerranéen, bon pour le corps, bon pour le cœur

Préconisé par les sociétés savantes2,3, plébiscité par les consommateurs, le (sidenote: Régime méditerranéen Riche en fruits, légumes, céréales, oléagineux (noix) et poisson, pauvre en viande rouge, graisses saturées et produits laitiers. Lăcătușu CM, Grigorescu ED, Floria M, et al. The Mediterranean Diet: From an Environment-Driven Food Culture to an Emerging Medical Prescription. Int J Environ Res Public Health. 2019 Mar 15;16(6):942.   ) a fait la preuve de son efficacité pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires. Et s’il était encore plus « végétarien », serait-il encore meilleur pour nos artères ? De récentes études le suggèrent : en diminuant la part des protéines et graisses animales au profit de leur équivalents végétaux (noix, graines, légumineuses, huile d’olive…), l’incidence des infarctus, accidents vasculaires cérébraux et décès par maladie cardiovasculaire descend en flèche :  30 à 40 % de moins qu’avec une alimentation « standard ». 

Maladies cardiométaboliques et maladies cardiovasculaires, c’est quoi la différence ?

Les maladies cardiométaboliques comprennent les maladies cardiovasculaires et troubles métaboliques (obésité, diabète, résistance à l'insuline, stéatose hépatique non alcoolique…). Les maladies cardiovasculaires constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins (crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux…). Les principaux risques de maladies cardiométaboliques sont une mauvaise hygiène de vie (sédentarité, tabac et mauvaise alimentation).

(sidenote: Anne-Karien M de Waard, Monika Hollander, et al. the SPIMEU Project Group, Selective prevention of cardiometabolic diseases: activities and attitudes of general practitioners across Europe, European Journal of Public Health, Volume 29, Issue 1, February 2019, Pages 88–93   )

Lentilles Mankai et thé vert : les atouts cœur du régime Green-Med

Des chercheurs israéliens viennent de conforter ces résultats avec un régime méditerranéen plus « vert » concocté par leurs soins : le (sidenote: Green-Med “Green Mediterranean” régime Méditerranéen vert ) . Les 300 personnes rassemblées pour leur étude présentaient toutes une obésité abdominale et/ou un excès de graisses dans le sang, donc un risque cardiovasculaire. Elles ont suivi soit le Green-Med, soit un régime méditerranéen classique, soit une alimentation diététique « saine » standard. Toutes ont pratiqué une activité physique modérée. Les scientifiques ont également souhaité explorer les liens entre ces régimes et le microbiote intestinal ainsi que leur impact sur la perte de poids et différents déterminants du risque cardiométabolique : tour de taille, tension artérielle, (sidenote: Résistance à l’insuline Réponse altérée des cellules à l’action de l’insuline (hormone qui aide le corps à utiliser le sucre comme énergie), l’insulino-résistance se traduit par une mauvaise régulation du taux de sucre dans le sang. Sources :
Inserm. La résistance à l’insuline, une histoire de communication. 2018. 
Centers for disease control and prevention. Diabetes - Resources and Publications -Glossary 
)
, etc.

Les deux régimes méditerranéens, qui comptaient le même nombre de calories, étaient supplémentés en noix (28g par jour). Mais le régime Green-Med incluait :

Ces deux aliments contiennent par ailleurs des polyphénols reconnus pour intervenir sur le métabolisme des graisses4 et favoriser la perte de poids.

Un microbiote modifié et « allégé » en microorganismes et acides aminés liés au poids 

Au bout de 6 mois, les participants des trois groupes présentaient tous des modifications de leur microbiote intestinal. Mais le Green-Med a conduit à des changements encore plus substantiels, en particulier dans les espèces rares de microorganismes, propres à chaque personne et influencées par l’alimentation. Elle a engendré spécifiquement une augmentation des bactéries Prevotella, typique de la diète « végétarienne », et une réduction des Bifidobacteria, connue pour faciliter la perte de poids et améliorer le métabolisme des sucres. La production et l’absorption par ces microorganismes de certains acides aminés impliqués dans l’obésité et la résistance à l’insuline ont également diminué. 

Le microbiote intestinal

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Green-Med, le champion de la santé cardiovasculaire

Résultats : le Green-Med s’est hissé sur le haut du podium de la perte de poids (-6,5 % contre -5,4 % pour le régime méditerranéen et -1,6 % pour le régime standard). De plus, des améliorations ont été observées sur les marqueurs du risque cardiometabolique. Selon les analyses des chercheurs, ces bénéfices sont au moins en partie liés à l’impact du Green-Med sur le microbiote intestinal.

-6,5 % Green-Med

-5,4 % régime méditerranéen

-1,6 % régime standard

Ainsi, cette étude nous montre qu’une alimentation plus riche en végétaux préserve mieux notre santé cardiometabolique et que le microbiote intestinal participe activement à ses bienfaits.
Vous reprendrez bien une tasse de thé vert ?

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Dr. Wauters (lauréat belge 2018) : Microbiome duodénal & dyspepsie

À l’occasion de la Journée mondiale du microbiote (#WorldMicrobiomeDay), Biocodex Microbiota Institute donne la parole aux lauréats des bourses nationales.

Dr. Wauters, Lucas

Chercheur clinicien spécialisé en immunologie, microbiologie et essais cliniques, avec un intérêt particulier pour l’intestin grêle et la nutrition.

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Qu’est-ce que la bourse nationale vous a permis de découvrir dans votre domaine de recherche sur le microbiote ?

S’il est désormais généralement admis que le microbiote intestinal humain est un facteur clé pour notre santé, la présence d’un microbiote dans l’intestin grêle proximal ou le duodénum a été très peu étudiée. Grâce à la bourse nationale, nous avons pu étudier le microbiote luminal et de la muqueuse duodénale chez des volontaires en bonne santé et des malades souffrant de dyspepsie fonctionnelle. Chez les malades nous avons trouvé un lien entre certaines bactéries et les symptômes, tandis que chez les volontaires en bonne santé nous avons découvert une association entre les modifications bactériennes provoquées par les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et les effets secondaires potentiels de ces médicaments. 

 

Quelles sont les conséquences pour le patient ? 

La découverte d’éventuels biomarqueurs microbiens et de cibles thérapeutiques pourrait contribuer, à terme, au diagnostic de la dyspepsie fonctionnelle et au développement de traitements innovants pour cette maladie. De surcroit, les modifications microbiennes provoquées par les IPP représentent un argument de plus pour ne pas commencer ni continuer le traitement aux IPP sans une indication claire, et pour réduire leur prescription injustifiée.

Vous voulez en savoir plus sur le Dr. Wauters

À votre avis, quelle est la principale avancée scientifique de ces dernières années en lien avec le microbiote ? 

       Une meilleure caractérisation du microbiote intestinal en bonne santé, par exemple, les effets de la consistance des selles et le profilage quantitatif du microbiote (Vandeputte et al., Gut 2016 et Nature 2017) afin de définir les altérations du microbiote ayant vraiment un lien avec la maladie (et ne se limitant pas, par exemple, à des différences de temps de transit).

 

Pensez-vous que l’on assiste récemment à un regain d’intérêt pour le microbiote ?

       Oui, mais il faudrait davantage de normalisation pour pouvoir comparer les résultats de différentes études.

 

Quel conseil pourriez-vous nous donner pour prendre soin de notre microbiote ?

       Nourrir son intestin en consommant des aliments végétaux contenant des prébiotiques naturels.

 

Pourriez-vous nous raconter une anecdote ou une histoire surprenante en rapport avec vos recherches?

       Les échantillons de selles n’apportent pas d’informations détaillées sur le microbiote de l’intestin grêle, pour lequel les techniques optimales de prise d’échantillons sont encore à l’étude.

 

Quelle est selon vous la bactérie la plus fascinante ? 

       Lactobacillus, en raison de sa grande capacité de fermentation.  

 

Avez-vous à l’esprit une personne qui serait une source d’inspiration pour vous ? (dans le domaine de la recherche ? / en médecine ? / en général ?)

       Andreas Vesalius, pour sa remise en question courageuse des dogmes et pour les recherches originales qu’il mène à Louvain.

Lauréats de la Fondation

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Article Gastroentérologie

Pr. Elens (lauréate belge 2020) : Microbiome intestinal & pharmacothérapie immunosuppressive

À l’occasion de la Journée mondiale du microbiote (#WorldMicrobiomeDay), Biocodex Microbiota Institute donne la parole aux lauréats des bourses nationales.

Pr. Elens Laure

Professeur au Louvain Drug Research Institute, Service de pharmacométrie, pharmacogénomique et pharmacocinétique intégrées, Université Catholique de Louvain, Bruxelles, Belgique.


Le Professeur Laure Elens est une chercheuse biomédicale qui s’intéresse à l’importance des facteurs liés à l’hôte –dont le microbiote intestinal– pour expliquer les variations de la pharmacocinétique des médicaments. Pour cela, elle mène des recherches expérimentales et des études cliniques d’association génomique et elle utilise la modélisation pharmacométrique. 

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Qu’est-ce que la bourse nationale vous a permis de découvrir dans votre domaine de recherche sur le microbiote ?

La bourse nous a permis de mener des recherches sur la relation entre la composition du microbiote intestinal humain et certains marqueurs pharmacocinétiques de l’acide mycophénolique (MPA), un immunosuppresseur largement utilisé dans les greffes d’organes solides, dans une cohorte de 100 transplantés rénaux stables. Un premier dépistage au niveau du genre a révélé que 7 taxons étaient significativement corrélés à l’exposition au médicament caractérisée par l’aire sous la courbe de la concentration de MPA (AUC). Quatre de ces 7 genres montraient une différence systématique entre le groupe à faible exposition et les groupes à exposition moyenne et forte, ces différences restant significatives après correction pour tenir compte du taux de faux-positifs. Cette corrélation entre l’exposition au MPA et la composition du microbiote met en évidence une interaction potentielle. Elle suggère soit que le MPA a un impact sur la composition du microbiote soit, à l’inverse, que le microbiote intestinal affecte le recyclage entéro-hépatique du médicament, soit, ce qui est le plus probable, une combinaison des deux. 

 

Quelles sont les conséquences pour le patient ? 

Le contrôle de l’immunosuppression est un besoin critique chez les malades transplantés afin d´éviter une exposition incorrecte qui pourrait conduire à une réponse inadéquate au médicament, c’est-à-dire au rejet du greffon ou à un effet indésirable du médicament. S’agissant d’un traitement chronique, l’identification et la compréhension des facteurs affectant la pharmacocinétique des immunosuppresseurs sont capitales pour faire face à des pertes imprévues du contrôle thérapeutique. Notre étude constitue une première étape vers la démonstration du fait que le microbiote peut contribuer aux anomalies inexplicables observées dans la pratique clinique afin d’anticiper tout écart des paramètres pharmacocinétiques, facilitant ainsi la prise en charge clinique. 

Vous voulez en savoir plus sur Pr. Elens

À votre avis, quelle est la principale avancée scientifique de ces dernières années en lien avec le microbiote ? 

       L’importance du microbiote intestinal pour la santé métabolique humaine, la maladie et la pharmacothérapie, mais aussi le fait qu’il est capable de produire des neurotransmetteurs. D’ailleurs, cela me fait penser que d’une certaine façon il est capable de nous contrôler (comme le montre par exemple la réponse que je donne à votre question)😊).

 

Pensez-vous que l’on assiste récemment à un regain d’intérêt pour le microbiote ?

      Cela ne fait aucun doute. 

 

Quel conseil pourriez-vous nous donner pour prendre soin de notre microbiote ?

       Éviter le plus possible les antibiotiques et les aliments transformés. 

 

Quelle est selon vous la bactérie la plus fascinante ? 


       Je les trouve toutes fascinantes, chacune dans son style, mais si je dois en choisir une , ce sera Penicillium notatum car nous connaissons tous les répercussions qu’elle a eues sur la microbiologie depuis la découverte de la pénicilline par Sir A. Fleming. 

Lauréats de la Fondation

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Article Néphrologie