Fibromyalgie : bientôt un diagnostic fiable grâce au microbiote ?

Faute de méthode diagnostique fiable, le parcours des patientes souffrant de fibromyalgie est un long chemin de croix… et de douleurs.
Mais de récents travaux1 laissent espérer le possible développement d’un test simple comme une prise de sang.

Le microbiote intestinal
Photo: Fibromyalgie : bientôt un diagnostic fiable grâce au microbiote ?

Un récent article signe peut-être la fin prochaine de l’errance diagnostique de milliers de femmes atteintes de fibromyalgie, une maladie caractérisée par une douleur chronique diffuse, associée à une fatigue intense et à différents troubles, notamment du sommeil, et de l’humeur. En effet, aucun « marqueur » ne permet de poser de diagnostic, que ce soit une lésion de l’organisme (alors qu’une simple radio suffit à objectiver une fracture du tibia), ou un paramètre biologique (de même qu’une glycémie permet d’objectiver un diabète). Conséquence directe : la qualité de vie des patientes atteintes de fibromyalgie est particulièrement détériorée.

Fibromyalgie : une maladie presque exclusivement féminine

S’il existe une prédominance féminine, la fibromyalgie touche également les hommes, avec un ratio 9:1.2

Fibromyalgie : 5 bactéries en ligne de mire

De nouveaux travaux pourraient marquer un tournant décisif. Leur point de départ : la recherche de différences entre la composition du microbiote intestinal de 42 patientes souffrant de fibromyalgie et celui de 42 autres femmes saines. Résultat : parmi les 16 familles bactériennes qui variaient chez les femmes malades, trois bactéries étaient en berne, tandis que deux autres semblaient prendre leurs aises chez les femmes malades. Or, ces 5 espèces bactériennes ont un point commun : elles transforment des molécules appelées des acides biliaires primaires en (sidenote: Acides biliaires Les acides biliaires facilitent la digestion et l'absorption des lipides dans l'intestin. Ils exercent également des fonctions de type hormonal et sont impliqué divers processus métaboliques. Le microbiote intestinal va modifier les acides bilaires en retour les différents acides biliaires vont avoir un impact sur sa composition. Staels B, Fonseca VA. Bile acids and metabolic regulation: mechanisms and clinical responses to bile acid sequestration. Diabetes Care. 2009;32 Suppl 2(Suppl 2):S237-S245.  Li R, Andreu-Sánchez S, Kuipers F, Fu J. Gut microbiome and bile acids in obesity-related diseases. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab. 2021;35(3):101493.  ) secondaires (ABS).

0.2 à 6.6 % de la population adulte pourrait être concernée par la fibromyalgie.

Et justement, les auteurs observent des modifications dans la concentration en certains ABS dans le sang des patientes atteintes de fibromyalgie : par exemple, les taux d’acide α-muricholique sont en moyenne 5 fois plus bas chez les femmes malades ! Et ce n’est pas tout : plus l’acide α-muricholique est au plancher, plus la douleur, la fatigue et les scores de gravité des symptômes atteignent des sommets. En bref, un déséquilibre intestinal est associé à un taux sanguin d’un acide biliaire spécifique, et ceci associé à la gravité des symptômes chez les patientes souffrant de fibromyalgie.

La fibromyalgie ce n’est pas…

Du fait de son diagnostic complexe car les symptômes (douleurs, fatigue, troubles du sommeil…) sont parfois similaires à d’autres maladies3, la fibromyalgie peut être confondue avec :

  • La migraine
  • Le syndrome de l’intestin irritable
  • le syndrome de fatigue chronique

Bientôt un test de diagnostic ?

Conséquence directe de ces observations : il pourrait suffire de mesurer, via une simple prise de sang, la concentration en ces petits acides pour détecter avec précision les personnes atteintes de fibromyalgie. Et donc objectiver le diagnostic de cette maladie. Le modèle développé par les auteurs semble prometteur : il affiche une précision de 91,7%. De quoi alimenter l’espoir d’un futur diagnostic fiable… et la fin du calvaire pour des milliers de femmes.

Le microbiote intestinal

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Tout ce que vous devez savoir sur le microbiote et l'immunité

Les 1000 premiers jours de vie sont décisifs pour la croissance et le développement du bébé. Au cours de cette période, le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans le développement et l'éducation des différentes composantes du système immunitaire, tandis que celui-ci régule le fonctionnement de la symbiose entre hôte et microbiote. Examinons les différents outils et contenus disponibles afin de mieux comprendre l'interaction complexe entre le microbiote intestinal et l'immunité.

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Dermatite atopique : il faut sauver la peau du champignon Malassezia

Les champignons microscopiques qui peuplent notre peau participent aussi à sa santé. Ainsi, chez les patients souffrant de dermatite atopique sévère, le champignon Malassezia a perdu de sa superbe et concédé (trop ?) de son territoire à d’autres espèces1.

Le microbiote cutané Eczéma
Photo: Dermatite atopique : il faut sauver la peau du champignon Malassezia

Une peau sèche source de démangeaisons, des plaques rouges - notamment au niveau des plis - qui apparaissent par poussées : la dermatite atopique (DA) est une maladie inflammatoire de la peau qui toucherait près d’1 nourrisson sur 5. Si les années favorisent une évolution positive, on estime néanmoins qu’1 adulte sur 10 souffrirait de DA dans les pays développés.

1 sur 5 La dermatite atopique toucherait près d’1 nourrisson sur 5.

Pourquoi mon enfant, pourquoi moi ? La réponse est multiple, impliquant notamment l’hérédité (les enfants d’adultes touchés par la DA risquent davantage d’en souffrir également) et le système immunitaire. Mais pas seulement. Le microbiote cutané, cette communauté complexe de (sidenote: Micro-organismes Organismes vivants qui sont trop petits pour être vus à l'œil nu. Ils incluent les bactéries, les virus, les champignons, les archées, les protozoaires, etc… et sont communément appelés "microbes". What is microbiology? Microbiology Society.   ) (bactéries, champignons, parasites et virus) vivant sur notre peau, est également pointé du doigt.

Prévalence

La dermatite atopique toucherait jusqu'à 20% des nourrissons et 3 % des adultes dans le monde2, voire 10 % des adultes dans les pays développés3.

Malassezia en berne

Chez les patients souffrant de DA, certaines bactéries auraient tendance à être un peu trop présentes, à l’instar de Staphylococcus aureus, tandis que d’autres sont en berne, comme les Cutibacterium. Et qu’en est-il des champignons microscopiques ? La réponse était encore bien floue jusqu’à cette récente étude qui vient de montrer qu’en cas de dermatite sévère, la flore fongique de la peau diffère. Ainsi, le champignon Malassezia, qui prédomine largement lorsque la peau est saine, perd de sa superbe en cas de DA. Sa dominance s’est effritée et d’autres champignons comme Candida ou Debaryomyces en ont profité pour poser leurs valises. Ainsi, en cas de dermatite sévère, Malassezia ne règne plus en maître du royaume des champignons cutanés, ce qui se traduit par une plus grande diversité fongique.

D’ailleurs, il est possible que les évolutions des troupes bactériennes et fongiques soient liées. Ainsi, une plus forte présence de S. aureus pourrait favoriser la prolifération des Candida, ces deux microorganismes étant capables de synergies.

En lien avec la sévérité de la DA

Enfin, (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) cutané semble lié au degré de DA. A quelques exceptions près, le microbiote cutané d’un patient souffrant de DA non sévère se révèle globalement similaire à celui d’une peau saine. En revanche, les chercheurs montrent un clivage fort entre, d’un côté, les patients souffrant de DA sévère et, de l’autre, ceux avec une peau saine ou une DA légère à modérée. Notamment parce que Malassezia a été réduit à peau de chagrin…

Le microbiote cutané

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"Des informations très utiles réunies en un seul endroit !" Commentaire traduit de Владимир Владимиров (Repris de My health, my microbiota)

Sources

1. Schmid B, Künstner A, Fähnrich A et al. Dysbiosis of skin microbiota with increased fungal diversity is associated with severity of disease in atopic dermatitis. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2022 Jun 21.

2. Ellis SR, Nguyen M, Vaughn AR, et al. The Skin and Gut Microbiome and Its Role in Common Dermatologic Conditions. Microorganisms. 2019;7(11):550.

3. Langan SM, Irvine AD, Weidinger S. Atopic dermatitis. Lancet. 2020 Aug 1;396(10247):345-360.

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Dermatite atopique : le mycobiote cutané à la loupe

Un déclin du champignon Malassezia, une présence renforcée de staphylocoques et de candida : la dermatite atopique sévère va de pair avec une dysbiose prononcée des microbiotes cutanés fongique et bactérien.

Photo: Dermatite atopique : le mycobiote cutané à la loupe

Maladie inflammatoire de la peau, la dermatite atopique (DA) s’avère complexe et multifactorielle, avec des composantes génétiques (anomalies affectant le gène codant pour la filaggrine, qui participe à la barrière cutanée), immunitaires mais également microbiennes. Par exemple, la peau des patients atteints de DA présente en général une abondance accrue de Staphylococcus aureus. Mais qu’en est-il des communautés fongiques ? Une récente étude1 vient éclaircir cette zone d’ombre.

Moins de Malassezia en cas de dermatite atopique sévère

Des écouvillons de peau ont été prélevés chez 16 patients atteints de DA (9 cas de DA légère à modérée, 7 cas de DA sévère) et 16 individus sains, au niveau de 4 sites cutanés (pli antécubital, cou dorsal, glabelle et vertex). Pour suivre l’évolution par crise de la maladie, les prélèvements ont été réalisés à 3 dates (semaines 0, 2 et 4) pour les patients et 2 dates pour les témoins (semaines 0 et 4).

Prévalence

La dermatite atopique toucherait jusqu'à 20 % des nourrissons et 3 % des adultes dans le monde2, voire 10 % des adultes dans les pays développés3.

Bilan de l’analyse des 320 écouvillons : le champignon Malassezia (et notamment les espèces M. restricta et M. globosa) prédomine chez tous les sujets, sains ou malades. Mais chez les patients souffrant de DA sévère, cette dominance s’effrite à la faveur de champignons comme Candida ou Debaryomyces, ce qui se traduit par une plus grande diversité fongique.
Côté bactéries, les Cutibacterium sont en berne, tandis que les Staphylococcus, et en particulier S. aureus et S. epidermidis, se font plus présents. La plus forte présence de S. aureus pourrait favoriser la prolifération des Candida, une activité synergique entre les deux microorganismes ayant précédemment été démontrée.
Enfin, durant les 4 semaines d’observation, les microbiotes fongiques et bactériens n'ont pas évolué, quel que soit le site cutané.

En lien avec la sévérité de la DA

L’étude montre également un lien entre la dysbiose cutanée et le degré de la DA : les communautés bactériennes et fongiques des patients souffrant de DA sévère différaient significativement de celles des patients atteints de formes légères à modérées et des témoins. Les communautés cutanées de ces deux derniers groupes (formes légères à modérées et témoins) se révèlent d’ailleurs globalement similaires, à quelques exceptions bactériennes près (davantage de staphylocoques et moins de cutibactéries dans la DA légère à modérée versus l’absence de DA). Ainsi, une dysbiose prononcée du microbiote s’avère caractéristique des formes sévères, mais pas des formes moins prononcées de dermatite.

Une peau sous triple influence : Intestin, Cerveau et Microbiote cutané

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Sources

1. Schmid B, Künstner A, Fähnrich A et al. Dysbiosis of skin microbiota with increased fungal diversity is associated with severity of disease in atopic dermatitis. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2022 Jun 21.

2. Ellis SR, Nguyen M, Vaughn AR, et al. The Skin and Gut Microbiome and Its Role in Common Dermatologic Conditions. Microorganisms. 2019;7(11):550.

3. Langan SM, Irvine AD, Weidinger S. Atopic dermatitis. Lancet. 2020 Aug 1;396(10247):345-360.

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Ménopause : de nouvelles perspectives en lien avec le microbiote ?

De récentes publications scientifiques apportent de nouvelles informations mettant en lumière le rôle clé du microbiote dans la santé des femmes. Le Biocodex Microbiota Institute lance une série d’interviews d’experts consacrées au microbiote, aux femmes et à la santé. Quel est l’état actuel des connaissances sur la santé des femmes et le microbiote ? Que reste-t-il encore à découvrir ?

Premier acte : la ménopause et le microbiote. Le professeur Ina Schuppe Koistinen, chercheuse spécialisée dans le microbiote, nous dit tout sur cette question !

Le microbiote vaginal Le microbiote intestinal Les pathologies infectieuses urinaires Les probiotiques
Menopause: new insights coming from microbiota?

Qu’est-ce que la ménopause ? À quel moment se produit-elle ? Quels en sont les principaux symptômes ?

La ménopause est le moment de la vie des femmes qui marque la fin de leur période de fertilité, même si dans la plupart des cas il leur reste de nombreuses années à vivre. La ménopause est définie rétrospectivement : une femme est ménopausée lorsque 12 mois se sont écoulés depuis sa dernière menstruation.

Ménopause : signes et symptômes

Les signes et les symptômes de la transition ménopausique peuvent varier considérablement d’une femme à une autre. De nombreuses femmes connaissent des menstruations irrégulières avant qu’elles ne cessent totalement. Parmi les autres symptômes, citons les bouffées de chaleur, les frissons, les sueurs nocturnes, les troubles du sommeil ou encore les sautes d’humeur. Les faibles taux d’hormones sexuelles augmentent les signes de vieillissement tels que l’amincissement des cheveux, la peau sèche et la flaccidité des seins. Les principaux symptômes génito-urinaires sont l’atrophie et la sécheresse vaginales.

La transition ménopausique se déroule sur une période de plusieurs années et débute à un âge compris entre 40 et 50 ans. Au cours de cette période, encore appelée « périménopause », les ovaires réduisent leur production d’hormones sexuelles féminines, à savoir, l'œstradiol et la progestérone. Après la dernière menstruation, les follicules ovariens sont épuisés et les taux d’hormones sexuelles restent faibles. Il ne faut toutefois pas oublier que, selon leur propre témoignage, de nombreuses femmes considèrent que la meilleure partie de la vie commence après 50 ans car elles peuvent enfin profiter davantage de leur liberté sans avoir à se soucier des règles, des (sidenote: Symptômes prémenstruels Il s’agit des symptômes que les femmes peuvent ressentir au cours des semaines précédant les règles (seins douloureux, sautes d’humeur, irritabilité, dépression, fatigue…) Gudipally PR, Sharma GK. Premenstrual Syndrome. 2022 Jul 18. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2022 Jan ) ou encore des grossesses.

Comment évolue le microbiote vaginal lors de la ménopause ?

I. S.-K. : Tout au long de la période de fertilité, le microbiote vaginal des femmes en bonne santé est dominé par l’espèce (sidenote: Lactobacilles Bactérie en forme de batônnet, dont la caractéristique principale est de produire de l’acide lactique. C’est pour cela que l’on parle de « bactéries lactiques ».  Ces bactéries sont présentes chez l’homme au niveau des microbiotes oral, vaginal, intestinal, mais aussi sur les plantes ou chez les animaux. On peut les consommer dans les produits fermentés : produits laitiers comme certains fromages et yaourts, mais aussi des d’autres types d’aliments fermentés : les cornichons, la choucroute etc.. Les lactobacillus sont aussi consommés dans les probiotiques, certaines espèces étant reconnues pour leurs propriétés bénéfiques.     W. H. Holzapfel et B. J. Wood, The Genera of Lactic Acid Bacteria, 2, Springer-Verlag, 1st ed. 1995 (2012), 411 p. « The genus Lactobacillus par W. P. Hammes, R. F. Vogel Tannock GW. A special fondness for lactobacilli. Appl Environ Microbiol. 2004 Jun;70(6):3189-94. Smith TJ, Rigassio-Radler D, Denmark R, et al. Effect of Lactobacillus rhamnosus LGG® and Bifidobacterium animalis ssp. lactis BB-12® on health-related quality of life in college students affected by upper respiratory infections. Br J Nutr. 2013 Jun;109(11):1999-2007. ) qui protège le vagin contre la prolifération d’autres organismes.

La composition du microbiote vaginal dépend de l'œstrogène, qui favorise la prolifération des cellules épithéliales vaginales et augmente le stockage de glycogène, le principal nutriment indispensable au développement des lactobacilles. Avec la baisse des taux d'œstrogène au cours de la transition ménopausique, le microbiote se diversifie et les lactobacilles deviennent moins abondants1,2.

Quelles sont les missions des lactobacilles ?

Les lactobacilles maintiennent un pH vaginal faible grâce à la production d’acide lactique et d’antimicrobiens tels que le H2O2 et les bactériocines. Ils participent également à la lutte pour les nutriments, adhèrent fermement à la muqueuse et modulent le (sidenote: Immunité innée et adaptative Le corps humain assure sa protection grâce à 2 types de mécanismes de défense : l’immunité innée et l’immunité adaptative. L’immunité innée est la première ligne de défense contre les agents infectieux, c’est une réaction immédiate. Tandis que l’immunité adaptative intervient plus tardivement, mais procure une protection durable. Janeway CA Jr, Travers P, Walport M, et al. Immunobiology: The Immune System in Health and Disease. 5th edition. New York: Garland Science; 2001. Principles of innate and adaptive immunity. ) local afin de protéger le vagin contre les infections.

Le microbiote vaginal

Comment en prendre soin ?

Les infections urinaires sont fréquentes chez les femmes ménopausées. Quel est le lien avec le microbiote ?

I. S.-K. : Après la ménopause, les femmes contractent fréquemment des infections urinaires. Les données cliniques3 indiquent que l'œstrogène a un impact sur la pathogénèse de ces infections. Les faibles taux d'œstrogène donnent lieu à des modifications structurelles (par ex., augmentation du volume d’urine résiduel), en plus des changements du microbiote vaginal décrits ci-dessus. Ces deux effets constituent des facteurs de risque bien connus d’infections urinaires. L’application locale de suppléments d'œstrogène peut permettre de contrecarrer ces changements, au moins en partie, en restaurant un microbiote vaginal dominé par les lactobacilles et en améliorant la prolifération des cellules épithéliales au sein de l’appareil urinaire4.

La ménopause peut-elle affecter le microbiote intestinal ?

I. S.-K. : Dans les revues scientifiques on trouve très peu d’études décrivant les modifications qui se produisent au sein du microbiote intestinal après la transition ménopausique. Jusqu’à présent, les données5 correspondant aux échantillons de moins de 200 femmes ont été analysées afin d’étudier les effets de la ménopause sur le microbiote intestinal, et très peu de modifications ont été détectées. Des études de meilleure qualité portant sur des échantillons de milliers de femmes sont nécessaires pour décrire ces effets et pour mieux les comprendre.

Le microbiote intestinal

Pourquoi est-ce si important pour votre santé ?

Auriez-vous un conseil à donner pour mieux prendre soin de son microbiote (vaginal, intestinal) au cours de cette période ?

I. S.-K. : Je conseille de prendre soin de sa santé en général et d’adopter un mode de vie favorisant la bonne santé du microbiote. Prendre soin du microbiote intestinal aide à maintenir un vagin en bonne santé. Suivez un régime alimentaire varié, riche en fibre et en aliments fermentés, restez physiquement active et profitez de la nature. Ne fumez pas, limitez votre consommation d’alcool et évitez de prendre des antibiotiques dans la mesure du possible.

L'alimentation

La diversité et la qualité de notre bol alimentaire contribuent à l'équilibre d…

En ce qui concerne le microbiote vaginal, évitez de vous laver la vulve avec du savon et des antiseptiques et ne vous rincez jamais le vagin avec des parfums ou des détergents puisque celui-ci se nettoie lui-même en permanence avec ses propres sécrétions. Faites votre toilette intime à l’eau tiède ou utilisez des produits d’hygiène ne contenant ni parfum ni savon. Utilisez de l’huile minérale neutre pour lubrifier les muqueuses sensibles de votre vulve. Ayez des rapports sexuels protégés et, si vous souffrez de sécheresse vaginale, utilisez des lubrifiants lors des rapports et pensez à appliquer localement une crème à base d'œstrogène.

N’hésitez pas à contacter votre gynécologue si vous ressentez des symptômes aigus de transition ménopausique qui affectent votre qualité de vie.

L’hormonothérapie sert à traiter les affections et les symptômes liés à la ménopause. Les prébiotiques et les probiotiques sont-ils à même de compléter ce traitement ?

I. S.-K.: Il a été prouvé que le microbiote vaginal des femmes suivant un traitement hormonal substitutif après la ménopause est dominé par les lactobacilles et présente une composition similaire à celui des femmes non ménopausées. En d’autres termes, le traitement hormonal substitutif a un effet positif sur le microbiote vaginal proprement dit.

Probiotiques

Informations essentielles pour les comprendre et les choisir correctement

Les prébiotiques et les probiotiques pourraient aider à restaurer l’état du microbiote vaginal tel qu’il était avant la ménopause. Pour cela, il faudrait utiliser des probiotiques contenant les souches appropriées de Lactobacillus crispatus qui sont associées à une bonne santé vaginale.

Découvrez l'interview du professeur Ina Schuppe Koistinen :

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Surveiller la progression de l’hépatite B par l’analyse du microbiote, c’est possible !

L’évolution de l’hépatite B chronique à la cirrhose et au redouté carcinome hépatocellulaire s’accompagne d’une dysbiose intestinale spécifique à chaque stade, révèle une étude parue dans Frontiers in Microbiology. Les signatures bactériennes associées pourraient servir de biomarqueurs pour le suivi non invasif de la maladie.

On parle aujourd’hui d’« axe intestin-foie ». Issus de la même couche germinale, le foie et les intestins sont en effet connectés au niveau anatomique et fonctionnel, en particulier par la sécrétion biliaire et le système porte hépatique. De plus, les preuves d’une association entre l’hépatite B et des altérations de la composition du microbiote intestinal s’accumulent. Cependant, aucune étude n’avait exploré ces modifications au fil de la progression de la maladie, de la forme chronique à la cirrhose puis au carcinome hépatocellulaire.

Une équipe a donc mené une méta-analyse systématique sur les résultats de séquençage 16S (provenant de base de données publiques), issues d’échantillons fécaux prélevés chez des patients infectés par le VHB à tous les stades de la maladie hépatique. Les signatures de microbiote éventuellement identifié ont été ensuite validées chez des cohortes indépendantes (23 patients souffrant d’hépatite B chronique, 20 patients cirrhotiques, 22 patients avaient un carcinome hépatocellulaire et 15 contrôles).

296 millions de personnes vivaient avec une hépatite B chronique dans le monde en 2019.

820 000 décès La progression de la maladie a engendré 820 000 décès. Les régions Afrique et Pacifique occidental, dont la Chine, sont particulièrement touchées par ce fléau.

(sidenote: Hepatitis B WHO (2017) )

Des signatures de microbiote en fonction de la progression

Les chercheurs ont identifié 13 genres bactériens qui différaient à chacune des étapes de la maladie hépatique, cohérents entre les jeux de données publiques et les cohortes de validation. Si les genres Monoglobus et Colidextribacter étaient plus présents chez les contrôles sains, les espèces appartenant à la famille des Lachnospiraceae étaient spécifiquement augmentés en cas d’hépatite B chronique alors que les Bilophia avaient réduit. Les genres Prevotella et Oscillibacter étaient diminués en cas de cirrhose, Coprococcus et Faecalibacterium dans le carcinome hépatocellulaire. Selon les auteurs, ces résultats indiquent une diminution de taxons clés du microbiote intestinal à chaque stade de la maladie, et une dysbiose de plus en plus prononcée au fur et à mesure que la maladie s’aggrave. 

Leurs analyses corroborent les résultats de précédentes études : Monoglobus, Colidextribacter et Bilophila ont été associés à une protection contre l’inflammation et/ou les lésions hépatiques et Prevotella et Oscillibacter se sont révélés diminués dans les hépatites alcooliques sévères. De plus, Coprococcus et Faecalibacterium produisent du butyrate dont la déplétion altèrerait la perméabilité intestinale et augmenterait la translocation de bactéries favorisant les cancers.

De nouveaux biomarqueurs non invasifs ?

L’utilisation de ces 13 genres bactériens révèle une puissance diagnostique permettant de distinguer tous les stades de la maladie, avec plus ou moins de précision, (confirmé sur les données issues des bases de données, et sur les cohortes indépendantes). Ces signatures microbiennes pourraient servir de biomarqueurs pour le suivi non invasif de l’hépatite B estiment les chercheurs mais aussi contribuer à la mise au point de thérapies basées sur le microbiote intestinal.

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Actualités Gastroentérologie

Centenaires : et si le secret de leur longévité se trouvait dans le microbiote intestinal ?

Vivre longtemps et en bonne santé ? Une question de génétique, d’environnement et de mode de vie. Mais encore ? La recherche scientifique tente de démêler les interactions complexes entre ces facteurs pour comprendre le vieillissement et peut-être le ralentir. Dans cette quête, l’étude du microbiote intestinal des heureux centenaires de la planète apporte de précieux éléments de réponse. Exemple en Sardaigne.

Le microbiote intestinal L'alimentation
Centenarians: does the secret of their longevity lie in the gut microbiota?

Tout au long de notre vie, notre corps se modifie, y compris notre microbiote intestinal, au point que les espèces qui le composent permettraient de définir notre âge. On sait que le microbiote intestinal s’altère avec l’âge en perdant de sa diversité et en se déséquilibrant (ce que l’on appelle la « dysbiose »), ce qui pourrait participer au processus de vieillissement. A contrario, le maintien d’un microbiote équilibré pourrait préserver le bon fonctionnement du métabolisme et du système immunitaire, mais aussi contribuer à la lutte contre l’inflammation et le déclin de la santé cognitive et osseuse.

Détour dans une « zone bleue », paradis de la longévité


Puisque le microbiote intestinal est impliqué dans le vieillissement, ne pourrait-on pas en apprendre beaucoup de celui des personnes qui vivent très longtemps et en bonne santé ? Pour répondre à cette question, des chercheurs italiens1 se sont rendus dans le sud de la Sardaigne, une région privilégiée pour l’étude des centenaires. Comme dans les autres « zones bleues » du monde, on y retrouve des hommes dont la longévité dépasse la moyenne (alors que les femmes ont une plus longue espérance de vie) tout en restant en bonne condition physique2. Leurs objectifs : déterminer des particularités du microbiote intestinal associées à une longévité exceptionnelle, mais aussi évaluer la part d’héritabilité du microbiote à la descendance et l’impact de facteurs environnementaux comme l’alimentation.

Des centenaires qui voient la vie en bleu

Les « zones bleues » du monde sont4 : 

  • Les villages de montagne de Sardaigne ;
  • L’Ile grecque d’Ikaria ;
  • La péninsule de Nicoya au Costa Rica ;
  • L’Ile japonaise d’Okinawa ;
  • Loma Linda, en Californie, où vit une communauté d’adventistes.

La flore intestinale des centenaires dans la fleur de l’âge 

Les chercheurs ont analysé le microbiote intestinal d’un groupe de 46 fringants centenaires et nonagénaires, et l’ont comparé à celui d’un groupe témoin de 46 personnes plus jeunes (40-60 ans) et en bonne santé. Ils ont également comparé le microbiote intestinal de 7 centenaires avec celui de leurs enfants. 

Ils ont découvert que le microbiote intestinal des centenaires se caractérisait par une forte présence de bactéries de la famille des Verrucomicrobia, notamment de l’espèce Akkermansia muciniphila. Cette bactérie est reconnue pour contribuer - entre autre- au maintien de l’intégrité de la barrière intestinale, l’immunité et la santé métabolique. Alors que le microbiote intestinal des plus jeunes était dominé par la famille des Bacteroidetes et en particulier, du genre Bacteroides, celui des nonagénaires était associé aux Actinobacteria, notamment aux bifidobactéries. De plus, le microbiote intestinal des centenaires était plus proche des plus jeunes que celui des nonagénaires.

Selon les chercheurs, le microbiote intestinal des centenaires présente une communauté microbienne harmonieusement équilibrée. Il compte des espèces associées à la santé intestinale qui s’opposent à l’action des pathogènes et ont un effet anti-inflammatoire bénéficiant à tout l’organisme. De plus, sa richesse et sa complexité lui permettent de s’adapter aux perturbations environnementales.

Génétique et mode de vie agissent de concert

L’étude a enfin montré que le microbiote intestinal des centenaires et celui de leurs enfants étaient relativement similaires. Ces derniers pourraient donc hériter de caractéristiques du microbiote, mais aussi d’habitudes de vie familiales en particulier alimentaires, prédisposant à la longévité. Par ailleurs, une corrélation entre les espèces du microbiote intestinal liées à la longévité et l’adhésion à un régime méditerranéen a bien été retrouvée. Encore une démonstration des bienfaits de cette alimentation riche en fibres et anti-oxydants !

« Bien-vieillir » : une recette à trois ingrédients

Notre façon de vieillir dépend du patrimoine génétique hérité de nos parents, mais aussi de notre environnement et de notre mode de vie quotidien : alimentation, tabac, activité physique, conditions de travail… Une alimentation saine joue par exemple un rôle majeur dans l’équilibre du microbiote intestinal et la santé : ainsi chez les personnes âgées, la diète méditerranéenne diminue le risque de fragilité et favorise une meilleure santé.

Recommandé par notre communauté

"Intéressant." Commentaire traduit de Bev Hansen (Repris de My health, my microbiota)

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Actualités

Association entre les MICI et la présence de quantités importantes de microplastiques dans les selles

Par le Dr Alberto Caminero
Département de Médecine, Institut de recherche Farncombe sur la santé digestive de la famille, Université McMaster, Hamilton, Canada

Dans une récente étude, les scientifiques ont révélé que les personnes qui présentaient une concentration élevée de microplastiques (MP) dans leurs fèces étaient plus susceptibles d’être atteintes d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Cela est-il suffisant pour établir un lien de causalité ?

Que pensez-vous des hypothèses des chercheurs suggérant que l’exposition aux microplastiques pourrait être liée à la pathogénie des MICI ou que les MICI exacerbent la rétention des MP ?

Près de 71 % des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) pensent que l’alimentation influence leurs symptômes et 81 % suivent des régimes d’éviction alimentaire lors des phases de rémission. Toutefois, les recommandations alimentaires actuelles sont confuses et contradictoires. Dans cette étude, dirigée par le Dr Yan Zhang, les auteurs ont émis l’hypothèse que les microplastiques (MP) pourraient contribuer au développement des MICI. Les MP sont de petites particules de plastique (diamètre < 5 mm) et sont considérés comme un problème environnemental majeur compte tenu de la surconsommation actuelle de plastiques. Les MP sont largement distribués, facilement ingérés à notre alimentation, voire inhalés, et ils pourraient s’accumuler dans divers organes du fait de leur petite taille et de leur faible taux de dégradation. Même si les études précliniques ont évoqué les effets néfastes des MP sous forme de troubles du métabolisme et d’inflammation, leur impact sur la santé humaine n’a pas encore été entièrement élucidé. Dans cette étude, les auteurs ont recueilli les fèces de volontaires sains et de patients atteints de MICI et ont analysé la concentration de MP. Les auteurs ont montré une concentration de MP fécaux plus élevée chez les patients atteints de MICI que chez les volontaires sains. Il est intéressant de noter que la concentration de MP a montré une corrélation positive avec la sévérité de la maladie, suggérant que les MP pourraient être des facteurs déclenchants de l’activation clinique dans les MICI tout en évoquant un lien possible entre l’alimentation et l’inflammation. De fait, les auteurs ont rapporté que les patients qui avaient une quantité plus importante de MP fécaux consommaient davantage de produits conditionnés en emballages plastiques. Même s’il a été suggéré que les MP pourraient traverser la barrière intestinale pour se retrouver dans la circulation sanguine et avoir un impact potentiel sur la santé, les résultats ne sont que préliminaires et davantage d’informations sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions concernant les patients. Indépendamment de l’impact des MP sur le tube digestif, cette étude alerte sur les inquiétudes mondiales concernant l’utilisation actuelle importante de plastiques, sur les implications qu’elle pourrait avoir pour la santé humaine au travers de la chaîne alimentaire mais aussi des matières premières et des produits agricoles et sur la nécessité urgente de réduire l’usage des plastiques.

Que conseilleriez-vous aux patients souffrant de MICI concernant l’exposition aux microplastiques ?

Les résultats doivent être pris avec précaution, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’augmentation rapportée des MP fécaux dans les MICI et les implications en termes de sévérité clinique. Même si la consommation alimentaire semble être l’hypothèse la plus plausible, de nombreux facteurs démographiques, méthodologiques ou cliniques pourraient expliquer cette augmentation. Il serait intéressant de voir si ces observations s’appliquent à d’autres pays que la Chine, où les MICI sont en augmentation. Les patients atteints de MICI présentent également une altération du microbiome intestinal, de l’absorption, de la perméabilité et de la motricité intestinales ainsi qu’une consistance des selles différente, des facteurs qui peuvent tous influencer l’excrétion des MP. En effet, le microbiome intestinal est un écosystème complexe et divers comprenant des microbes capables de digérer différents composants, y compris les MP, et les patients atteints de MICI présentent une altération du microbiome. De plus, les patients consomment fréquemment différents médicaments ou bioproduits (vitamines, probiotiques, etc.) pour traiter leurs symptômes et cela pourrait également avoir un impact indirect sur les MP fécaux. Enfin, l’alimentation influence la symptomatologie des MICI ; or il existe une fausse idée reçue selon laquelle les aliments ultra-propres, qui sont souvent conditionnés en emballages plastiques ou en bouteilles (voir la consommation accrue d’eau en bouteille ces dernières décennies), sont bénéfiques. Les choix alimentaires des patients pourraient ainsi potentiellement inclure davantage d’aliments emballés sous plastique. Je conseillerais aux patients de suivre les régimes alimentaires traditionnels et bien tolérés, de privilégier les aliments faits maison et naturels et d’éviter les aliments à la fois ultra-transformés et conditionnés en emballages plastiques. La réduction du plastique est également bénéfique pour notre planète !

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Parole d’expert

Microbiote vaginal # 16

Par le Pr. Satu Pekkala
Chercheur à l’Académie de Finlande, Faculté des sciences du sport et de la santé, Université de Jyväskylä, Finlande

Microbiota 16 vaginal microbiota

GONORRHÉE CHEZ LA FEMME : UN LIEN ENTRE MICROBIOTE VAGINAL ET SYMPTÔMES ?

Lovett A, Seña AC, Macintyre AN, et al. Cervicovaginal Microbiota Predicts Neisseria gonorrhoeae Clinical Presentation. Front Microbiol 2022; 12: 790531.

Chaque année, près de 90 millions de cas de gonorrhée sont recensés dans le monde. Chez la femme, l’infection du tractus génital inférieur par Neisseria gonorrhoeae a des conséquences très variables, allant de l’absence totale de symptômes à la cervicite. Si l’on ne sait pas quels facteurs expliquent cette variabilité, le microbiote cervico-vaginal pourrait être incriminé. En effet, une équipe a récemment montré que le microbiote cervico- vaginal prédit la présentation clinique de la gonorrhée chez la femme.
Ces résultats sont ceux d’une étude pilote menée aux États-Unis auprès de 19 patientes infectées par N. gonorrhoeae, dont 10 étaient symptomatiques et 9 asymptomatiques. La plupart de ces patientes étaient afro-américaines, une population dont le microbiote est plus fréquemment pauvre en lactobacilles comparativement aux femmes caucasiennes. Chez ces 19 patientes, Neisseria spp. ne représentait que 0,24 % des bactéries présentes, que ce soit chez les patientes symptomatiques ou asymptomatiques. La moitié des patientes de chaque groupe présentaient également des co-infections par Chlamydia trachomatis et/ou Trichomonas vaginalis.
Le microbiote cervico-vaginal des patientes asymptomatiques sans co-infection contenait plus fréquemment des communautés microbiennes dominées par des lactobacilles (92,2 % des bactéries en moyenne) comparativement aux patientes symptomatiques non coinfectées (21,6 %).
En revanche, les femmes symptomatiques présentaient des communautés microbiennes caractérisées par des taxons bactériens plus divers et plus hétérogènes. Elles étaient composées d’un mélange de bactéries anaérobies associées à la vaginose bactérienne (VB) : Prevotella, Sneathia, Mycoplasma hominis et Bacterial Vaginosis-Associated Bacterium- 1 (BVAB1)/Candidatus Lachnocurva vaginae.
Ces résultats ne sont que ceux d’une étude pilote basée sur un petit échantillon. Il s’agit d’une première étape cruciale, mais d’autres études sont nécessaires pour évaluer l’éventuel effet protecteur d’un microbiote vaginal dominé par Lactobacillus contre l’infection à N. gonorrhoeae.

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Revue de presse