L’horchata, une « super boisson » pour le microbiote intestinal

Un grand verre d’horchata chaque matin pendant 3 jours suffit à améliorer l’équilibre bactérien du microbiote intestinal. C’est ce que suggère une étude menée par des chercheurs de Valence en Espagne.

Le microbiote intestinal L'alimentation
“Super drink” horchata and its effects on the gut microbiota

Elle a la couleur du lait, la texture du lait, mais ce n'est pas du lait. Préparée à base de tubercules de souchets, l’horchata de chufa est une boisson espagnole typique de Valence (Espagne). Cette boisson n’a pas uniquement des vertus rafraîchissantes. Elle favoriserait aussi la prolifération de bactéries intestinales bénéfiques pour la santé.

De l’horchata, oui, mais pas n’importe laquelle !

En Espagne, l’horchata est souvent vendue en bouteille sous forme stérilisée, sucrée et additionnée d’émulsifiants, de stabilisants et d’arômes. Ne comptez pas sur ce type de produit ultra-transformé pour améliorer l’état de votre microbiote ! Pour profiter des vertus de l’horchata – et du souchet-, il faudra que celle-ci soit fraîche (ni stérilisée, ni pasteurisée), non sucrée et exempte d’additifs. Les émulsifiants sont en particulier soupçonnés d’augmenter le pouvoir pathogène de certaines bactéries et de favoriser l’inflammation de l’intestin1. Alors, avant d'en boire un verre, vérifiez bien la recette et privilégiez le fait-maison !

Pour parvenir à ce constat, des chercheurs du Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC) ont demandé à 31 adultes en bonne santé de boire chaque matin pendant 3 jours au petit déjeuner un verre d’horchata, soit 300 ml. Les scientifiques ont recueilli les selles des volontaires avant et après expérimentation.
Objectif : analyser les effets de l’horchata sur les bactéries du microbiote intestinal.

Des effets similaires à ceux d’une alimentation riche en fibres

Les résultats montrent que le microbiote intestinal de l’ensemble des volontaires avait été modifié positivement par l’horchata2

De manière générale, les nouveaux profils bactériens étaient similaires à ceux de personnes ayant une alimentation riche en végétaux ou proche du (sidenote: Régime méditerranéen Riche en fruits, légumes, céréales, oléagineux (noix) et poisson, pauvre en viande rouge, graisses saturées et produits laitiers. Lăcătușu CM, Grigorescu ED, Floria M, et al. The Mediterranean Diet: From an Environment-Driven Food Culture to an Emerging Medical Prescription. Int J Environ Res Public Health. 2019 Mar 15;16(6):942.   ) . Au sein du microbiote intestinal des volontaires, les chercheurs ont noté la présence en abondance de bactéries productrices de butyrate, un (sidenote: Acides Gras à Chaîne Courte (AGCC) Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau. Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25. ) (AGCC) connu pour ses nombreux bienfaits sur la santé. 

Une boisson royale

La légende raconte que le nom aurait été donné par Jacques 1er d’Aragon au XIIIe siècle qui dégustant la fameuse boisson offerte par une jeune valencienne aurait déclaré « açò no és ilet, açò és or, xata ! » (ceci n’est pas du lait, c’est de l’or !).

Sources.

Mexique vs Espagne, à chacun sa recette

Lors de votre prochain voyage, voici quelques conseils pour éviter l’incident diplomatique… et passer votre commande d’Horchata en toute sérénité. L’horchata de chufa est une boisson traditionnelle de Valence composée de tubercules réhydratés de souchets comestibles. A ne pas confondre avec l’horchata mexicaine qui est à base de riz, de lait et de cannelle.

Sources.

Il apparaissait également que les changements observés étaient dépendants du profil bactérien de départ. Ainsi, deux grands groupes de microbiote pouvaient être distingués après consommation de la boisson : l’un enrichi en Akkermansia, Christenellaceae et Clostridiales et l’autre avec une présence remarquable de Faecalibacterium, Bifidobacterium et Lachnospira. Un certain nombre de ces bactéries sont déjà connues pour leurs effets bénéfiques :

Une teneur élevée en amidon résistant et en polyphénols : viva la chufa !

Comment expliquer ces changements ? 

Les tubercules de souchet (Cyperus esculentus ou noix tigrées), à partir desquels on fabrique l’horchata, présentent une teneur relativement élevée en amidon résistant. Ce composé pourrait, selon les chercheurs « nourrir » certaines bactéries bénéfiques, comme Akkermansia, Lactobacillus ou Bifidobacterium, et ainsi favoriser leur développement. 

Le souchet (chufa, en espagnol) contient également de nombreux polyphénols qui contribuent à freiner la prolifération d’autres espèces bactériennes grâce à leur action antimicrobienne.

Le microbiote intestinal

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Insomnie chronique et risque cardiométabolique : le microbiote intestinal et les acides biliaires impliqués ?

Alors qu’elle atteint 10 à 20% de la population dans le monde, l’insomnie chronique est associée à une augmentation du risque de maladies cardiométaboliques. Des particularités dans la composition du microbiote intestinal et le métabolisme des acides biliaires interviendraient dans le lien entre ces deux pathologies, suggère une étude parue dans Nature Communications1.

Chronic insomnia and cardiometabolic disease: gut microbiota and bile acids involved?

Aujourd’hui, les acides biliaires représentent un sujet d’intérêt pour la recherche : outre leur fonction d’absorption des nutriments, ils joueraient un rôle important dans les interactions entre le microbiote intestinal et son hôte. En effet, après leur synthèse hépatique, les acides biliaires sont libérés dans l’intestin et transformés par des bactéries dont l’activité influe sur la composition du microbiote intestinal. Réabsorbés par le côlon, ces acides biliaires « secondaires » agiraient ensuite en tant que molécules signales dans différents processus métaboliques et immunitaires2.

Séquençage, métabolomique et statistiques 

 

Des chercheurs chinois ont émis l’hypothèse que le microbiote intestinal et les acides biliaires étaient impliqués dans la relation, encore mal comprise, entre insomnie chronique et maladies cardiométaboliques. Plusieurs découvertes récentes les ont menés sur cette voie. Par exemple, le microbiote intestinal possède ses propres rythmes circadiens, différents de l’hôte et sensibles aux insomnies. Chez la souris, des interruptions répétées du sommeil modifient la composition du microbiote intestinal et le métabolisme des acides biliaires. Enfin, une dysbiose du microbiote intestinal et une dérégulation des acides biliaires nuisent toutes deux à la santé métabolique.

Pour vérifier cette hypothèse, les scientifiques se sont appuyés sur deux cohortes, une « (sidenote: La cohorte de découverte La « cohorte de découverte » comprend 1809 sujets issus de l’étude prospective Guangzhou Nutrition and Health Study (GNHS) )  » et une «  (sidenote: Cohorte de validation La « cohorte de validation » rassemble les 6122 participants à l’étude transversale Guangdong Gut Microbiome Project (GGMP), dont ils ont séquencé le microbiote intestinal. )  ». Ils ont également rassemblé des informations détaillées sur le sommeil des sujets ainsi que sur leurs paramètres cardiométaboliques sur une période de 6 ans précédant le recueil des échantillons de selles. Ils ont enfin analysé le métabolome des acides biliaires fécaux de 954 sujets de la cohorte GNHS.

Deux genres bactériens et des acides biliaires spécifiques sortent du lot

Les chercheurs ont pu montrer que l’insomnie chronique et les troubles cardiométaboliques étaient corrélés à un niveau plus faible de deux bactéries de la famille des Ruminococcaceae, ceci dans les deux cohortes évaluées. En analysant plus en profondeur la cohorte GNHS, ils ont également découvert que :

  • certains acides biliaires comme l’acide isolithocholique (isoLCA), l’acide murocholique (MCA) et l’acide norcholique (NorCA) jouaient le rôle de médiateurs dans ces associations. 
  • la consommation de thé (vert, noir, Oolong…) était associée à des taux plus élevés de Ruminococcaceae et plus bas de NorCA ainsi qu’à une diminution du risque d’insomnie.

Le « tea time » pour réduire le risque cardiométabolique de l’insomnie chronique ?

Les chercheurs estiment que l’axe microbiote intestinal-acides biliaires pourrait représenter une cible d’intervention intéressante pour diminuer l’impact de l’insomnie chronique sur la santé cardiométabolique. Concernant le thé, ils restent prudents : les recherches doivent se poursuivre avant d’affirmer que sa consommation agit bénéfiquement sur les bactéries du microbiote liées à la santé cardiométabolique.

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Rejoignez l’aventure du French Gut pour accélérer la recherche sur le microbiote

Vous connaissiez le don de sang, de sperme… Et si vous donniez vos selles ? Le Biocodex Microbiota Institute s’associe au projet Le French Gut. 100 000 selles collectées d’ici 2027 pour accélérer la recherche et mieux comprendre le microbiote intestinal.

Le microbiote intestinal

Initié par l’Inrae en partenariat avec des acteurs publics (APHP, Inserm…) et privés impliqués dans le domaine du microbiote, Le French Gut s’inscrit dans un vaste projet international, le « Million Microbiome of Humans Project » (MMHP). Objectif ? Constituer la plus grande base mondiale de données sur les microbiotes humains, en collectant un million d’échantillons microbiens provenant des intestins, de la bouche, de la peau ou de l’appareil reproducteur de sujets volontaires. Le French Gut contribue à l’élaboration de cette base de données internationale par la collecte de 100 000 métagénomes intestinaux français.

French Gut : le Biocodex Microbiota Institute s’engage… et recrute !

Le Biocodex Microbiota Institute participe activement à cette campagne en relayant les messages du French Gut pour recruter des volontaires. L’Institut propose sur son site et ses réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn…) des contenus exclusifs pour approfondir les connaissances sur les liens entre microbiote intestinal, alimentation, santé et mode de vie. 

En participant, vous aidez la recherche à explorer des thérapies innovantes et personnalisées dans le cadre des maladies chroniques (diabète, obésité, cancer…), troubles neurodéveloppementaux (autisme...) et maladies neurologiques (parkinson, Alzheimer...). Vous souhaitez participer ? Si vous êtes majeur, résidant en France métropolitaine, rendez-vous ici.

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Avec ou sans alcool, la bière, nouvelle alliée de notre intestin ?

Une bière par jour éloigne le médecin… Ce nouvel adage, inspiré d’une étude portugaise qui plébiscite les vertus des bières (avec et sans alcool) sur le microbiote intestinal et la santé en général, devrait plaire aux amateurs de blondes !

Le microbiote intestinal L'alimentation
Avec ou sans alcool, la bière, nouvelle alliée de notre intestin ?

La consommation excessive de boissons alcoolisées est responsable de 3 millions de morts chaque année et serait l’élément déclencheur de plus de 200 maladies1.  En revanche, consommée (sidenote: Modération Pour les adultes en âge légal de boire, les recommandations nutritionnelles américaines préconisent de limiter la consommation quotidienne à 2 verres par jour pour un homme et à 1 verre par jour pour une femme. Même à faible dose, l’alcool peut être dangereux.  https://www.niaaa.nih.gov/alcohol-health/overview-alcohol-consumption/moderate-binge-drinking ) , la bière aurait des bénéfices sur la santé (prévention des risques cardiovasculaires notamment). Des effets bénéfiques observés depuis des lustres aussi bien avec le vin et la bière, mais dont on ignore s’ils sont dus à une consommation modérée ou aux composés contenus dans ces boissons comme les (sidenote: Polyphénol Molécule organique présente dans les matières végétales. https://www.medicalnewstoday.com/articles/319728 ) que l’on trouve en grande quantité dans la bière.

Un effet bénéfique… avec ou sans alcool ?

Pour lever le doute, une équipe de chercheurs portugais2 a mené une étude comparant les effets de la bière avec et sans alcool sur le microbiote intestinal et sur les marqueurs de la santé cardiométabolique (poids, taux de masse grasse, taux de cholestérol, résistance à l’insuline...)

181 litres C’est la consommation annuelle de bière par habitant en République tchèque.

1er Ce qui fait de ce petit pays européen le premier consommateur mondial, loin derrière le deuxième, l’Autriche avec « seulement » 97 l'habitant.

Tout en conservant leurs habitudes alimentaires, 10 hommes ont bu à chaque diner pendant quatre semaines 33 cl de Lager (bière blonde avec une teneur en alcool de 5,2 %), tandis que 9 autres buvaient une bière sans alcool.

Un microbiote intestinal plus diversifié

C’est la bonne (et surprenante) nouvelle pour les amateurs de bière : aucune prise de poids et aucune hausse des enzymes hépatiques n’ont été enregistrées. A noter également, aucune variation majeure des marqueurs de santé cardiométabolique. Quant aux analyses de selles, elles ont révélé une plus grande diversité des microorganismes au sein du microbiote intestinal (gage de bonne santé), mais aussi une tendance à la hausse de l’activité de la phosphatase alcaline fécale, un marqueur de la fonction barrière intestinale, quel que soit le type de bière consommé. Ainsi les composés présents dans la bière semblent surpasser les effets nocifs de l’alcool sur la flore intestinale.

Le microbiote intestinal

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Des bienfaits liés aux polyphénols

Selon les scientifiques, ces bienfaits seraient attribuables aux polyphénols ainsi qu’à l’isoxanthohumol, une substance antioxydante qui diminue le risque de maladies chroniques et dont la bière est une importante pourvoyeuse. Des composés que l’on retrouve en plus grandes quantités dans les bières non filtrées, lesquelles pourraient avoir un impact encore plus important sur la santé de notre flore intestinale, suggèrent les chercheurs.

D’autres travaux s'avèrent nécessaires pour confirmer ces résultats. En attendant, optez pour la modération.

Attention

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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"C'est un ferment mineur. C'est logique." Troubl Suzy (De My health, my microbiota)

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Biocodex Microbiota Institute s’associe au projet Le French Gut pour accélérer la recherche sur le microbiote

Le Biocodex Microbiota Institute s’engage dans la campagne « Le French Gut » lancée ce 15 septembre 2022. Ce projet de recherche ambitieux et unique en France vise à cartographier, décrire et mieux comprendre le microbiote intestinal grâce à la collecte d’ici 2027 de 100 000 métagénomes intestinaux français. 

Le French Gut s’inscrit dans un vaste projet international, le « Million Microbiome of Humans Project » (MMHP) qui réunit plusieurs instituts de recherche à travers le monde. Le MMHP nourrit une ambition forte : constituer la plus grande base mondiale de données sur les microbiotes humains, en collectant un million d’échantillons microbiens provenant des intestins, de la bouche, de la peau ou de l’appareil reproducteur de sujets volontaires. Le French Gut, porté par INRAE en partenariat avec des acteurs publics et privés impliqués dans le domaine du microbiote, contribuera significativement à l’élaboration de cette base de données internationale par la collecte de 100 000 métagénomes intestinaux français.

Le French Gut peut compter sur le solide soutien du Biocodex Microbiota Institute. Les objectifs de ce projet consistent à recruter 100 000 participants, sensibiliser le grand public dont les professionnels de santé sur les pouvoirs fascinants du microbiote intestinal, notamment son rôle dans la survenue d'un certain nombre de pathologies.

Un objectif partagé : mettre en lumière l’importance des effets du microbiote intestinal sur notre santé

Le Biocodex Microbiota Institute partage la même ambition que Le French Gut : sensibiliser le grand public et former les professionnels de santé à l’importance majeure du microbiote notamment à l’impact d’une dysbiose sur notre santé. Depuis 2017, le Biocodex Microbiota Institute :

Fournit aux professionnels de santé les toutes dernières données et actualités scientifiques consacrées aux microbiotes humains.

L’Institut également met à leur disposition une revue trimestrielle sur le microbiote (Microbiota Magazine), des dossiers thématiques, des interviews d’experts… 

Accompagne les professionnels de santé vers une meilleure prise en charge de leurs patients

avec des outils adaptés, actualisés sur les maladies associées aux déséquilibres du microbiote (infographies à partager avec leurs patients, formation accréditante sur le microbiote…)

Sensibilise le grand public à l'importance du microbiote

au travers de contenus vulgarisés, adaptés et d’une page Facebook régulièrement actualisée. 

« Plus qu’une évidence, la participation du Biocodex Microbiota Institute à l’élaboration de la métabase de données générée par le projet Le French Gut est un aboutissement, analyse Marie- Emmanuelle Le Guern VP R&D Biocodex. Depuis sa création, le Biocodex Microbiota Institute favorise la diffusion des connaissances scientifiques sur les microbiotes humains auprès des professionnels de santé et du grand public. Le partenariat avec Le French Gut s’inscrit dans cette démarche de dissémination du savoir scientifique. Il constitue également une opportunité unique pour accélérer la recherche et mieux modéliser, prévoir les variations du microbiote intestinal associées au développement de certaines maladies. » 

Marie- Emmanuelle Le Guern VP R&D Biocodex

À propos du Biocodex Microbiota Institute 

Le Biocodex Microbiota Institute est un carrefour international de connaissance qui oeuvre à promouvoir la santé grâce à la diffusion de connaissances sur le microbiote humain. À cet effet, l’Institut s’adresse à la fois aux professionnels de santé et au grand public pour les sensibiliser sur le rôle capital que joue cet organe encore largement méconnu du corps humain. 

Contacts : 

Biocodex Microbiota Institute 
Olivier VALCKE,
Responsable Editorial & Relation Presse
Tél. : +33 06 43 61 32 58
o.valcke@biocodex.com 

Le French Gut 
frenchgut-presse@inrae.fr 
presse@inrae.fr 

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L’eau potable, source de vie… et de micro-organismes

L'eau du robinet est une source de micro-organismes qui, une fois ingérés, peuvent coloniser notre intestin, influencer notre microbiote intestinal. Et pourtant, majorité d’entre eux restent encore inconnus.

Le microbiote intestinal
L’eau potable, source de vie… et de micro-organismes

Contrairement aux idées reçues, l’eau potable n’est pas stérile : on y trouve de l’ordre de 10 à 100 millions de (sidenote: Micro-organismes Organismes vivants qui sont trop petits pour être vus à l'œil nu. Ils incluent les bactéries, les virus, les champignons, les archées, les protozoaires, etc… et sont communément appelés "microbes". What is microbiology? Microbiology Society.   ) par litre ! Mais pas de quoi s’inquiéter pour autant, bien au contraire : la présence de ces bactéries semble nourrir notre microbiote intestinal, comme l’avait déjà montré une précédente étude anglo-saxonne. Cette fois, ce sont des scientifiques italiens qui ont parcouru la ville de Parme pour prélever des échantillons d'eau issus de fontaines publiques et de robinets domestiques. Objectif : explorer la biodiversité microbienne des échantillons d'eau de leur cité, et ses effets sur le microbiote intestinal de ses habitants.

L’eau, véhicule d’une grande diversité bactérienne

En scrutant ces échantillons, les chercheurs ont découvert que 5 bactéries étaient plus largement représentées, avec néanmoins une grande variabilité d’un échantillon à l’autre : dans une fontaine, Acidovorax delafieldii représentait ainsi plus d’une bactérie sur 2 ; dans une autre fontaine, la bactérie dominante s’appelait Sphingomonas ursincola et comptait pour un quart des bactéries présentes. La variabilité était toute aussi forte dans l’eau du robinet. Les 5 espèces dominantes n’avaient rien de surprenant : elles sont connues pour être souvent présentes dans l’eau potable. Plus étonnant en revanche : une grande part des bactéries présentes dans l’eau potable, qu’il s’agisse des fontaines ou du robinet, étaient encore inconnues. Une « boîte noire » que les scientifiques vont devoir explorer.

2,5 % L'eau douce représente environ 2,5 % de l'eau sur Terre, le reste étant constitué d'eau salée des mers et océans.

106-108 Les concentrations bactériennes dans l'eau potable sont estimées à environ 106-108 cellules par litre.

Du verre d’eau au microbiote intestinal

Sachant que l’on boit de l’ordre de 2 litres d’eau par jour, ces bactéries ont-elles un impact sur le microbiote intestinal ? Oui, répondent les chercheurs, qui détectent les bactéries bues dans les selles des consommateurs réguliers, avec des profils de présence à l’image de la composition de l’eau consommée. Autrement dit, année après année, l’eau du robinet participe à forger notre microbiote intestinal. Les chercheurs ont même montré que certaines bactéries semblent s’installer durablement (et rester même si l’on se met à boire de l’eau en bouteille) tandis que la présence d’autres semble intimement liée à une consommation régulière (elles disparaissent lorsque l’on boit plusieurs jours de l’eau en bouteille).

Le microbiote intestinal

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Certes, ces premiers résultats demeurent parcellaires. Mais ils ouvrent deux champs de recherche encore peu explorés : quelles sont les bactéries présentes dans l’eau potable ? Quelle est l’influence de l’eau que nous buvons sur notre microbiote intestinal et notre santé ? L'eau n'a pas encore livré tous ses secrets...

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Le microbiote intestinal : l'allié de notre système immunitaire

100 000 milliards de "bonnes" bactéries peuplent notre intestin. Essentielles lors de la digestion, ces bactéries participent également au bon fonctionnement de notre système immunitaire. De la gestation au 1000 premiers jours de vie, elles posent les solides fondations de notre santé.

Le microbiote intestinal
Gut microbiota: our immune system’s best friend

Qu'est-ce que le microbiote intestinal ? Pourquoi les 1000 premiers jours de vie sont décisifs pour son bon développement  ? Quel lien avec l’immunité ? Pourquoi est-il un acteur clé de notre santé ? Comment évolue-t-il au cours de notre vie ?

Vous souhaitez en savoir plus ? Venez consulter nos articles dédiés.

Les 1000 premiers jours de vie : définition

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Murs végétalisés : la nature au bureau, c’est bon pour la peau

Les plantes bienfaisantes pour la peau ? Et pour notre immunité ? Non, il ne s’agit pas de crème à l’hamamélis ou d’huile d’amande douce, mais de murs végétalisés intérieurs ! Une étude a montré que leur installation sur nos lieux de travail n’avait pas qu’une vertu écologique. Ces murs contribueraient à équilibrer le microbiote cutané et à réguler le système immunitaire des employés qui y travaillent.

Le microbiote cutané Eczéma
Green walls: nature in the office is good for the skin

Au cours des décennies, l’urbanisation et ses infrastructures modernes ont diminué notre exposition aux micro-organismes de l’environnement. Avec l’amélioration de nos conditions d’hygiène, elle nous a permis de nous protéger de nombre de maladies infectieuses.

Mais notre microbiote s’étiole sans contact avec les écosystèmes bactériens naturels issus des plantes, du sol, de l’eau... Et cette absence de végétaux a des conséquences sur notre santé : selon les scientifiques, le mode de vie citadin (métro, boulot, dodo) favoriserait les allergies et les maladies à composante auto-immune. Notre peau n’est pas épargnée : l’urbanisation modifie l’équilibre microbien cutané.

Pourtant, un peu de verdure peut contribuer à l’équilibrer :  notre microbiote cutané s’enrichit lorsqu’on se promène dans des espaces verts urbains et celui de nos enfants se diversifie s’ils fréquentent des garderies végétalisées. Mais comment profiter des bienfaits des plantes si nous sommes enfermé(e)s 8 heures par jour dans un bureau ?

Mur végétal : un microbiote cutané réensemencé…

Des chercheurs finlandais1 ont installé dans des bureaux d’université des murs végétalisés à circulation d’air. Le principe : l’air intérieur est brassé à travers des plantes vertes (philodendrons, Dracaena, fougères et autres végétaux) grâce à des ventilateurs. Ils ont comparé des échantillons de peau et de sang de personnels travaillant dans ces bureaux végétalisés en les comparant à ceux des employés travaillant dans des pièces non végétalisées.

Résultats : l’abondance des lactobacilles et la diversité des protéobactéries de la peau, connues pour participer à l’équilibre du microbiote cutané et la protection contre les germes néfastes, ont rapidement augmenté chez les sujets bénéficiant des locaux « verts ». Les scientifiques ont également constaté dans le sang de ces employés une baisse du taux d’une (sidenote: Cytokine Petite protéine impliquée dans les communications entre les cellules, en particulier du système immunitaire.  Cytokines: Introduction_British Society for Immunology   ) pro-inflammatoire et une augmentation du taux d’une cytokine intervenant dans la régulation de la réponse immunitaire.

...pour une vie au travail de meilleure qualité

Les murs végétalisés à circulation d’air équilibrent l’humidité de l’air et libèrent des spores ou bactéries des plantes (dont des protéobactéries) qui se déposent sur la peau, selon les auteurs de l’étude. La capacité des plantes à filtrer des polluants atmosphériques aurait également un effet positif sur le microbiote cutané. Quoiqu’il en soit, le mur végétal se révèle aussi plaisant à regarder que potentiellement bénéfique à notre santé. En attendant de nouveaux résultats d’étude, devrait-on apporter ses plantes en pot favorites sur son lieu de travail ?

À suivre…

Le microbiote cutané

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"Intéressant" Commentaire traduit de Frances Elaine Babb Latone 

"J'aime beaucoup cette idée" - Commentaire traduit de Dianne Reid

"C'est vraiment très bien expliqué. Je pensais qu'il suffisait de peindre les murs en vert, merci pour le reste des informations." - Commentaire traduit de Paul Styrma

"Très intéressant. Les couleurs créent des ambiances, c'est donc accrocheur pour un esprit ouvert comme le mien." - Commentaire traduit de Carol Rench

(Repris de notre page Facebook)

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Antibiotiques : les limites de la résilience du microbiote intestinal ?

Même chez des volontaires sains, de courts traitements antibiotiques suffisent à provoquer des perturbations du microbiote intestinal. Ces traitements peuvent ainsi laisser des « cicatrices » à court et long termes, avec de durables résistances.

Do antibiotics make gut microbiota less resilient?

C’est toute la limite de la recherche médicale sur l'impact des antibiotiques : les études sont en général réalisées auprès de patients malades et hospitalisées poly médicamentés. Conséquence directe : divers facteurs confondants (infection, médicaments, environnement hospitalier, immunodépression potentielle) entachent les observations.

Seule solution : mener des études prospectives auprès d’adultes en bonne santé et non hospitalisés, comme celle-ci. Des chercheurs américains y ont mesuré l'impact de 4 traitements antibiotiques (azithromycine AZM, lévofloxacine LVX, cefpodoxime CPD ou une combinaison CPD + AZM) sur le microbiote intestinal de 20 volontaires sains randomisés en 4 groupes en recueillant leurs selles avant, pendant, 2 mois après la fin du traitement (15 points de collecte en tout).

Des dysbioses intestinales spécifiques de l’antibiotique 

Premier enseignement : les antibiotiques diminuent la charge et la richesse bactériennes. Selon le traitement reçu, l’évolution de l’abondance différait :

  • enrichissement en Bacteroidetes et Clostridium pour les patients recevant du CPD ou CPD + AZM au jour 6;
  • enrichissement en Firmicutes, tels que Eubacterium, Ruminococcus et Anaerostipes, pour ceux recevant du LVX ou de l'AZM.

Par ailleurs, l’AZM (seul ou en combinaison), longtemps biodisponible dans l’organisme, retarde le rétablissement de la richesse bactérienne, de 8 espèces bactériennes et de certaines voies métaboliques associées par rapport aux autres antibiotiques.

Un réservoir de gènes de résistance

Autre effet des antibiotiques : la formation d’un réservoir durable de gènes de résistance chez les volontaires recevant les traitements CPD, AZM et CPD+ AZM, contrairement à ceux recevant le LVX. Mais surtout, le remodelage de leur résistome entraînerait une augmentation de 3 gènes (tetO, cfxA, et tet40), dont 2 ne transmettant pourtant pas de résistance aux antibiotiques administrés. Ainsi, la perturbation antibiotique semble-t-elle créer des opportunités pour des bactéries dotées d’une résistance large. Par exemple, les Bacteroides survivant au traitement CPD, probablement par l'intermédiaire d’un gène cfxA de résistance aux ß-lactamines, créeraient un environnement à faible diversité bactérienne et à forte teneur en Bacteroides, propice à des pathogènes tels que Enterobacter. De courtes périodes d'antibiotiques pourraient ainsi déclencher l'acquisition, voire l'enracinement, de divers gènes de résistance.

Une résilience variable selon les individus

Enfin, pour 17 volontaires, la dysbiose liée aux antibiotiques n’était que limitée et transitoire, le microbiote retrouvant en quelques semaines son équilibre d’avant traitement. En revanche, chez 3 volontaires au microbiote intestinal initialement peu diversifié, le traitement antibiotique a induit une dysbiose plus profonde (au point de présenter des similitudes avec des patients en soins intensifs) et dont certains déséquilibres étaient toujours présents au terme du suivi, soit 2 mois post-traitement. D’où la nécessité d'une utilisation raisonnée des antibiotiques.

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Antibiotiques : le mycobiote des nourrissons sous influence

Un seul traitement antibiotique suffirait à altérer durablement le mycobiote des nourrissons. Comment ? Sans doute via le microbiote bactérien. Avec à la clé de possibles effets à long terme sur leur santé. Explications.

Antibiotiques : le mycobiote des nourrissons sous influence

On savait que les bactéries intestinales faisaient les frais des traitements antibiotiques. Il semble qu’elles ne soient pas les seules. Si la majorité des études se focalisent sur l’impact des antibiotiques sur les bactéries, rares sont celles qui évaluent l’effet sur les autres microorganismes, champignons par exemple dont le rôle ne doit pas être sous-estimé. Une dysbiose du microbiote fongique, (ou mycobiote), a été associé à différentes pathologies (MICI, maladie cœliaque ou cancer colorectal). Or, ce mycobiote se construit progressivement dans les premières années de vie au même titre que la colonisation bactérienne en fonction du mode d’accouchement, du régime alimentaire ou encore d’éventuels traitements antibiotiques.

Une étude sur 37 nourrissons naïfs d’antibiotiques

Pour en savoir plus, des chercheurs ont suivi pendant 9,5 mois 37 enfants âgés de 2 mois en moyenne, n’ayant jamais reçu d’antibiotiques. Ces nourrissons étaient hospitalisés en raison d'une infection par le virus respiratoire syncytial (VRS). Des échantillons de selles ont été prélevés avant, pendant et après les 1 à 4 traitements antibiotiques (amoxicilline, macrolides) qui ont été prescrits à 21 d’entre eux en raison de complications (otite, etc.). Les 16 autres enfants, non traités, ont servi de contrôles.

Au moment de leur hospitalisation (donc avant traitement), le mycobiote des 37 enfants étaient très largement dominés par Saccharomyces, et dans une bien moindre mesure par Malassezia, Candida et Cladosporium.

Plus d’1 enfant sur 4 En Finlande, plus d’1 enfant sur 4 avait déjà reçu un traitement antibiotique avant ses 5 ans en 2019.

10 jours Dans les 10 jours qui suivent la naissance, le intestinal du nourrisson est colonisé par des champignons.

2 ans A 2 ans, le mycobiote intestinal d’un enfant montre déjà des similitudes avec celui d’un adulte.

Plus de Candida, plus de diversité et de richesse

Un à 2 jours après le démarrage du traitement antibiotique, l’abondance des Candida a largement augmenté chez les nourrissons sous amoxicilline, au détriment des Saccharomyces. Une sur-abondance des Candida était toujours observée plus de 6 semaines après le début du traitement.

De plus, les antibiotiques, connus pour induire un effondrement de la diversité et de la richesse du microbiote bactérien, allaient de pair avec une plus grande richesse et une plus grande diversité du mycobiote, qui apparaissaient dans les 3 à 5 jours suivant le démarrage du traitement et persistaient bien au-delà (> 6 semaines) ; la différence était plus marquée dans le groupe traité aux macrolides.

Les antibiotiques constituent une découverte scientifique extraordinaire qui permet de sauver des millions de vies, mais leur utilisation excessive et injustifiée suscite désormais de grandes inquiétudes pour la santé, notamment en raison de l'apparition de résistance aux antibiotiques et de dysbioses. Lisons la page consacrée à cette question.

Le rôle ambivalent des antibiotiques

En détruisant les bactéries responsables des infections ils impactent aussi le …

Des bactéries régulatrices ?

Ces résultats suggèrent fortement une régulation permanente du mycobiote par les bactéries intestinales. Cette régulation prend la forme d’une compétition pour les sources de nutriments via la production de composés antifongiques par les bactéries et, inversement, de composés antibactériens par les champignons. Dès lors que les bactéries subiraient les effets d’un antibiotique, leur rôle régulatoire serait altéré et certains champignons, notamment Candida, auraient le champ libre pour se développer. Ainsi, une dysbiose du mycobiote intestinal après un seul traitement antibiotique pourrait, avec une altération des bactéries intestinales, être à l'origine des effets à long terme des antibiotiques sur la santé humaine.

Qu'est-ce que la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens ?

Depuis 2015, l'OMS organise chaque année la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) dont l'objectif est de sensibiliser sur le phénomène mondial de la résistance aux antimicrobiens.

Cette campagne, qui se tiendra du 18 au 24 novembre, encourage le grand public, les professionnels de santé et les décideurs à faire un bon usage des antimicrobiens afin d'éviter l'apparition de résistance.

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"Voilà un point de vue intéressant." - Commentaire traduit de Jesús Jacinto (Repris de Biocodex Microbiota Institute sur X)

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