Efficacité des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) : la juste dose de bactéries

Suspecté de moduler l’efficacité de certains anti-cancéreux tels que les ICIs, le microbiote intestinal est scruté pour essayer d’y dénicher des bactéries prédicatrices de l’efficacité du traitement. Sauf que tout ne semble pas aussi simple qu’espéré…

Immune checkpoint inhibitor (ICI) efficacy: the right dose of bacteria

Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) ont révolutionné la prise en charge de certains cancers, offrant à des patients une survie globale supérieure à celle espérée avec une chimiothérapie, notamment dans le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) ou le mélanome. Mais chez d’autres patients, la réponse à ce traitement n’est pas celle espérée. Une différence qui pourrait en partie être liée au microbiote intestinal qui affecterait l’efficacité des ICI.

Le sujet alimente de nombreux travaux, dont plusieurs ont été récemment publiés dans Nature Medecine. Avec à la clé une compréhension plus fine, mais aussi la confirmation que les mécanismes en jeu sont plus complexes qu’anticipés.

Ni trop, ni trop peu d’Akk dans le cancer du poumon

Une première étude multicentrique rétrospective a analysé le microbiote de 338 patients français atteints de CPNPC avancé afin de prédire le bénéfice des anti-PD-1, un des traitements par ICI. Objectif : conforter des résultats antérieurs obtenus sur de plus petites cohortes qui laissaient supposer que la composition du microbiote intestinal, et plus particulièrement la présence de la bactérie Akkermansia muciniphila (Akk), pourrait être un biomarqueur prédictif des réponses et taux de survie à 12 mois.

Les résultats ? L'abondance relative d'Akk était bien associée au bénéfice clinique (meilleur taux de réponse, meilleure survie). De plus, la présence intestinale d'Akk était un indicateur de la richesse de l'écosystème intestinal. Elle allait de pair avec une communauté bactérienne spécifique, associée à la santé ou au statut immunogène, représentée notamment par des Ruminococcacae et Lachnospiraceae, ainsi que B. adolescentis et I. butyricyproducens

Néanmoins, une bonne survie passerait par une juste abondance d’Akk : ni trop peu, ni trop. En effet, la prise d’antibiotiques (20 % des cas) favorisait une sur-abondance d'Akk et du genre Clostridium, tous deux associés à une résistance aux ICI et à un pronostic défavorable (durée de survie réduite). Il semble donc que la dysbiose induite par les antibiotiques réduise les bactéries favorables associées à la survie (telles que Ruminococcus), au profit de bactéries délétères associées à des voies pro-inflammatoires ou immunorégulatrices (telles que Escherichia coli et Clostridium bolteae). Et c’est donc l'abondance relative d'Akk qui pourraient représenter un biomarqueur potentiel (favorable ou défavorable), pour affiner la stratification des patients souffrant de CPNPC et recevant une immunothérapie anti PD-1. Voire pour améliorer leur réponse au traitement via une supplémentation en Akk.

Des relations plus complexes qu’anticipées

Une seconde étude reposant cette fois sur 5 cohortes déjà publiées (n = 147) et 5 nouvelles cohortes (n = 165) confirme que le microbiome intestinal est associé à la réponse aux ICIs ou à la survie en cas de mélanome avancé… mais cette association s’avérait dépendante de la cohorte étudiée. Autrement dit, chaque cohorte avait sa propre signature. Conséquence directe : aucune espèce unique ne peut être considérée comme un biomarqueur commun aux différentes études. Au contraire, un panel d'espèces, comprenant Bifidobacterium pseudocatenulatum, Roseburia spp. et Akk., pourrait constituer un tel biomarqueur. 

Ainsi, cette seconde étude confirme ce que laissait transparaître la première : le rôle du microbiote intestinal humain dans la réponse à l'ICI serait plus complexe qu'on ne le pensait. La présence ou l’absence d’une espèce bactérienne, voire son abondance, et notamment celle d’Akk, ne suffit pas à définir les patients répondeurs ou non-répondeurs au traitement par ICIs.

Avec une conséquence de taille pour la recherche future : la nécessité d’utiliser des échantillons de plus grande taille et de prendre en compte l'interaction complexe des facteurs cliniques (ex : antibiotiques…) avec le microbiote intestinal au cours du traitement.

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"Le #Microbiote intestinal est un domaine fascinant et une source abondante de nouvelles connaissances !" - Commentaire traduit de Linga Fruit Winery (Repris de Biocodex Microbiota Institute sur X)

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Postménopause : agir sur les symptômes tout en préservant le microbiote vaginal

Comprimés d’estradiol ou crème hydratante à usage intime ?
Si les deux semblent aussi efficaces pour soulager des symptômes de la ménopause, leur impact sur le microbiote vaginal n’a rien de comparable... 

Le microbiote vaginal
Postmenopause: treating symptoms while preserving the vaginal microbiota

52% Seule 1 femme sur 2 sait que de l’enfance à la ménopause, le microbiote vaginal d’une femme ne reste pas le même

Sécheresse vaginale, démangeaisons, envie fréquentes d’uriner, douleur lors des rapports... La période qui suit la ménopause (postménopause) n’est pas toujours une partie de plaisir ! Les médecins parlent de syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM)1, dont la plupart des symptômes peuvent être attribués au manque d’estradiol caractérisant cette période. Plus ou moins sévère, il peut être soulagé par des traitements hormonaux (comprimés vaginaux à base d’estradiol ou par un traitement non hormonal comme l’application d’une crème vaginale hydratante).
Quid de leur impact sur le pH du vagin, le microbiote vaginal et les substances produites par les germes qui le composent (métabolites) ?

Ménopause et postménopause

La ménopause correspond à l’arrêt de l’ovulation et à la disparition des règles, consécutifs à l’interruption de la sécrétion d’estrogène et de progestérone4. Elle survient généralement aux alentours de 50 ans. La période qui suit correspond à la postménopause5 ; elle se caractérise par la survenue de divers symptômes (bouffées de chaleur, insomnie, fatigue, irritabilité, sécheresse vaginale...), et un risque accru de certaines maladies (ostéoporose, maladies cardiovasculaires6).

L’importance du microbiote vaginal pour la santé

On le sait, les bactéries du microbiote vaginal contribuent à maintenir un environnement vaginal sain. Contrairement au microbiote intestinal, le microbiote vaginal est équilibré lorsqu’il est peu diversifié et composé en majorité de lactobacilles. Certaines de ces bactéries produisent une substance (acide lactique) qui maintient le vagin à pH acide (pH ≤ 4,5), évitant ainsi la prolifération de pathogènes. A la ménopause, le taux d’œstrogènes diminue fortement. Conséquences :  le pH vaginal augmente, et la flore vaginale opère sa mue (moins de lactobacilles, et plus grande diversité bactérienne)2.

Le microbiote vaginal

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Des traitements qui impactent différemment le microbiote vaginal

Dans cette nouvelle étude clinique3, les chercheurs ont inclus 144 participantes post-ménopausées (âge moyen : 64 ans) avec un inconfort vulvo-vaginal modéré à sévère. Ils ont comparé l’impact sur le microbiote d'un comprimé d'œstradiol vaginal à un gel hydratant par rapport à un double placebo (comprimé et gel sans composé actif).

Après 12 semaines, le microbiote vaginal de 80 % des femmes du groupe estradiol était dominé par des communautés de Lactobacillus et de Bifidobacterium, contre seulement 36 % dans le groupe crème hydratante et 26 % dans le groupe placebo. De plus, chez ces femmes recevant de l’estradiol, plus de la moitié des métabolites du fluide vaginal évoluaient, avec en particulier une hausse de la production de lactacte contribuant très certainement à la baisse accrue du pH dans ce groupe.

L’estradiol, pour préserver une intimité en bonne santé

L'effet de l'œstradiol s’est avéré plus marqué chez les femmes présentant initialement un microbiote vaginal très diversifié (réputé moins sain), et un pH élevé. Selon les chercheurs, cette hormone pourrait stimuler l'activité métabolique des bactéries bénéfiques productrices d'acide lactique, tels que les lactobacilles et les bifidobactéries, ce qui diminuerait le pH. Ils suggèrent donc de privilégier les comprimés à l’estradiol, qui peuvent offrir des avantages supplémentaires pour la santé génito-urinaire des femmes en post ménopause. 

 

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"Voilà une information très intéressante, mais je crois savoir que c'est valable également pour d'autres choses" - Commentaire traduit de Margarita Cordova - Sanchez (Repris de My health, my microbiota)

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Qu’est-ce qui peut prévenir les allergies respiratoires de mon enfant ?

Démangeaisons, picotements, nez qui coule, yeux qui pleurent… Chaque année, l’arrivée du printemps et ses concentrations de pollens marquent le retour en fanfare de la rhinite allergique. Manifestation la plus courante et la plus constante de l’allergie respiratoire, la rhinite allergique empoisonne la vie de 40% de la population mondiale1. Particulièrement complexe, ce trouble respiratoire résulte de plusieurs facteurs génétiques et environnementaux, parmi lesquels un déséquilibre des microbiotes intestinal et ORL.

Parents, rassurez-vous, il existe également des facteurs protecteurs.
Alors, comment prévenir les allergies respiratoires de votre enfant ?

Le microbiote ORL Rhinite allergique Asthme et microbiote Le microbiote intestinal Avez-vous déjà entendu parler de « dysbiose » ? Les probiotiques

Microbiote et rhinite allergique : quel est le lien ?

Les symptômes de la rhinite sont induits par une réaction excessive du système immunitaire confronté à des allergènes. La rhinite allergique est dite saisonnière (c’est le fameux "rhume des foins") lorsqu'elle est liée aux pollens de graminées, d'arbres ou d'herbacées. On la qualifie de perannuelle lorsqu'elle est due à des allergènes présents toute l'année (acariens, poils d'animaux, moisissures)2.

40% La rhinite allergique toucherait jusqu’à 40% de la population mondiale avec une forte prévalence.

Cette pathologie est associée à un déséquilibre des microbiotes ORL (nez-gorge-oreilles) et intestinal, autrement appelé «  (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. )  ». 

Certaines études rapportent des disparités au niveau de la composition du microbiote intestinal entre les personnes souffrant d’épisodes aigus de rhinite allergique saisonnière et les individus non allergiques3. Chez les enfants, une étude4 révèle que la diversité du microbiote nasal serait réduite lorsqu’ils sont atteints de rhinite, avec une signature bactérienne spécifique traduisant la pathologie respiratoire et son niveau de sévérité.

Le microbiote intestinal : encore de nombreuses choses à découvrir

Découvrez l’interview du Dr. Deanna Gibson

Des facteurs protecteurs contre la rhinite allergique ?

Il semblerait que l’exposition à des (sidenote: Micro-organismes Organismes vivants qui sont trop petits pour être vus à l'œil nu. Ils incluent les bactéries, les virus, les champignons, les archées, les protozoaires, etc… et sont communément appelés "microbes". What is microbiology? Microbiology Society.   ) pendant la petite enfance soit bénéfique pour prévenir les allergies. Contrairement aux idées reçues, vivre dans un environnement aseptisé n'a pas forcément un effet protecteur. 

En effet, certaines études rapportent que la poussière de la maison aurait un effet protecteur contre les allergies5. Vivre à la campagne serait aussi bénéfique, grâce à l’environnement fermier qui façonnerait le développement du microbiote intestinal6. Enfin, la vie en collectivité a également des vertus et préviendrait la survenue de l’allergie : des chercheurs ont ainsi observé, chez des enfants sans frères et sœurs gardés à la crèche, une diminution significative du risque de rhinite allergique, en comparaison aux enfants sans frères et sœurs gardés dans leur famille7. Face à la rhinite allergique, vive les familles nombreuses !

L’importance des 1000 premiers jours de vie

Cette période allant de la conception jusqu’à l’âge de 2 ans est déterminante pour la croissance et le développement du nourrisson8. C’est en effet durant cette fenêtre que débute la colonisation du microbiote intestinal et le développement et la maturation du système immunitaire.

Antibiotiques, mode d’accouchement, alimentation… : tous ces facteurs qui impactent et déséquilibrent le microbiote intestinal peuvent avoir des effets à long terme sur la susceptibilité aux maladies (rhinite allergique parmi tant d’autres)9.

D’autres informations surprenantes sur votre santé avec nos autres quiz !

À l’occasion de la Journée mondiale du microbiote (World Microbiome Day), Biocodex Microbiota Institute perce les secrets de ces micro-organismes fascinants qui peuplent notre organisme. Faites le plein d’informations insolites et découvrez le rôle essentiel du microbiote sur votre santé !

Pourquoi suis-je de si bonne humeur aujourd’hui ?
Quels sont les conseils pour bien vieillir ?
Est-ce normal que les antibiotiques donnent la diarrhée à mon enfant ?
Sources

1 Yuan Y., Wang C., Wang Q., et al. Airway Microbiome and Serum Metabolomics Analysis Identify Differential Candidate Biomarkers in Allergic Rhinitis. Front Immunol. 2022 Jan 5;12:771136

2 Nur Husna SM, Tan HT, Md Shukri N, et al. Allergic Rhinitis: A Clinical and Pathophysiological Overview. Front Med (Lausanne). 2022 Apr 7;9:874114. 

3 Yuan Y., Wang C., Wang Q., et al. Airway Microbiome and Serum Metabolomics Analysis Identify Differential Candidate Biomarkers in Allergic Rhinitis. Front Immunol. 2022 Jan 5;12:771136

4 Ta L. D., Yap G. C. et al, Establishment of the nasal microbiota in the first 18 months of life: Correlation with early-onset rhinitis and wheezing. J Allergy Clin Immunol 2018

5 Hyytiäinen H, Kirjavainen PV, Täubel M, et al. Microbial diversity in homes and the risk of allergic rhinitis and inhalant atopy in two European birth cohorts. Environ Res. 2021 May;196:110835.

6 Jackson CM, Mahmood MM, Järvinen KM. Farming lifestyle and human milk: Modulation of the infant microbiome and protection against allergy. Acta Paediatr. 2022 Jan;111(1):54-58.

7 Svanes C, Jarvis D, Chinn S, et al. European Community Respiratory Health Survey. Early exposure to children in family and day care as related to adult asthma and hay fever: results from the European Community Respiratory Health Survey. Thorax. 2002 Nov;57(11):945-50.

8 Aires J. First 1000 Days of Life: Consequences of Antibiotics on Gut Microbiota. Front Microbiol. 2021 May 19;12:681427.

9 Kalbermatter C, Fernandez Trigo N, Christensen S, et al. Maternal Microbiota, Early Life Colonization and Breast Milk Drive Immune Development in the Newborn. Front Immunol. 2021 May 13;12:683022.

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Quels sont les conseils pour bien vieillir ?

Plus on vieillit, plus on abriterait un microbiote intestinal unique. Et c’est cette spécificité qui augure à la fois d’un vieillissement en bonne santé et d’un allongement de l’espérance de vie chez les personnes âgées1

Alors, quels sont les conseils à adopter pour bien vieillir ? Éléments de réponse dans cet article. 

Le microbiote intestinal L'alimentation Avez-vous déjà entendu parler de « dysbiose » ? Maladie de Parkinson Maladie d'Alzheimer

Freiner le déclin cognitif grâce au microbiote intestinal ? 

Pertes de mémoire, difficultés à se situer dans l’espace, troubles de l’anxiété... Le vieillissement est souvent associé à un déclin psychologique et cognitif. 
Inéluctable ? Non, grâce au microbiote intestinal qui pourrait ralentir ce déclin. Une étude préclinique2 suggère en effet que l’axe intestin-cerveau jouerait un rôle-clé dans le vieillissement.

Pour les auteurs, ces résultats encouragent des approches thérapeutiques visant à moduler le microbiote intestinal pour améliorer les fonctions cognitives des personnes âgées et, par conséquent, leur qualité de vie. Cette piste est suivie très sérieusement par les scientifiques qui espèrent empêcher ainsi le développement des troubles de la mémoire liés à l’âge.

Le microbiote intestinal : encore de nombreuses choses à découvrir

Découvrez l’interview du Dr. Deanna Gibson

Régime méditerranéen : la recette de la longévité ?

Le vieillissement s’accompagne d’une inflammation générale et d’une dégradation des nombreuses fonctions de l’organisme, ce qui participent au syndrome de fragilité des personnes âgées. L’alimentation est-elle impliquée ? Très probablement.

On ne présente plus (sidenote: Régime méditerranéen Riche en fruits, légumes, céréales, oléagineux (noix) et poisson, pauvre en viande rouge, graisses saturées et produits laitiers. Lăcătușu CM, Grigorescu ED, Floria M, et al. The Mediterranean Diet: From an Environment-Driven Food Culture to an Emerging Medical Prescription. Int J Environ Res Public Health. 2019 Mar 15;16(6):942.   ) :  "LA" référence des régimes santé et bien-être. Il faut dire que ce dernier regroupe un certain nombre d'aliments et de pratiques culinaires particulièrement bénéfiques pour notre organisme et propices à un vieillissement en bonne santé.

En effet, selon une étude menée chez des personnes âgées3, la diète méditerranéenne permet au microbiote de rester diversifié (signe de bonne santé) et d’augmenter le nombre de « bonnes bactéries ». Ces dernières sont associées à une amélioration de la fonction cérébrale (notamment la mémoire) et à une diminution de l’inflammation et de la fragilité. 

Autres changements bénéfiques procurés par ce régime : une augmentation de la vitesse de marche et une meilleure force au niveau des mains. Vous reprendrez bien un peu de salade ?

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Est-ce normal que les antibiotiques donnent la diarrhée à mon enfant ?
Qu’est-ce qui peut prévenir les allergies respiratoires de mon enfant ?
Pourquoi suis-je de si bonne humeur aujourd’hui ?
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Pourquoi suis-je de si bonne humeur aujourd’hui ?

Considéré comme le "second cerveau", notre intestin dialogue en permanence avec notre cerveau et vice versa. C'est ce qu'on appelle l'axe intestin-cerveau. Un dysfonctionnement de cet axe pourrait être impliqué dans certains troubles neuropsychiatriques : anxiété, dépression, troubles de l’attention… C’est encore à l’étude : moduler le microbiote intestinal par l'alimentation ou l'administration de probiotiques permettrait de prévenir, voire de traiter ces troubles.
Et d’ailleurs, certains aliments seraient même susceptibles de provoquer un « feel good effect ».

Alors, quel est le lien entre votre flore intestinale et votre humeur ? Réponse ci-dessous !

Le microbiote intestinal Troubles de l'humeur Troubles anxieux Avez-vous déjà entendu parler de « dysbiose » ? L'alimentation

Le dialogue entre notre cerveau et notre intestin régule notre humeur

Avec ses 200 millions de neurones et ses milliards de bactéries intestinales, notre intestin n'usurpe pas son surnom de “second cerveau”. Particulièrement actif, il participe à notre santé aussi bien physique que mentale1

Notre tube digestif et notre cerveau se parlent constamment mais la communication entre les deux peut être perturbée lorsque notre microbiote intestinal est altéré et qu'un processus inflammatoire s'installe.

200 millions de neurones dans l'intestin.

1 milliard de bactéries dans l'intestin.

La perturbation du microbiote intestinal, aussi appelée “dysbiose”, serait impliquée dans divers troubles de la santé mentale (dépression, anxiété…)2. En effet, certaines études réalisées chez l’homme (bien que peu nombreuses) semblent mettre en évidence une diminution significative de la richesse du microbiote intestinal des patients atteints de troubles mentaux3.

Axe intestin-cerveau : comment ça fonctionne ?

Les bactéries intestinales dialoguent avec notre cerveau en produisant des molécules appelées « (sidenote: Neurotransmetteurs Molécules spécifiques qui permettent une communication entre les neurones (les cellules nerveuses du cerveau), mais aussi avec les bactéries du microbiote. Elles sont produites aussi bien par les cellules de l’individu que par les bactéries du microbiote.   Baj A, Moro E, Bistoletti M, Orlandi V, Crema F, Giaroni C. Glutamatergic Signaling Along The Microbiota-Gut-Brain Axis. Int J Mol Sci. 2019;20(6):1482. ) » : les plus connues, la sérotonine et la dopamine, régulent notre humeur4. D’après les scientifiques, ces neurotransmetteurs agiraient sur les cellules de la paroi de notre intestin. Le message parvient ainsi au cerveau via les neurones du tube digestif5.

Autre facilitateur d'information : les (sidenote: Acides gras à chaîne courte (AGCC) Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau.   Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25. ) (AGCC). Ces substances biologiques dont certaines sont bénéfiques pour notre organisme, sont produites par les bactéries de notre côlon lors de la fermentation des fibres alimentaires. Elles jouent aussi un rôle clé dans les connexions entre les deux organes en agissant directement sur le cerveau6.

Le microbiote intestinal : encore de nombreuses choses à découvrir

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Bonne humeur et chocolat noir : un mariage fiable à 85% !

Le saviez-vous ? Certains aliments, comme le chocolat, peuvent réguler notre humeur.

Une étude7 a récemment montré que les polyphénols contenus en grande quantité dans le cacao auraient une action positive sur la flore intestinale freinant la croissance des bactéries (sidenote: Pathogène Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie. Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. ) et favorisant le développement de celles bénéfiques.

C’est particulièrement la consommation de chocolat noir à 85% qui augmenterait la diversité microbienne intestinale et provoquerait une rétroaction vertueuse sur notre cerveau qui se traduirait par un effet positif durable sur notre humeur.

Gourmands, vous n’avez plus aucune raison de culpabiliser !

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Est-ce normal que les antibiotiques donnent la diarrhée à mon enfant ?
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Est-ce normal que les antibiotiques donnent la diarrhée à mon enfant ?

Principal outil dans la lutte contre les infections bactériennes, les antibiotiques sauvent des vies. Toutefois, en détruisant les espèces responsables des infections ils éradiquent aussi les bonnes bactéries de notre corps, appelés les microbiotes, et peuvent provoquer des effets secondaires, notamment sur notre flore intestinale1.

Alors, est-ce normal que les antibiotiques donnent la diarrhée à votre enfant ? Réponse ci-dessous !

Le microbiote intestinal Diarrhée associée aux antibiotiques Avez-vous déjà entendu parler de « dysbiose » ? Obésité Diabète de type 2 Asthme et microbiote TFI Adulte / Enfant
DAA

La diarrhée peut affecter jusqu’à 80% des enfants sous traitement antibiotique

Depuis la découverte de la pénicilline en 1928, les antibiotiques sont la principale arme dans la lutte contre les infections bactériennes et ont permis de gagner près de 20 ans d’espérance de vie parallèlement aux vaccinations2.
Toutefois, si les antibiotiques éradiquent les germes (sidenote: Pathogène Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie. Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6. ) responsables de nos infections, ils peuvent également détruire certaines bactéries bénéfiques au sein de notre microbiote et provoquer un déséquilibre au sein de cet écosystème, ce qu’on appelle une (sidenote: Dysbiose La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien. Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232. ) 3.

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Jusqu'à 35% des patients peuvent être affectés par une diarrhée associée aux antibiotiques.

Jusqu'à 80% des enfants peuvent être affectés par une diarrhée associée aux antibiotiques.

Cette dysbiose peut avoir des conséquences sur notre santé, comme une modification du transit pouvant entraîner une diarrhée associée aux antibiotiques (DAA)4 : c’est d’ailleurs l’effet secondaire le plus fréquent des antibiotiques à court terme.

Elle est généralement d'intensité légère et s'arrête d'elle-même, après 1 à 5 jours. Elle peut toucher jusqu’à 35% des patients4-6 sous antibiotiques mais chez les enfants, ce pourcentage peut atteindre 80%5.

Le microbiote intestinal : encore de nombreuses choses à découvrir

Découvrez l’interview du Dr. Deanna Gibson

Les antibiotiques pourraient engendrer des effets à plus long terme

La diarrhée associée aux antibiotiques n’est pas le seul effet secondaire : la dysbiose serait responsable d’effets à plus long terme lorsqu’elle survient très tôt dans la vie. Pendant la période périnatale, c’est-à-dire la fenêtre de temps critique pour le développement et la maturation du microbiote et du système immunitaire7, la perturbation du microbiote intestinal lié à la prise d'antibiotiques est soupçonnée d'augmenter le risque de plusieurs maladies chroniques (obésité, diabète, asthme, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin)8.

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Par ailleurs, la mauvaise observance (utilisation excessive ou inadaptée) des antibiotiques est responsable de la résistance aux antibiotiques9, qui correspond au fait qu’un traitement antibiotique ne soit plus efficace sur une infection bactérienne. Ce phénomène entraîne des hospitalisations plus longues, voire parfois des décès et une hausse des dépenses de santé.

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Chaque année, du 18 au 24 novembre, l’OMS organise une Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens et encourager le grand public, les professionnels de santé et les responsables politiques à adopter de meilleures pratiques pour lutter contre l’émergence et la propagation des résistances.

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Recommandé par notre communauté

"Merci d'avoir diffusé ces informations." - Commentaire traduit de Merle Creed (Repris de My health, my microbiota)

 

"Tellement vrai" - Clara Autowski (De My health, my microbiota)

"Sûr et efficace" - Dave Beal (De My health, my microbiota)

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Cancer du poumon : une (super) bactérie pour mieux prédire l’efficacité des traitements

Dans le cas de maladies comme le cancer, il est dur de prédire l’efficacité des traitements. Cette affirmation pourrait appartenir au passé grâce à des recherches prometteuses sur la bactérie Akkermansia muciniphila (Akk). Enquête sur cette bactérie qui nous veut (beaucoup) de bien.

Le microbiote intestinal

L’immunothérapie est aujourd’hui un traitement courant du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Cependant, seuls 35% des patients bénéficient d’un effet à long terme : d’où l’importance d’identifier des marqueurs de réponse aux immunothérapies pour améliorer les chances de survie des patients.

Akkermansia muciniphila sous le feu des projecteurs

Des chercheurs de l’Institut de Cancérologie Gustave Roussy (France) avaient déjà montré que la présence d’Akkermansia dans le microbiote intestinal était associée à des bénéfices cliniques chez des patients traités par immunothérapie.

Les travaux de l’équipe de Lisa Derosa, dont les résultats ont fait l’objet d’une publication dans la prestigieuse revue Nature Medicine en 2022, vont un cran plus loin. Ils s’intéressent au potentiel d’Akkermansia en tant que marqueur prédictif du taux de survie et de la réponse des patients CPNPC aux immunothérapies.

Ils ont donc suivi 338 patients sous immunothérapie pendant 4 ans:

  • 131 avec une flore intestinale contenant Akkermansia (Akk+)
  • et 207 sans (Akk-). Leurs conclusions sont très prometteuses.

Le microbiote intestinal

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Une meilleure survie des patients

Premier constat : une meilleure réponse aux traitements chez les patients avec Akkermansia au sein de leur microbiote, puisque le groupe Akk+ a survécu 18,8 mois contre 15,4 mois pour le groupe Akk-. 

Autre enseignement : contrairement au groupe Akk-, les patients Akk+ avaient une plus grande diversité microbienne au sein de leur microbiote dont des bactéries aux propriétés bénéfiques reconnues sur la santé et le statut immunitaire comme les bifidobacteries, Faecalibacterium prausnitzii ou encore Eubacterium hallii

Enfin, sans surprise, la prise d’antibiotique avait un effet délétère sur la survie globale des patients, et ceci qu’ils appartiennent au groupe Akk+ ou Akk- confirmant le lien entre l’utilisation d’antibiotique et un mauvais pronostic clinique.

Akkermansia serait donc une bactérie d’intérêt majeur. Porteuse d’espoir pour les patients, elle sera peut-être au cœur d’une potentielle approche thérapeutique ciblée sur le microbiote dans le cadre du CPNPC.
Affaire à suivre !

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"Excellentes nouvelles" - Commentaire traduit de Peggy Rhinelander (Repris de My health, my microbiota)

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Microbiote intestinal et vitamine D : un duo prometteur dans la prise en charge de l’ostéoporose ?

Déjà étudié par le passé comme potentiel outil diagnostic de l’ostéoporose, le microbiote intestinal précise son rôle dans la maladie. Les travaux d’une équipe chinoise mettent en lumière son rôle potentiel dans l’absorption de la vitamine D. Explications.

Le lien entre ostéoporose et vitamine D n’est plus à prouver. Celui entre le microbiote intestinal (MI) et l’ostéoporose est de son côté de plus en plus étudié. Qu’en est-il de la relation entre microbiote et vitamine D ?

La première étude à investiguer le lien potentiel entre microbiote, vitamine D et ostéoporose sévère

Tout a débuté par un constat clinique simple : les patients atteints d’ostéoporose sévère (SOP) ont une faible concentration plasmatique de 25(OH)D3 associée à davantage de troubles gastrointestinaux.

Une équipe chinoise a alors émis l’hypothèse que la composition du MI pouvait affecter l’absorption intestinale de vitamine D. Pour y répondre, 36 participants au régime alimentaire identique ont été recrutés : 18 patients atteints d’ostéoporose (OP), et 18 atteints d’ostéoporose sévère (SOP).

La mesure des concentrations plasmatiques de cholécalciférol (vitamine D3) et de 25(OH)D3 ainsi que l’analyse de la composition du microbiote intestinal des participants ont mis en lumière des résultats prometteurs.

Un microbiote plus diversifié chez les patients SOP

D’ordinaire, un microbiote diversifié est plutôt le reflet d’une bonne santé. Ce constat ne se vérifie pas dans le cas de l’ostéoporose et du métabolisme de la vitamine D.  (sidenote: Xu Z, Xie Z, Sun J, et al. Gut Microbiome Reveals Specific Dysbiosis in Primary Osteoporosis. Front Cell Infect Microbiol. 2020 Apr 21;10:160.Wang J, Wang Y, Gao W, Wang B, Zhao H, Zeng Y, Ji Y, Hao D
Wang J, Wang Y, Gao W, et al. Diversity analysis of gut microbiota in osteoporosis and osteopenia patients. PeerJ. 2017 Jun 15;5:e3450. 
)
Cette étude montre à son tour que les patients SOP ont un microbiote plus diversifié que les patients OP, et des niveaux réduits de Bifidobacterium, bactéries impliquées dans l’absorption intestinale de certaines graisses et vitamines liposolubles. En revanche, les Firmicutes sont quant à eux plus élevés chez ces patients SOP. Or, un ratio Firmicutes/Bacteroidetes élevé est indicateur potentiel de dysbiose. Ceci pourrait contribuer à expliquer pourquoi les participants SOP souffrent de symptômes gastrointestinaux plus importants.

Le microbiote serait impliqué dans l’absorption intestinale de vitamine D

En effet, les concentrations plasmatiques de cholécalciférol et de 25(OH)D3 sont corrélées positivement tout en étant plus faibles chez les patients SOP. Les repas fournis aux participants étant identiques, la concentration de 25(OH)D3 dépend donc de la quantité de cholécalciférol absorbée par l’intestin, sur laquelle le MI pourrait avoir une influence. 

Les différences de composition du MI associées à la faible concentration circulante de 25(OH)D3 chez les patients SOP suggère donc une implication de certaines bactéries intestinales dans l’absorption intestinale de vitamine D, ceci pouvant donc favoriser l’aggravation de l’OP en SOP.

Ces résultats, aussi novateurs que prometteurs, ouvrent de belles perspectives pour la prise en charge de l’ostéoporose. L’étape suivante serait d’identifier les mécanismes par lesquels le microbiote intervient dans l’absorption intestinale de vitamine D, mais l’on aperçoit d’ores et déjà l’espoir de nouvelles pistes de traitement de la SOP. 

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Actualités Gastroentérologie

Gonorrhée chez la femme : un lien entre microbiote vaginal et symptômes ?

Une cervicite chez certaines femmes et aucun symptôme chez d’autres. Comment expliquer la grande variabilité de manifestation de la gonorrhée ? Peut-être par la plus ou moins forte présence de lactobacilles dans le microbiote cervico-vaginal.

27% Seules 27% des femmes interrogées savent que le microbiote vaginal est équilibré lorsque les bactéries sont peu diversifiées

Chaque année, près de 90 millions de cas de gonorrhée seraient recensés dans le monde. Chez la femme, l’infection du tractus génital inférieur par Neisseria gonorrhoeae a des conséquences très variables, de l’absence de symptômes à la cervicite. Si on ne sait quels facteurs expliquent cette variabilité, le microbiote cervico-vaginal pourrait être incriminé. En effet une équipe vient de montrer qu’il prédit la forme clinique de la gonorrhée chez les femmes. 

90 millions Chaque année, près de 90 millions de cas de gonorrhée seraient recensés dans le monde.

Une étude pilote chez 19 femmes infectées

Ces résultats sont ceux d’une pré-étude américaine menée auprès de 19 patientes infectées par N. gonorrhoeae, dont 10 symptomatiques et 9 asymptomatiques. A noter que la plupart étaient afro-américaines, une population qui abrite plus fréquemment des microbiotes pauvres en lactobacilles comparativement aux femmes caucasiennes. Chez ces 19 patientes, Neisseria spp. ne représentait que 0,24 % des bactéries présentes, que ce soit chez les patientes symptomatiques ou asymptomatiques. La moitié des patientes de chaque groupe présentait en sus des co-infections, Chlamydia trachomatis et/ou Trichomonas vaginalis.

19 cas pour 1000 femmes C’est le taux d’incidence de la gonorrhée chez la femme.

23 cas pour 1000 hommes Chez l’homme, ce taux est de 23 cas pour 1000.

Des symptômes liés au microbiote

Les microbiotes cervico-vaginaux des patientes asymptomatiques (et sans co-infection) contenaient plus fréquemment des communautés microbiennes largement dominées par des lactobacilles (92,2 % des bactéries en moyenne) comparativement aux patientes symptomatiques non co-infectées (21,6 %). Cette dominance était surtout le fait de la bactérie L. iners.

A l’inverse, les femmes symptomatiques présentaient des microbiotes riches en taxons bactériens plus divers et plus hétérogènes. Ils étaient composés d’un mélange de bactéries anaérobies associés à la vaginose bactérienne (VB) : Prevotella, Sneathia, Mycoplasma hominis et Bacterial Vaginosis-Associated Bacterium-1 (BVAB1 ou Candidatus Lachnocurva vaginae).

Un effet protecteur d’une flore dominée par Lactobacillus ?

Néanmoins, ces résultats restent ceux d’une pré-étude reposant sur un faible échantillon. Ils ne permettent pas de dire si la composition du microbiote vaginal est associée au risque ou à la protection contre l'infection à N. gonorrhoeae. Ils se limitent à souligner une relation entre les communautés vaginales et la forme clinique chez les femmes présentant une infection diagnostiquée à N. gonorrhoeae. Soit une première étape certes cruciale, mais nécessitant encore de futures études pour évaluer l’éventuel effet protecteur de la composition vaginale dominée par Lactobacillus contre l'infection à N. gonorrhoeae.

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MICI et grossesse : l’importance du microbiote vaginal ?

C’est souvent la double peine pour des milliers de femmes qui souffrent de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : le risque d'accouchement prématuré et de nourrissons ayant de faible poids à la naissance est plus élevé chez ces femmes. Pourquoi ? Comment ? Un début d’explication pourrait venir de leur microbiote vaginal.

Le microbiote vaginal Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin

30% Seule une femme sur trois sait que l’accouchement (par voie basse ou par césarienne) a un impact sur le microbiote intestinal d’un nouveau-né

Diagnostiqué fréquemment chez les femmes en âge de procréer, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), qui regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, augmentent le risque d’accoucher prématurément, par césarienne et de donner naissance à un bébé de petit poids. Alors que la grossesse chez les femmes en bonne santé modifie la composition du microbiote vaginal, rien n’indique que ce changement s’opère chez les femmes souffrant de MICI. Une nouvelle étude investigue cette période clé.

Le microbiote vaginal

En savoir plus

Grossesse : l’énigme du microbiote vaginal 

De nombreux travaux ont mis en évidence l’implication du microbiote intestinal dans les MICI. Quid du microbiote vaginal ? On l’ignore à ce jour, tout comme on ignore si, à l’instar de ce qui a été observé chez les femmes enceintes en bonne santé, la grossesse modifie sa composition : plus stable, ce microbiote devient moins riche et moins diversifié, avec une prédominance plus marquée des (sidenote: Lactobacilles Bactérie en forme de batônnet, dont la caractéristique principale est de produire de l’acide lactique. C’est pour cela que l’on parle de « bactéries lactiques ».  Ces bactéries sont présentes chez l’homme au niveau des microbiotes oral, vaginal, intestinal, mais aussi sur les plantes ou chez les animaux. On peut les consommer dans les produits fermentés : produits laitiers comme certains fromages et yaourts, mais aussi des d’autres types d’aliments fermentés : les cornichons, la choucroute etc.. Les lactobacillus sont aussi consommés dans les probiotiques, certaines espèces étant reconnues pour leurs propriétés bénéfiques.     W. H. Holzapfel et B. J. Wood, The Genera of Lactic Acid Bacteria, 2, Springer-Verlag, 1st ed. 1995 (2012), 411 p. « The genus Lactobacillus par W. P. Hammes, R. F. Vogel Tannock GW. A special fondness for lactobacilli. Appl Environ Microbiol. 2004 Jun;70(6):3189-94. Smith TJ, Rigassio-Radler D, Denmark R, et al. Effect of Lactobacillus rhamnosus LGG® and Bifidobacterium animalis ssp. lactis BB-12® on health-related quality of life in college students affected by upper respiratory infections. Br J Nutr. 2013 Jun;109(11):1999-2007. ) .

Résoudre l’équation MICI - grossesse - microbiote vaginal 

Pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues, des chercheurs canadiens ont étudié la composition du microbiote vaginal de 32 femmes enceintes souffrant de MICI à chaque trimestre de leur grossesse. À l’issue de l’étude, près de 44 % des femmes ont accouché à terme par césarienne et deux prématurément.

Les chercheurs observent que la composition de leur microbiote vaginal reste stable tout au long de leur grossesse, dominée par des lactobacilles. Cependant des espèces bactériennes appartenant aux Mollicutes - dont certaines espèces sont associées aux naissances prématurés- sont identifiées chez 80 % d’entre elles au moins une fois au cours de la grossesse ; un taux significativement plus élevé que celui observé chez les 172 femmes enceintes en bonne santé et qui accouchent à terme. 

Cette étude apporte un premier aperçu de l’évolution du microbiote vaginal chez les femmes enceintes souffrant de MICI. Malgré un taux élevé de Mollicutes détecté, les chercheurs doivent approfondir leurs travaux pour confirmer que ce portage bactérien expose les futures mères à un risque accru d’accouchement prématuré.

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