La diarrhée infectieuse est une affection courante et souvent pénible qui peut perturber la vie. La clé pour comprendre et surmonter ce problème peut se trouver dans votre propre corps. Découvrez la science derrière la diarrhée quelle soit virale, parasitaire, bactérienne ou du voyageur, en explorant comment les invasions pathogènes peuvent perturber l'équilibre délicat du microbiote intestinal, conduisant à une détresse digestive.
Au moins trois selles molles ou liquides par jour : telle est la définition couramment admise de la diarrhée, selon l'OMS. Sachant que la présence conjointe des 2 critères (fréquence + consistance) est nécessaire : l'émission fréquente de selles formées (et donc de consistance normale) n'est pas une diarrhée, pas plus que l'émission de selles molles à une fréquence normale, comme chez les bébés nourris au sein.
Bien que… « courante » sous des formes bénignes, la diarrhée est tout sauf anodine : elle était responsable de 1,6 million de décès en 2016, principalement chez des enfants malnutris ou immunodéprimés, ou des personnes vivant avec le VIH. 1 La raison principale de ces décès : la sévère déshydratation liée à la perte de liquide dans les selles répétées.
La plupart des cas de diarrhée aiguë sont dus à des infections par des microorganismes pathogènes, qui peuvent être soit des virus, soit des bactéries, soit des parasites. 1-3
« Les maladies diarrhéiques restent la troisième cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. » 1
Une équipe de scientifiques vient de faire une découverte étonnante : les « obélisques », de nouvelles formes de vie ressemblant à des virus, prospèrent au sein de notre propre microbiote et bouleversent toutes nos connaissances sur les bactéries de l’intestin et de la bouche.
Imaginez que vous ouvriez un livre racontant l’histoire d’une cité cachée dans un recoin de votre propre maison, dont vous ne soupçonniez même pas l’existence. C’est à peu près ce que vient d’accomplir une équipe de scientifiques de l’Université de Stanford en découvrant les « (sidenote:
Obélisques
Formes de vie ressemblant à des virus qui ont été découvertes récemment à l’intérieur des bactéries de la bouche et de l’intestin humains. Les obélisques se caractérisent par leur structure d’ARN unique et remettent en cause tout ce que nous croyions savoir sur les formes de vie microbiennes et virales.
) », un type de particules identifié récemment, ressemblant à des virus et ayant élu domicile à l’intérieur des bactéries de notre bouche et de notre intestin.
À la manière d’archéologues menant des fouilles sur des vestiges de l’Antiquité, les chercheurs ont fait appel à des outils génétiques avancés afin de dresser la carte de l’ADN de ces bactéries, révélant que des « obélisques » sont présents chez environ 7 % des bactéries intestinales, proportion qui peut atteindre le chiffre stupéfiant de 50 % chez les bactéries buccales. Cette découverte bouleverse non seulement notre perception des minuscules formes de vie qui habitent dans les profondeurs de notre corps, mais elle ouvre également la porte à une refonte complète de notre compréhension des virus et des écosystèmes complexes de notre microbiote.
Comment les « obélisques » ont-ils été découverts ?
L‘équipe de chercheurs a analysé le matériel génétique contenu dans des échantillons de bactéries buccales et intestinales à l’aide d’une technique de pointe connue sous le nom de séquençage complet du métagénome. Cette méthode permet aux scientifiques de lire et de comparer les séquences d’ADN présentes, offrant ainsi un panorama complet de l’environnement microbien. Grâce à des outils bioinformatiques sophistiqués, les chercheurs ont identifié ces « obélisques », qui se caractérisent par leur génome à ARN circulaire et leur structure particulière en forme de bâtonnet.
L’une des caractéristiques les plus intrigantes des « obélisques » est leur génome à base d’ARN. L’ARN, ou acide ribonucléique, est une molécule similaire à l’ADN qui remplit plusieurs fonctions biologiques essentielles, et notamment celle de messager relayant les instructions de contrôle de la synthèse des protéines en provenance de l’ADN. Contrairement à la plupart des organismes qui stockent l’information génétique dans l'ADN, les « obélisques » utilisent l’ARN, ce qui augmente leur degré de complexité.
La présence dans le microbiote humain de proportions aussi importantes d’« obélisques » semble indiquer qu’ils pourraient être impliqués dans notre santé en affectant différentes fonctions pouvant aller de la digestion à la réponse immunitaire. L’étude a révélé que les « obélisques » pouvaient persister chez l’homme pendant plus de 300 jours et donc qu’ils pourraient exercer des effets à long terme sur leurs hôtes, c’est-à-dire... sur nous !
La découverte des « obélisques » ouvre non seulement de nouvelles pistes pour comprendre l’évolution des virus, mais elle met également en lumière les interactions complexes qui entrent en jeu au sein de notre microbiote. Les recherches menées pour élucider les mystères de ces structures d’ARN pourraient déboucher sur des avancées importantes dans le traitement des maladies ou la manipulation du microbiote afin d’améliorer les résultats de la prise en charge des malades.
Petite créatures, invisibles mais bien vivantes et ultrasophistiqués, les microorganismes sont indispensables à la vie sur Terre et à notre bonne santé. Quels services nous rendent-ils ? Comment les protéger ? Pourquoi certains d’entre eux provoquent des maladies ? On vous dit tout !
Microorganismes : des créatures microscopiques aux maxi pouvoirs
Les microorganismes sont des êtres vivants invisibles à l’œil nu, parfois appelés « microbes » ou « germes ». Ils sont généralement composés d’une seule cellule et sont présents partout : des abysses jusqu’au fond de nos intestins, en passant par l’air, les sols, les plantes et les cours d’eau.
Microorganismes : d’infatigables travailleurs de l’ombre
Les microorganismes sont essentiels à la vie sur Terre grâce à leurs superpouvoirs. Citons ainsi leur rôle-clé joué dans la décomposition des déchets végétaux et animaux ou leur fonction essentielle dans la fixation du carbone et de l’azote. Ils sont ainsi les maillons clés du fonctionnement des écosystèmes terrestres, les alliés incontournables de la santé des êtres vivants.
Notre corps constitue lui aussi un véritable écosystème au sein duquel des populations composées de milliards de microorganismes « amis » vivent en harmonie en nous rendant de multiples services ; on parle de flore ou de (sidenote:
Microbiote
Le microbiote est la communauté de microorganismes – bactéries en majorité, mais également virus, champignons et archées – colonisant l’organisme humain. Les types, le nombre et la distribution de ces microorganismes sont très différents selon les zones du corps. Le microbiote de l’intestin – également appelé « microbiote intestinal » ou « flore intestinale » - est celui qui contient le plus grand nombre de microorganismes. C’est aussi le plus étudié. Chez l’Homme, on trouve des microbiotes dans le vagin (microbiote vaginal), à la surface de la peau (microbiote cutané), dans les voies urinaires (microbiote urinaire), dans les voies respiratoires (microbiote pulmonaire) et au niveau la zone bouche-gorge-nez (microbiote ORL). Ces nombreux microbiotes interagissent entre eux et jouent un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques.
). On retrouve ce type de communautés microbiennes chez les animaux et les plantes, mais aussi dans les sols, ou encore dans les océans. 1
500 millions
C’est le nombre de rhinovirus, le virus responsable du rhume, que pourrait contenir une sphère de la taille d’une tête d’épingle.
1 milliard
C’est le nombre de bactéries et le nombre de virus que contient 1 g de selle.
1 milliard
C’est aussi le nombre de bactéries et le nombre de champignons que contient 1 g de sol.
Le microbiote est la communauté de microorganismes – bactéries en majorité, mais également virus, champignons et archées – colonisant l’organisme humain. Les types, le nombre et la distribution de ces microorganismes sont très différents selon les zones du corps.
Le microbiote de l’intestin – également appelé « microbiote intestinal » ou « flore intestinale » - est celui qui contient le plus grand nombre de microorganismes. C’est aussi le plus étudié.
Autant de bactérie que de services rendus à l’Homme
Les bactéries Rhizobium, en fixant l’azote de l’atmosphère dans le sol aux niveaux des racines des légumineuses, favorise leur croissance tout en limitant l’usage d’engrais chimiques ;
Les bactéries Lactobacillus acidophilus et Streptococcusthermophilus transforment le lait en yaourt ;
Le champignon Penicilliumroqueforti transforme le lait caillé et fermenté en fromage bleu ou en Roquefort ;
Des virus appelés « phages » nous permettent de guérir certaines infections causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques ;
La levure Saccharomycescerevisiae transforme les sucres du blé ou de l’orge en alcool pour la fabrication de la bière ;
Enfin, c’est un ensemble de bactéries, de champignons et d’archées qui assurent la purification de l’eau dans les stations d’épuration.
100 milliards
C’est le nombre de bactéries qu’il y a dans 1 g de plaque dentaire.
- 3,4 à 3,7 mds d’années : apparition des premières bactéries et archées (première forme de vie sur Terre).
1665 : le scientifique anglais Robert Hook observe pour la première fois des microorganismes au microscope (moisissures).
1674 : le drapier hollandais Antoni van Leeuwenhoek observe pour la première fois des bactéries au microscope ; il les nomme « animalcules ».
1838 : le naturaliste et zoologiste allemand Christian Gottfried Ehrenberg crée le mot « bactérie ».
1857 : Louis Pasteur met en évidence le rôle des bactéries dans la fermentation.
1882 : Robert Koch découvre le bacille responsable de la tuberculose.
1918 : épidémie de grippe espagnole causée par le virus H1N1 (25 millions de morts).
1930 : première observation de virus au microscope électronique.
1917 : Félix d’Hérelle et Frédérick Tword découvrent les bactériophages.
1929 : Alexander Fleming découvre la pénicilline (antibiotique).
1977 : Carl Woes découvre les archées bactéries.
1995 : l’équipe de Craig Venter séquence le premier génome bactérien dans son intégralité.
2019 : pandémie de COVID-19 (virus SARS-CoV-2).
Des définitions des microorganismes
Bactéries
Virus (dont phages)
Protozoaires
Microalgues
Champignons
Archées bactéries
Bactéries
Ces microorganismes sont, certainement avec les virus, les plus connus du grand public. Sur le plan microscopique, elles révèlent des formes très variées (bâtonnets, sphères, tire-bouchon…) et sont retrouvées partout : plantes, animaux, humains, sol, océans… Les bactéries jouent un rôle essentiel dans la décomposition de la matière organique animale et végétale. Heureusement pour nous, seul un petit nombre d’entre elles sont des parasites ou des pathogènes. Certaines détériorent les aliments tandis que d’autres améliorent leur goût et leur conservation (fermentation). La majorité des bactéries vivant en symbiose avec l’Homme se trouvent dans son système digestif (microbiote). Dans les sols, les Nitrobacter des sols transforment les nitrites en nitrates et les Methanobacterium, les carbonates en méthane. Les bactéries propioniques, quant à elles, transforment le lactose du lait et donne un arôme noisette à l’emmental et au gruyère, alors que certains staphylocoques non pathogènes contribuent à l’affinage des fromages et à la formation de la croûte. 4
Malheureusement certaines bactéries sont davantage connues pour leurs effets néfastes sur la santé. Dans notre microbiote intestinal, la plupart des Escherichia coli sont inoffensives mais certaines souches peuvent provoquer une intoxication alimentaire. La bactérie Shigella est par exemple responsable d’une maladie appelée shigellose et de 212 438 décès dans le monde en 2016. Le Vibrio cholerae est quant à lui responsable des redoutées épidémies de choléra et de 107 290 décès enregistrés en 2016, généralement dans des populations pauvres n’ayant pas d’accès à l’eau potable. 5 Autre exemple tristement célèbre avec Clostridium tetani qui synthétise une toxine responsable du tétanos, ou encore Clostridioidesdifficile, une bactérie résistante aux antibiotiques, principale responsable des diarrhées infectieuses nosocomiales pouvant être mortelle chez l’adulte. 5
Virus (dont phage)
Dans la grande famille des microorganismes, les virus sont identifiés comme les plus petits. Leur structure est ultrasimple : une molécule d’ADN ou d’ARN entourée de protéines formant une « capside ». L’une des particularités des virus est qu’ils sont complètement dépendants d’une cellule hôte. En d’autres termes, ils doivent pénétrer la cellule pour en détourner la machinerie afin de se répliquer, avant d’aller infecter de nouvelles cellules voisines. C’est le cas des virus infectant l’Homme (virus du Sida, du rhume, de la grippe…). Une fois libérés, cette cellule hôte meurt et les nouveaux virus peuvent attaquer d’autres cellules.
Avec leur étiquette souvent très négative, les virus ne sont pourtant pas tous pathogènes pour l’Homme, certains s’avèrent même être nos alliés. C’est le cas des virus appelés bactériophages ou phages (littéralement « mangeurs de bactéries ») qui n’infectent que les bactéries. Très utile pour réguler certaines populations bactériennes, les bactériophages offrent ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques et une alternative aux antibiotiques. 4 Parmi eux, on retrouve les Siphoviridae, les Myoviridae et les Podoviridae qui diffèrent des virus « classiques » par la présence d’une queue qui leur permet de se fixer sur les bactéries. Les bactériophages représentent la moitié des espèces de virus connues à ce jour. 4
Dans le microbiote, l’ensemble des communautés virales forment ce qu’on appelle le « virome ».
Protozoaires
Moins connus du grand public, les protozoaires sont des microorganismes unicellulaires ayant des formes très variées, changeante, comme l’amibe, ou fixe et complexe, comme la paramécie. On les retrouve principalement dans des environnements variés et humides, notamment l’eau douce, les milieux marins ou le sol. Ils peuvent se déplacer en mouvements « amiboïdes » grâce à des cils, ou se propulser grâce à des flagelles. Certains protozoaires peuvent infecter les plantes et les animaux, notamment l’Homme. C’est le cas du Plasmodium falciparum tristement célèbre dans le monde pour causer des formes graves de paludisme (ou malaria) et redouté lors de voyage dans certains pays. 4
Microalgues
On les trouve dans l’eau douce ou l’eau de mer, notamment au fond des océans, des lacs ou des rivières. Elles peuvent se développent parfois dans les sols et sur les roches humides, et dans le pelage de certains animaux. Elles contiennent de la chlorophylle qui leur permet de synthétiser leur propre nourriture à partir du rayonnement solaire. Les diatomées sont des microalgues qui, en fin de vie, se déposent sur le fond marin. La partie molle se décompose et la paroi minérale en silice sédimente sous l’effet de la pression de l’eau. 4
Le phytoplancton regroupe l’ensemble des microalgues présentes dans l’eau de mer. Il fait partie, avec les bactéries et les virus qui y vivent aussi, du « microbiote marin ». Cette population diversifiée de microorganismes représente plus des deux tiers de la biomasse marine. Elle influence positivement l’écosystème océanique et contribue à la santé de la planète. 1
Champignons
Les champignons vivent pour la plupart dans les sols et sur les végétaux. On distingue 3 grands groupes de champignons : les moisissures filamenteuses pluricellulaires, les champignons filamenteux macroscopiques et les levures microscopiques unicellulaires. 4 Dans la nature, les moisissures et les champignons filamenteux participent au cycle du carbone en développant de longs filaments ramifiés (mycélium) capables de décomposer la matière végétale. Le plus grand mycélium connu, situé dans l’Oregon (États-Unis), s’étale sur 9,7 km2. En santé, le Penicilliumnotatum est à l’origine de la découverte accidentelle de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928, l’une des découvertes scientifiques majeures encore à ce jour.6 En agroalimentaire, la domestication de certains champignons filamenteux est à l’origine de la fabrication de fromages. Le Penicillium roqueforti est utilisé pour l’affinage des fromages bleus, et le complexe d’espèces Penicillium camemberti est utilisé pour la fabrication de fromages à pâte molle comme le camembert et le brie. 6 Les levures, comme Saccharomyces, sont des cellules qui bourgeonnent à partir d’une cellule mère. L’espèce Saccharomycescerevisiae est utilisée pour la production de vin et de bière. 6
Certains champignons sont des parasites de plantes à l’origine de maladies, comme le mildiou ou la gale. Seul un petit nombre de champignons affectent la santé humaine (teigne, muguet…) ou encore la levure Candidaalbicans dans le cas de candidose. 4
Archées bactéries
Très similaires aux bactéries avec lesquelles elles ont été longtemps confondues, les archées sont des microorganismes unicellulaires qui forment parfois des filaments ou des amas. Dans les années 1970, les recherches ont montré qu’elles étaient distinctes, sur le plan évolutif, des bactéries. Ainsi, elles partagent des points communs avec les cellules eucaryotes (dont les nôtres font partie) qui ont une structure plus complexe que les bactéries procaryotes. Les archées bactéries sont capables de vivre dans des environnements extrêmes (sources d’eau chaude, geysers, glaces de l’Antarctique, etc.), à des pressions et des taux de salinité élevés et à très basse ou au contraire très haute température. 4 Les Halobacterium ou les Halococcus vivent dans les lacs salés et, grâce à leurs pigments, leur donne une couleur rouge ou jaune, alors que les Pyrobaculum se reproduisent sous terre, dans les réservoirs de pétrole, à plus de 100 °C.
Aimez vos microbes, ils vous le rendront bien
Si vous pensiez que les microbes n’étaient bons qu’à être éliminés, vous avez compris que vous faisiez fausse route ! La grande majorité d’entre eux sont indispensables à la vie et aux activités humaines. Sachez qu’ils sont également essentiels au fonctionnement de notre organisme et à notre maintien en bonne santé.
Échanges de bons procédés 3, 7, 8
Nous sommes en effet l’hôte d’une multitude de microorganismes variés que l’on qualifie de « commensaux » - pour les différencier des microorganismes pathogènes – et avec lesquels nous formons une véritable symbiose. Car, en échange du gîte et du couvert, les microbes nous rendent d’inestimables services.
Quelques chiffres étonnants
5000 milliards de milliards de milliards (soit 5 x 1030)
C’est le nombre de bactéries et d’archées vivant sur la planète.
C’est, de loin, la forme de vie la plus répandue sur Terre.
100 millions d’années-lumière
C’est la distance que couvrirait l’alignement des 1031 virus vivant sur Terre.
Il y a 10 fois plus de bactéries que de cellules chez l’Homme. 2
Il y a 50 à 150 fois plus de gènes différents dans le microbiote que dans les cellules de l’organisme humain. Le microbiote représente donc un véritable « second génome ». 3
Dans l’intestin, les bactéries du microbiote se nourrissent des fibres alimentaires – que nous sommes incapables de dégrader – et libèrent en échange de précieux composés appelés (sidenote:
Acides Gras à Chaîne Courte (AGCC)
Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau.
Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25.). Ces molécules vont nourrir les cellules intestinales, participer à leur croissance et leur différenciation et renforcer leur fonction de barrière. Les microbes vont également synthétiser des substances bioactives utiles, comme des acides aminés ou des vitamines (K2, B5, B6…).
La bonne santé du microbiote dépend de multiples facteurs : génétique, âge, lieu de vie, mode d’accouchement… Mais le modulateur le plus puissant du microbiote intestinal reste l’alimentation. Pour que celle-ci soit favorable à un microbiote « sain », c’est-à-dire riche et diversifié, elle doit apporter suffisamment de végétaux variés (fruits, légumes, oléagineux, céréales complètes, légumineuses…), qui vont fournir les bons « substrats » aux microorganismes – la nourriture dont ils raffolent –, mais également des bactéries vivantes (aliments fermentés tels que choucroute, kombucha, kéfir…).
L’alimentation ne doit pas non plus contenir trop d’aliments néfastes, tels que ceux contenant des émulsifiants et des édulcorants.
La modération de certains médicaments (antibiotiques, antiacides, laxatifs, anxiolytiques…), la suppression l’alcool et de la cigarette et la pratique d’une activité physique régulière sont aussi des moyens puissants de favoriser le bon équilibre du microbiote.
Quand les microbes vont mal, c’est notre corps qui trinque
Vous le savez, les microbes sont responsables d’une multitude de maladies infectieuses : le rhinovirus engendre le rhume, le virus SARS-CoV-2 la COVID-19, la bactérie Salmonella la gastro-entérite, le champignon Candida la candidose… Fort heureusement, les antimicrobiens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques…) permettent aujourd’hui de soigner la majorité des infections causées par les microorganismes.
Résistance des microorganismes aux antimicrobiens : attention danger !
Problème : en raison d’une utilisation excessive de ces traitements, on assiste depuis quelques années à la prolifération de bactéries, de virus et de champignons qui y sont devenus résistants. Par exemple, certaines bactéries pathogènes ne répondent plus à aucun antibiotique ; on parle de bactéries « multirésistantes » ou « superbactéries ». Ainsi, certaines maladies qu’il était possible de soigner (infections urinaires, infections sexuellement transmissibles ou nosocomiales, diarrhées, tuberculose…) peuvent aujourd’hui être difficiles, voire impossibles à prendre en charge.9
Reconnue par l’OMS comme une cause de santé publique, la résistance aux antimicrobiens pourrait tuer jusqu’à 10 millions de personnes par an d’ici 2050 (autant que le cancer). 10 L’OMS recommande de limiter le recours aux antimicrobiens, notamment aux antibiotiques, dans l’élevage, la santé humaine ou l’agriculture, mais surtout appelle à trouver de nouveaux traitements plus efficaces pour lutter contre les infections.
Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens
La Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (en anglais : WAAW pour World AMR Awareness Week) est célébrée chaque année du 18 au 24 novembre. En 2023, le thème retenu est « Prévenir la résistance aux antimicrobiens ensemble », comme en 2022. En effet, cette résistance représente une menace pour les êtres humains, mais aussi les animaux, les plantes et l'environnement.
L’objectif de cette campagne est donc à la fois de sensibiliser à la résistance aux antimicrobiens et de promouvoir les meilleures pratiques, selon le concept « Une seule santé », ou « One health », auprès de toutes les parties prenantes (grand public, médecins, vétérinaires, éleveurs et agriculteurs, décideurs…) afin de réduire l'apparition et la propagation d'infections résistantes.
Des déséquilibres qui font le lit des maladies de civilisation 3, 5, 8
Mais les microorganismes ne sont pas seulement responsables de maladies infectieuses. Saviez-vous qu’ils étaient aussi impliqués dans l’obésité, le diabète, l’ostéoporose, le cancer ou encore les maladies vasculaires et neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer…) ?
Les études montrent en effet que les personnes qui souffrent de ces maladies présentent un déséquilibre de leur microbiote appelé (sidenote:
Dysbiose
La « dysbiose » n’est pas un phénomène homogène : elle varie en fonction de l’état de santé de chaque individu. Elle est généralement définie comme une altération de la composition et du fonctionnement du microbiote, provoquée par un ensemble de facteurs environnementaux et liés à l’individu, qui perturbent l’écosystème microbien.
Levy M, Kolodziejczyk AA, Thaiss CA, et al. Dysbiosis and the immune system. Nat Rev Immunol. 2017;17(4):219-232.). La dysbiose est caractérisée par une perte de richesse et de diversité des populations microbiennes, notamment intestinales. De nombreuses études montrent que ce déséquilibre peut impacter négativement le fonctionnement de notre organisme et favoriser la survenue ou l’aggravation des maladies.
Les données actuelles ne permettent pas de savoir précisément si la dysbiose est une cause de maladie, ou si la maladie une cause de dysbiose. Cependant, les études suggèrent qu’en favorisant un microbiote « sain » riche et diversifié, ou en le rééquilibrant, il serait possible de préserver sa santé.
Moduler son microbiote pour prévenir et même… guérir !
Plusieurs moyens existent pour moduler positivement le microbiote intestinal en cas de dysbiose ou de maladie 3, 7 :
L’alimentation et le mode de vie (voir ci-dessus) ;
Les prébiotiques(inuline, galacto-oligosaccharides ou GOS, fructo-oligosaccharides ou FOS et lactulose) : ces composés sont capables de nourrir spécifiquement des groupes de bactéries bénéfiques, comme Bifidobacterium et Lactobacillus, et ainsi de favoriser leur prolifération. 11
Les probiotiques (souches spécifiques de bactéries ou de levures vivantes ayant prouvé un effet sur la santé) : les preuves scientifiques de leur efficacité ne concernent à ce jour que la diarrhée de l’enfant ou celle associée à la prise d’antibiotiques, certaines maladies inflammatoires de l’intestin ou encore l’entérocolite nécrosante, mais leur potentiel thérapeutique fait l’objet de nombreuses recherches. 11
Le transfert de microbiote fécal (TMF) : il consiste à transférer le microbiote intestinal d’une personne en bonne santé dans l’intestin d’une personne malade. Par exemple, cette technique a montré des résultats particulièrement concluants (90 % de guérison) pour les infections à Clostridium difficile 12 mais pourrait être également utile pour soulager les symptômes de l’autisme. 13
Le monde microbien, un réservoir infini de pistes thérapeutiques
Les microorganismes constituent un champ d’exploration précieux pour les chercheurs. Par exemple, pour mieux lutter contre la résistance bactérienne aux antibiotiques et pouvoir disposer d’outils de surveillance, les scientifiques ont besoin de mieux comprendre comment les bactéries échangent leurs gènes, comme elles acquièrent des résistances aux antimicrobiens et par quelles voies ces dernières circulent entre l’environnement, l’homme et l’animal. 10
Les techniques de génomique à haute résolution et de métagénomique, largement utilisées dans les études sur le microbiote humain, constituent à ce titre de puissants outils d’exploration des dynamiques microbiennes.
Des études toujours plus nombreuses sont également mises en place pour mieux comprendre comment les microorganismes du microbiote interagissent avec l’Homme, comment ils contribuent au bon fonctionnement de ses cellules, quels profils microbiens sont les plus favorables à la santé et quelles modifications contribuent aux maladies. 3
Objectif : trouver de nouvelles pistes thérapeutiques et de nouvelles bactéries probiotiques permettant de moduler le microbiote et de prendre en charge plus efficacement certaines pathologies aiguës et chroniques.
Quelques pistes prometteuses
• Certaines substances produites naturellement par les bactéries, comme les bactériocines, pourraient être utilisées pour mettre au point au point de nouveaux traitements destinés à éliminer les microorganismes pathogènes ou à freiner leur développement. D’autres molécules issues du métabolisme des bactéries, comme les (sidenote:
Acides Gras à Chaîne Courte (AGCC)
Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau.
Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25.), pourraient également être utilisée pour leurs multiples bienfaits sur la santé, notamment leurs effets anti-inflammatoires ou anticancer.
• La modulation génétique de bactéries comme Escherichia coli pourrait les rendre capables de produire différents types de molécules intéressante en médecine : certaines destinées à moduler positivement le microbiote en cas de dysbiose induite par des antibiotiques, d’autres agissant comme un vaccin pour lutter contre Vibrio cholera (la bactérie responsable du choléra), et d’autres encore capables de tuer spécifiquement certains pathogènes comme Pseudomonas aeruginosa, une bactérie qui fait des ravages chez les personnes immunodéprimées.
• Les bactériophages pourraient enfin être utilisés pour cibler très spécifiquement les bactéries résistantes aux antibiotiques en cas d’infection, constituant une alternative potentiellement puissante aux antibiotiques.
Vous l’aurez compris, les microorganismes ont beau être invisibles et avoir mauvaise réputation, ils méritent toute notre estime et notre attention. Car nous avons clairement besoin d’eux pour vivre !
Si les communautés qu’ils forment, les interactions qu’ils ont avec l’environnement et le rôle qu’ils jouent dans notre organisme sont encore remplis de mystères, il n’y a pas un jour sans qu’une nouvelle étude prouve l’importance de leur présence à nos côtés, et donc celle de renforcer notre symbiose avec eux !
Une nouvelle recherche porte sur la manière dont la vaginose bactérienne pourrait se propager par contact sexuel. Elle utilise une analyse génétique détaillée et une méthode de recrutement unique pour suivre les bactéries dans les réseaux personnels.
44%
Des femmes savent que la vaginose bactérienne est associée à un déséquilibre du microbiote vaginal.
La (sidenote:
Vaginose bactérienne
La vaginose bactérienne (VB) est un type d'inflammation vaginale causée par un déséquilibre des espèces de bactéries qui sont normalement présentes dans le vagin.
) (VB) est souvent un signe caractéristique d'un déséquilibre dans le microbiote vaginal, une maladie qui pourrait résulter de la transmission sexuelle de bactéries. Bien que la communauté scientifique reconnaisse l'éventualité d'une telle transmission, la compréhension définitive nous échappe encore. Des chercheurs américains de l'University of Maryland School of Medicine ont étudié comment des souches bactériennes similaires se comportaient entre des partenaires sexuels et au sein de réseaux sexuels plus vastes, afin de mieux comprendre la transmission sexuelle et d'améliorer la prise en charge de la maladie pour les deux partenaires. 1
L'effet boule de neige expliqué
L'investigation clinique a employé une méthode appelée « recrutement en boule de neige » ; il s'agit d'une technique par laquelle les participants à l'étude initiale recrutent eux-mêmes les futurs candidats parmi leurs réseaux personnels. Cette approche garantit un échantillonnage naturaliste de la population, reflétant les interactions dans le monde réel. Dans ce cas, l'étude s'est déroulée en quatre vagues et incluait 138 participants, majoritairement de jeunes hommes et femmes afro-américains, tous testés positifs à des infections sexuellement transmissibles telles que la chlamydia ou la gonorrhée.
Les chercheurs ont recueilli et analysé des échantillons de prélèvements vaginaux et péniens à l'aide du séquençage métagénomique global, une méthode permettant de lire l'intégralité des séquences ADN présentes dans un échantillon, afin d'analyser en détail la communauté microbienne. Ils ont utilisé des outils comme inStrain pour évaluer la « concordance des souches », ou le degré de similitudes génétiques, entre les bactéries trouvées chez différents individus, en vue d'identifier si les souches sont partagées par contact sexuel.
Seule 1 femme sur 2
savait que la composition de son microbiote vaginal variait lors des différentes étapes de sa vie.
Sur 54 participants, l'étude a identifié 115 cas de recoupements de souches bactériennes parmi 25 espèces. Étonnamment, Lactobacillus iners a été transmis chez 6 % des participantes, ce qui suggère des voies de transmission directe lors d'interactions entre personnes de même sexe. Des comparaisons directes ont révélé un taux de partage de souches bactériennes bien supérieur en cas de contacts sexuels par rapport à l'absence de contact.
La majorité (94 %) des événements concordants se produisaient entre contacts non sexuels, notamment un partage important de souches de Gardnerellaswidsinskii et de Lactobacilluscrispatus parmi les femmes, contre 6 % parmi les contacts, soulignant ainsi le rôle marqué de l'activité sexuelle dans la dissémination de souches bactériennes spécifiques. Le haut degré de concordance inattendu parmi les contacts non sexuels suggère que la communauté et les facteurs environnementaux jouent un rôle important dans la transmission de bactéries, laissant entendre un échange de réseau de bactéries plus complexe qu'on ne le pensait auparavant.
Implications cliniques : un appel à l'action pour les professionnels de santé
Une enquête surprenante de l'Observatoire International des Microbiotes a révélé que sur 6 500 participantes, seules 18 % comprenaient parfaitement ce qu'était le microbiote vaginal. Seule 1 femme sur 3 sait que les bactéries du microbiote vaginal sont bénéfiques pour le vagin des femmes (37 %) et que la vaginose bactérienne est associée à un déséquilibre dans le microbiote vaginal (35 %). 2 Ce manque de connaissance souligne la nécessité de mettre en place une approche transformative en matière de prise en charge de la vaginose bactérienne (VB) et des maladies associées.
A l'occasion d'une année 2024 riches en rencontres sportive, le Biocodex Microbiota Institute révèle le rôle du microbiote dans la santé et le sport. Le microbiote agirait-il comme un coach invisible ? Éléments de réponses ci-dessous.
Pour célébrer une année 2024 riche en événements sportifs, le Biocodex Microbiota Institute met en lumière le rôle du microbiote dans la santé et dans le sport. Le microbiote intestinal serait-il notre coach invisible ? Éléments de réponses ci-dessous.
Bactéries, virus, champignons (y compris des levures) et même parasites : toute une flore, appelée « microbiote intestinal », habite notre système digestif.
Et ce pour notre plus grand bien : le microbiote intestinal favorise la digestion, participe à la maturation de notre système immunitaire, nous protège de pathogènes et de toxines intestinales, etc. Une liste de bienfaits loin d’être exhaustive car le microbiote intestinal a bien d’autres cordes à son arc, y compris en matière de sport : ce coach invisible pourrait nous aider dans l’effort, améliorer nos chronos et nous motiver pour les entrainements !
Inversement, l’activité physique modulerait la composition de notre microbiote, favorisant certaines bactéries capables d’optimiser nos performances. Tout comme le microbiote, l’exercice physique est aussi affaire d’équilibre voire, de modération : un entrainement trop intense peut s’avérer contre-productif et déséquilibrer ce cercle vertueux. Tout donner, oui ; mais en évitant le claquage !
Les perspectives ouvertes par la découverte de ces liens entre microbiote, système digestif et sport sont immenses : pourra-t-on optimiser les performances des athlètes via une approche personnalisée du microbiote ?
Plongée au cœur d’un monde microscopique à la découverte de cette relation bidirectionnelle avec nos performances musculaires et notre mental.
Plongez au coeur de l'exposition microbiote et sport
Dr Henrik Roager est un professeur associé et un chercheur à l'Université de Copenhague. Il dirige le groupe de recherche Microbiome & Metabolomics, qui s'intéresse à la manière dont le microbiote intestinal contribue à la digestion, à la santé et aux performances sportives. Regardez la vidéo pour savoir ce que le Dr Henrik Roager a à dire sur la contribution du microbiote dans le sport.
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Pour aller plus loin
Découvrez notre sélection d'articles sur les bienfaits du sport sur la santé et sur le microbiote
À l’occasion d’une année placée sous le signe du sport, le Biocodex Microbiota Institute vous donne rendez-vous, du 22 au 26 mai 2024, à la Cité des Sports d’Issy-les-Moulineaux pour l’exposition photographique Le microbiote, notre coach invisible. Une plongée fascinante au coeur de nos entrailles pour découvrir la relation microbiote-sport.
Bactéries, virus, champignons (y compris des levures) et même parasites : toute une flore, appelée « microbiote intestinal », peuple notre système digestif. Et ce pour notre plus grand bien ! Le microbiote intestinal favorise la digestion, participe au bon fonctionnement de notre système immunitaire, nous protège des bactéries pathogènes… Une liste de bienfaits loin d’être exhaustive car le microbiote intestinal a bien d’autres cordes à son arc, et notamment en matière de sport ! D’après plusieurs études scientifiques, ce « coach invisible » nous aiderait dans l’effort, serait susceptible d’améliorer nos chronos et même source de motivation pour les entraînements ! Inversement, une activité physique régulière modulerait la composition de notre microbiote, favorisant certaines bactéries capables d’optimiser nos performances.
Rendre visible l’invisible
Fidèle à sa mission d’éduquer le grand public aux fascinants pouvoirs des microbiotes humains, le Biocodex Microbiota Institute profite d’une année riche en événements sportifs pour mettre la lumière sur la relation bidirectionnelle entre microbiote et sport. « Nous nous sommes plongés dans les études scientifiques qui démontrent la relation bidirectionnelle entre le microbiote et l’activité physique, indique Murielle Escalmel, directrice scientifique du Biocodex Microbiota Institute. Hydratation, immunité, équilibre, énergie et résilience, sur ces cinq fonctions clés de notre organisme, le microbiote joue un véritable rôle de coach invisible. Les bases scientifiques étant réunies, il nous fallait désormais toucher le plus grand nombre avec un défi de taille : rendre visible l’invisible. »
« Le microbiote joue un véritable rôle de coach invisible. »
Murielle Escalmel, Directrice scientifique du Biocodex Microbiota Institute
Le Biocodex Microbiota Institute a confié au photographe Laurent Hini la délicate mission de lever le voile sur les mécanismes en oeuvre. « Au-delà du défi technique, j’ai été séduit par le message qui consistait à mettre en lumière le lien intrinsèque entre le sport et le microbiote, analyse Laurent Hini. J’ai suggéré d’aborder le sujet sous la forme d’un diptyque avec deux images distinctes : un premier portrait de l’athlète en mouvement auquel répond, en effet miroir, un second volet représentant le microbiote en coach invisible. »
5 sports, 5 couleurs, 6 athlètes… et un coach !
Surf et hydratation, judo et défense, breakdance et équilibre… L’exposition se présente comme un parcours de 5 diptyques grand format pour 5 sports associés à 5 fonctions du microbiote. 6 athlètes se sont prêtés à l’exercice. Le projet a été conçu comme un vis-à-vis entre une photographie en plan large de l’athlète et une image représentant son « coach microbiote ».
Pour le microbiote, une technique mixte associant photo et Intelligence Artificielle visuelle générative a été utilisée pour matérialiser la fonction du microbiote. L’exposition repose sur cet équilibre entre le perceptible (l’athlète) et l’invisible (son microbiote). Une dominance chromatique a ensuite été associée à chaque diptyque : rouge pour l’énergie, orange pour l’équilibre, blanc pour la défense… La couleur revêt un caractère important dans l’exposition : elle est le liant entre les deux volets de chaque diptyque, la signalétique qui va orienter, informer le public au sein de l’exposition sur les pouvoirs insoupçonnés des microbiotes humains. Et le convaincre à se (re) mettre au sport !
Visiter l’exposition
Du mercredi 22 au dimanche 26 mai 2024
À la Cité des Sports
92 Rue du Gouverneur Général Éboué
92130 Issy-les-Moulineaux
À propos du Biocodex Microbiota Institute
Le Biocodex Microbiota Institute est un carrefour international de connaissances ayant pour but de promouvoir une meilleure santé en communiquant sur le microbiote humain. Pour ce faire, il s’adresse aux professionnels de santé ainsi qu’au grand public afin de les sensibiliser au rôle central de cet organe peu connu.
Contact presse du Biocodex Microbiota Institute
Olivier Valcke
Relations publiques et directeur des publications
+33 6 43 61 32 58 o.valcke@biocodex.com
À l’occasion d’une année placée sous le signe du sport, le Biocodex Microbiota Institute vous donne rendez-vous, du 22 au 26 mai 2024, à la Cité des Sports d’Issy-les-Moulineaux pour l’exposition photographique "Le microbiote, notre coach invisible". Une plongée fascinante au cœur de nos entrailles pour découvrir la relation microbiote-sport.
Bactéries, virus, champignons (y compris des levures) et même parasites : toute une flore, appelée « microbiote intestinal », peuple notre système digestif. Et ce pour notre plus grand bien ! Le microbiote intestinal favorise la digestion, participe au bon fonctionnement de notre système immunitaire, nous protège des bactéries pathogènes… Une liste de bienfaits loin d’être exhaustive car le microbiote intestinal a bien d’autres cordes à son arc, et notamment en matière de sport ! D’après plusieurs études scientifiques, ce « coach invisible » nous aiderait dans l’effort, serait susceptible d’améliorer nos chronos et même source de motivation pour les entraînements ! Inversement, une activité physique régulière modulerait la composition de notre microbiote, favorisant certaines bactéries capables d’optimiser nos performances.
Rendre visible l’invisible
Fidèle à sa mission d’éduquer le grand public aux fascinants pouvoirs des microbiotes humains, le Biocodex Microbiota Institute profite d’une année riche en événements sportifs pour mettre la lumière sur la relation bidirectionnelle entre microbiote et sport. « Nous nous sommes plongés dans les études scientifiques qui démontrent la relation bidirectionnelle entre le microbiote et l’activité physique, indique Murielle Escalmel, directrice scientifique du Biocodex Microbiota Institute. Hydratation, immunité, équilibre, énergie et résilience, sur ces cinq fonctions clés de notre organisme, le microbiote joue un véritable rôle de coach invisible. Les bases scientifiques étant réunies, il nous fallait désormais toucher le plus grand nombre avec un défi de taille : rendre visible l’invisible. »
“Le microbiote joue un véritable rôle de coach invisible.”
Murielle Escalmel, directrice scientifique du Biocodex Microbiota Institute
Le Biocodex Microbiota Institute a confié au photographe Laurent Hini la délicate mission de lever le voile sur les mécanismes en œuvre. « Au-delà du défi technique, j’ai été séduit par le message qui consistait à mettre en lumière le lien intrinsèque entre le sport et le microbiote, analyse Laurent Hini. J’ai suggéré d’aborder le sujet sous la forme d’un diptyque avec deux images distinctes : un premier portrait de l’athlète en mouvement auquel répond, en effet miroir, un second volet représentant le microbiote en coach invisible. »
5 sports, 5 couleurs, 6 athlètes… et un coach !
Surf et hydratation, judo et défense, breakdance et équilibre… L’exposition se présente comme un parcours de 5 diptyques grand format pour 5 sports associés à 5 fonctions du microbiote. 6 athlètes se sont prêtés à l’exercice. Le projet a été conçu comme un vis-à-vis entre une photographie en plan large de l’athlète et une image représentant son « coach microbiote ».
Pour le microbiote, une technique mixte associant photo et Intelligence Artificielle visuelle générative a été utilisée pour matérialiser la fonction du microbiote. L’exposition repose sur cet équilibre entre le perceptible (l’athlète) et l’invisible (son microbiote). Une dominance chromatique a ensuite été associée à chaque diptyque : rouge pour l’énergie, orange pour l’équilibre, blanc pour la défense… La couleur revêt un caractère important dans l’exposition : elle est le liant entre les deux volets de chaque diptyque, la signalétique qui va orienter, informer le public au sein de l’exposition sur les pouvoirs insoupçonnés des microbiotes humains. Et le convaincre à se (re) mettre au sport !
Visiter l’exposition
Du mercredi 22 au dimanche 26 mai 2024
À la Cité des Sports
92 Rue du Gouverneur Général Éboué
92130 Issy-les-Moulineaux
À propos du Biocodex Microbiota Institute
Le Biocodex Microbiota Institute est un carrefour international de connaissances ayant pour but de promouvoir une meilleure santé en communiquant sur le microbiote humain. Pour ce faire, il s’adresse aux professionnels de santé ainsi qu’au grand public afin de les sensibiliser au rôle central de cet organe peu connu.
Pour célébrer une année 2024 riches en événements sportifs, le Biocodex Microbiota Institute met en lumière le rôle du microbiote dans la santé et dans le sport à travers une exposition photographie. Breakdance, basket, rugby, surf et judo... Plongez au coeur de ces pratiques sportives et des microbiotes !
Le Biocodex Microbiota Institute a confié au photographe Laurent Hini la délicate mission de lever le voile sur les mécanismes en œuvre.
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Le projet a été conçu comme un vis-à-vis entre une photographie en plan large de l’athlète et une image représentant son « coach microbiote ». Pour le microbiote, le travail en technique mixte photo et IA visuelle générative permet de matérialiser la fonction du microbiote. Le portrait en action est réalisé en technique photographique « classique ». L’intelligence artificielle n’est pas une substitution de la photo, mais est hybridée avec celle-ci. Elle donne corps au « coach microbiote ». Toute l’exposition repose sur cet équilibre entre le représentatif et le non figuratif, entre le perceptible (l’athlète) et le dissimulé (son microbiote).
Une dominance chromatique a ensuite été associée à chaque diptyque : rouge pour l’énergie, orange pour l’équilibre, blanc pour la défense... La couleur revêt un caractère important dans l’exposition : elle est le liant entre les deux volets de chaque diptyque et agit comme une signalétique, un balisage qui guide le visiteur au sein de l’exposition. Et accentue la plongée au cœur de chaque microbiote.
Au total, nous avons 5 diptyques grand format pour 5 sports associés à 5 fonctions du microbiote. Plongez au cœur de chaque microbiote !
Le breakdance, l'équilibre
Avec Paola Soares da Silva
Le saviez-vous ? Notre microbiote est constitué de centaines de milliards de micro-organismes vivants mais invisibles à l’œil nu. Ces micro-organismes, tels que des bactéries, levures, virus, champignons et parasites, cohabitent en symbiose avec notre corps et œuvrent tous ensemble à maintenir notre microbiote intestinal (ou flore intestinale) équilibré. Un microbiote équilibré se caractérise par une diversité et une abondance de micro-organismes. La diversité du microbiote est un indicateur clé de notre santé. Mais cet équilibre demeure fragile et il convient d’en prendre soin. De nombreux travaux scientifiques montrent que la pratique régulière d’une activité physique augmenterait la diversité bactérienne intestinale au profit des espèces bénéfiques. Le sport contribue donc à l’équilibre du microbiote, préservant cette symbiose essentielle à notre santé et notre bien-être.
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En apprendre plus sur Paola Soares da Silva
Engagée dans la communauté artistique et sportive du Breakdance, Paola Soares da Silva est une athlète emblématique et inspirante. Elle est devenue vice-championne Île de France et Centre Val de Loire 2021 de Breaking puis championne Centre Val de Loire 2024. En parallèle de sa carrière sportive, elle est également fondatrice et responsable de l’association Breaking Journey, une association qui œuvre pour la diffusion et la promotion des cultures urbaines et du Breakdance en France.
Le basket, la résilience
Avec Sidney Attiogbé
Petit, invisible… mais très résistant ! Alimentation riche en graisses, stress, infections… Divers facteurs peuvent perturber le bon équilibre du microbiote intestinal (on parle alors de dysbiose). Bonne nouvelle, le microbiote intestinal est résilient, c’est-à-dire qu’il est capable de se rétablir après une perturbation. Autre bonne nouvelle, il est désormais prouvé que l’exercice physique participe à cette résilience. Ainsi, l’exercice physique intense est corrélé avec le stress oxydatif (phénomène naturel lié à la production de radicaux libres dans l'organisme. La résilience du microbiote est essentielle à plus d’un titre : elle participe à une bonne digestion et l’absorption des nutriments, elle lutte contre le stress oxydant et l’inflammation, enfin elle renforce le système immunitaire et contribue à la prévention de certaines maladies. Convaincu ? Alors tous à vos baskets !
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En apprendre plus sur Sidney Attiogbé
Ancien joueur de l’équipe de France en catégorie U23, Sidney Attiogbé s’est donné pour mission de faire découvrir sa discipline, le basket fauteuil, au plus grand nombre. Cet athlète professionnel contribue à élargir la visibilité et l’accessibilité du handisport notamment via des projets et événements qu'il mène en étroite collaboration avec des entreprises.
Le rugby, l'énergie
Avec Jonathan Laugel et Maxime François
Besoin d’un fortifiant ? Puisez dans votre microbiote intestinal ! Les bactéries du microbiote intestinale jouent un rôle important dans la production d'énergie pour les sportifs. Comment ? Le microbiote intestinal va fermenter les glucides complexes provenant de l'alimentation qui vont à leur tour produire des (sidenote:
Acides Gras à Chaîne Courte (AGCC)
Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau.
Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25.) (AGCC), reconnues comme source d'énergie capitale pour les cellules intestinales et d'autres tissus du corps. Ces dernières contribuent ainsi à l'endurance et à la récupération pendant la pratique sportive. Un cercle vertueux !
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En apprendre plus sur Jonathan Laugel
Membre de l’équipe nationale de rugby à 7, Jonathan Laugel est un rugbyman professionnel depuis 12 ans, recordman français du nombre de sélection avec son équipe, cumulant 93 tournois soit plus de 450 matchs joués. Il participe aux Jeux Olympique de Rio en 2016, et remporte diverses médailles lors des étapes du championnat mondiale comme une médaille d’argent à Hong Kong en 2024. Il est également double médaillé d'or au Championnat d'Europe de Rugby à 7.
En apprendre plus sur Maxime François
Maxime François, son coach, est un ancien athlète de lutte de haut niveau. Dans cette discipline, il remporte six fois le titre de champion de France en individuel, et trois fois en équipe. Il se classe aussi 5ème aux jeux méditerranéen 2018 en lutte et 3ème au championnat du monde de grappling 2014. Aujourd'hui reconverti en entraîneur de lutte de MMA, il met son expérience et son expertise à la disposition de Jonathan. Grâce au travail de Maxime, Jonathan a décuplé ses performances sportives. Une relation forgée par des années d'amitié et des valeurs sportives communes.
Le surf, l'hydratation
Avec Ainhoa Leiceaga
L’eau, source de vie. Si l'hydratation est primordiale pour tous, elle est d'autant plus cruciale pour les athlètes dont les performances et la récupération dépendent d'un apport hydrique optimal. Cela tombe bien, le microbiote intestinal achemine l'eau et les électrolytes – minéraux qui permettent de stabiliser le taux d’hydratation du corps – par la paroi intestinale. Des études scientifiques ont montré que la composition du microbiote intestinal influence l’absorption de sodium et d’autres solutés essentiels à l’hydratation dans le sang, participant ainsi à l'hydratation. Les athlètes sont plus à risque de se déshydrater à cause de la transpiration importante liée à l'exercice. Un microbiote équilibré participe donc à l'intégrité de la barrière intestinale et une bonne hydratation du corps, tous deux essentiels pour la performance sportive.
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Apprenez-en plus sur Ainhoa Leiceaga
Membre du collectif national de surf, Ainhoa Leiceaga est une surfeuse française de haut niveau. Son parcours est jalonné de succès : elle remporte notamment une troisième place au classement européen junior et termine 4ème française du circuit européen 2022-2023. En parallèle de ses performances sportives et de son engagement dans la protection et la préservation des océans, Ainhoa est étudiante en physique-chimie.
Le judo, la défense
Avec Raymond Demoniere
Attaque et… contre-attaque ! Le microbiote intestinal agit comme un bouclier contre les attaques de bactéries (sidenote:
pathogènes
Un pathogène est un microorganisme qui cause, ou peut causer, une maladie
Pirofski LA, Casadevall A. Q and A: What is a pathogen? A question that begs the point. BMC Biol. 2012 Jan 31;10:6.). Comment ? Les bactéries dialoguent à bâtons rompus avec le système immunitaire intestinal pour lui permettre d'être en état de vigilance permanent et de protéger, si besoin, la barrière intestinale. L'activation de la réponse immunitaire jouerait notamment un rôle clé dans l'endurance. Se dépasser oui, mais d’abord se protéger ! Il existerait une relation entre l'intensité du sport et l'altération de la réponse immunitaire de l'hôte. De récentes recherches suggèrent que le microbiote intestinal pourrait aider à contrer les réponses inflammatoires provoquées par un exercice intense. Des athlètes ayant une composition spécifique du microbiote intestinal présentaient un état inflammatoire plus faible. Ces effets anti-inflammatoires du microbiote intestinal retarderaient les symptômes de fatigue lors d'un effort d'endurance. A bon entendeur !
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En apprendre plus sur Raymond Demoniere
Raymond Demoniere est judoka français détenteur de la ceinture noire 6ème dan. Figure respectée dans le monde du judo, il est aujourd’hui entraîneur diplômé d'État. Une influence qui va au-delà de son propre parcours, car c’est au côté de son fils, Romain, vainqueur de l’European Cup 2024 en catégorie cadet, qu’il s'entraîne et poursuivent ensemble une carrière de judoka de haut niveau. Leur duo incarne la force et la résilience, mais aussi le respect et la discipline, valeurs fondamentales dans le judo.
Le mot de la directrice scientifique de l'Institut
Ce projet est né de ce questionnement… et d’une opportunité : la venue des une année 2024 riche en événements sportifs à Paris ! Nous nous sommes plongés dans les études scientifiques qui démontrent la relation bidirectionnelle entre le microbiote et l’activité physique. Hydratation, défense, équilibre, énergie et résilience, sur ces cinq fonctions clés de notre organisme, le microbiote joue un véritable rôle de coach invisible. Les bases scientifiques étant réunies, il nous fallait désormais toucher le plus grand nombre avec un défi de taille : rendre visible l’invisible. La photographie, associée à une intelligence artificielle, nous a semblé le dispositif le mieux adapté pour illustrer les formidables pouvoirs du microbiote. Invisibles mais solides !
Merci à tous les athlètes qui ont participé au projet.
"Tout comme le sport, le microbiote est indispensable au bon fonctionnement et à la protection de notre organisme."
Murielle Escalmel, Corporate Scientific Communication Director
Copyrights
Crédits photo : Laurent Hini.
Images manipulées par l'Intelligence Artificielle, et développées par Laurent Hini.
Sources
Mach N, Fuster-Botella D. Endurance exercise and gut microbiota: A review. J Sport Health Sci. 2017 Jun;6(2):179-197.
Chez les sportifs de haut niveau, la recherche de performance est une quête permanente. Ainsi, une nouvelle approche basée sur la science cherche à « nourrir » le microbiote intestinal de ces athlètes pour optimiser leurs chronos.
Première différence : le microbiote intestinal des athlètes se révèle plus diversifié. Ainsi, une étude menée auprès de rugbymen montre que le microbiote intestinal des athlètes compte un plus grand nombre d’espèces bactériennes. 1 Or, la condition physique cardio-respiratoire des athlètes, et plus précisément leur consommation maximale d'oxygène ou (sidenote:
VO2max
Ce critère propre à chaque sportif représente la quantité maximale d'oxygène que son corps est capable d'extraire de l'air, puis de transporter jusqu'aux fibres musculaires lors d'un exercice pour subvenir à ses besoins. Plus la VO2max est élevée, plus la performance pourra être au rendez-vous ; si elle est faible, les capacités sportives seront limitées et un entraînement spécifique sera nécessaire pour la booster.
), semble liée à la diversité de ce microbiote intestinal. 2
Seconde différence : le microbiote des sportifs s’avère plus riche en bactéries bénéfiques (Bifidobacterium, Lactobacilli et Akkermansia) et produirait davantage de précieux acides gras à chaîne courte ( (sidenote:
Acides Gras à Chaîne Courte (AGCC)
Les acides gras à chaîne courte sont une source d’énergie (carburant) des cellules de l’individu, ils interagissent avec le système immunitaire et sont impliqués dans la communication entre l’intestin et le cerveau.
Silva YP, Bernardi A, Frozza RL. The Role of Short-Chain Fatty Acids From Gut Microbiota in Gut-Brain Communication. Front Endocrinol (Lausanne). 2020;11:25.)) 3,4. Pour autant, il existe de grandes différences selon les sports et les sportifs. Ainsi, dans le microbiote de nos précédents rugbymen, plusieurs taxons bactériens sont sur-représentés, à commencer par la bactérie Akkermansiaceae. 1 Chez des marathoniens et skieurs de fond, la flore intestinale s’avère plus riche en bactéries de la grande famille des Firmicutes (qui comprennent les lactobacilles, ces « bonnes bactéries »), et plus pauvre en Bacteroidetes : il en résulte un rapport F/B favorable entre ces deux familles de bactéries, associé à une VO2max plus élevée, élément-clé de la performance. 5
Les groupes des Firmicutes et des Bacteroidetes représentent à eux deux 70 % à 90 % de la communauté bactérienne de notre intestin. 8, 9
Les Prevotella, bactéries associées à de meilleures performances physiques, seraient également sur-représentées chez les marathoniens. 5 Même résultat chez des cyclistes professionnels américains : l'abondance de Prevotella augmentait avec les heures hebdomadaires consacrées à l’entrainement. 2
Reste néanmoins une grande question : le microbiote spécifique des athlètes est-il la cause de leurs performances hors-normes… ou la conséquence de leur pratique sportive très intense, associée à une alimentation très spécifique ? Sans doute un peu des deux, avec l’idée d’un cercle vertueux.
Moduler le microbiote intestinal, une stratégie de choix pour améliorer la santé et les performances des athlètes ?
Conséquence directe de la relation entre microbiote intestinal et performances sportives : la tentation pour les athlètes d’optimiser leur flore intestinale, que ce soit par leur alimentation (pour nourrir leurs bactéries) ou par des probiotiques. 6
Côté alimentation, la recherche commence à s’emparer du sujet, et étudie notamment l’intérêt d’une alimentation riche en fibres pour cocooner le microbiote des sportifs et leur santé digestive. 3 Car les athlètes sont souvent plus « pasta party » que « lentilles & salade party ». Pourtant, leur consommation de fibres devrait être proportionnelle à leurs importants apports caloriques : 14 g de fibres /1000 kcal /jour pour favoriser leur santé gastro-intestinale et leurs performances. Sous réserve néanmoins de les éviter juste avant ou juste après l'effort pour éviter d’ajouter un effet fibres (ballonnements, transit accéléré) à un système digestif déjà mis à mal. 3
Côté probiotiques, la variabilité des souches, des doses, des sports et des sportifs complique les conclusions. 3 Des effets bénéfiques sur la santé générale, et notamment l’immunité, sont néanmoins rapportés par les études scientifiques. Chez des nageuses, un yaourt probiotique contenant Lactobacillus acidophilus spp., Lactobacillus delbrueckii bulgaricus, Bifidobacterium bifidum et Streptococcus salivarus thermophilus, limite les épisodes d'infections respiratoires après la compétition ; chez des rugbymen, un probiotique contenant plusieurs souches réduit également la fréquence des troubles des voies respiratoires supérieures et des symptômes gastro-intestinaux ; d’autres études montrent une amélioration des fonctions immunitaires. 6
Probiotiques, de quoi parle-t-on ?
Les probiotiques sont « des micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates, confèrent un bénéfice pour la santé de l'hôte ». 10, 11 Autrement dit, des bactéries ou des levures en pleine forme qui offrent un bénéfice santé à celui ou celle qui les consomme, sous réserve d’en consommer ni trop ni trop peu !
Les micro-organismes les plus utilisés comme probiotiques sont :
des bactéries issues du microbiote humain ou des produits laitiers fermentés, et notamment les lactobacilles (Lactobacillus) et les bifidobactéries (Bifidobacterium). 12, 13
des levures comme Saccharomycesboulardii, originellement issue la peau des litchis. 12, 14
Côté performances, certaines expériences menées chez la souris semblent prometteuses. L’exemple le plus frappant : la bactérie Veillonella atypica, associé aux performances de marathoniens, qui transforme un déchet de leurs muscles (le lactate) en un carburant (le propionate).
Il suffit d’en glisser quelques-unes dans le tube digestif de souris pour qu’elles deviennent les nouvelles stars du tapis roulant.7 A l’inverse, des souris consommant une alimentation dépourvue de fibres fermentescibles par les bactéries se trainent sur leur tapis d’exercice et perdent leur masse musculaire. 4 Pour autant, il ne s’agit que de premiers résultats chez des rongeurs : des études chez l’homme restent nécessaires pour les confirmer.